23.11.2008
Télérama visite Montreuil
A plusieurs reprises, ces temps-ci, votre P.A.E. vous a parlé de la bonne ville de Montreuil. Et bien voilà-t-il pas qu’elle est rattrapée par la grande presse écrite.
Le magazine Télérama consacre cette semaine (19-25 novembre 2008) son supplément SORTIR à la cité qui abrite l’asso abcd (Art brut, Connaissance et Diffusion). Dans la rubrique «à la carte» et sous un titre qui fait jurer ensemble le mot «culture» et l’adjectif «brute», B.P. (Bénédicte Philippe) nous apprend que B.D. (le collectionneur Bruno Decharme «à l’allure décontractée») a été l’assistant de J.T. (Jacques Tati), ce que nous savions déjà et qu’il «a été l’élève de monstres sacrés comme Deleuze ou Foucault», ce dont nous ne nous étions pas encore aperçu.
Dans les limites imparties à ce court article, la place a manqué à la journaliste pour énumérer les «divers intellectuels» qui, par le canal des publications d’abcd, ont «nourri» les expos de cette industrieuse asso depuis qu’en 1999, «l’entreprise» a pris aussi «une dimension de recherche».
Ne reculant devant aucun sacrifice pour aller toujours plus loin dans l’information, je n’hésite pas, pour ma part, à vous citer les principaux noms de ces discrètes chevilles ouvrières qui, depuis 8 ans, ont figuré régulièrement aux divers génériques des diverses productions of abcd of Montreuil : Christian Delacampagne, Régis Gayraud, Vincent Gille, Jean-Louis Lanoux, Barbara Šafářová, Béatrice Steiner. Et si j’oublie un raton laveur, qu’il me le pardonne, nom d’un p’tit pré vert !
23:42 Publié dans art brut, De vous zamoi, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, abcd, bruno decharme, christian delacampagne, régis gayraud, vincent gille, jean-louis lanoux, barbara Šafářová, béatrice steiner, deleuze, foucault, lacan | | Imprimer | | |
10.11.2008
Shigabcd catalogue art brut
Puisque Japon il y a, faut pas que j’oublie de pointer Shiga sur la carte. Le dessin n’a pas été copié dans Gala. Il est de ma pomme. Mais c’est là que, grosso modo, se trouve le Museum of Modern Art qui prête ses cimaises jusqu’au 30 novembre 2008 à la Collection abcd, une nouvelle fois en vadrouille. Le catalogue que je viens de recevoir est une petite merveille.
Grouillez-vous, mes abeilles, si vous aimez garnir vos rayons, de le réclamer à Montreuil, siège de l’asso présidée par Bruno Decharme.
Sous son étui-préservateur rouge, c’est un bijou noir et argent, relié à la jap avec des fils apparents. Consultation souple, ouverture grand angle et légéreté. Pas du tout le genre «bourgeoise-qui-s’encanaille» chère à votre petite âme errante.
Cette publication en jette plutôt par ce côté zen un peu glacé qui caractérise les productions abécédiennes. Cet art est ici poussé si loin que les textes, imprimés sur papier souris, sont presqu’illisibles. Vous me direz que je pige que couic au nippon. Okay, mais même la version française, tirée en gris sur fond noir, je vous défie de la déchiffrer, y compris avec les lunettes de votre mamie.
Abcd qui, en matière de typographie, a toujours montré un amour immodéré pour les petits corps, s’est abandonnée ici à son vice. Tant pis pour les auteurs et tant pis pour les lecteurs. Les textes, pourtant copieux, ne sont là que pour apporter le contrepoint formel d’un bloc impeccable comme la tablette de chocolat de L’Odyssée de l’Espace.
A côté de cette symphonie en anthracite majeur, la partie centrale, réservée à la reproduction en couleurs des œuvres, a l’air d’un rayon de soleil levant. C’est voulu par le designer et c’est réussi. Nos amis japonais auront sans doute le choc.
Les Européens auront peut-être une impression de déjà-vu. Depuis plusieurs années que ces images circulent de L’Isle-sur-la-Sorgue à Paris, de Prague à Kaustinen (Finlande) en passant par Athènes, leur œil a eu le temps de s’habituer.
Pour le vérifier : un petit jeu. Le catalogue Shigabcd scande ses différentes parties au moyen de négatifs agrandis.
J’en livre 5 ci-dessous à votre sagacité. A vous de deviner à quels créateurs ils correspondent.
13:11 Publié dans Ailleurs, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, abcd | | Imprimer | | |
03.11.2008
Rouge ciel, 100 minutes pour l’art brut
C’est comme dans les bonnes séries télé, on ne change pas un concept qui gagne. Alors, abcd présente, jusqu’au 20 décembre 2008, la saison 2 de l’expo si astucieusement baptisée : brut alors !
Et, comme c’est encore dans les vieux projets, mûris pendant des années avec détermination qu’on fait la meilleure soupe, Bruno Decharme, réalisateur et collectionneur émérite que l’on sait, nous annonce parallèlement la sortie de son long métrage qui se veut un «essai» cinématographique sur l’art brut, et non un simple docu de plus. Portraits de créateurs et témoignages de gens divers allant des marchands aux amateurs passionnés en passant par les psychanalystes, les historiens d’art et, et, et … les collectionneurs, sont au rendez-vous de cet événement promis-juré pour ce mois de novembre. 100 minutes à se mettre dans les mirettes, dans les oreillettes, dans les gencivettes ! Youpi !
Bon, avec ses modestes capacités intellectuelles, votre petite âme errante n’a pas trop compris le titre : Rouge Ciel. Elle savait déjà que «la terre est bleue comme une orange» mais là, elle préfère attendre qu’on lui décortique cette image surréalistiquement percutante. En attendant, va pour Rouge Ciel ! Car il faut dire que je me suis régalée (et je vous invite à en faire de même) avec l’extrait hyper-tonique que nous distille avec le sens du rythme qui le caractérise, l’auteur du film, sur Système B (comme Bruno?).
J’ai spécialement pris mon pied avec la partie qui présente des repères historiques dubuffetiens. Il faut dire qu’elle nous apporte sur un plateau un résumé de faits, par définition un peu arides, sous la forme d’un dessin animé où mon daddy chéri a immédiatement reconnu un pastiche des réalisations de Jean-Christophe Averty. Ceci à grand renfort de miousic kusturiquienne et d’un commentaire, décapant en diable et gentiment iconoclaste, tout à fait dans l’esprit animulien.
08:14 Publié dans Ecrans, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, abcd | | Imprimer | | |
02.01.2008
Que ferez vous en novembre ?
Et c’est reparti comme en 14. Voilà déjà du nouveau qui s’avance (veau qui s’avance, veau qui s’avance) pour 2008. Prenons les choses par la fin.
Du 21 novembre 2008 au 28 juin 2009, les œuvres bouleversantes de Lubos Plny seront montrées, en compagnie de celles d’Anna Zemankova, à la galerie abcd of Montreuil, si d’ici là les petits cochons ne la mangent pas.
Novembre, c’est loin mais débrouillez-vous pour pas oublier, mon petit doigt me dit que ça va être d’enfer.
Les dessins de ce Tchèque au nom imprononçable sont le prolongement d’une sorte de body art qui l’a conduit à soumettre sa personne à des expériences et des traitements très personnels.
Fasciné par les fluides corporels, il intègre tout naturellement dans ses dessins anatomiques et endoscopiques de la charpie colorée de sang ou de liqueurs pharmaceutiques. C’est cruel et beau comme un cœur ouvert, terrible et sublime comme une âme mise à nu par son scalpel même. On se sent pousser des griffes à regarder ça.
A propos de Plny, les petits Animuliens qui n’ont pas froid aux œils, trouveront une notice détaillée sur le site d’abcd et une autre plus rapide dans le n°1 de son journal intitulé Le chant des sirènes, l’automatisme dans l’art brut.
J’emprunte une partie de la sienne à la Cavin Morris Gallery de New York pour vous donner envie d’aller voir le reste et les deux impressionnantes reproductions qui l’accompagnent : «Plny audited several anatomy classes, and studied grave digging. His drawings, highly anatomized self portraits, contain careful notes about the presence or absence of bodily fluids.»
20:00 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, Lubos Plny, abcd | | Imprimer | | |
10.09.2007
Brut alors ! des Micmacrocosmes !
A peine on a rangé ses valises que voilà la chute des feuilles.
Celle des impôts que l’on oublie grâce aux jolis flyers qui se mettent à gonfler la boîte aux lettres.
Epouvantée par ce tsunami de cartons d’invitations tous plus flashants les uns que les autres, votre petite âme errante s’efforce courageusement d’en sauver certains du flot.
Honneur tout d’abord à celui de la prometteuse exposition Micmacrocosmes qui inscrit à son programme, du 15 septembre au 23 décembre 2007, une «Collection d’objets insolites et merveilleux».
C’est le Musée départemental Stéphane Mallarmé à Vulaines-sur-Seine (77870) qui pique ainsi notre curiosité (aïe !) et nous apporte aussitôt l’antidote.
Le carton dont il faut saluer la lisibilité nous en dit assez pour mettre le feu aux poudres, tout en nous laissant un peu sur notre faim. Avec cette installation de Vincent Vergone, «Le public est invité à découvrir des objets étranges, incongrus, merveilleux : une conque à poèmes, une pierre qui chante, une machine à hypnotiser, un miroir à regarder le fond de son âme, une machine à projeter des spectres, un miroir de gorgone…». Voilà qui est précis.
Dans un registre un tantinet moins limpide et même beaucoup plus mystérieux, le carton à volets de la nouvelle expo abcd claque comme un drapeau : Brut alors ! c’est son titre. Il sonne comme un gros mot dans une cour de récré, comme un de ces jurons qui nous échappe quand on vient de relire pour la 3e fois la notice de son téléphone portable sans y rien comprendre. C’est vous dire que cette expo qui s’accompagne d’un bon pour une «visite-surprise» joue sur le teasing.
Le dépliant où les textes se tortillent dans tous les sens a des allures de lanterne-magique. Il nous fait miroiter du mystère, des énigmes et du non-sens mais on sent bien qu’il veut garder ses secrets pour lui jusqu’au vernissage le 15 septembre. Comme l’expo durera longtemps, le public pourra tout à loisir «ouvrir les boîtes noires» de ce météorite pour voir ce qu’il a dans le ventre. Le calligramme en forme d’empreinte digitale qui ouvre le programme pourrait faire croire que Brut alors ! est visible sur Baker Street. Pas du tout, ce n’est pas chez Sherlock Holmes que ça se passe mais bien rue Voltaire à Montreuil, Galerie abcd.
23:55 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, abcd | | Imprimer | | |
29.04.2007
Montreuil, California
Inhumain. C’est inhumain à vous mes chers animuliens, de me forcer à prendre le clavier en ces temps de grand soleil républicain où on ne pense qu’à une chose : gros miko pomelo, maous ventilo, sea, sex and fun.
Heureusement le bon Docteur Decharme (Doc of the Bay) et sa fine équipe abécédienne veillent sur nous et ils nous ont concocté quelque chose qui promet d’être rafraîchissant.
Je cherchais désespérément un petit vernissage à la campagne mais pas trop loin quand même de notre étouffant Paname quand je suis tombée sur cette annonce alléchante laissée sur ma messagerie : Montreuil California! «Dreaming en perspective» a dit mon daddy qui a la sale manie de lire par dessus ma coupe en pétard.
J’ai dû lui expliquer que ça n’avait rien à voir avec sa jeunesse hippie et que Montreuil California c’était pour dire : Les 5 d’Oakland. Bon, j’en vois déjà qui s’imaginent que je les invite à un western.
Daniel Miller
Pas du tout. On nous promet bien du cinéma : un docu consacré à Dan Miller, un gars très sympa qui serre la main à tout le monde et qui se balade avec un casque de cycliste sur la tête. Il enchevêtre avec une grande autorité des lignes et des lettres qui s’organisent en fascinants dessins palimpsestes.
Aurie Ramirez
Mais il y aura aussi la très flamboyante Aurie Ramirez, autre découverte, rien à voir avec Martin
Donald Mitchell
Donald Mitchell qui organise l’apparition de visages fantômes dans une nuit de hachures superbement discordantes,
Dwight Mackintosh
Dwight Mackintosh (ha, ha, ça commence à vous dire quelque chose!)
Judith Scott
et la très fameuse et très émouvante Judith Scott et ses emmaillotage d’objets en mystérieux cocons extra-terrestes.
4 vedettes et une star de l’art brut américain, quoi! Les œuvres proviennent de l’imprononçable mais très fertile Creative Growth Art Center dirigé par Tom di Maria dont on apprécie le sourire sur la publication –très chiadée- que l’abcd diffuse à l’occasion, avé interview du dit Maria par Barbara Safarova, plat de résistance par Jean-Louis Lanoux et notices digestes comme cerises sur gâteau.
Inauguration le jeudi 3 mai à 18 heures, à deux doigts du périph et de la porte de Montreuil, Métro Robespierre, 12 rue Voltaire. Montreuil, California.
14:50 Publié dans Expos, Zizique | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : art brut, Judith Scott, Dwight Mackintosh, Donald Mitchell, Daniel Miller, Aurie Ramirez, abcd | | Imprimer | | |
18.07.2006
Mon week-end à Prague (suite)
«C’est vrai que nos voisins braillent la nuit comme des hooligans, que les lits séparés c’est pas idéal pour les câlins et que la couette laisse les pieds nus dans la clim mais valait mieux être logés au Fenix-Hôtel qu’à la cloche de bois», disais-je à mon chéri ce matin du samedi 15 juillet.
La rencontre d’une jambe ailée graffitée sur un mur de la vieille ville (staré mesto) ne parvenait pas à le faire sourire, lui qui marchait d’un pas bougon. En arrivant au cœur de Prague (Staromestké namesti) il fulminait encore. Non que la Maison à la cloche de pierre (Dům U Kamenného zvonu) où se tient l’expo abcd soit difficile à trouver. On peut pas la manquer, c’est la seule du genre gothique sur la place un peu bouffée par les pâtisseries rococo qui poussent alentour. Mais «allez donc prendre une photo de l’extérieur avec tous ces Japonais qui japonisent, ces Tedeschis qui tedesquisent et ces 700 millions de Chinois qui suivent une fleur brandie par leur guide!» Quand enfin il y est parvenu c’est avec soulagement qu’il a tendu son billet à la dame de l’entrée pour qu’elle lui en arrache un morceau.
De voûtes d’ogives en arcs en plein cintre, l’exposition nous a fait cheminer au travers d’une quinzaine de salles en compagnie des autres visiteurs et de quelques gardiennes à frisettes et robes à fleurs rétro. Impossible de tout décrire, c’est sur deux étages! Parfois une volée de marches permet de prendre un point de vue supérieur comme dans la salle des Wölfli. L’accrochage a dû s’adapter aux contraintes du lieu, à son poids culturel aussi, comme dans la salle des Forestier (regrettons toutefois qu’on ne puisse tourner autour) où il a fallu s’accommoder des restes de fresques anciennes. Il est intéressant de voir ces œuvres confrontées avec ce cadre médiéval, d’autant que les concessions n’ont pas été recherchées. Dans la salle des Darger, le spectateur est placé d’emblée devant les scènes les plus cruelles par exemple. Bon, j’abrège parce que monsieur Ming mon coiffeur m’attend mais sachez qu’on termine sur le très émouvant cocon-escargot de Judith Scott.
Dommage qu’on ne puisse sortir sur ce point d’orgue. Il faut revenir sur ses pas pour quitter l’expo.
Cela m’a permis de me faire de la pub sur le livre d’or sous la tête de mort d’un marmot tchèque. Cela a permis aussi à mon chéri qui avait retrouvé le sourire de repérer sur le plan la brasserie de la Maison municipale où nous sommes allés nous gaver de strudel dans une ambiance Sécession viennoise.
23:55 Publié dans Ailleurs, Expos, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : judith scott, abcd, art brut | | Imprimer | | |
27.05.2006
En juin abcd s’expose à Prague
15:40 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : abcd, art brut | | Imprimer | | |
25.12.2005
Je crois en Domsic et en Kosek
Je voulais profiter de la nuit du 24 pour faire un coucou aux cœurs solitaires qui passent les fêtes devant leur écran mais j’ai forcé sur le Champ' et je me suis contentée d’accrocher le journal d’abcd dans mon bô sapin roi des forêts.
Les diagrammes du Tchèque Zdenek Kosek s’y prennent eux d’une manière plus insidieuse en vous ligotant les pattes dans leurs entrelacs serpentins. Ses obsessions météorologiques visent à la maîtrise du temps, à la convocation des orages, à l’épopée des catastrophes climatiques. C’est sans doute pas facile de faire voisiner ainsi deux diables aussi différents. L’un frappe par sa trompette, l’autre par son violon. Energie, autorité d’un côté, finesse, miniaturisme de l’autre. Bruno Decharme s’en tire par un accrochage rigoureux qui a le mérite de ne pas renchérir sur les singularités des œuvres qu’il présente. Créateurs du ciel et de la terre sera à Prague à partir du 16 juin 2006. On peut la voir ici le samedi et le dimanche jusqu’au 24 avril. Où que vous soyez, par le métro, Montreuil, c’est la porte à côté.
23:30 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : janko domsic, zdenek kosek, abcd, art brut | | Imprimer | | |
25.10.2005
A Nozerand
23:50 Publié dans De vous zamoi, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Janko Domsic, abcd, art brut | | Imprimer | | |