28.12.2005
Plein Chant sur saint Crépin
Voici venu le temps des vœux et parmi tous ceux que je commence à recevoir je ne veux pas manquer de vous signaler le petit livret de colportage imprimé «pour les jours nouveaux de 2006» par l’éditeur Plein Chant à Bassac en Charente. C’est un perce-neige, un miracle de Noël sur papier gris-pâle et couvrante mauve avec de zolies zimages gravées bien populaires. Seize pages pour une Légende de saint Crépin le cordonnier, saint sympa, non seulement parce qu’il porte le nom d’un fameux peintre de l’art brut (Fleury Joseph Crépin, le puisatier couvreur guérisseur du Pas-de-Calais) mais aussi parce que, d’après Champfleury qui raconte l’histoire, il aurait, un jour où il avait forcé sur le cidre, décidé de moderniser l’éclairage pour économiser les yeux de ses compagnons. Edmond Thomas qui a sorti de l’oubli ce petit texte adore Champfleury qui adorait l’imagerie, la caricature, les chansons, les contes et les faïences. Il mouille sa chemise depuis un moment pour la redécouverte de ce romancier, critique d’art, journaliste, autodidacte, parti de rien à l’époque romantique et conservateur du musée de Sèvres à sa mort sous la 3e République.
Plein Chant a réédité, d’après l’édition Michel Lévy de 1857, le recueil de Champfleury intitulé Les Excentriques que tout animulion et toute animulionne peuvent ranger dans leur coffre à jouets, ne serait-ce que pour la notice sur Berbiguier de Carpentras, le grand fou littéraire qui voyait des farfadets partout.
A.-V-.C. Berbiguier, "Le Fléau des Farfadets"
Frontispice du premier volume (1821). Aux quatre coins de la lithographie figurent deux morceaux de souffre, un coeur de boeuf, un jeu d'aiguilles et des plantes aromatiques (du thym?); l'arsenal par excellence de Berbiguier pour combattre les farfadets, et contrecarrer leurs plans diaboliques.01:35 Publié dans Ecrits | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : berbiguier de carpentras, art brut | | Imprimer | | |