23.12.2013
BHN : Pas besoin de toi
Le Hors Les Normes, c’est comme le foie gras, faut pas en abuser. Quant à la sauce singulière, versée à la louche, ça finirait par faire gerber. On se réveille tout zarbi et quelque peu délirant à côté de sa plaque. On se ventile, on se disperse, on perd le sens des convenances. C’est ce que j’ai pensé en lisant la newsletter d’un événement bisannuel et rhône-alpin gratiné dans le genre.
Non seulement on m’y invite, sans rire, à «confectionner» des petites cucugnanteries de cabanes dont on me montre -toujours sans rire- quelques consternants modèles mais on me lance un «appel» pas piqué des hannetons. Emanant du pays de Guignol, on pourrait croire à une plaisanterie.
Mais non. On se frotte les yeux pourtant il faut admettre qu’ils ont osé. Oser nous conseiller de les contacter au cas où nous connaitrions un inspiré du bord des routes ou un créateur «dissimulé» (les guillements ne sont pas de moi).
De mieux en mieux dans le genre traqueur! Avec cette brillante initiative de la BHN (Biennale Hors Les normes), 2013 pulvérise in extremis le record du pire. Les créateurs d’art brut n’ont plus qu’à bien se tenir. A peine éclos, ils grilleront aux feux des projecteurs brandis par des bonnes volontés qui risquent de tuer ce qu’elles prétendent aimer.
Je dis «bonnes volontés» pour le bénéfice du doute car je veux croire à la naïveté de cet appel cynique enrobé dans la sauce humanitaire et caritative. Mais si j’étais un créateur d’art brut, je me planquerais de peur d’être balancé.
15:51 Publié dans De vous zamoi, Lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : biennale hors les normes, guignol | | Imprimer | | |