16.02.2008
San Lazzaro de 1895 à 1985
Cerise sur le gâteau, j’ai gardé pour vos fines bouches le catalogue de l’expo de l’hosto psy San Lazzaro de Reggio Emilia. Je le trimballais dans mon sac en (fausse) autruche en attendant de trouver le temps de vous en causer. C’est pas le genre «bling-bling» avec débauche de thune à la clé. C’est une publication sobre quoique bien illustrée mais attention, y’a du contenu ce qui veut pas dire que c’est un casse-croûte.
Le texte principal, dû à Teresa Maranzano, nous tire en douceur au-dessus des pâquerettes. Loin d’être une brodeuse laborieusement descriptive comme on en lit trop souvent, cette signora-là a le don des formules justes qui n’ont l’air de rien mais qui font tilt.
Je cite : «ce qui étonne dans ces productions, c’est la capacité des auteurs de bouleverser les traditions représentatives avec si peu de moyens, d’introduire l’inattendu et l’imprévisible dans leurs figurations, bref de se jouer de la normalité».
En quelques mots, des choses subtiles et contradictoires sont prises en compte. Mame Maranzano a l’esprit clair et elle est documentée.
Ce n’est pas comme votre Petite Ame Errante qui oublie de vous rappeler que ce que Follie italiane propose à l’Espace Abraham Joly à Genève, c’est une sélection de 80 œuvres de 10 créateurs différents réalisées entre 1895 et 1985.
La Collection San Lazzaro est un exemple en Italie pour la qualité et la quantité des pièces parvenues en bon état jusqu’à nous.
T.M. cependant ne s’endort pas sur cette constatation. Elle se pose la question de savoir si un label "Made in Italy" pourrait être attribué à ces «œuvres de la folie». Elle scrute au fond des yeux la difficulté que l’on éprouve à les situer dans un contexte historico machin chose. «Dans la plupart des cas», nous serine-t-elle judicieusement, «ce n’est pas aux sources officielles que nous devons faire appel, mais à une mémoire visuelle plus assoupie et moins influencée par le formatage médiatique propre aux Beaux-Arts. (…) Ce n’est donc pas uniquement à la culture bourgeoise que l’on doit se référer pour lire ces œuvres, mais aussi à la culture paysanne et populaire.».
Nom d’une Hourloupe, c’est chouette à entendre ! Cela nous change des tentatives visant à faire rentrer absurdement le pied de Cendrillon brut dans la grosse grolle du mainstream. Teresa Maranzano est une affaire à suivre et j’espère pour les Animuliens qu’elle va brûler les étapes.
Je sais déjà qu’elle travaille du chapeau pour le Musée de la Fondation Borsalino à l’occasion de l’expo Perdere la testa (La mode dans l’art outsider). Vernissage le 24 février.
Je blablate et le temps me manque pour vous en tartiner un max sur les vedettes de Follie italiane :
Federico Saraceni,
Giuseppe Righi,
Clarenzio Spadoni,
Radmila Peyovic,
Ernesto Cacciamani,
Giuseppe Fornaciari
Etc., etc. Leurs images parleront très bien d’elles mêmes. Et puis je compte sur vous pour aller dévorer les notices bio du catalogue FI qui est publié par La Baconnière et les Hôpitaux Universitaires de Genève (Hug).
Pour une drôle d’indienne comme moi, Hug(h)! est un bon mot de la fin.
Hugh !
Hug
01:10 Publié dans Expos, Jadis et naguère | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, federico saraceni, giuseppe righi, clarenzio spadoni, radmila peyovic, ernesto cacciamani, giuseppe fornaciari | | Imprimer | | |