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24.07.2011

Le Tour de France par la grand’route et les chemins creux

Le Tour de France s’achève et je vous ai pas parlé du Tour de France. Je vous parle jamais du Tour de France. Il est temps que ce scandale cesse. Le Tour de France n’est-il pas une dérive comme une autre? Je ne saurais donc vous en vouloir, mes sœurs animuliennes, si vous avez eu tendance à déserter mes lignes pour aller jouer les groupies sur les pentes du Galibier.

galibier_lachat.jpg

Pour vous changer de l’éternelle littérature blondinienne sur le sujet, je vous ai sorti de la naphtaline une strophe de Maurice Hallé, poète-chansonnier d’Oucques dans le Loir-et-Cher. Pote au fameux Gaston Couté, il sévissait comme lui dans le Montmartre de la grande époque, publiant à La Vache enragée, éditeur et cabaret.

vache_enragee.jpg

 Le titre de cette pièce ? Les Coureux , ce qui dit bien ce que ça veut dire :

«J’les avins vu sur le grand’route,

Passer en huit ou dix p’lotons,

Même qu’ien a qu’avaient d’la goutte

Su leux guidons, dans des poch’tons.

D’leus sacs, i’s tiraint des p’tit’s fioles,

I’s mettaint ça au bord… du creux.

Pis i’s s’enfilaint la bricole.

Ah ! que l’diabl’brul’ben les coureux!»

Bon, c’est en patois beauceron mais j’adore ça qu’on triture not’ bô langage françois et les poèmes qu’on comprend pas tout de suite. C’en est plein dans le recueil de Maurice Hallé, publié en 1921 et illustré par Germain Delatousche, un vaillant graveur sur bois un peu anarcho su’ les bords. Par la grand’route et les chemins creux que c’est son titre.

couv grand route 1921.jpg

Tout un programme pour un été sous le vent de l’art brut, non?

affiche pons.jpg

flyer.jpgAprès Dicy, après Laduz, après Versailles et Malakoff, Mauriac, Bègles et Batz-sur-mer, après Martizay, je continue donc mon Tour de France à moi par le musée Fenaille à Rodez ous’que je vous engage vachement à voir (et jusqu’au 30 octobre, couac le flyer oublie de l’indiquer) les monstres élégants de l’expo Louis Pons, la plume est le dard du dessinateur.

pons devant affiche.jpg

Je vous engage et je suis pas la seule puisque monsieur Benoit Decron n’a pas hésité à changer son braquet soulagesien pour en faire de même.