11.08.2011
Anatomia et cætera
František Dymáček. Connaissez-vous ce nom-là ? Moi non plus. Je le découvre. Il vient de Moravie. La Moravie c’est pas comme la Poldavie dans Tintin, ça existe vraiment. C’est une région à l’est de la République tchèque et dedans il y a une ville : Ostrava d’où provient František Dymáček.
Bon, comme c’est un peu loin, vous pourrez rencontrer František à Prague où vous passerez peut-être vos vacances. Où ? En plein cœur de la ville. Sur Nerudova (13). Dans un petit musée privé très classe dont la façade ressemble à une pâtisserie viennoise comme beaucoup de beaux anciens bâtiments praguois.
A l’occasion d’une exposition qui durera jusqu’au 30 septembre 2011. Elle a failli m’échapper parce qu’elle s’appelle Anatomia Metamorphosis et que j’ai cru que c’était la même dont je vous avais signalé l’existence le 2 octobre 2009 (voir ma note : Annivernissages d’octobre) qui se baladait.
Et bien ce n’est pas tout à fait le cas. Aux deux cas précédemment traités : Lubos Plny et Anna Zemankova, s’en ajoute ici un troisième : celui de František Dymáček (1929-2003).
Terezie Zemánková semble être pour quelque chose dans cette découverte récente (qu’elle me corrige si je me trompe). Elle nous explique sur Radio-Prague que ce créateur, dont les dessins accumulateurs de visages démoniaques flirtent avec la médiumnité, travailla une bonne partie de sa vie dans un centre de recherche informatique. Est-ce parce qu’il contribua au début de l’évolution des ordinateurs ou parce qu’il faisait comme tout le monde des dessins au téléphone qu’il se lança dans des compositions plus élaborées, une fois la retraite venue?
Toujours est-il qu’il se mit à réaliser cette «jungle de formes» imbriquées où apparaissent (et disparaissent) des visages, des figures, des masques d’autant plus inquiétants que noyés dans une prolifération colorée.
3 catalogues (un pour chaque créateur) en 3 langues nous sont promis. Je ne lis bien ni le tchèque ni l’allemand ni même l’anglais mais ça fait rien, abcd a intérêt à nous en exporter quelques échantillons à la rentrée, tous les Animuliens ne pouvant se rendre à Prague.
11:05 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : terezie zemánková, františek dymáček, art brut tchèque, abcd, prague | | Imprimer | | |
29.04.2010
Okkulte Kunst
Occulte Art, Art occulte, Art et Occultisme... Je sais pas trop comment traduire ça.
Peut-être qu'il faut le laisser en allemand : Okkulte Kunst; mais il y aurait aussi une version en tchèque.
Toujours est-il que j'ai rapporté ce livre de chez un libraire praguois. Natürlich puisque qu'il a été publié à Prague en 1924. L'année du Manifeste du surréalisme pour vous situer. Si je continue à attendre, cet album de dessins aura bientôt un siècle. Mais ce serait dommage de pas mettre tout de suite sous les yeux du pauvre monde ces images assez extraordinaires dans le genre abyssal.
Elles ont pour auteur un certain Eugen Mirsky dont je me suis échinée pour essayer de comprendre la préface en allemand très trapue, pleine de mots composés et de phrases à la structure compliquée. Ma parole, il faudrait avoir lu Hegel pour comprendre ça. Il y est question d'un Codex Gigas, un livre géant de 75 kgs, qui compile des textes sur la médecine, sur la magie et des textes des Testaments chrétiens. Il contient un grand portrait du diable, raison pour laquelle on l'appelle aussi Bible du Diable (Teufelsbibel).
Minsky s'en est-il inspiré ? Je n'en sais rien.
Il évoque aussi des médiums : Frieda Gentes, Mrs Jenken (Kate Fox) et la médumnité. Finalement, ces dessins (?), gravures (?) ou découpis (?) -on le qualifiait de «scherenvirtuos» (virtuose du ciseau)- seraient tout simplement de l'art médiumnique.
Encore qu'on y discerne évidemment des influences du Modern Style anglais et de l'Art Nouveau russe.
Aucune précision autobiographique n'étant fourni par Eugen sur son cas, j'ai gratouillé sur internet sans résultats.
Le mystère demeure. Alors si ça dit quelque chose à quelqu'un cet album, cet album, cet auteur, ce visage, qu'il (ou elle) se lève pour le crier bien fort dans le tuyau de l'oreille électronique de votre petite âme errante.
23:50 Publié dans Ecrits, Glanures, Images | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : okkulte kunst, art occulte, codex gigas, eugen mirsky, prague, découpages | | Imprimer | | |