19.11.2013
Art brut : des livres pour l'hiver
Premiers froids. Votre liseuse est vide mais pas d’art brut à télécharger. C’est le moment de vous chauffer aux bons vieux bouquins-papier sur le sujet.
En cette fin d’année, les occasions ne manquent pas de satisfaire ses fantasmes de lecture au coin du radiateur électrique.
Exemple : chez VV, jeudi 21 novembre 2013 à 14 h, ça va chauffer! Vous pourrez sortir votre braise pour emporter un des 6 affriolants lots (ou 2, ou 3 ou tout) d’art brut et d’art naïf qui défileront sous les dossards 222 à 226.
VV n’a rien à voir avec la série TV V des années 1980 où officiait la méchante Diana à la langue perfide.
VV est une salle de ventes dans l’orbite du fameux Hôtel Drouot, devenu depuis son récent relooking, le lieu de visite favori des groupes de touristes à la recherche du frisson des enchères.
Avec un peu de chance, vous en trouverez quelques uns à l’exposition des lots qui aura lieu mercredi 20. L’expert, Maurice Imbert, est un gars qui connaît son affaire. L’art brut lui fait pas froid aux yeux. Il a notamment fait preuve d’ardeur biographique pour l’incontournable catalogue de l’expo sur René Drouin, galeriste et éditeur d’art visionnaireau Musée de l’Abbaye de Sainte-Croix des Sables d’Olonnes en 2001.
C’est seulement parce qu’il était encore dans les limbes que mon blogounet ne vous en n’a pas parlé.
Autre bon plan en vue, pour ceux qui préfèrent la Garonne à la Seine. Vente à prix sympas d’un choix de publications du Musée de la Création Franche au Musée de la Création Franche par le Musée de la Création Franche à Bègles en Gironde. Idéal pour compléter sa collection de … Création Franche!
Il y a aussi des catalogues et des monographies sur Gaston Mouly, Rosemarie Koczÿ, Alain Lacoste etc. Quatre jours de shopping, les 20, 21, 22 et même 24 novembre puisque l’établissement ouvrira le dimanche.
Le samedi 23 c’est relâche mais le Musée ne chômera pas puisqu’il accueille la Journée Fanzines dont je vous ai parlé dans mon avant-dernière note sur Serge le lama.
15:50 Publié dans art brut, Encans, Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, v, maurice imbert, rené drouin, hôtel drouot | | Imprimer | | |
19.05.2013
Prague 2013 : Jan Křížek sort de l’oubli
C’est une chose qu’on ignore parfois mais la Tchèquie existe et à Prague un Institut français où il se passe des choses. Tiens, le 6 mai dernier : on y présentait l’importante monographie d’Anna Pravdová sur Jan Křížek. Anna Pravdová, conservatrice à la Galerie Nationale de son pays, a des liens avec le nôtre et parle le français. Ce qui nous vaudra peut-être dans l’avenir des éclaircissements supplémentaires sur son travail.
Entretien d'Anna Pravdová avec Anna Kubišta
Sa monographie, qu’on dit nourrie et fort illustrée, accompagnera du 31 mai à la fin septembre 2013 une grande exposition Křížek (1919-1985), intitulée Jan Křížek et la scène artistique parisienne des années 1950.
Dans le Manège du Palais Wallenstein, grosse perle baroque du quartier de Malá Strana.
Occasion pour les Tchèques de se réapproprier l’œuvre de cet artiste qui, après le Coup de Prague en 1948, vécut chez nous. D’abord à Paris puis au fond de la Corrèze où il se bâtit une maison dans les bois. La notice Wiki sur Křížek est plutôt anorexique. Elle le décrit coincé entre surréalisme et art brut. Il serait surtout du genre inclassable et l’expo de Prague ambitionne de mettre en lumière sa captivante spécificité.
Qu’on le veuille ou non, il appartient cependant à la légende de l’art brut. Son nom reste attaché à la période pionnière où ce concept découvert par Jean Dubuffet s’affinait progressivement.
Avec Miguel Hernandez, Juva, Pierre Giraud et le controversé Robert Véreux, Jan Křížek eut les honneurs de l’une des 5 brochures historiques que René Drouin, galeriste de Dubuffet, édita pendant la période d’activité du Foyer de l’Art brut (15 novembre 1947/été 1948).
Le texte de Michel Tapié qui figure dans cette plaquette ne cache pas l’origine «culturelle» de la découverte du «cas» Křížek.
C’est le sculpteur cubiste espagnol Honorio Condoy qui lui signale (ainsi qu’à Henri Pierre Roché par ricochet) les sculptures du jeune tchèque, selon lui «tout à fait dans la même ligne» que les Barbus Müller.
Le destin de Křížek montre ensuite que Condoy, Tapié et Roché ne se trompaient pas tout à fait sur la nature «brute» du talent du sculpteur. Deux faits sont là pour en témoigner. Un épisode iconoclaste au cours duquel Křížek détruit certaines de ses sculptures sous prétexte qu’il n’a pas les moyens de les transporter à la campagne. Une phrase révélatrice qu’il prononce quand il renonce à la création sculpturale (1962) pour devenir apiculteur : «enfin je suis guéri, je peux arrêter mon travail artistique».
Photo tirée de la monographie d'Anna Pravdová
L’histoire retient que Dubuffet ôtera très vite les rênes de l’art brut des mains de Michel Tapié. Ce dernier, dans une note additionnelle à son texte de la plaquette Drouin, a conscience du problème posé par Křížek : «Tant pis pour ceux qui penseront que je brouille les cartes. Souvent trop des mêmes qui -avec raison- protestent contre les brimades, voire les honteux internements arbitraires des champions du verbe et de la vision ne voudraient, sans quoi ils ne marchent pas, voir en l’Art Brut qu’un asile ou une cage à singes (…)».
18:18 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, surréalisme, jan krisek, anna pravdová, radio prague, rené drouin, michel tapié | | Imprimer | | |
10.04.2011
Ventes et brocantes printestivales
L’histoire retiendra que cette année, l’été des brocantes a suivi, sans temps mort dû à des printemps pouraves, l’hiver mauvais pour notre facture de gaz. L’histoire d’Animula bien sûr, sur laquelle se penchent –ou se pencheront bientôt– les chercheurs d’avenir. Tout ce bla-bla pour vous dire que votre petite âme errante s’est trouvée récompensée de s’être levée aux aurores puisqu’au déballage du boulevard Voltaire elle a trouvé pour moins de 10 thunes l’affiche du Monde d’Alphonse Chave
qu’elle s’est aussitôt fait taxer par son rapace de daddy adoré qui ne possèdait que le catalogue de cette expo historique (tout est «historique» chez moi en ce moment) à l’ELAC de Lyon.
Pour me consoler, je me suis replongée dans l’historique» et si printanier numéro d’Area 24 (Art, folie et alentours) qui fait sa petite part à Chave page 183. Et puis je me suis tournée avec mon petit sac à dos vers d’autres chineuses réjouissances à venir.
En cet été d’avril 2011, promesses de ventes publiques intéressantes dans votre panier! Deux exemples qui tutoient mon petit domaine de prédilection. Mercredi 20 avril 2011 à Drouot-Richelieu, Monsieur Maurice Imbert, éminent pataphysicologue et rené-drouinophile, sera l’expert des livres qui défileront dans la vente Kahn-Dumousset à la salle 6.
On est tout de suite alertés dans le catalogue par la présence du mot Art brut placé en vedette au fronton de certaines descriptions. Les numéros 5, 6, 7 sont particulièrement juteux. Ratez donc pas le début de la vente à 14 h. Pas de mal de choses proposées car ça passe en lots.
Parmi elles : Honneur aux valeurs sauvages, le catalogue de l’expo Cinq petits inventeurs de la peinture (1951) à la Librairie Marcel Evrard de LILLE (pour ceux qui ne pensent qu’à cette ville). Les catalogues Sculptures de Krizek, Miguel H (Hernandez) de L’art brut chez René Drouin. Et, plus coton à trouver, celui intitulé Les Statues de silex de Monsieur Juva qui ne fut même pas imprimé mais ronéo-bidouillé.
Pages 12 du catalogue de la vente K-D du 20 avril, les friqués trouveront encore le mythique Ler dla campane (Noël 1948) d’un Dubuffet alors fondu de la gravure sur boîte de camembert. Estimation : 4/5 mille tout de même!
Encore plus prometteur, la Gazette de l’Hôtel Drouot du 8 avril 2011 (n°14) nous en fait une pleine page à fond noir sur la prochaine vente de Martine Houze expert qui aura lieu le vendredi 6 mai 2011 à Drouot-Riche sous le marteau du maître Ferri. On nous promet des Curiosités et de l’Art populaire (dans cet ordre là). Et certaines des repros nous font déjà saliver : canne sculptée, fauteuil de sorcier (du moins j’imagine, mais on peut rêver, non?), tête en bois du genre marotte pour présenter les chapeaux.
Rien encore sur le site du commissaire-priseur mais allez donc sur celui de Martine Houze.
14:15 Publié dans Encans, Glanures, Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, alphonse chave, rené drouin, art populaire, martine houze | | Imprimer | | |