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Hilma af Klint et l’esprit de l’abstraction

Après le Pérou, j’annexe la Suède.

On dit toujours que la première œuvre abstraite est une aquarelle de 1910 due à Vassily Kandinsky. Et bien non! Le grand Kandi a été coiffé au poteau par une Suédoise de 44 ans nommée Hilma af Klint.

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Vous, vous le saviez. Certains d’entre vous ont visité l’exposition d’été qui lui a été consacrée au Louisiana danois.

Mais moi je la découvre et je suis si enchantée de son cas que j’épouve le besoin de le crier sur les toits du village planétaire.

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Quand je disais plus haut «au poteau» c’est façon de parler car c’est dès 1906 que cette artiste suédoise, qui ressemblait un peu dans sa jeunesse à Camille Claudel, s’est lancée dans la voie de l’abstraction.

 

Seulement on n’en a rien su. Vu que par testament Hilma stipula que ses travaux (qu’elle tenait au secret) devaient rester cachés après sa mort pendant 20 ans encore. Laquelle survint en 1944. Calculez vous-mêmes.

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Quelle force d’âme il lui a fallu pour ne pas revendiquer de son vivant cette place de pionnière qu’on lui reconnaît aujourd’hui!

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C’est quelque chose d’imaginer que cette femme en avance sur son temps assista sans broncher aux expositions de Mondrian, de Malevitch, de Kupka et de Kandinsky, elle qui gardait roulées dans son atelier les 193 toiles abstraites de grande dimension, composées entre 1906 et 1915 et formant la série des Peintures pour le Temple.

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Ce n’est pas modestie. Il est plus que probable que Hilma af Klint avait conscience de la qualité de son témoignage artistique. Simplement elle estimait que ses contemporains n’étaient pas à même de le comprendre.

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Familière des théories théosophiques, elle tenait d’ailleurs elle-même son message formel, où se mêlent symboles et parfois écritures, d’une instance supérieure et inconnue dont elle avait entendu la voix en 1905 qui lui prédisait qu’elle proclamerait une nouvelle philosophie de l’existence, qu’elle ferait partie d’un nouveau royaume et que ses travaux porteraient leurs fruits.

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On s’approche là de récits familiers aux lecteurs d’un grand livre qu’on pourrait intituler : La Vie des hommes (et des femmes) illustres de l’art brut. Sous roche : l’anguille médiumnique. Elle nage ici dans les eaux mêlées d’inconscient de la source créative d’Hilma.

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A 17 ans, celle-ci reçut son baptême spirite. Primordial Chaos, la série de petits formats par laquelle elle inaugura sa veine abstraite, regroupe des dessins qui ressemblent à ceux qu’elle fit, dans une apparente inconscience, durant les séances spirites auxquelles elle participa dans les dernières années du XIXe siècle.

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Car elle fut medium, au sein d’un groupe de 5 femmes passionnées d’art et d’esprits. Un medium sincère et fidèle puisqu’elle ne montra aucun de ses travaux abstraits dans une exposition. Se contentant par ailleurs de travaux artistiques alimentaires figuratifs. Sans rapport avec les premiers dont elle se fit l’historiographe dans des centaines de carnets de notes agrémentés de croquis et d’aquarelles.

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Sous le vent de l'art brut, saison 2

Télérama like passionnément et quand on prend son billet une Zoé de 5 ans explique à sa mère de quoi il retourne à la Halle Saint-Pierre : «l’art brut c’est l’art plastique pour zinzins». Puis elle remonte les bretelles à son papy qui confond Captain America et Batman en lèchant les vitrines de Nima Roda-Gil disposées en fond de cafète.

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Direct, la Zoé fonce ensuite, le chouchou en bataille, à travers les lames du rideau de douche colorié qui mène au saint des saints de l’exposition de la Collection De Stadshof («Le Tribunal de la ville» d’après gougueule tradoche). Tout de suite ça lui donne faim à Zoé. C’est que le lieu est découpé en grandes tranches de gâteau par des cloisons. Avec un espace central ovoïde où Martine Lusardy a choisi d’installer les poumons de ce deuxième volet de la série Sous le vent de l’art brut : les demeures de dentelles de Marie-Rose Lortet.

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 Photo The ARTchemists

Sur cette bonne idée qui donne de la légèreté à l’ensemble, la directrice de la Halle (mitaines aux poignets pour les préserver des épreuves inhérentes à l’accrochage) a construit son show. Se sent-on opressé par les villes tentaculaires de Willem Van Genk

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par les hautes pâtes de Siebe Wiemer Glastra

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 par les brouillards graphiques de Yassir Amazine

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ou par la solide déstructuration des compositions aux crayons et talons perchés de Roy Wenzel?

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On peut toujours revenir aux cages à air de Marie-Rose, à son mur de petits masques semés comme la fleur de pissenlit du Larousse.

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Et repartir sereine à l’exploration des mystères. Pour ce qui me concerne : les dessins d’un anonyme dans le grand genre composition d’asile du début XXe siècle 

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Les petits formats médiumnisants de Paula Sluiter. Les drôles de trams en volume de Van Genk.

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J’en passe et des étonnantes que vous découvrirez à votre tour avant de vous offrir le catalogue à la librairie de l’établissement. Impossible dans les limites qui me sont imparties de vous décliner le toutim. Tout ce que je peux faire c’est insister sur le choix des œuvres présentées, le soin apporté à la scénographie et à la qualité des éclairages. Attention, cette magie est dangereuse pour votre esprit critique! Martine Lusardy est un peu trop en possession de ses moyens. Certaines pièces m’ont paru boostées par son savoir-faire expositoire. Un peu plus grandioses qu’elles ne sont en réalité.

Cette impression flatteuse se dissipe (ou se confirme) au premier étage. Là dans l’inondation de lumière due au ciel rapproché, plus moyen de s’illusionner. Plutôt raides m’ont paru les pantins de bois de Sai Kijima. Quant aux sculptures de Marcus Meurer, si ses assemblages sont savamment emberlificotés et bricoleusement inventifs, leur expressivité m’a semblé dirigée vers des significations réalistes univoques. Raison pour laquelle je ne suis pas folle du carton d’invitation de l’expo.

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Le dossier de presse pousse un peu quand il dit que Sous le vent de l’art brut 2 rassemble «des figures incontournables de l’art brut et de l’art singulier». La «salle du haut», cette fois encore, apparaît un peu décevante et j’y ai croisé pour ma part des choses parfaitement contournables, notamment à sa périphérie. Cela n’en fait que mieux apprécier les valeurs sûres : le travail d’A.C.M., malheureusement représenté par de petites pièces

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un mur de Sefolosha où palpite un petit pastel, compact à souhait

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Ceux qui aiment les œuvres de cette artiste prolongeront leur plaisir en assistant le jeudi 9 octobre 2014 au vernissage de l’exposition Waldszenen à la Galerie Polad-Hardouin.

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Vive l’art à la mie de pain !

Tellement l’art brut est partout aujourd’hui qu’il est difficile de ne pas s’empêtrer dans sa tarte à la crème. Pas facile d’échapper à un lieu commun! C’est à qui cet été créera son événement sur le sujet. Même si le sujet en question a peu à voir avec sa définition.

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Paradoxe de l’Histoire, l’art brut est devenu la première chose qui saute à la cervelle du conseiller culturel lambda en mal d’exposition à base de braves amateurs régionaux de l’étape ou de soit-disant handicapés bombardés artistes pour l’occase.

Les gros collectionneurs, les zinzinstitutions, les espécialistes et les nouvelles dents longues du business d’un art qu'ils voudraient bien faire jouer dans la cour des grands contemporains donnent le mauvais exemple en ne respectant plus ce qui fait le charme de l’art brut : son caractère furtif.

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Pourquoi donc se gêner? Dans cette situtation, une cure d’occultation s’impose aux vrais amoureux d’art brut. A quoi bon relayer l’air d’un temps vicié? A moins… A moins qu’on ne s’attache aux interstices… Où donc repérer les traces fugaces de l’art brut si ce n’est dans les lectures de rencontre?

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Beate Klarsfeld dans ses Mémoires croisés à ceux de Serge relate son incarcération dans la Tchécoslovaquie de 1971 alors en proie à un «redoublement d’antisémitisme». «La bonne humeur règnait» se souvient-elle en évoquant ses compagnes de détention. Elles tenaient au gardien «de grands discours en riant (…). Le reste du temps, elles étaient occupés à se fabriquer des cigarettes elles-mêmes (…). Avec la mie de main que nous ne mangions pas, (une) jeune fille joyeuse sculptait de petites figurines».

Voilà ! Voilà qui fait rêver, non ? Moi, ces petites figurines suffiront toujours à me rendre béate.

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De MaM en LaM, le voilà le joli LaM

Art brut lillois, à quand le plan media? Pour bientôt peut-être. Pour l'instant ça remue, ça bourdonne, ça s'active dans la PQR mais surtout à propos du chantier «art moderne» du futur méga-musée de Villeneuve d'Ascq.

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Si vous voulez voir un conservateur en bloudjinzes (comme dirait Zazie), allez voir Madame Sophie Lévy qui mouille sa chemise ici pour Calder et Miró, ça vous donnera un aperçu de l'avancée des travaux et des petits soucis de l'accrochage.

C'est sans doute parce qu'il y a trop à faire qu'elle n'a pas le temps de nous glisser un mot sur les nouveaux espaces infinis qui s'ouvriront bientôt pour la Collection de l'Aracine gonflée à l'hélium de nouvelles acquisitions.

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Vue virtuelle d'une future salle dédiée à l'art brut

Il faut la comprendre : il reste encore quelques wagons de terre à betteraves à pelleter. Heureusement, l'administration elle est gentille, elle a acheté le Pliz Johnson.

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Alors un p'tit coup de psitch-psitch sur les vitres et le LaM (j'ai du mal à me rappeler ce que cette abréviation très tendance signifie) sera prêt à l'emploi.
Si Animula n'était pas si paresseuse, elle proposerait ses modestes talents de technicienne de surface autodidacte pour encourager l'équipe muséale avec son plumeau et son chiffon plutôt qu'avec sa mauvaise langue!

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Ceux que ça tentent peuvent d'ores et déjà organiser un apéro géant pour l'inauguration qui est programmée pour le 25 septembre 2010 (notez bien l'année).

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16.05.2010 | Lien permanent

Palermo : l’observatoire de «la creazione differente» présente son nouveau site

Je ne sais pas si je vais me la faire monter en bague ou me la suspendre autour du cou mais je vais sûrement faire quelque chose avec la «mappa murali Bosco a Castellammare».

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Elle est trop belle avec ses tons de bleu et ses touches de rouge qui indiquent les murs peints par mon peintre sicilien favori. On peut la télécharger sur le nouveau site de l’Osservatorio Outsiderart de l’Universita di Palermo dirigé par Eva di Stefano.

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Il suffit pour ça de cliquer «Sicilia» puis «I Luoghi» dans la colonne de gauche du tableau de bord de ce bel engin avec lequel il faudra compter maintenant dans l’espace brut européen.

bolide.jpgAvec ce bolide palermitain, l’Italie rattrape définitivement son retard dans la compétition outsider et trouve sa place dans la nébuleuse des relations internationales.

 

Bravo au comité scientifique où l’on note la présence de Domenico Amoroso dont je vous ai déjà parlé.

L’O.O.U.P. ne va pas tarder à devenir un gisement d’informations et d’idées sur l’art brut et consorts. Du moins si on en croit son contenu inaugural qui recèle des découvertes : Salvatore Bentivegna (1923-2002), sculpteur de pierres de Sciacca (comme son homonyme Filippo)

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ou Attilio Penzo, veneto et accumulateur-coloriste de l’ère du plastique totalitaire.

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Avec le site, on nous propose la Rivista, une newsletter semestrielle.

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Pour celle-ci, Teresa Maranzano renforce l’équipe dirigeante et puisque cette Sicilienne de Genève est aussi francophone, cela permet peut-être de voir se dessiner un axe sicilo-franco-suisse prometteur. A ce numéro un, Roberta Trapani, autre sicilienne bilingue (de l’espèce parisienne) contribue d’ailleurs avec une relation de la dernière Biennale d’Aubagne.

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Les autres contributeurs pilotent des musées ou sont de dignes universitaires tendance «psy».

Lucienne Peiry nous fait le plaisir d’affirmer que, si on l’interroge sur l’existence ou non de l’art brut, elle n’a pas de meilleure réponse à faire que de préconiser une visite à la Collection de l’Art brut de Lausanne. «Oppure rispondo che un viaggo a Castellammare s’impone» ajoute-t-elle, pour inciter au voyage dans la patrie de Giovanni Bosco.

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Cette première rivista de l’Osservatorio de Palermo regroupe certaines des interventions à un colloque organisé dans cette ville au printemps 2010. Voir ma note du 9 mars L’Echo des colloques. Cela donne à la chose un ton un peu trop sérieux qui conviendrait mieux à une publication savante sur papier. Mais la mise en page aérée qui ménage plusieurs niveaux de lecture, la lisibilité, l’importance donnée aux illustrations compense cet inconvénient relatif. Et puis j’adore le double filet bleu d’une élégance toute transalpine en encadrement.

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 Souhaitons cependant qu’à l’avenir les textes s’adaptent mieux encore aux contraintes du support. Et au public, nécessairement plus large sur la toile. Pensez aussi, signore e signori de l’O.O.U.P. que des gens qui comprennent mal l’italien vous lisent. Continuez à nous écrire dans votre belle langue mais n’oubliez pas, s’il vous plait, de nous offrir quelques phrases simples ou de courts résumés en tête de vos articles. Personnellement, je pourrai ainsi en parler mieux et plus vite!

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Nouvelle édition de l’Outsider Art Fair à New York

Pour 100 balles ici t’as plus rien. Mais avec 100 balles aux States (20 U$D) on peut s’offrir une entrée à l’OAF 2013 qui commence le 31 janvier pour s’achever le 3 février.

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L’OAF c’est l’Outsider Art Fair de New York. Chaque année je vous le répète parce que l’OAF ça revient comme les cerises sur le gâteau.

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L’événement de cette 21e édition ce n’est pas la foire elle-même mais le fait qu’elle ait été achetée par l’un de ses participants, Andrew Edlin, un galeriste de la grosse pomme. Car l’OAF était à vendre et on ne le savait pas! Autrement, on aurait cassé sa tirelire.

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Pas sûr que ça aurait suffi puisqu’on ignore le montant de la transaction. Mais quand on aime, on ne compte pas et, si j’ai bien compris, avec l’OAF Mr Edlin s’est offert un rêve de jeunesse.

paul_edlin_untitled_54_679.jpegA ses débuts, quand il se contentait de vendre les productions familiales de son tonton collagiste, l’entreprenant Andrew s’était vu refuser le privilège de figurer parmi les exposants de l’OAF :   «I started exhibiting at the outsider art fair in 2003. I was a new art dealer and the first time I applied I couldn’t get in»

(recueilli par Abby Luby dans Whitehot magazine).

10 ans après et le négoce de quelques œuvres de Henry Darger à son actif, Andrew Edlin a le sentiment d’avoir pris sa revanche :  «When I first opened my gallery, in 2001, I couldn’t even get into this fair. And now I own it» (Art in America, nov. 2012).

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On est content pour lui. Pour un peu on partagerait cette bouffée d’orgueil libéral si représentatif des grandeurs de la civilisation américaine. Saluons le bel enthousiasme de l’acheteur qui n’a pas craint de faire cette acquisition à un moment où le mainstream bouffe l’oxygène de l’outsider art. Le changement de lieu de la manifestation, qui se retrouve cette année à Chelsea, «the city’s center of mainstream art», selon le reporter Matthew Katz, est significatif de ce point de vue.

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Si l’originalité de l’art brut gêne le business aux entournures, nul doute qu’elle sera sacrifiée et tant pis si on tarit la ressource! Est-ce la raison pour laquelle les Européens ne sont pas légion dans la liste des participants? On ne saurait l’affirmer. Signalons cependant la présence, pour la première fois, de la Galerie du Marché de Lausanne.

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Elle défendra les belles couleurs d’Aloïse qui n’a pas eu le temps, hélas, de se faire naturaliser par les USA. Autre Suisse au programme : le photographe Mario del Curto, «recipient of the Geneviève Roulin tribute» pour une expo et une causerie.

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VR.jpgLa direction du panel de discussions et la modération seront l’apanage de la Québécoise Valérie Rousseau dont Mr Edlin est l'époux.

logo Afam.jpgUn récent communiqué (16 janvier 2013) de l’American Folk Art Museum, sponsor de l’Outsider Art Fair, nous apprend que cette historienne d’art, diplômée en 2012, vient d’y être nommée au poste de «curator of 20th century and contemporary art». Sa mission consistera à développer les initiatives de l’AFAM dans le domaine de l’art des autodidactes, du folk art et de l’art brut.

Dernière minute : pour abriter les débats, des tentes chauffées seront montées sur le toit de l’immeuble abritant l’OAF.

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En ces temps de crise, un peu de confort c’est appréciable.


ATTENTION !

Méfiez vous des contrefaçons.

Site officiel de l’OAF : www.outsiderartfair.com

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30.01.2013 | Lien permanent

Rencontre d’esprits

Au fil des lectures, des esprits qui se rencontrent.

 

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Jacques Rigaut dans l’édition intégrale de ses Écrits parue chez Gallimard en 1970, à la p 102 : «(…) porter des lunettes sans verres, des poissons rouges en guise de boucles d’oreilles (…)».

Et Eijiro Miyama.

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21.05.2014 | Lien permanent

MOMENTUM! MOMENTUM!

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22.05.2014 | Lien permanent

Marie à travers le Miroir

Le printemps s’impose. Je surveille à la jumelle les arbres de ma cour qu’un jardinier improvisé a cru bon de scalper. Je compte les feuilles qui reviennent malgré tout. Une feuille, deux feuilles, je feuillette à donf.

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Pareil dans les vide-greniers qui avec le printemps se sont mis aussi à éclore un peu partout. Caressant hier d’un doigt distrait un tas de vieux papiers plus ou moins corrosifs pour mon vernis Chanel, j’ai sorti du lot le numéro 83 du 3 octobre 1931 du Miroir du monde, un hebdo qui faisait la part belle à la photo. Peut-être à cause de son image en faisceau de projecteur.

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Bien m’en a pris. Car vlatipas qu’à l’intérieur, je tombe (page 412) sur un article d’un certain René Jaubert intitulé L’art chez les aliénés. Bingo! Inconnu de mes services! Il est centré, figurez vous, sur le Dr Auguste Marie et sur l’exposition des toiles de ses malades en 1928 «où elles firent l’admiration de toute la gent picturale» (entendre par là «les jeunes fauves montparnassiens»).

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Notons au passage que ce papier rectifie par l’image une erreur commise jadis (en octobre 1905) par le journal Je sais tout quand il avait publié l’article du Docteur Marie sur Le Musée de la folie. Le barbu à nœud papillon et mains dans les poches figurant dans les deux publications est correctement identifié dans Le Miroir du monde comme le Docteur Lombroso de Turin.

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L’article de Jaubert est accompagné en outre de quatre reproductions photographiques. Deux que je connaissais déjà représentant Marie aux côtés d’une «curieuse panoplie» qui fait penser avec trente ans d’avance à l’accumulation d’un Nouveau-Réaliste.

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Une autre représentant un paysage qui rappelle Barbizon au journaliste mais qui a tout l’air d’un Helen Smith.

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Une autre encore restituant la Vision d’une course de lapins montés par des jockeys lilliputiens où «l’on discerne (…) deux énormes chiens prêts à sortir de l’eau, un homme tenant une sorte de longue lyre à la main et, au loin, une foule de spectateurs sous des ombrages à la Corot».

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Cette étrange composition serait l’œuvre d’un toxicomane. Toutes ces images sont, bien sûr, en noir et blanc mais je ne vais tout de même pas vous les coloriser comme la télé le fait des films d’avant le technicolor. 

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25.05.2014 | Lien permanent

Les bons plans d’Anglefort

Si j’attendais pas le plombier ce jour là, vous savez où je voudrais être jeudi 22 mai 2014 sur le coup de 17h30 ?  Ici : galerie du marche.ch

Il faut savoir reconnaître des images stimulantes pour la curiosité et celles d’Anglefort le sont. Même si, à première vue, les compositions des maîtres du grouillement que sont Henri Cueco et Antonio Segui ont tendance à venir nous sauter dans la mémoire en face de ces plans multiplement colorés, compartimentés mais libres, légendés mais non bavards, peut-être ludiques, plus vraisemblablement soumis à une ordonnance rigoureuse et sous-jacente de la pensée.

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Mon petit cerveau est ainsi fait qu’il me présente d’abord des références culturelles (pas parmi les pires, notez le). Mais à bien regarder c’est un vague-à-l’errance qui m’emporte plutôt à suivre Yves d’Anglefort dans ses dédales animés de créatures si personnellement anguleuses.

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De ce créateur encore indemne de légende, Jean-David Mermod, le boss de la Galerie du Marché, nous apprend deux choses contradictoires. Qu’Anglefort vînt un jour «frapper à la porte» de sa Maison. Qu’il «remplit ses dessins de codes personnels qu’il refuse souvent d’expliquer par superstition».

Bon! «Pourvou que ça doure» comme disait la maman de Napoléon. Fasse qu’Anglefort se tienne dans cette position entre deux chaises! La chaise du versant social et celle du repli farouche sur le quant à soi. Tel quel, dans son ambiguïté, il illustre une idée qui me trotte dans la tête.

la pensée du jour.jpgA savoir que :

l’art brut n’est pas une case c’est l’envers du miroir aux alouettes

 

J’illustre cette note avec les moyens du bord des visuels disponibles sur le Marché. Outre une petite bio qui permet d’en savoir davantage sur Yves d’Anglefort, on trouve sur le site de la galerie mermodique une quinzaine d’autres images reproduisant les œuvres de celui-ci.

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20.05.2014 | Lien permanent

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