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Rechercher : plancher de jeannot

Monsieur Bob est sorti !

Bob en stock ou Giraud c'est pas trop tôt. Mon usine à titraille fonctionne à pleins poumons. Je cherche la formule. La bonne formule pour me positionner comme il faut sur le netvibes. C'est que je voudrais pas que vous la loupiez, mes animulecteurs et lectrices préféré(e)s. Quoi donc ? Mais la sortie du livre d'Olivier Bailly, badame ! Monsieur Bob, c'est son titre (le vrai), dans la Collection Ecrivins, chez Stock justement. 14,50 €, c'est donné pour une très classe brique plate de 190 pages qui déformera pas vos poches de costard, messieurs, ni vos sacs à malice, mesdames, quoique dépassant tout de même vers le haut.

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A force d'en entendre parler sur Le copain de Doisneau, le blogue de l'auteur (que j'appelle moi : Robert Giraud et ses copains), j'avais fini par m'en faire une idée qui ne correspond pas à la réalité. Je m'attendais à une bio un poil roborative, positiviste à l'américaine, avec tout le tremblement de notes, index et biblio en veux-tu, en voilà.
Suis-je bêtasse ! C'est aéré, fruité, sensible et informé. D'une information jamais lourdingue même quand l'enthousiasme d'Olivier Bailly pour son sujet l'amène à répéter un détail pittoresque : les 40.000 cartes postales de Robert Giraud, par exemple.
gaufrettes salées.jpgMais une conversation de bistrot s'accommode de ces retours et le bouquin d'O.B. en a la saveur un peu nostalgique. Pas de pédagogie, une capacité à développer les arômes. Monsieur Bob se déguste comme une gaufrette au fromage au rythme d'un nectar de la Loire.

Croustillant comme une évocation, suave comme une célébration, astringent comme une vieille tristesse qu'on caresse sur la langue.
Olivier Bailly n'est pas un sauvage. Ne comptez pas sur lui pour appuyer sur les plaies. Mais la fêlure, présente chez un écrivain comme Robert Giraud depuis sa libération en août 1944 de la zonzon nazie pourrie où il attendait la mort à 22 ans, O. B. nous la fait sentir en douceur.

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On a traité Robert Giraud de cossard. Lui, ce documentaliste hors pair ! Lui, cet auteur d'un chef d'œuvre (Le Vin des rues), de plusieurs romans et d'une tripotée d'articles sur l'argot, les clodos et les tatoués !

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podcast

C'est vrai qu'il donne le sentiment parfois de ne pas s'acharner à terminer les choses. I prefer not to ..., diraient certains. C'est ce qui fait son charme.

Je ferai bien d'en prendre de la graine.

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23.04.2009 | Lien permanent

La Sardine décolle avec Les petites ailes

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logo sardine.jpgPour pêcher la Sardine, pas besoin d'aller à Messine. Même si vous ne pensez qu'à la Sicile. Vous pourrez la coincer jusqu'au 2 mai 2009 dans le port de Genève après quoi elle se transformera en sous-marin car le rêve des petits poissons c'est de devenir grand et de respirer l'air quand ça leur chante.
Petites ailes : le langage de l'enfance dans l'art outsider, telle sera donc la cerise sur le gâteau de la Galerie genevoise Une Sardine collée au mur. Une expo + catalogue qui explore les limites territoriales entre marée montante de la maturité et haute mer de l'enfance. Du concept enrobé dans de la blanche écume pour nous vanter les bonheurs de créateurs italiens «au style candide» (c'est à dire plutôt «pervers-polymorphe» comme dirait Sigmund).

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On s'étonnera pas que ce soit une industrieuse torpille de la pensée -Teresa Maranzano dont votre petite âme errante vous a déjà signalé les précédentes aventures- qui ait conçu la chose, épaulée par un certain Riccardo Bargellini qui est inconnu à mon bataillon de chevilles ouvrières.

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Nous naviguons, ô mes divers amis sur un océan de précarité. Les choses vont, les choses viennent. Elles se transforment. Sans vouloir faire ma petite hégelienne, je vous dirai qu'il faut prendre ça avec le sourire. Je me souviens sans nostalgie d'un jour brûlant (voir ma note du 28 juin 2008) où j'ai visité de fond en comble la Sardine. Je la retrouverai maintenant à tout bout de voiles sur son site internet qui «restera ouvert à tous» (et à toutes) et «continuera de présenter des nouveautés».

Puisque, vous l'avez compris, moussaillons embarqués sous pavillon animulien, l'actuelle expo sardinière ponctuera en beauté 10 années d'activités de cette jeune galerie suisse trop méritante.

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18.04.2009 | Lien permanent

MAKE : 4 créateurs projetés à New York

MAKE. Si vous habitez New York ou que vous y séjournez pour vos chères études, retenez bien ce titre qui est celui d'un film de Scott Ogden et Malcom Hearn.

2 pigeons sur l'ESB.jpeg Au lieu de photographier les pigeons de l'Empire State Building, de courir après vos lunettes de star que vous avez égarées chez Bloomingsdale's ou de bailler dans votre chambre d'hôtel devant votre thèse sur «l'Art outsider aux U.S.A.», propulsez vous jeudi, le 16 avril, de 6 à 8 p.m. à la Ricco Maresca Gallery pour la projection de ce documentaire d'exploration consacré aux univers de 4 «self taught artists» américains.

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Judith Scott - Photo John Mac Gregor

Les créateurs autodidactes en question ce sont la grande Judith Scott dont je vous ai souvent parlé à propos du Creative Growth Art Center d'Oakland CA, et puis, Hawkins Bolden, Ike Morgan et le prophète Royal Robertson.

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Faudrait pas croire qu'à Memphis, Tennessee, il n'y en ait que pour Elvis.

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Hawkins Bolden - Photo : Judith Mc Willie

épouvantail Bogden.jpgHawkins Bolden, sa vie durant s'y est occupé d'un petit jardin qu'il protégeait de son mieux des prédateurs ailés (genre pigeons) avec des épouvantails fabriqués à partir de matériaux de rebut ramassés dans le coin. Il ne s'est jamais douté que ses productions pouvaient être considérées comme de l'art. J'ai oublié de vous dire qu'il était aveugle depuis son enfance à cause d'un accident de baseball (ce qui prouve que ce sport est, autant que les autres, mauvais pour la santé). Comme Emile Ratier seul le sens du toucher le maintenait en contact avec ses créations.

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Ike Morgan et Mona Lisa

Mona Lisa, on le sait, a ses fans. Ike Morgan en est un. Il kiffe aussi pas mal les présidents U.S. Alors il en réalise de vibrants et très perso portraits dans son Austin State Hospital où il séjourne, à partir de photos qu'il trouve dans les magazines.

Quand à Royal Robertson qui a travaillé, si je comprends bien, comme peintre d'enseigne (« professional sign painter »), après s'être occupé de sa souffrante maman et avoir vu son mariage foirer, il est devenu de + en + instable aux yeux du monde ordinaire et est entré progressivement dans le sien propre.

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Royal Robertson - Photo : Mike Smith

Il faut dire que le bon Dieu s'est mis à lui tenir la main et qu'il lui a offert des voyages dans le passé et dans le futur. Au présent, de généreuses visions nourrissent son activité principale qui consiste à couvrir sa petite maison et son terrain d'inscriptions et de signes, apocalyptiques.
If you prefer the english version, click here.

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Claude Massé chez Victor Grazzi

Claude Massé.jpgMassé chez Grazzi c’est à Montpellier. Ne m’en demandez pas plus, j’ai eu beau surfer comme une malade, j’ai pas trouvé mieux comme date que «actuellement». Mais enfin, comme l’info que j’ai est tirée du Midi Libre en date du 26 mars 2009, ça doit encore être valable. Cette expo a le mérite de rapprocher un créateur brut de l’espèce «bâtisseur oublié» et un plasticien-collectionneur-écrivain assez connu dans le monde estampillé «singuliers de l’art».
Victor Grazzi, que l’on surnommait Garibaldi à cause de sa barbe, est un maçon italien (lombard pour être précise). En 1977, Bernard Lassus a consacré 7 pages et 12 photos à cet «habitant-paysagiste» qui, à partir des années cinquante, a construit, à la périphérie de Montpellier, un château en béton constitué de châteaux à des échelles diverses, de «nombreuses tourelles, (…) micro-paysages plus ou moins miniaturisés, (…) sapins de ciment bleu (…)» Je cite, en le charcutant un brin, Bernard Lassus mais il faut lire sa notice où il met parfaitement en valeur cet édifice qui progressait sur le principe des «rimes plastiques».

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J’emprunte à B.L. la bobine de monsieur Grazzi. Le bon maître me le pardonne!

Et à Catherine Devreux une ou deux des nombreuses images que vous pouvez voir sur son blogue.

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Voir aussi les photos ensoleillées de Petit-Patrimoine.

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Acquis par la mairie après la disparition de son créateur, le château Grazzi a semble-t-il végété doucement et failli disparaître avant d’être racheté par un galeriste de la ville sous condition qu’il devienne un lieu culturel.

La culture invitée par l’art brut c’est mieux que l’inverse.

Surtout si c’est pour exposer 70 lièges et une quinzaine de collages de Claude Massé qui est tombé dans la marmite de l’art brut quand il était petit.

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Son papa, l’écrivain catalan Ludovic Massé (1900-1982), que soutenait Henri Poulaille, le chef de la «littérature prolétarienne», a été très copain avec Jean Dubuffet en 1940.

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Fasciné très jeune par l’architecture d’Antoni Gaudi, Claude Massé a découvert et/ou soutenu ensuite des créateurs du genre Jean Pous, François Baloffi, Pépé Vignes, Fernand Michel. Touskon M!
Lookez un peu le catalogue de la donation qu’il a faite en 1999 au Musée de la Création Franche à Bègles. Pour l’expo actuelle de Claude Massé, à la Villa aux cent regards (c’est comme ça que ça s’appelle chez Victor Grazzi), il y aurait aussi un catalogue. Si quelqu’un peut me dire comment on peut se le procurer, je suis preneuse. A bon entendeur, Animuliens montpelliéreins (je sens que je vais me faire corriger l’orthographe).

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L’adresse de la demeure de Grazzi où se tient l’expo Massé : 1000, rue de la Roqueturière dans le quartier des Aiguelongues.

 

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L’art brut c’est du luxe

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N O Sii A M I E S iiL E S iiB Ê T E S

Ecolo, écolo, écolo et brut à la fois. Avec le vent en poupe de papy Dany, elle nous pendait au nez comme un sifflet de 2 ronds la collusion. La collusion art brut et ceinture serrée. Notre libéralisme vénéré s'étant mis en tête de nous faire oublier ses frasques financières, la marée verte nous est tombée du ciel d'Arthus-Bertrand.

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Et elle envahit tout, nous invitant à moins circuler, à moins éternuer, à moins dépenser.

L'art brut lui-même est sommé de rentrer les fesses et de s'adapter à la crise.
Sur Ladépêche.fr, une note sur Saint-Céré et sa région, intitulée Louis De Verdal ou le mystère de l'art brut nous apprend que ce sculpteur possède l'art «de faire quelque chose de rien».
Jusque là rien d'extraordinaire. Beaucoup d'artistes font ça. Mais là où votre petite âme errante tique c'est quand le journaliste lotois anonyme enchaîne avec bravitude : «son art est brut, d'une singulière création, à base de récupération des rebus (sic), annonciateur de temps économes».

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Econome est beau, économe est grand, économe est héroïque. Hélas, il ne cadre guère avec le sujet que vous prétendez aborder, cher confrère (ou consoeur) ladépêcheur. D'abord parce que monsieur de Verdal, qui est sans doute un plasticien autodidacte très respectable, m'a tout l'air de n'avoir que peu à voir avec l'art brut véritable. On peut, pour se faire une idée, louer une ses œuvres pour 50 € par mois ici.

Mais surtout parce que si l'art brut fait effectivement feu de tout bois, il n'en vise pas moins à la dépense la plus extravagante, au gaspillage inconsidéré des énergies créatrices et mentales, à la débauche d'inventions.
En témoignent les œuvres de :

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Giovanni Battista Podesta

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Emery Blagdon

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Arthur Bispo do Rosario

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Pierre Avezard

pour ne chiper que quelques exemples parmi une tripotée d'autres. On est loin du recyclage publicitaire, genre : «mon papa achète le soleil mais c'est pour le revendre». Ces créateurs d'art brut sont sans vergogne. Plutôt que des ordures, ils prendraient aussi bien du marbre et de l'or s'ils en avaient sous la main.


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Avec l'art brut, on nage dans le pur luxe,

celui du temps dépensé sans compter

à ne rien faire d'autre que de vivre.

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17.06.2009 | Lien permanent

Fusco recto verso

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Sylvain Fusco en est la preuve, on peut dire que je suis vernie. Mes lecteurs me gavent de scoops.

Des fois, je me fais l'effet d'une otarie qui n'a qu'à ouvrir la goule pour qu'on y jette du poisson dedans.

 

Et pas du menu fretin, comme vous pouvez voir en découvrant le biface au Dr Requet que vous avait promis Christian Berst dans son commentaire à ma note du premier de ce mois.

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Et puisqu'il est question de vernissages et que ce dénicheur de chefs d'œuvre oubliés les enchaîne comme des perles, j'en profite pour vous déléguer à celui de American Outsiders car moi, je suis prise demain.

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Ce Black South est le versant I de la chose.
Quelques photos de cet African-American Vernacular Art ne peuvent pas vous faire de mal, n'est-ce pas ?
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Dérive à Auberive

invit auberive recto.jpgDans l'abbaye d'Auberive a éclos un Centre d'Art Contemporain. Jusqu'à l'automne, il couvera sous sa grande aile un «œuf sauvage» pondu jadis par le créateur de la revue du même nom. Occasion pour Claude Roffat de se faire l'historiographe de ses propres entreprises dans un ouvrage qui présente un bilan, globalement positif si on en croit l'intéressé.

Ce livre très personnel accompagne une exposition d'envergure, d'abord par la taille.

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50 (et des) créateurs et artistes, même enrôlés sous l'unique bannière d'1 «parcours singulier», ça ne se refuse pas. Surtout si, parmi cette ample sélection, figurent ceux qui, entre 1991 et 1994 (ça nous rajeunit pas !) firent la couverture de l'O.S. : Yolande Fièvre, Anselme Boix-Vives, Gilbert Pastor, Pierre Bettencourt, Joseph Crépin, Gaston Chaissac, Michel Macréau, Aloïse.

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OS n°5.jpgOS n°7.jpgOS n°8.jpgOS n°9.jpg

Que des petits chouchous d'Animula. Aussi, quand mon service de renseignements m'a recommandé La Croix de la Haute-Marne du 12 juin 2009 (N°8408), non pour son article sur Le Centre ville sous vidéosurveillance (on est chouchouté à Chaumont) mais pour sa dernière page qui présente l'expo auberivellienne, j'ai sauté dans ma 207.
Et en avant l'autoroute de l'Est.
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«Attention, ça va chauffer» annonçait la météo. Et ça chauffa sur la Haute-Marne. Heureux qu'à Auberive, il y a de l'eau, un moulin et une auberge où la joue de boeuf est super bonne.
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Dans un petit vallon qui mousse de rayons, je me suis trouvée nez à nez avec André Theuriet. Je le croyais civraisien, ayant lu son roman Le Fils Maugars dans mes dérives poitevines.
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mouton auberive.JPGIl est d'ici aussi. «Bon allez, je te quitte, André...».

C'était l'heure du vernissage et les visiteurs moutonnaient vers le spectacle.

L'Abbaye d'Auberive, c'est comme le palais du Prince Salina dans Le Guépard de Lucchino Visconti. Il y a tellement de salles qu'on a toujours peur d'en oublier.
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Des graffiti sur les murs se souviennent de la prison qui y fut.
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Difficile de rassembler autant de tempéraments artistiques dans un tel espace (sur 2 niveaux). Surtout qu'on ne discerne pas bien ce qui relève de la Collection permanente et de l'expo temporaire où l'on redécouvre par exemple des Simone le Carré-Galimard prêtés par la Fabuloserie.
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Il aurait été préférable de serrer le propos en restreignant volontairement le choix. Trop c'est trop, cela entraîne à des voisinages pas évidents (Louis Pons/Boix-Vives). On ne saurait mettre d'accord des pièces si différentes, qui par ailleurs sont loin d'être ici qualitativement homogènes. Dans ces conditions, je recommande de faire son menu soi-même. J'ai flashé pour ma part sur la pièce lambrissée avec les 3 Madge Gill et les 3 Aloïse prêtés par abcd qui a dû contribuer à leur accrochage.
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J'ai aimé la respiration offerte par les photographies de Clovis Prévost.
J'ai eu la bonne surprise d'un Armand Avril perché sur une haute cheminée.

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J'ai subi le choc des totems cuir et peaux, des faisceaux de pointes ligaturées de Patrice Cadiou, un excellent sculpteur-assembleur dont on voit trop peu le travail écorché-vif.

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Harald Stoffers fête sa liebe Mutti

Bientôt la fête des mères. Filer chez Christian Berst pour y trouver un objet digne de votre maminette adorée, c'est pas au dessus de vos forces, il me semble! Une Animulienne dévouée croit savoir que cette Galerie de la Charenton Street disposerait dans son stock documentaire de quelques exemplaires (qq. ex. seulement) du fac simile Aloïse Steck option dont je vous entretîns dans ma japonisante chronique précédente.

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Et si c'est pas suffisant, si vous considérez que l'auteuse de vos jours mérite un cadeau supplémentaire, HT donc le catalogue qui accompagne la présente expo d'Objet trouvé. Ne serait-ce que parce qu'il est préfacé par Michel Thévoz. C'est pas si fréquent sur le marché, hein! En version luxe avec l'option «fragment de lettre original» ajouté ou alors dans le tirage de base à 20 thunes si vous êtes un peu plus raide en ce moment. Mais pour sa Mutti chérie qu'est-ce qu'on ferait pas, n'est-ce-pas ? Y'a pas à hésiter.

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Harald Stoffers, le nouvel invité du galeriste, lui, n'hésite pas. Depuis 1999, il tartine pour sa maman des kilomètres de lettres ondulantes, frémissantes et palpitantes de la graphie qui finissent par composer des houles de vagues signifiantes, bruissantes d'amour filial en paquet de mère.

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La mère, la mère toujours recommencée, voilà ce que nous dit, voilà ce que nous répète cette œuvre infinie. Ce que Thévoz, avec son aptitude à relever nos niveaux, traduit dans un philosophique langage qui prend au contre-pied de la lettre le titre de la Galerie de Christian Berst : «(...) ce que les missives de Harald Stoffers dessinent, dans l'intervalle du lisible et du visible, c'est l'objet du siècle, de notre XXIe siècle, l'objet perdu - du moins fallait-il perdre l'espoir de le retrouver "à volonté"».

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Vous avez pas tout compris? Moi non plus mais c'est ce qui fait la beauté de la chose. De toutes façons, on a jusqu'au jeudi 11 juin 2009 pour y réfléchir en allant voir l'exposition. Mais comme la fête des mères c'est le 7, faut pas perdre de vue que ça urgeotte quand même.

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13.05.2009 | Lien permanent

En voyage vers Brouage

Avant de vous gratifier des graffiti de Brouage, un ready-made-aidé aux huîtres pour commencer. Un «ready-made» vous savez ce que c’est, duchampistes que vous êtes. Un bidule trouvé tel quel dans le panorama et élevé par vos soins au rang d’œuvre d’art. Des fois, on donne un coup de pouce et c’est alors un ready-made «aidé». Quand c’est des huîtres qui le donnent le coup de pouce, comme c’est le cas de ce vélo qui participe de la déco d’un caboulot du port de Chatressac dans l’estuaire de la Seudre, c’est un «ready-made-aux-huîtres-aidé».

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maison de la coiffe.jpgTout ça pour vous dire que j’ai été me goberger de coquillages, de soles, de bars et de soupes de poissons en regardant l’île d’Oléron au fond des yeux. A Grand-Village-Plage dans ladite île, je serais bien allé visiter la Maison paysanne de la coiffe et du costume. Hélas, ça ouvre qu’en juin et encore pour les groupes. La municipalité a pas l’air d’en faire  une priorité. J’ai donc abandonné les randonnées en forêt et le phare de Chassiron pour re-filer sur Marennes, patrie de … l’huître.

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A Chaillevette, sous une lumière de Charente-maritime au poil, les copines et moi on a flashé sur le jardin d’un pavillon où le propriétaire s’est bricolé une installation de petites pierres levées et omoplates-totems peintes de couleurs pétantes et cloisonnées.

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Manque plus que la figuration ce serait du Chaissac! Mais l’«artiste» est ici un peu trop timide. Un début cependant.

Comme on était sans nos matous, on en a profité pour se déchirer un max avec Reinette et Violette, celles-ci m’accusant de les stresser à mort en imposant mon rythme d’enfer. peugeot-308.jpgComme c’est moi qui conduisait Bijou, la 308 de location couleur d’huître, je n’en eus cure et nous fonçâmes en boudant dans la direction de Brouage, sorte de ville-ready-made depuis que l’océan abandonna ce port-forteresse au milieu des terres.
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A hauteur de Champagne, avant St-Agnant, la très émouvante rencontre sur la D733 d’un témoignage de dévotion populaire d’aujourd’hui a calmé le jeu. Pour «David, Elodie, Gaëlle, Adrien et Fabien» jeunes victimes de la route, un portique de bois latté a été dressé contre un arbre et constellé de fleurs artificielles, de guirlandes, de teddy bears et d’inscriptions : «Je t’M», «I love you», «Je t’aime, maman».
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Moins encline à appuyer sur le champignon, je suis arrivée à Brouage pour un thé à la menthe et des caramels au sel. Les édifices et églises saintongeais nous ayant déjà offert leur moisson de graffiti, on s’est mises à en chercher sur les remparts.
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Et on en a trouvé des pas mal, dans le genre maritime,
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sur les murs des spacieuses latrines du XVIIe, d’une hygiène tout-à-l’égoût sans doute avant-gardiste pour l’époque.
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Elles se signalent par une façade plutôt grand-siècle.
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Si j’avais le temps, je me livrerais au recensement de toutes les antiquités de graffiti que je rencontre mais je doute de suffire à la tâche. Heureusement, je ne suis pas la seule à faire ça. Au wifi-café de Saint-Palais-sur-mer,

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non loin de Chez Lolo, le roi du Bulot,

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j’ai découvert en twistant sur Internet qu’Eliane Larus faisait la même chose.

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10.05.2009 | Lien permanent

Giovanni Bosco à Gibellina

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Gi-Gi : Gibellina-Giovanni. Le 8 mai est une bonne date pour se souvenir. Souvenons-nous de Giovanni Bosco. C'est la découverte de l'année 2008 en matière d'art brut européen. La récente disparition de ce créateur sicilien à la trajectoire fulgurante a beau nous laisser orphelins, la ferveur à son sujet ne fait que grandir.

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A peine l'exposition parisienne de ses carnets vient-elle de fermer ses portes qu'une autre s'ouvre dans son île natale. Alors, Gi-Gi, c'est idéal comme pense-bête. Collez vous le dans un coin de la cervelle : le 8 mai 2009 à 18 h 30, le Museo delle Trame Mediterranee de Gibellina rend hommage au peintre des cœurs de Castellammare del Golfo. Point de départ d' «una mostra» qui va durer jusqu'au 3 juin. Parmi les œuvres présentées, 1O dessins qui, à cette occasion, entreront officiellement dans la Collection de la Fondation Orestiadi.

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Le film du groupe ZEP : Giovanni Bosco, Dottore di tutto sera aussi de la partie. Pour ceux qui lisent l'italien, le dossier de presse (communicato stampa) en dira davantage : «Nel 2008 l'irregolare stravaganza di Bosco, adombrata da une vita di stenti, isolata in un proprio universo colorato, era uscita fuori dai confini di Castellammare, da quando il fotografo Boris Piot e il collettivo Animula Vagula lo hanno scoperto sui muri della cittadina del trapanese». Cela n'étonnera personne si je précise que le commissaire de l'expo gibellinaise n'est autre qu'Eva di Stefano, directrice de l'Osservatorio Outsider Art de la Fac de Lettres et Philo de Palermo. On lui devait déjà le colloque international du 31 janvier 2009 organisé du vivant du peintre et dans sa ville.

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GAM.jpg Gi-Gi ! On retrouvera Eva di Stefano le 14 mai 2009 lors de la Journée d'étude à la Galleria d'Arte Moderna de Palermo (via Sant'Anna 1). Le colloque a pour thème Surrealismo e dintorni (Surréalisme et alentours). Elle parlera donc des relations Breton-Dubuffet et de «la nave della folia». Sujet difficile. J'aime mieux pour elle que pour moi ! Parmi les vieilles connaissances de votre petite âme errante, on signale la présence de Teresa Maranzano : Sogno e realta nella pittura di Hugh Weiss. Et parmi les nouvelles, celle de Roberta Trapani (Université Paris X) à propos de Robert Tatin : La Frenouse. La danza cosmica dell'architettura. Si vous aimez les alentours : Gi-Gi !

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