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Rechercher : plancher de jeannot

Martin Ramirez in Milwaukee

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Vous vous demandez d’où votre petite âme errante tire sa science concerning Rizzoli ?
3ef47e34082debf029775c1ac8f79200.jpg Bonne fille, j’vous indique ma source: l’article de Jo Farb Hernandez (Achilles G. Rizzoli, Master Architect) paru dans The Outsider (vol. 12, Issue 2, Fall 07), la revue de l’Intuit.
c74d41ce3478d77087ee498d54d5bd0e.jpg Dans le même numéro, un papier de Victor M. Espinosa (The Myth of Martin Ramirez) fait le point sur la nouvelle expo Ramirez qui vient de commencer le 6 octobre 2007 au Milwaukee Art Museum dans le Wisconsin. C’est jusqu’au 13 janvier 2008.
Allez faire un tour sur le site de cette Maison de renommée internationale.

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Vous y verrez la banderole qui vous somme de décider si la vie de Martin Ramirez fut une «tragédie» ou un «triomphe» et la trop super animation-flash où l’on découvre avec stupeur de gentillets volatiles ramiréziens poursuivis par un cow-boy non moins mexicain.

Vous vous souvenez peut-être (O my god !) de ce film de Jessica Hu : In the Realms of The Unreal (2004) projeté l’année dernière pendant l’expo Bruit et fureur, l’œuvre de Henry Darger à la Maison Rouge à Paris.

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Il contenait aussi des scènes animées où les Vivian-toons faisaient «Bang-bang» à tout va.

On se demandait comment les amateurs d’art brut américains pouvaient digérer de telles disneyrisations. Et bien, figurez-vous qu’ils sont comme nous, ils ont du mal.

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Abstraction faite de la qualité de l’expo wisconsienne que j’aurais du mal à apprécier, étant un peu loin et sans envoyé(e) spécial(e) à Milwaukee, je dois quand même constater que le petit dessin animé du MAM suscite le débat (pour pas dire +) parmi les collectionneurs, galeristes et étudiants en self-taught artists d’outre-atlantique.
«
I wish I could shoot the ducks by clicking my mouse!!!» rigole l’un d’eux.
«
Can you imagine the Guggenheim promoting the Richard Prince show with animations of the Marlboro man galoping across the page ?» demande un autre.

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Plusieurs s’accordent à regretter que le pouvoir des directeurs de musées et des directeurs de marketing excède celui des conservateurs. Un mouvement d’ensemble se dessine et ça serait pas étonnant que le musée reçoive bientôt des «letters of complaint».

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15.10.2007 | Lien permanent

Le Décimo nouveau est arrivé

4b772c155b475f9c5bf7f8581cc49b7e.jpgAlerte rouge sur le front de l’art brut. Le Décimo nouveau vient de sortir. Votre petite âme errante vous avait déjà signalé fin 2006 l’imminence de ce bouquin intitulé Les Jardins de l’art brut.
C’te fois-ci, il est signalé en chair et en os (c’est à dire en 288 pages et en 270 zimages couleurs et N/B, sous reliure s.v.p.) chez son éditeur, Les Presses du Réel.
Comme L.P.R. précise qu’il s’agit d’une «édition française», je me demande s’il y a de la version in english sous roche. On verra bien.

En attendant achetons les yeux fermés cet «essai sur la naissance et le devenir de l’art brut» assorti d’un parcours imagé hors les musées donc plus près des muses.

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Faire confiance à priori à Marc Décimo, au nom prédestiné puisque lingouiste et sémiotichien autant qu’historien (histo-bien aussi), ne me paraît pas chose impossible.
Le monsieur a fait ses preuves dans le délicat domaine des «fous littéraires».
Trouver la thune (26 €) pour mettre sur vos rayons de petits butineurs et/ou petites abeilles intellos ce livre, où il est, paraît-il, beaucoup question de la bisbille entre le Raymond (Queneau) et Dédé des Amourettes, ça ne devrait pas être trop sorcier, j’espère.
De toutes façons, vous avez quelques jours devant vous pour taper votre mamie ou votre daddy, le temps qu’il faudra pour qu’il apparaisse sur les gondoles des supermarchés du papier.

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Les génies bruts des alpages

Soulevez ma mèche folle, regardez mon front. Est-ce qu’il y a écrit «Cosette»? Et pourtant, j’vous jure, faut que j’fasse tout. Et avec Belvert, mon ethnoblogue favori qui joue momentanément relâche (profitez-en pour remonter dans son passé) il faut que je mette les bouchées doubles.

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Mais comment pourrais-je rester peinarde lorsque le Rond Point des Arts m’apprend qu’une expo d’instruments «art brut» se prépare à la mi-aôut ou presque en Haute-Savoie sur le plateau des Plaines-Joux près de Bogève. De quoi alerter tous les «chercheurs de sons» à commencer par l’animateur du blogue du même nom.
Sur le thème des instruments à cordes, une centaine de machines à faire du joli bruit, astucieusement bricolées par des musiciens de village désireux de faire danser leurs contemporains du XIXe et XXe siècle, seront mobilisés pour les visiteurs. La collection est celle de monsieur Claude Ribouillault.

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Photo Claude Ribouillault.

Violon fabriqué en juillet 1917 à la relève de Verdun.

La caisse est une gourde de soldat,

la mentonnière une boîte de sardines

C’est dans le cadre du Feufliâzhe, le 7e Festival des musiques alpines (le premier qui ajoute : «de mouches», je le raye de la map) que ces inventives lutheries expérimentales de génies ordinaires des Alpages feront leur show. «Feufi», en savoyard courant, ça veut dire «manche de faux» et «liazher», c’est «lier ensemble» . Concluez vous mêmes.

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Peut-être bien qu’on attachait les faux par grappes pour gambader sans risque d’accident ? Feufliâzhe 2008 rassemblera des musicos et des chanteurs en provenance de diverses régions de l’arc alpin. Voralberg (Autiche), Vaud (Suisse), Val d’Aoste, Piémont (Italie), Savoie, Haute-Savoie, Dauphiné (France).

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Les 8, 9 et 10 août, il y aura des masques du carnaval valdotain, des jodleurs, un bal piémontais, des violons du Dauphiné et des conteurs style Joëlle Bély qui vous dira l’histoire du massif des Bauges. Si vous vous sentez d’humeur taggeuse, sans aller jusqu’à inscrire Feufliâzhe à la gazeuse sur le cul des bus, marquez-le au feutre rouge sur un post-it jaune que vous collerez sur la porte de votre frigo blanc.

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Et c’est ainsi que F’Murrr est grand !

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L’art nègre à Rothéneuf


1494739926.jpgQuand il fait frigo et que la pluie nous pourrit le cuir chevelu, comment se balader sans être enfermée ?

Réponse : aller au Grand Palais visiter le Salon International du Livre Ancien.

C’est ce que votre petite âme errante a fait ce ouikène.

Le Grand Pal est un endroit où l’on reste au sec tout en ayant le ciel par dessus le soi. Sous les kms de verrière qui surplombent les stands, on se prend pour des Jonas dans le ventre de sa baleine.

C’est Jules-Vernien à mort comme chaque fois que la République fait dans le monumental.

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Qu’allais-je faire dans ce Nautilus ? Mais trouver d’l’art brut, nom d’un chien !

De l’art brut au milieu des enluminures et des grimoires ayant appartenu à Marie-Antoinette ?

Tu doutes de rien, ma pauvre Ani ! 170985676.jpg

Et pourtant oui. En fouinant j’ai mis la main sur un bouquin de 1899 causant Du Tatouage chez les Prostituées. Auteurs : 2 toubibs de Saint-Lazare (pas la gare, la prison). Le Blond et Lucas. Palpitant pour les messages et dessins tatoués reproduits. Dans ma grande bonté, je vous en offre quelques uns.

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En A19 (c’est comme la bataille navale, la liste des exposants), sur le stand de monsieur Léon Aichelbaum, m’attendaient quelques pages, pas chères du tout, relatives à l’abbé Fouré. Tirées de je ne sais où et datées du 25 mai 1921, elles ont pour particularité de s’étendre plutôt sur le musée de Rothéneuf entouré d’un mur crénelé que sur les fameux rochers sculptés. Son titre a de quoi mettre l’eau à la bouche : L’Art nègre à Rothéneuf mais je n’ai pas eu le temps encore de lire la chose.

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Comme une nunuche, j’ai failli louper la case E14 où la Librairie Alain Brieux (48, rue Jacob 75006) avait installé ses pénates. Faut dire que la science est pas mon fort et que cette vénérable maison donne surtout dans cette discipline.

«Mais qui dit science, dit médecine et qui dit médecine dit psychiatrie», me dis-je en dirigeant mes pas de ce côté. 91313377.jpgBien m’en a pris puisque j’ai découvert sur une cimaise 5 aquarelles d’art brut faites par un «malade interné dans un hôpital psychiatrique du Nord de la France» selon une indication de la main de Jean Dubuffet (j’ai reconnu son écriture) au verso.
1030899536.jpgSans être hors de prix, c’était trop cher pour moi parce que j’ai dépensé ma jolie thune à Barcelone. Alors, je me suis contentée de prendre le catalogue bleu du libraire où ces aquarelles figurent sous le n°143, à côté de cahiers de dessins faits en 1935 par des prisonniers qui sont pas mal non plus. Hélas, hélas, y’a pas de repros dans ce catalogue et j’ai pas osé sortir mon téléphone pour photographier ces œuvres là.

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Pour me consoler, mon chéri que j’ai m’a HT au stand de l’ascèse (A16) le catalogue de la vente de la Collection André Lefèvre de décembre 1965 parce qu’au milieu des objets d’Art nègre et d’Océanie, on trouve (n°147) une Tête dite «Barbu Müller» en pierre volcanique. «Massif central, Art populaire. Peut-être une pierre de source». Un barbu comme ces barbus de la fameuse brochure de 1947 qui n’a jamais été distribuée par Gallimard, son éditeur, mais qui existe bien, la preuve :

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Je vous dis ça parce que je sais que ça intéresse Julien qui m’a écrit 2 fois au sujet des Barbudos.

 

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Regard, une revue à cent pour cent

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Ce n’est pas parce que l’on a 100 ans qu’on ne pourrait pas faire la teuf !

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Marie Morel n’a pas 100 ans mais son petit Regard arrive à son 100e numéro.

Pour les celles et les ceux qui ne le sauraient pas encore, Marie Morel, non contente d’être la fille de son père (l’éditeur) et de sa mère, la géniale maquettiste Odette Ducarre, est un peintre qui a 2 expos sur le gaz. Au Musée Faure, à Aix-les-Bains (18 avril-16 juin 2008) et chez Paul Gauguin, à Pont-Aven, à la Galerie B (31 mai-27 juin 2008).

992736442.jpg    Et figurez vous que ce peintre édite depuis des… 496535063.jpgun amour de petite revue à glisser dans la poche intérieure de son kangourou quand vous partez on the road again vous refaire des mollets d’acier et perdre les fatals kilos de trop gagnés à vous gaver du cake aux olives concocté par votre copine Sophie.

Regard accompagne votre vie durant les mornes stations de métro qui séparent votre nid d’amour du lieu de vos exploits bureautiques.

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Regard est surprenant comme un bonbon sous un papier qu’on défroisse. Régalant souvent, décevant parfois, suivant que vous vous intéressez plus ou moins aux artistes dont MM fait pour vous la rencontre, un par un, chaque numéro traitant un cas de ses attachantes figures qui forment sa tribu.

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Acidulé et divers, Regard poursuit opiniâtrement son bonhomme de chemin car on sent chez sa maman quelque chose d’inaltérable, d’inflexible même. Certains diront qu’on ne lui connaît pas d’ennemis. Elle doit bien en avoir pourtant, comme tous les gens qui osent manifester des choix, dire leurs préférences, mais elle préfère les ignorer.

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Les créateurs qu’elle interroge avec une sorte de naïveté charmante et désarmante aux faux-airs de zazie en première communiante, n’appartiennent pas tous à la famille nombreuse de l’art brut, éloignés cousins et arrières-cousines compris.

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Comme Marie a beaucoup d’amis, elle peut se permettre de jouer avec les nerfs du lecteur.

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Marie nous enchante, Marie nous désespère, au fur et à mesure que nous trouvons ou non chez elle notre tasse de Lapsang Souchong. On s’abonne, on faiblit, on oublie, puis on se bonne et rabonne à Regard.

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Si comme votre petite âme errante, vous avez un peu perdu le fil du Regard, c’est le moment d’une bonne piqûre de rappel.

A la Halle Saint-Pierre (on ne présente plus) le jeudi 24 avril 2008 de 18 h 30 à 21 h 30, vous pourrez compléter votre collec de Regard, vous en prendre pour 10 ans, vous faire dédicacer les anciens numéros par certains des artistes regardisés, avoir une pensée pour ceux qui nous ont quittés mais dont les ombres danseront joyeusement le rock’n roll dans le show qui ce soir là réunira musicos, glapisseurs de micro, émules de David Copperfield (pas le vrai, le magicien), gugusses et clowns blancs (il y en a toujours à la HSP), acrobates (c’est haut de plafond), poètes et papouètes.

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Photo : Théatre onirique 

Car faut-il prendre une sono pour vous le dire : chez Saint Pierre, c’est la fête à Marie, c’est la fête à Regard !

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P.S. ouaf, ouaf ! (lu et approuvé) mais la P.A.E. oublie de vous dire qu’il y a un bouquin sur Regard qui sort à cette occasion.

Il y aura du canigou.

 

Signé : Louping

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Collection Pailhas : les 22 Heures d’Albi

1822613180.jpgRis donc Pailhas ! Ta collection va trop vite.

On était quelques uns et zunes à ronger notre frein depuis des années en attendant le jour où on pourrait (re)découvrir les œuvres d’art brut réunies à la Fondation du Bon Sauveur d’Albi par son médecin chef, Benjamin Pailhas dans les 30 premières années du 20e siècle.

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Pas plus tard qu’en février dernier, le président de l’asso Japlodi, Art brut, Singulier et Compagnie (Késako Cie?) envoyait une longue missive à votre petite âme errante pour la prévenir de l’imminence de ce jour. Et puis voilà qu’elle l’a manqué. Emportée par d’autres aventures, j’ai oublié de vous dire que c’était l’inauguration le 27 mars au 1 rue Lavazière (81025 Albi Cedex 09) et que le lendemain 28 mars c’était aussi jour avec, dans la salle du petit Lude.
Maintenant, ôtez vous l’oreillette du tympan et écoutez moi bien.

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La Collection Pailhas, ressuscitée d’un long sommeil dans les caves de l’institution jadis drivée par des bonnes sœurs, va faire encore 3 petits tours avant que 2008 s’en aille. Ainsi font, font, font les albigeoises institutions.
Vous aurez 3 occasions de visiter cet ensemble concernant 26 auteurs et comprenant de nombreux dessins, broderies, outils et sculptures en bois, en galet, en mie de pain créés par les patients internés au Bon Sau.

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Le vendredi 6 juin, de 9 à 12 h et de 14 à17h),
le ouikène du 20-21 septembre (10-12/14-17h)
et, et, et le vendredi 5 décembre (9-12/14-17h).

Vous pourrez pas dire que vous êtes pas des privilégiés : en tout, si je compte bien, ça fera 22 heures. Pourvu qu’il n’y ait pas trop de monde à la fois! Les visiteurs risqueraient de s’en tenir à «la valeur artistique» de cette «collection unique» et d’oublier de «poser un nouveau regard sur l’hôpital psychiatrique».

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Je cite le site de la Fondation Bon Sauveur d’Alby (sic) qui a vraiment l’air de vouloir nous convaincre que «restauration» et «mise en valeur» du trésor pailhassien ne se justifient que parce qu’elles participent du «mouvement de démystification de la psychiatrie (comme si celle-ci n’avait pas été suffisamment démystouflée depuis les années 60 du siècle dernier) et qu’elles feront tomber » (mon œil !) «les préjugés en inscrivant pleinement l’hôpital psychiatrique au cœur de la vie de la cité».

Vous avouerez que c’est fort cette façon de tout ramener à la boutique psy! Mais soyons sérieuse, le site de la FBSA mérite le détour pour le défilé de sa dizaine d’images.

Cliquez sur Quelques extraits de la Collection.

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De mon côté j’ai essayé d’en retrouver d’autres qui proviennent de 2 articles publiés en 1908 par Benjamin Pailhas dont je ne possède, hélas, que de dégueulasses photocopies. Il s’agit de : Dessins et manifestations d’art chez deux aliénés circulaires et De l’Art primitif chez l’aliéné.

Vous noterez, sans malice aucune, que les 2 fois, le bon Docteur Pailhas n’hésite pas à faire usage du mot «art».

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Henry Darger au Salon du dessin contemporain

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Au menu d’aujourd’hui, un cliché de la chambre de Henry Darger par le photographe japonais Keizo Kitajima.

Elle provient du carton d’invitation de l’Andrew Edlin Gallery de New York qui présente jusqu’au 7 juin 2008 une sélection de ces photos, prises 25 ans après la disparition du créateur et 6 mois avant que «the apartment was finally dismantled».

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464878942.jpgL’expo nouillorkaise qui s’intitule Darger Discoveries and Henry Darger’s Room (Photographs by Keizo Kitajima) montre aussi des pièces significatives de l’œuvre de Darger.

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«Darger Discoveries features newly available, emblematic works from the artist’s œuvre that have been shown in important exhibitions in the U.S. (…), Europe and Japan».

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On retrouvera bientôt à Paris cette galerie, dont le boss n’hésite pas à se se servir de la langue française, au Salon du Dessin Contemporain qui ouvrira ses portes le jeudi 10 avril 2008 au 4 rue du Général Foy dans le 75008 pour se terminer le lundi 14 avril.

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Quand elle vous aura dit que le vernissage est le mercredi 9 avril de 19 à 23 heures (7 p.m.-11 p.m.) et que Andrew Edlin, outre Henry Darger, viendra avec ses poulains :

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Tom Duncan

 

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 Marc Lamy

 

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Charles Steffen

 

Chico MacMurtrie et Chris Doyle, votre Petite âme errante vous aura tout dit et vous en saurez autant qu’elle.

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06.04.2008 | Lien permanent

L’art brut se donne en spectacles

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Un coup d’œil sur ma feuille de route et je m’aperçois que j’allais 749295045.jpgmanquer de respect -moi la muse de l’art brut- à mes copines Melpomène et Thalie, les Muses (avec un grand M) du théâtre.

C’est fou comme le théâtre se branche sur l’art brut en ce moment.

Dernièrement, c’est André Robillard qui s’est retrouvé enrôlé, en février 2008 à Orléans dans la salle de répétitions du Centre dramatique et en mars à La Fonderie au Mans, dans une «performance» de théâtre musical (Tuer la misère) où sa pratique de l’accordéon râleur et de l’harmonica amplifié par un seau constituèrent le clou du spectacle.

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907376604.2.jpg Le spectacle, le cher spectacle, le voici, le voilou de retour, grâce aux efforts conjugués du réalisateur Bruno Decharme, de Kate France, «musicienne, metteur en scène, vidéaste et comédienne» (je cite le tract-annonce contenu dans le livret Théâtre et Variations des Rencontres de La Villette) et à Sylvie Reteuna de la Compagnie La Sybille, autre metteur en scène. Leur commune réalisation s’intitule L’Appartement.

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Rien à voir avec le film de Billy Wilder.

 

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«Les spectateurs sont invités à visiter l’appartement où six colocataires en errance déambulent au rythme de leurs songes et des œuvres d’art brut qui peuplent leur univers» nous éclaire la présentation de cette déambulation théâtrale.

Ce n’est pas limpide ? Vous pensiez comme moi que c’est plutôt dehors qu’on erre ou qu’on étagère (pardon, j’ai pas pu m’en empêcher) ? Et que les songes, c’est quand on dort, ce qui n’est pas propice à la déambulation ?

Mais attendez, la suite est plus claire. Il s’agit simplement de «fragments de lettres, écrits ou délires (…) d’hommes et de femmes ayant connu l’enfermement psychiatrique» dits par des acteurs, au milieu (qu’on me corrige si je me trompe) de tableaux exposés dont les auteurs ont le même profil.

Un beau profil puisqu’ils proviennent de la Collection de Bruno Decharme. Pour une fois, ce n’est pas à Montreuil, l’aimable cité néoécologiste, que ça se passe mais, vous l’avez deviné, au studio 1 de la Grande Halle de la Villette où l’on ne tranche plus le lard comme dans la chanson de Jacques Lanzmann et Jacques Dutronc.
Les séances sont le 17 et 24 avril à 19 et 22 h, les 18, 19, 25 et 26 du même mois à 17 h, 18h 30 et 21 h. Vous trouverez bien une fenêtre de tir : allez-y, c’est sûrement très bien puisque Mme Sandrine Mens du Service des Publics et de la Médiation du parc de la Villette m’a envoyé (merci !) 2 courriels et une bafouille pour que je n’oublie pas.

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En guise de zakouski, une rencontre-lecture est organisée vendredi 4 avril 2008 à 19 h à l’Espace Librairie Actes Sud de la Big Halle de La Villette où on se demandera ce qui dans les textes bruts «résiste à la représentation» et si on peut «sans les trahir les exposer sur la scène».

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A toi l’angoisse, à moi la rage

Le répétez pas à mon daddy mais j’en ai soupé de mai 68. De son 40e anniversaire, plus précisément. La célébration, en principe, je suis pour, mais les avalanches de publications commémoratoires, à force ça devient relou. Surtout quand un fameux site d’enchères sussure parallèlement : «Achetez mai 68 !».

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Puisque la perche publicitaire nous est tendue, organisons des rallyes de Simca 1000 avec pique-nique géant dans le bois de Vincennes, projetons-nous Milou en mai en mâchonnant des Malabars mais qu’on nous épargne le parcours des anciens-combattants sous la houlette d’un vieil écolo-libéral qui a perdu sa toison rousse ou d’un French Doctor, pathétique dans sa veste retournée.

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Cependant les canards sont farcis au jus de barricades, les magazines sont pleins de pavés et on ne peut pas sortir d’une Maison de la presse sans traîner en bonus son drapeau rouge, son T-shirt Che ou le dernier DVD de la Cause du Popolo (avanti, avanti!).

Vous me direz : «Animula peut pas rester indifférente à la mode !». Alors, pour vous faire plaisir, votre petite âme errante a déniché A toi l’angoisse, à moi la rage, un bouquin concocté dans la chaleur de cette belle époque qui fiche encore le trac à notre calife fréquenteur de queens (God les save, comme disait Johnny Rotten).

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Ce qui m’interpelle quelque part dans ce livre-document sur Les fresques de Nanterre, c’est que publié dans le dernier trimestre 1968, il est déjà dans le rétrospectif. L’auteur-concepteur, Claude Dejacques, photographe, peintre et poète mais aussi directeur artistique d’exception qui joua un rôle essentiel dans la chanson des années 60-70, a eu l’idée de choisir 65 fresques spontanées qui fleurirent sur les murs de la faculté un peu avant ou pendant les événements qu’un Général de notre Gaule chevelue baptisa dédaigneusement : «chienlit». Le relevé photographique est de Bernard Lagallais.

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Bon d’accord, ces images disparues sentent plutôt l’action painting que l’art brut. C’est que les étudiants d’alors étaient salement cultivés! Mais c’est tout de même plus tripant que les affiches de l’atelier de la Sorbonne qu’on nous fait défiler sans arrêt en ces prémisses de mai 2008 et qui sont plastiquement si sérieuses eu égard à l’avant-gardisme politique proclamé par leurs contenus.

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Photo (détail) : Fondation Chomo

Et si ça suffit pas, si vous voulez vous offrir un petit de doigt de performance du temps de la contestation, allez voir la prestation de Chomo, défendant, par pur esprit de provocation, à la Sorbonne même, les petits commerçants : «Qui est-ce qui fait bouffer les Parisiens à l’heure actuelle ?». Chomo, l’ermite-artiste de la forêt de Fontainebleau, sorti de son village préludien pour l’occasion d’une révolution, vous m’avez bien lu ! C’est dans le film de William Klein : Grands soirs et petits matins, monté en 1978 sur des rushs de 68. C'est à 6:28



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Le ciel est bleu, Der Himmel ist blau

37d88dfe31488a4cb518abc92fdd6f32.jpgRetour chez nos petits Suisses adorés qui chôment pas, c’est le cas d’le dire, foi d’Animula. Je vous ai déjà parlé de Totor à l’Hermitage, de la Sardine collée au mur de Genève et de San Lazzaro la Belle-Idée. Sur cette dernière expo, je m’étalerai bientôt because je viens de recevoir (merci) le catalogue, d’une avenante couleur qui me rappelle le saumon à l’oseille, un de mes plats préférés.
20faeaf2a3f4558fce2e9047ab16e226.jpgTout de suite, faut que j’vous dise que ça crépite aussi du côté de l’ours de Berne, au Kunstmuseum pour rien vous cacher. Ce Musée des Beaux-Arts de la capitale helvétique présente (en binôme avec le musée psychiatrique de la Waldau) une sélection inédite d’œuvres issues de la Collection Morgenthaler.
f2c69ba539125cc76de5a922685c2922.jpg Walter Morgenthaler, vous savez bien, c’est ce petit malin qui occupa la pole position en 1921 devant tonton Prinzhorn avec son livre sur un Geisteskranker als Kunstler (malade mental et artiste) appelé à une renommée internationale : Adolf Wölfli, s’il vous plait !

Psy-chef à la Waldau de 1913 à 1920, Morgenthaler ne se contenta pas d’encourager l’œuvre de ce grand peintre «coiffé des grelots» pour m’exprimer comme Dubuffet (je me refuse rien). Il rassembla plusieurs milliers d’œuvres réalisées dans le contexte Waldausien.

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C’est un panorama sélectif de cette Collection, d’une importance comparable à celle de de la Sammlung Prinzhorn d’Heidelberg, que le Kunstmuseum de Berne propose à nos yeux ébahis sous l’enseigne de Le Ciel est bleu. Ce titre est emprunté à Constance Schwartzlin-Berberat qui créait exclusivement des lettres. 

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Si vous me croyez pas allez voir le fascicule 19 des Publications de l’Art brut.

Pour les organisateurs, cette phrase quelque peu Georges-Bataillienne symbolise l’infinitude du monde mental car l’accent est mis (c’est une bonne chose) sur la diversité des mondes créatifs.
Sachez que vous avez loupé le début du film, l’expo a ouvert ses portes le 1er février, mais ça va durer juqu’au 18 mai 2008.

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Parallèlement une rétrospective Wölfli occupe aussi les cimaises : Adolf Wölfli Universum, qu’elle s’appelle même.
Selon les infos dont je dispose, il y aurait un catalogue en allemand seulement. L’HT quand même.

Autre motif d’allégresse (Hourra, Cornes au culs, Vive le Père Dubu !), le Musée d’Ethnographie de Genève a mis sur orbite une expo sur un sujet insensé : Le Vodou, un art de vivre. Le lancement s’est effectué le 5 février mais nous aurons jusqu’au 31 août 2008 pour nous approcher avec infiniment de respect, beaucoup d’admiration et sans malsain voyeurisme, de la chose dont on sait peu, si ce n’est les caricatures zombiques proposées depuis des décennies par le cinéma.

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Le catalogue que j’ai déjà entre les mains est une merveille. Il faut saluer le travail du photographe Jonathan Watts dont les prises de vues, les éclairages ne sacrifient pas le mystère au profit de l’âpre beauté et réciproquement. L’impression, la mise en page, la typo sont super-chiadés. Presque trop des fois : certains textes en blanc sur brun sont traités pour évoquer l’ombre de l’illustration en face de laquelle il sont placés. Cela ne facilite pas vraiment la lecture mais c’est un parti-pris esthétique compréhensible dans un si bel objet.

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