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Pensée du jour

La pensée du jour qui m’est venue en dormant devant la télévision
(il faut dire que j’ai forcé sur le rhum-coca ce soir)

 

L’OBSTINATION A NIER L’EXISTENCE DE L’ART BRUT N’A D’ÉGALE QUE LA PRÉTENTION A L’ENSEIGNER

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A Nozerand

C’est une affaire entendue, cher ou chère Nozerand, la langue a été donnée aux femmes (aux hommes) pour ne pas se comprendre. C’est vrai que c’est scandaleux qu’on ait besoin de mots pour parler. Par exemple le mot «table», chacun voit qu’il sert à casser la croûte (au fait, qu’est-ce que vous faites demain pour dîner ? ... parce que moi, je n’ai plus d’idées) et le mot «chaise» à poser son cul où, comme dit Montaigne, on finit toujours par être assis. Il faut cependant reconnaître qu’on aurait aussi bien pu les intervertir. Poser son assiette sur son fauteuil Voltaire (pour rester philo) et son derrière sur le guéridon d’Allan Kardec. Question de convention, voilà tout. La même chose avec «art brut» : rien qu’un terme commode pour distinguer le bon grain de l’ivraie. Mais bien sûr, le mot «art» devrait être suffisant. Et même pas d’art du tout, je veux dire : pas de mot pour désigner la chose. Après tout, dans la préhistoire, on faisait bien de l’art sans le savoir. Quelque chose me dit que ça reviendra, que ça revient déjà avec l’art brut. Cela dit, je suis d’accord avec vous : c’était bien chez de Galbert, on y retournera.
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Janko Domsic
Même si, dans un avenir proche, c’est plutôt du côté de chez Decharme à Montreuil que se préparent des réjouissances. Rendez-vous donc le jeudi 3 novembre à partir de 18 h au vernissage de la nouvelle exposition « comme ci-comme tchèque » (pardon : « Domsic et Kosek »). Je vous rappelle l’adresse : abcd la galerie, 12 rue Voltaire (encore lui) 93100 Montreuil. Le métro c’est Robespierre. Tant pis si ça vous la coupe. Animulamicalement vôtre.

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Eveilleur d'idées

Y’a pas à dire, le monde est petit. Le monde de l’art brut s’entend. Petit ou grand, c’est selon le point de vue où on se place. En tous cas, l’art brut est partout. C’est ce que j’ai pu constater pendant mon stage Jus de cervelle pour tous que mon chef de bureau vénéré m’a conseillé pour que j’apprenne à concocter des titres meilleurs que : Tsunami sur le Mont brut ou Dubuffet et les 7 nains. J’étais plutôt de mauvais poil de m’être levée une heure plus tôt que d’habitude (ce sacré stage commence à l’heure où Victor Hugo blanchit la campagne) quand j’ai eu la bonne surprise -moi qui croyait me retrouver au certificat d’études- d’être invitée à parler de mon blogue. C’est que monsieur L’Eveilleur d’idées, le gentil animateur (c’est aussi le nom de sa boîte de communication) voulait qu’on lui parle de nos loisirs. Pensez donc si je me suis vautrée dans l’Animula Vagula jusqu’au cou ! Et là, surprise encore ! Monsieur l’Eveilleur, qui passe ses ouikènes dans le sud-ouest, s’est souvenu d’un drôle de jardin de sculptures aperçu en traversant le bourg de Sauveterre de Guyenne.
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A cette évocation, le petit cœur de votre petite âme errante n’a fait qu’un tour. Ça lui a rappelé un voyage en amoureux avec l’homme de sa vie.
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Déjà ancien (le voyage, pas l’amoureux) puisqu’en rentrant chez moi, j’ai retrouvé quelques images d’il y a 15 ans de ce site qui tient le coup depuis son édification, par Raymond Guitet, dans les années 50 ou 60.
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Varda, Wajcman, collection

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Hein ? Quoi ? Pardon. J’étais plongée dans mes lectures. La brochure du symposium Rauw-Raw-Brut qui s’est tenu au Museum du Dr Guislain à la fin novembre à Gand en Belgique. Ce Dr Guislain a de drôles d’idées : «présenter l’art outsider» (vilain mot) «dans un dialogue ouvert avec la culture et l’art contemporain». Bigre. «découvrir ce que ces œuvres signifient aux yeux d’artistes, curateurs» (vilain mot) «et historiens de l’art … » Fichtre. «Comment gérons-nous» (quel vilain mot !) «aujourd’hui cette fascination pour l’autre ?» Sans oublier : «nous poserons ce type de questions à un nombre de spécialistes» (vilain mot) «fascinés et d’artistes inspirés originaires de divers pays européens». Pas étonnant si Reinette, que j’avais envoyée en éclaireuse en België, a trouvé ça un peu «casse-croûte».
Cette mauvaise langue a été cependant impressionnée par la conférence de Gérard Wajcman. Au point de me rapporter Collection, l’essai de cet écrivain et psychanalyste paru chez NOUS en 2003. Cela parle de collection, comme de juste. «Pas des collectionneurs, pas des collections non plus, de la collection tout court, en général» dit la 4e de couv. C’est du genre trapu, ça fait réfléchir «à ce que c’est : mettre des objets ensemble». Avec ma petite tête, j’ai compris que des bribes, style : «… il n’y a rien de plus universel que la singularité».
Surtout, ça m’a évoqué le docu d’Agnès Varda Ydessa, les ours et etc. parce qu’on voit bien que Gérard et Agnès veulent en venir à la même chose.
Agnès Varda, en filmant l’envahissante accumulation de photos représentant des gens avec des ours en peluche exposée par Ydessa Hendeles sur les murs d’une galerie, mène sa caméra jusqu’à cette pièce restée vide par contraste où un dérisoire Hitler en résine est agenouillé.

Gérard Wajcman, en faisant progresser son lecteur de thèses en thèses toujours plus subtiles, l’amène progressivement jusqu’au seuil de «ce lieu où la pensée a sombré», Auschwitz. Plus précisément devant cet endroit, bizarrement nommé Canada, d’où, selon lui, «tout amoncellement d’objets, aujourd’hui, remonte, invinciblement» et où les nazis regroupaient les vêtements et objets dont ils dépouillaient leurs victimes.

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Le triomphe d'un choqué

Permettez moi un moment de remonter le temps. Votre petite âme errante voudrait rebondir sur vos commentaires à propos de La vie de toutes les couleurs et de Sur la route de Pontoise. C’est que vous n’avez pas l’air de vous rendre compte, mes beaux messieurs Lanoux et Infatigable que la pauvre Violette n’a pas encore retrouvé l’usage de sa guibole. Avec son plâtre graffité, elle ne peut pas encore courir les librairies pour feuilleter tous les bouquins dont vous avez la bouche pleine et qu’elle ne trouve pas toujours sur Internet.
medium_jardin.jpg Alors, pour son seul plaisir et celui de quelques uns et unes j’espère, je me suis décarcassée pour dénicher la citation de Jeanne Tripier extraite du premier livre de Gérard Macé et un poème d’Edmund Mach, le type de Gugging édité par Harpo &.
Les voici l’un après l’autre :


«
Dis-moi donc quelle est la production de Zèbre antique. – Il est fait du pur destin anatomique. C’est un joli cheval zébré, et qui ressent parfois sa femelle, sans qu’ils soient rapprochés l’un de l’autre. Mais en réalité cet animal est constitué de manière à ressentir ce qui se passe au loin, dans les régions polaires. Il s’habitue mal aux scènes scandaleuses des Terriens » Jeanne Tripier la Planétaire.

Des hommes utiles
(Brauchbare Menschen)
 
 
 
 
Parfois les hommes utiles sont
dans les usines et travaillent
parfois ils vivent désespérement
certains ont avec eux des brioches,
des brioches qu’ils mangent eux-mêmes.

Ils sont parfois un peu justes
car les inutiles
prédominent

Par diverses déterminations
ils attendent le devoir,
devoir sur devoir.

 

(La traduction est de Lilian Birnbaum).

 

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L'Aliment blanc envahit Tokyo

Je sais que ça n’a rien à voir avec le schmilblick mais ça me démange de vous conseiller d’aller au Palais de Tokyo, près du pont de l’Alma où ont été sévèrement karchérisés les témoignages de ferveur populaire spontanés à la mémoire de lady Di. Non parce qu’on peut s’offrir à la boutique un sac mimi en filet noir et rouge d’Annette Messager, idéal pour y mettre des oranges, mais parce que jusqu’au 8 janvier 2006, il y a l'expo Robert Malaval, kamikaze. Malaval, évidemment, n’a rien à fiche avec l’art brut (je fais de mon mieux pour sortir de mes «cases») mais son "aliment blanc" (salle du fond) est tout de même bien émouvant. Avec ces façons qu’il a d’envahir tout, il nous parle d’une intrusion qui n’est pas de la frime. Incontestablement, Robert Malaval, comme à d’autres égards, Bernard Réquichot, Michel Macréau ou Chaissac Gaston est un lointain cousin de la famille à laquelle votre petite âme errante se consacre. Comme c’est ouvert tous les jours (sauf le lundi) jusqu’à 24 h, vous n’avez aucune excuse pour pas y aller.

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Environnements bruts : restaurer, dérestaurer

Ces créateurs d’art brut, ils ne sont pas raisonnables ! Tout spécialement ceux qu’on appelle «les habitants paysagistes». Peuvent rien faire comme tout le monde : choisir un terrain stable pour construire leurs architectures « singulières », utiliser des matériaux qui ne se périment pas à la vitesse du yaourt, repeindre leur façade chaque année de la même couleur. Voilà en gros ce qui ressort de la journée d’études qui s’est tenue hier au musée d’art moderne de Villeneuve d’Ascq.
medium_journee_d_etudes_10-12.4.jpgDu moins, ce qui transpirait des interventions des responsables de la restauration du site de Fernand Chatelain.
On aurait dit des avocats adoptant une stratégie de rupture du fait de la minceur de leur dossier. Ce n’était plus la cause des restaurateurs que l’on plaidait mais le procès du restauré que l’on instruisait en sourdine. Ce n’était plus la faible abondance des sources consultées (famille, voisins et quelques témoins photographes) ni la briéveté de l’enquête préliminaire (un mois, à ce que j’ai cru comprendre) que l’on justifiait mais l’évidente insouciance de Fernand Chatelain que l’on mettait en cause.
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F. Chatelain et son épouse devant les 4 100 Q
Il est vrai que ce bougre là utilisait des bourrages de papier ayant tendance à moisir. Dans ces conditions, il faut reconnaître que les restaurateurs ont été bien bons d’adopter certaines de ses méthodes (concernant l’armature en grillage notamment) au lieu d’en préférer de plus modernes dont on ne s’est pas privé par ailleurs.
Des projections nous montraient les opérations de sablage, lissage, blanchissage et peinturage dont avaient bénéficié Les Quatre sans Q, certes entièrement relookés mais que viendrait peaufiner bientôt «une nouvelle patine». L’orateur suivant, le réalisateur Clovis Prévost a relativisé sans le vouloir cette habile plaidoirie. Evoquant le travail de l’architecte Jean-Pierre Jouve, restaurateur du Palais idéal du Facteur Cheval, qui se documenta pendant 3 ans, il a mis en garde, cependant, contre le danger d’aller trop loin, n’hésitant pas à dire qu’il «faudrait de temps en temps dérestaurer».

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Quand Michel Valière rencontre Gabriel Albert

N’allez pas croire que votre petite âme errante a gaspillé tout son ouikène à Lille chez les restaurateurs. Je ne parle pas des sympathiques hôtes du Bistrot lillois de la rue de Gand (un peu bruyant les soirs de banquets britanniques mais bonne Duvel et waterzoï garantis).
Je fais référence à ma note précédente à propos de la journée d’études sur les environnements bruts (Habiter poétiquement) au M.A.M.L.M. Après une matinée d’intense lèche-vitrines dans le quartier autour du théâtre et de la vieille bourse et le repérage d’une jolie cape ethnique multicolore et hors de prix pour Noël, j’ai donc pris le métro, où Michel Sardou m’a hurlé dans les oreilles, direction 4 Cantons et arrêt à Pont de Bois. Petit 100 mètres ensuite pour attraper au vol le bus 41 qui m’a déposée au Parc urbain à l’orée d’une pente glissante, étroite et boueuse que j’ai descendue comme j’ai pu en me félicitant qu’il fasse jour. Promenade hygiénique d’un bon demi-kilomètre ensuite à travers le parc de sculptures par une allée taillée au cordeau menant à la porte du musée et la récompense était là en la personne de l’ethnologue Michel Valière qui était au micro. Justement, il était question du jardin de Gabriel à Nantillé dont je vous avais montré une image le 6 septembre à mon retour de vacances. Il y a du soleil dans l’accent de Michel Valière. C’est un savant qui sait se montrer sensible à la poésie d’une lumière d’été dans une treille muscate quand il visite le domaine d’un créateur tel que Gabriel Albert. Je me suis positivement régalée avec l’entretien des deux hommes dont l’ethnologue nous a livré quelques passages. Du beau boulot où le questionneur ne fait pas les demandes et les réponses mais restitue les vraies paroles de l’interviewé. Gabriel Albert cessait d’être un objet d’études. Il était bien vivant avec nous. Je cite de mémoire : «Je passionne pas la mort, moi»… «Je peux pas tuer. Un cochon, un poulet, je peux pas. Moi, je peux pas encaisser la mort. Enlever la vie et la souffrance, voilà ce que je déteste». Rien que pour cette parole de Gabriel, Michel Valière devrait donner le plus de retentissement possible à cet entretien. En attendant, voici l’album de ma visite du 13 août 2005 à ce jardin de sculptures qui conserve sa grandeur dans l’abandon.

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Chère Huître sauvage

Vous devez penser que je vous laisse tomber. Plusieurs jours depuis votre amical commentaire à mes Causettes au coin de l’art brut et toujours pas de réponse de ma part.
C’est que, écervelée comme elle est, votre petite âme errante a été submergée de scrupules à la suite de votre demande de «conseils». Des conseils, moi ! et à un étudiant en plus ! Il y a de quoi être intimidée, non ?
Prenant mon courage à deux mains (je viens de me vernir les ongles), j’étais bien décidée à vous faire un cours lorsque j’ai dû changer l’ampoule de ma lampe de bureau. Adroite comme je suis, j’ai obtenu un joli court-circuit. Je me suis retrouvée dans le noir, moi qui prétendais vous apporter la lumière.
Comme je suis superstitieuse, j’ai vu là un signe du destin. Et maintenant, devant mon écran rallumé, je n’ose que vous dire, avec André Breton, «Lâchez-tout !». Partez sur les routes. Mettez les cahiers au feu et le maître au milieu. Plongez à la recherche des perles. Vivez l’art brut en live.

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27.11.2005 | Lien permanent

Raymond Reynaud et son samouraï

medium_raym_reyn.jpgJe croyais pas si bien dire avec mes nipponneries. Un de mes fidèles rabatteurs m’envoie l’image du Samouraï de Raymond Reynaud que le vieux sage de Senas lui a envoyée en guise de carte de vœux. Je réfléchis pas et j’en fais profiter la galerie, «le bon maître me le pardonne» comme disait Brassens. Ce samouraï est un pur produit des bordilles, ces décharges à objets nazes et ordures réunies que Raymond Reynaud a fréquentées pour s’y approvisionner en matières premières. Il fait partie de ces sculptures d’assemblages qui constituent un aspect moins connu de son travail. Moins connu mais pas des moins intéressants, même si c’est plutôt sur sa peinture, sur ses mandalas, ses polyptiques de grande dimension que les collectionneurs, les amateurs d’art «singulier», les disciples et… les groupies mettent l’accent.
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«Pacha cruel», c’est le surnom que ses élèves avaient décerné à Raymond quand il dirigeait l’Atelier du Quinconce vert. Par antiphrase, naturellement, car son sourire, sa bonne humeur, sa bienveillance vis à vis des autres sont légendaires. Ce qui n’exclut pas pour lui même certains doutes, certaines exigences, voire des angoisses qui transparaissent dans son œuvre. Il y a une dizaine d’années, ce petit jeune homme de 75 ans (à l’époque) a contribué à la revue Le Dernier Cri en compagnie de toute une floppée de dessinateurs blanchis sous le harnois de leurs 22 ans et demi. Pakito Bolino et Caroline Sury qui chevauchent ce mustang emballé (je parle des Editions du Dernier Cri) ont réalisé avec lui en 98 un album sérigraphié dépliant : La danse macabre des 7 péchés capitaux. Tant pis pour ceux qui ne l’ont pas !
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