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Rechercher : plancher de jeannot

Pascal Ayerbé, gribouilleur sonore

Dans quelques heures, les petits frères et les petites sœurs vont être pourris de cadeaux et demain dans les poub’s on va retrouver, au milieu des emballages vides, tous les vieux jouets de l’année dernière que les parents auront dégagés pour faire de la place. C’est le moment de s’improviser brocanteuse et d’enrichir sa collec de dinosaures en plastique. C’est fou ce qu’on peut tirer d’un jouet qui a cessé de plaire. Du bruit, par exemple. Comme le chantait Claude François, «ça fait zip quand il marche, bap quand il tourne, brrr quand il roule» (je garantis pas la citation). Tout ça mixé ensemble avec des bruits de râpes à fromage, poêles à frire, presse-purée et autres appareils ménagers vous produit de la bonne vieille musique.
C’est ce qu’à compris Pascal Ayerbé, un jeune «gribouilleur sonore» qui marche, selon lemonde.fr, «sur les traces des bricoleurs inspirés, des fabricants d’instruments et de jeux sonores».
Traqueuse du mot «brut» comme je suis, j’ai même déniché un webzine intitulé A découvrir absolument dans lequel Gérald de Oliveira le qualifie de «chef d’orchestre brut, comme peut être l’art». Tu pousses un peu Gérald. La «poésie sonore» de ce jeune illustrateur (sonore) pour le ciné, la radio, la télé et les cartoons ne vaut quand même pas l’art spontané de ma voisine Josie quand elle chante «J’ai fait un rêve merveilleux» en faisant sa vaisselle avec accompagnements de glou-glou et percussions de casseroles. Il n’empêche que son petit théâtre musical n’est pas sans charme. Un charme dont la maîtrise n’exclut pas la turbulence, c’est assez rare pour le signaler. Son nouvel album, La Tête en l’air (musique pour jouets, objets et choses à bruits), édité par Depuis la Chambre, se laisse écouter et son site vaut le détour pour le fun.

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24.12.2005 | Lien permanent

Je crois en Domsic et en Kosek

Je voulais profiter de la nuit du 24 pour faire un coucou aux cœurs solitaires qui passent les fêtes devant leur écran mais j’ai forcé sur le Champ' et je me suis contentée d’accrocher le journal d’abcd dans mon bô sapin roi des forêts.

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Faut dire qu’avec les décos de Noël qui ornent sa couverture, c’est idéal. Aux sous-bocks de Zdenek Kosek, ronds comme des boules et couverts d’une myriade de signes s’ajoutent des étoiles constituées, exprès pour les besoins de la ravissante maquette, de pantins de Janko Domsic réunis par les pieds.
Kosek et Domsic ne sont pas les Laurel et Hardy de l’art brut. Ce sont deux formidables créateurs qu’abcd a eu la bonne idée de réunir le temps d’une expo dans sa galerie sous le patronage biblique «du ciel et de la terre». Ceux que le Credo agace ne doivent pas se dispenser toutefois de filer à Montreuil.
A peine poussée la porte du 12 rue Voltaire, on respire un parfum excitant d’apocalypse. Oublié le clin d’œil à la prière chrétienne privilégiée par les organisateurs pour insister sur le fantasme de toute puissance commun aux 2 dessinateurs.
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Les géants ailés du Croate Janko Domsic, figurés sur des panneaux de carton de belle dimension, vous imposent d’emblée leur présence, vous épinglant de leurs regards perçants.
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Les diagrammes du Tchèque Zdenek Kosek s’y prennent eux d’une manière plus insidieuse en vous ligotant les pattes dans leurs entrelacs serpentins. Ses obsessions météorologiques visent à la maîtrise du temps, à la convocation des orages, à l’épopée des catastrophes climatiques. C’est sans doute pas facile de faire voisiner ainsi deux diables aussi différents. L’un frappe par sa trompette, l’autre par son violon.
Energie, autorité d’un côté, finesse, miniaturisme de l’autre. Bruno Decharme s’en tire par un accrochage rigoureux qui a le mérite de ne pas renchérir sur les singularités des œuvres qu’il présente. Créateurs du ciel et de la terre sera à Prague à partir du 16 juin 2006. On peut la voir ici le samedi et le dimanche jusqu’au 24 avril.
Où que vous soyez, par le métro, Montreuil, c’est la porte à côté.

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Damien Hirst et l’Homme du commun à l’ouvrage

C’est un des artistes «les plus cotés du monde», selon le dernier numéro d’Arts Magazine. Il s’appelle Damien Hirst et l’une de ses œuvres, exposée dans une galerie, a été royalement fichue à la poubelle par un agent chargé de l’entretien dont on ignore malheureusement le nom. Cela se passait en 2001 à Londres, nous apprend Christine Kerdellant, l’auteur de l’article d’Arts Mag intitulé Bouteilles (con)signées. L’œuvre en question était «un amas de bouteilles vides, cendriers pleins et tasses à café sales», ce qui fait que "l’homme du commun" a pu expliquer son geste splendidement désinvolte sans avoir recours à des théories iconoclastes. «Je n’ai pas pensé que ça pouvait être de l’art» s’est-il contenté de dire. L’artiste (je parle de Damien Hirst) aurait paraît-il bien ri. Un bon point pour lui. Il n’en a pas moins reconstitué l’amas de détritus grâce à la photo prise pendant le vernissage. C’est le genre d’histoire qui chatouille les zygomatiques de votre petite âme errante. Pas les vôtres ?

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Ça balance avec Art Brut

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AâRt brout, poum, poum, poum.
AâRt brout, poum, poum, poum.
Comme une incantation, la voix âpre et décontractée d’Eddie Argos scande le mot magique. Depuis un moment quand on tape le mot «art brut» sur Google, on tombe sur des sites qui concernent le groupe anglais du même nom formé à Londres en 2003. Il était fatal que l’art brut qui avait déjà croisé le musette avec l’accordéoniste Mimile Vaché, la musique alpestre avec Adolf Wölfli, et ses trompettes en papier, la musique concrète avec les peintres Asger Jorn et Jean Dubuffet (au flutiau de berger), rencontre un jour le rock n’roll.
C’est chose faite avec le groupe d’Eddie Argos qu’on a aperçu cet été à Saint-Malo à la Route du rock. Votre petite âme errante n’a pas eu la patience d’attendre son retour en France en février. N’ayant pas pu mettre la main sur leur CD, elle s’est branchée sur 2 ou 3 de leurs morceaux en ligne, assez représentatifs de leur style robuste, décalé, tendance néo punk avec clin d’œil au Velvet Underground. Mon daddy qui s’était endormi sur son journal, ça l’a réveillé en sursaut. Lui qui a connu l’époque héroïque de la pop, ça lui a rappelé «Gloria par les Them» m’a-t-il dit avec des yeux fièvreux. Si je l’avais écouté, il aurait quité ses charentaises pour m’entrainer dans un rock endiablé.
Il faut dire que ça décoiffe, Art Brut ! Leur premier album de 13 titres s’ouvre naturellement sur Formed a Band : «we formed a band, look at us, we formed a band (x 4). Honeypie, I don’t know when it started, stop buying your albums from the supermarket. The only sell records that have charted, and Art Brut, we’ve only just strated».
Le reste est du même tonneau, avec des paroles sarcastiques et terre-à-terre qui s’adressent aux «kids» : «Mon petit frère n’écoute que des chansons qui disent : pourquoi nos parents ne s’intéressent pas à nous ?» ou «Ne touche pas au crack».
Le groupe, à l’origine, s’appellait Bang Bang Rock n’roll mais Argos l’a rebaptisé Art Brut quand il vu des tableaux de Dubuffet à Paris il y a 3 ans. «J’ai eu une révélation», dit-il à ce propos.

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Larsen fait son effet

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N O S iiA M I E S iiL E S iiB Ê T E S
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C’est la sainte Animula. Avec le bol qui me caractérise, il a fallu que je tombe sur vous, implacable monsieur Larsen. La fête que vous m’avez souhaitée ! Maman, c’est rien d’le dire. Evidemment on peux pas vous donner tort. Il faut reconnaître que je n’ai rien de Greil Marcus (pourvu que j’aggrave pas mon cas). Avec une perspicacité et un humour dignes d’Arsène (Lupin), vous avez tout de suite flairé que je ne suis guère musclée des oreilles. Me voilà donc, par votre faute, obligée de me coller dans l’infâmante rubrique Nos amies les bêtes.
Rassurez vous, cependant, je n’ambitionne nullement de devenir chroniqueuse de rock à plein blog, même si je ne suis pas mécontente d’avoir provoqué votre commentaire d’une compétence définitive. Je vais tout de suite faire chauffer Gougueule pour me renseigner sur tous les pistoleros que vous citez. J’ai beau croire que ce serait dommage d’enterrer le rock sous les révérences, un peu de révisions ne peut pas me faire de mal.
Observez cependant, qu’en dépit des apparences, ce n’est pas du rock que je parlais dans ma note balanceuse. Qu’on le veuille ou non, nous sommes entrés dans l’ère de l’extension du domaine de l’art brut et votre petite âme errante ne fait rien d’autre qu’en témoigner. Tant pis si ça « fait mal aux seins » de monsieur A. Cariatre. On ne peut pas toujours faire comme si rien n’avait changé depuis 1945 et comme si certains faits de langue n’existait pas.
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Bérurier Noir à l'Olympia, 1989 - Francis Vernhet
Dans la page «cul» du Monde du 2 décembre, je relève ce sous-titre dans un article de Stéphane Davet sur Bérurier Noir (le retour du rock alternatif) : «fidèles à leur goût de l’urgence et de l’art brut».

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Simon Leys, un idiosyncratique

 
 
Tout le monde peut pas comme Google engager un castor pour souhaiter la bonne année, alors il faudra vous contenter, mes chers petits animuliants et animuliantes, de Simon Leys. Votre petite âme errante a terminé l'année 2005 avec Les Idées des autres, son bouquin de citations «idiosyncratiquement» ( sic ) «compilées pour l’amusement des lecteurs oisifs». Comme je vois bien que vous venez de vous réveiller avec un grave mal aux cheveux après la teuf d’enfer que vos voisins vous ont infligée pour la Saint-Sylvestre, je me contenterai de vous en prescrire une dose homéopathique. A la rubrique MALADRESSE, cette pensée picturale d’un sage chinois (Gong Xian) : « Ce que je redoute par dessus tout, c’est que ma peinture puisse paraître habile ».
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01.01.2006 | Lien permanent

Fabuloserie or not Fabuloseries

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N O Sii A M I E SiiL E S iiB Ê T E S
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Dans la série «faut pas se gêner», une petite bouffonnerie théâtrale. On connaissait La Fabuloserie, ce lieu magique où sont réunies plus d’un millier d’œuvres dont beaucoup appartiennent à l’art brut pur et simple.

 

 

 

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Et bien on a maintenant «Les Fabuloseries». La Fabu (la vraie) étant fermée comme chaque année pour l’hiver, un festival des Ulis (dans le 9-1) n’hésite pas à se servir de ce titre inspiré qu’elle croit sans doute en hibernation. Sans la moindre référence au musée de Dicy dans l’Yonne pour lequel ce label a été inventé en 1983. Une fois de plus, «le jeune public» est le prétexte de cette langoustique opération. Le festival «Les Fabuloseries» s’adresse à lui qui n’en peut mais. Pas plus que Boris Vian d’ailleurs dont le nom sert d’enseigne au Centre culturel qui abrite ce spectacle de mimes, conteurs, marionnettistes et … bouffons.

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Plein Chant sur saint Crépin

Voici venu le temps des vœux et parmi tous ceux que je commence à recevoir je ne veux pas manquer de vous signaler le petit livret de colportage imprimé «pour les jours nouveaux de 2006» par l’éditeur Plein Chant à Bassac en Charente. C’est un perce-neige, un miracle de Noël sur papier gris-pâle et couvrante mauve avec de zolies zimages gravées bien populaires. Seize pages pour une Légende de saint Crépin le cordonnier, saint sympa, non seulement parce qu’il porte le nom d’un fameux peintre de l’art brut (Fleury Joseph Crépin, le puisatier couvreur guérisseur du Pas-de-Calais) mais aussi parce que, d’après Champfleury qui raconte l’histoire, il aurait, un jour où il avait forcé sur le cidre, décidé de moderniser l’éclairage pour économiser les yeux de ses compagnons. Edmond Thomas qui a sorti de l’oubli ce petit texte adore Champfleury qui adorait l’imagerie, la caricature, les chansons, les contes et les faïences. Il mouille sa chemise depuis un moment pour la redécouverte de ce romancier, critique d’art, journaliste, autodidacte, parti de rien à l’époque romantique et conservateur du musée de Sèvres à sa mort sous la 3e République.
Plein Chant a réédité, d’après l’édition Michel Lévy de 1857, le recueil de Champfleury intitulé Les Excentriques que tout animulion et toute animulionne peuvent ranger dans leur coffre à jouets, ne serait-ce que pour la notice sur Berbiguier de Carpentras, le grand fou littéraire qui voyait des farfadets partout.
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A.-V-.C. Berbiguier, "Le Fléau des Farfadets"
Frontispice du premier volume (1821). Aux quatre coins de la lithographie figurent deux morceaux de souffre, un coeur de boeuf, un jeu d'aiguilles et des plantes aromatiques (du thym?); l'arsenal par excellence de Berbiguier pour combattre les farfadets, et contrecarrer leurs plans diaboliques.

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Asylum

C’est + fort que moi, il faut toujours que je fasse 2 choses à la fois. Hier soir, par exemple, pendant que je m’occupais du cas de ces chers animuliens qui me font le plaisir de se connecter sur mes élucubrations et de les commenter, je regardais d’une oreille distraite (c’est la meilleure méthode avec la télé) un vieux film fantastique anglais qui passait sur TPS Ciné-Culte. Asylum que ça s’appelle. Vous voyez tout de suite le genre. J’étais trop petite pour le voir quand il est sorti en 1972. C’est un film à sketches réalisé par Roy Ward Baker avec Charlotte Rampling qui joue les jeunes femmes criminelles souffrant de dédoublement vache de la personnalité. J’avais déjà subi d’un coin d’œil indifférent les attentats perpétrés par un cadavre en morceaux sur une brunette innocente et glapissante et je m’apprêtais à signaler à l’Infatigable que la vitrine de cordel de Natura Brasil c’était du boni par rapport à l’expo signalée à la Cité U quand mon attention a été soudain attirée par ce qui se passait dans l’asile. Inutile de vous dire qu’en ces lieux les fantasmes se confondent avec la réalité et que tous les psychiatres sont givrés comme des mikos. Le Dr Byron, interprété par Herbert Lom, ce comédien qui campe le désopilant partenaire du non moins drôle Peter Sellers dans les aventures de la Panthère rose, n’échappe pas à la règle. Non content cependant de grincer des dents et de s’exorbiter les mirettes, le Dr Byron -vous allez voir que je reviens à nos moutons bruts- fabrique des poupées-robots qu’il range dans une armoire de sa cellule. Par la force de sa concentration, son esprit parvient à intégrer le corps de ses créatures qui en profitent pour passer à l’acte. L’une d’elles, à son effigie, finira écrasée à coups de talons, non sans avoir réussi au préalable à supprimer l’un des ex-confrères du Dr Byron.

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29.11.2005 | Lien permanent

Quand Bill Anhang croise Joseph Crépin

medium_portrait_de_bill_a.jpgComme plusieurs internautesses, votre petite âme errante a reçu les vœux de la mi-hiver «mid winter greetings» du pétillant créateur canadien Bill Anhang. Vœux lumineux, accompagnés d’images de ses œuvres clignotantes et d’un p’tit bout de vidéo «A god video is in the making, then travel…sea …ya…»

Nos cousins québécois ont eu l’occasion de faire connaissance avec cet ancien ingénieur dont l’œuvre échevelée est basée sur l’électro-luminescence. Ce «chevalier de l’arc-en-ciel» s’est vu consacrer une expo d’envergure en 2003 à Montréal (Centre des Arts Saidye Bronfman) au cours de laquelle on a pu voir un tas de ses réalisations scintillantes réalisées sur des supports divers : chapeaux, fringues, globes en cuivre, tableaux.

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Si je vous parle de ce cher Bill c’est parce que sa route a croisé celle de l’art brut un beau jour du début de ce siècle quand le bouquin de Didier Deroeux consacré à Fleury Joseph Crépin (Idée’Art Editeur, 1999) est tombé entre ses mains. Il lui a illico fait une place dans sa cuisine-atelier à côté des bagel qui lui rappellent la cuisine juive de sa jeunesse car sa famille fut chassée de Pologne en 1931 par les pourfendeurs de «l’art dégénéré».

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Avec Crépin, Bill Anhang s’est découvert des affinités pacifistes mais il a surtout été bluffé par les perles de couleurs dont celui-ci parsème ses tableaux. Il y a vu une invitation occulte au passage de ses fibres optiques et il s’est lancé dans un nouveau cycle de travail qui l’a amené à réaliser des portraits électriques : sa mère, Bill Gates, Joseph Crépin, lui-même.

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Ce qu’il traduit à sa façon : «la plus belle, le plus riche, le plus sage, le plus fou». En dépit de cette déclaration, Bill Anhang n’est pas fou, juste un peu fatigant pour cause de créativité turbulente.

Le catalogue de l’expo évoquée plus haut (Valérie Rousseau, guest curator) en témoigne.

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21.01.2006 | Lien permanent

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