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Tatouages sur le tapis
Le tatouage dans les médias. Puisque le sujet vient sur le tapis, voilà deux nouvelles pistes supplémentaires pour les têtes chercheuses. Confidences des muscles, tout d’abord.
Une pleine page de photos provenant des collections du Professeur Locard, fondateur du labo de police scientifique à Lyon. On la trouve dans : Traite des blanches et prostitution, n° 4 d’une publication trimestrielle intitulée Témoignages de notre temps.
10 belles héliogravures juxtaposées. Témoignages d’amour : «Margot aime P’tit Louis P.L.V.»
Et ce commentaire révélateur du temps : «Les tatouages de femmes sont extrêmement rares». On est en 1933.
Le n°8-9 (deuxième année) du mensuel Aristote. Portrait gravé sur bois du philosophe de l’antiquité : on peut pas le manquer.
Sur 4 pages, un article de Victor Forbin (1864-1947), auteur de nombreux papiers scientifiques pour le grand public. Avec 9 photos dont le dos de John Sullivan, champion de boxe anglais tatoué sur les épaules d’un sujet religieux (la Cène).
A signaler aussi une prise de vue dans l’atelier d’un tatoueur. Pas banal : on est quand même qu’en 1927.
16.03.2015 | Lien permanent
Text-o-af
RDV 2main 26-10 o A.
Last day.
Curseur + outsider que brut de brut 7 année.
Vernissage trop trop.
Perdu Jeanne, Violette et autres meufs dans escaliers bondés.
Retrouvées ds sdb, room 204 (Polad) face aux Elisabeth Garouste
Orteils brisés menu pour entrer chez Cavin-Mo (403). Bonus : Carlo gris. Oiseaux à tomber.
Peoples croisés à tous les étages : Toine de G., Ceres parlant d’1 poète disparu (Jean Laude), Clovis d’1 ermite… 2 mots de Valérie Rousseau sur imperméables de «son» musée.
Claqué la bise à Tom et Gaëla, room 503. Dessin de John Mullins au chevet du Creative Gro.
Au 505 le lit blanc du commissaire fait regretter le paddock-patchwork de Chomo.
Si mutants ennuyeux le dimanche, séance de catch garantie au Marché (305) avec Lewis Smith. Au projecteur : Jean-David.
Tagami chez Atsuko de Tokyo en 205 : les têtes de papier mâché!
Room 302, souvenir de 2013 : «La vérité c’est que tout le monde l’aime [l’art brut]. C’est un art si généreux, un art qui ne se compte pas!» (Andrew Edlin cité dans Télérama 3328).
Un peu + bas au 202, Hassan des trottoirs de Barcelone arrive pourtant, dans une galerie de Frankfurt, à un joli prix. Pourvu ksa améliore son ordinaire!
Tout en haut : livres et artistes de la Halle St-P avec directrice o manettes.
Tout en bas un Corentin. Expo de son skyline bientôt (6 nov.) chez Béatrice Soulié ici en visite.
Pas pu tout voir. Voum raconterez.
25.10.2014 | Lien permanent | Commentaires (2)
Ni class, ni con, seulement BRUT
Aujourd’hui ouverture. Ouverture de la chasse aux ÉDL (éléments de langage). Dans mon collimateur un distinguo qui pullule. Je veux parler de l’opposition entre œuvres classiques et contemporaines. Opposition factice qu’on nous lâche dans les bottines chaque fois que l’on se promène dans la forêt de l’art brut.
Peu importe si cette distinction rabâchée n’enfonce rien d’autre que la porte ouverte d’une évidence chronologique. Qu’il y ait eu des créateurs d’art brut dans le passé et qu’il y en ait aujourd’hui n’est pas, après tout, une nouvelle bouleversante. L’important n’est nullement que le distinguo soit pertinent pour ceux qui en organisent le lâcher. L’important est qu’il soit répété à tout bout de micros.
Car c’est ainsi que fonctionne la vilaine bête à deux dos de l’art brut classique slash art brut contemporain. Comme un vulgaire élément de langage qui vise à squatter notre quantité de neurones disponibles. Si tant est qu’il en reste après le passage du «Plug anal» sur la place Vendôme.
Un ÉDL, je vous dis. Rien qu’un ÉDL des familles, cette dichotomie class-con. Comme tous les ÉDL qui se respectent, celui-ci veut nous faire faire le boulot à sa place en nous transformant en perroquets.
Il se soucie comme d’une guigne de notre libre arbitre, inutile valeur d’usage selon lui. Sur le pauvre marché de nos idées, il ne se préoccupe que de la valeur d’échange. Tout ce qui l’intéresse c’est de tourner en rond. Pour quel profit philosophique? C’est la question.
Opposer l’une à l’autre deux facettes diachroniques de l’art brut c’est enfoncer un coin dans la chair de son concept. Tenter de le casser et de l’abattre. Revenir imaginairement à la confusion à laquelle il mit fin, dans l’espoir de faire prendre la sauvagine pour du poulet au ketchup-to-date plus commercial parce que moins rare.
Possible que les joyeux braconniers qui s’emploient à formater ainsi notre pensée en détachant, d’un art brut soit-disant historique, un art brut soluble dans la pire misère de l’art dit-contemporain, n’aient pas conscience de ce qu’ils font.
Sans doute ne cherchent-ils, en fin de compte, qu’à passer de la pommade sur la blessure narcissique que la coupure épistémologique de Dubuffet leur a infligé pour jamais.
Mais s’il est vrai que les mots ont un sens, ils ont aussi des connotations qu’ils traînent derrière eux comme des casseroles. Classiques vous évoque ainsi un tas de vieilles barbes XVIIe dignes de la pédagogie Larousse de papa.
Contemporains vous a un p’tit parfum néo-dadaïste, post-punkesque et conceptualo-minimal très tendance.
Apparemment y’aurait pas photo. Le piège est un peu gros! Nous ne sommes pas obligés d’y tomber en nous comportant comme du gibier. Alors au diable l’appât de l’opposition entre œuvres d’art brut classiques et contemporaines! Dédaignons le. Ce n’est qu’une facilité du prêt-à-penser de notre époque décerveleuse où tout se règle par des rapports marchands.
L’art brut est un fait. Un fait sans origine ni fin.
L’art brut est comme un hobo qui prend le train en marche sans savoir d’où celui-ci vient ni où il va.
01.11.2014 | Lien permanent | Commentaires (4)
Scottie Wilson : dernières minutes avant la vente
Un bouquet de Scottie ce soir chez Tajan à 19h. De quoi respirer l’air de l’art brut dans une vente qui contient une trentaine d’œuvres du brocanteur de Toronto, chouchou des surréalistes anglais et de Jean Dubuffet.
Le catalogue est préfacé par une ex-petite fille qui considérait Scottie Wilson comme son grand-père, «un grand-père un peu excentrique avec son béret et son gros nez».
A ce que j’ai compris le père de cette dame qui signe S.H. organisa dans les années 50 une expo à la Galerie Gimpel de Londres. Mais je n’ai pas le temps de vérifier.
S.H., dans les années 60, déjeunait de temps à autres avec Scottie. Les dessins et la palette proposés chez Tajan constituent de «très beaux souvenirs» de cette époque.
Les amateurs sont donc assurés de conserver en les achetant «la mémoire d’une personne merveilleuse».
10.12.2014 | Lien permanent
Baptiste Brun et les brutes attitudes
Je partirai de la maison rouge. On va dire que j’y suis toujours fourrée. Mais je voulais pas rater la conférence de Baptiste Brun qui planchait le 4 décembre dernier sur le conditionnement du regard et l’art brut aujourd’hui.
Assistance fournie. Fallu brancher la clim.
J’ai pas tout noté. Il fut question de Podesta «performer», des polaroïds de Horst Ademeit dont on n’est pas sûr «qu’il voulait que ça soit exposé de cette manière là»
du Berger merveilleux qui chatouilla Max Ernst dans le sens du cadavre exquis (voir ma note du 13/06/2007).
Tout un tas de gros mots savants furent prononcés : «critériologie, démon de l’analogie, outil d’ébranlement épistémologique» et, le coolisme du conférencier aidant, tout le monde les dégustait à la petite cuiller.
Même moi, je comprenais! En me tortillant sur mon banc. «Pauvre tache!», je me disais, «tu aurais pu avoir une chaise si tu t’étais inscrite!». J’interrompis mon monologue intérieur pour faire passer le micro à un auditeur. Il regrettait qu’il n’y ait qu’un seul Giovanni Bosco dans l’actuelle expo de la maison.
Il aurait voulu en voir un mur. Le collectionneur, présent dans la salle, le consola en lui disant qu’il aurait aimé avoir de quoi le satisfaire.
«Vous me corrigerez …» répète modestement Baptiste Brun quand il s’aventure dans des analyses. On voudrait bien mais il ne se trompe guère. Et son topo repose sur des exemples précis.
J’aime pour ma part qu’il souligne combien le concept d’art brut «garde une efficacité opératoire malgré le phénomène de mode qui s’en empare». J’ai un peu plus de mal à le suivre quand il parle de «plasticité de la notion».
Mais j’ai trouvé passionnant qu’à propos d’Anarqâq, Baptiste Brun évoque ces cas-limites que Jean Dubuffet, après examen, a écarté de son corpus fondateur : les masques valaisans (voir ma note du 07/01/2007), Somük, artiste mélanésien occasionnel
les bambous gravés kanak (voir ma note du 06/07/2008). Malgré la singularité qui s’y attache pour des amateurs d’art occidentaux un peu tradi, ces productions relèvent en effet de pratiques collectives plutôt que de conduites farouchement individuelles. Anarqâq dont les déroutants dessins ont été récemment montrés dans l’exposition L’Art Brut dans le monde ayant transcrit par exemple ses visions chamaniques pour des ethnologues.
Notons à ce propos qu’un même esprit de commande aurait présidé aux crayons de couleurs anonymes de l’Angola qui sont montrés dans l’exposition Art brut, Collection abcd-Bruno Decharme. La plupart d’entre eux figuraient déjà l’année dernière dans l’expo Charles Ratton, l’invention des arts primitifs au Musée du quai Branly (voir ma note du 11/08/2013).
Maureen Murphy, l’auteur de la notice consacrée à ces dessins dans le catalogue du musée, indique qu’ils furent réalisés par «les garçons du village de Lubani (…) sans doute à l’intention des Européens (…)». Raison pour laquelle, elle est loin d’être catégorique à leur propos : «s’agit-il d’art naïf, d’art primitif ou d’art brut ?».
La question que j’aurais aimé poser -mais la conférence touchait à sa fin- c’est comment ces dessins d’enfant dont l’un (du même genre) fut offert par Ratton à Dubuffet, ont pu en un an devenir BRUTS pure laine en passant du bord de Seine au Port de l’Arsenal?
08.12.2014 | Lien permanent | Commentaires (2)
Dragées, Idéal et Frénousie
Envie d’un selfie? Souvenir d’excursion? Séance de pose en habit un jour de cérémonie?
Photographiez vous ou demandez qu’on vous tire le portrait devant les monuments de l’art brut!
En compagnie de vos amis, de vos groupies, de vos zombies.
Avec votre binôme, votre colocataire ou votre copain de régiment.
Avec votre petite sœur ou votre tonton Pomme-de-terre si ça vous chante.
Animula publiera les meilleurs clichés. En attendant voici, sorti tout chaud de son album perso, un mémorable tirage la représentant frénousant de concert avec son daddy dans le jardin de Robert Tatin.
Et si d’aventure vous décidiez de déposer, sur la langue du dragon de ce petit dieu de la Mayenne à l’ouvrage, une de ces dragées au poivre bénit qui datent de votre dernière communion, ne vous gênez surtout pas! La tendance est à la dévotion.
Bientôt l’Ascension!
18.04.2015 | Lien permanent
Richardo fait le gros dos pour Giraud
Richardo a bon dos.
65 ans après la sortie de Les Tatouages du «Milieu», le livre qui fit connaître «l’homme le plus tatoué du monde», celui-ci prête encore ce dos pour faire la couverture d’un catalogue de libraire.
«Je ne sais pas de lecture plus facile, plus attrayante, plus douce que celle d’un catalogue» disait Anatole France, une vieille barbe chahuté par la caillera surréaliste.
Si celle-ci n’avait pas tort, France l’amoureux des beaux livres avait raison sur ce point. Je suis comme lui. Dans les Salons du livre, je remplis mon baise-en-ville.
S’ensuit une semaine de délices à parcourir, dans l’autobus ou en attendant que mijote mon beurre blanc, des centaines de pages où se pavanent des bouquins pas possible que je pourrais jamais me payer. C’est super les catalogues! On saute d’une notice à l’autre et on se cultive tout de traviole. Le pied! Et puis de temps en temps on en sort un du lot et on se gargarise avec.
C’est le cas avec cette quatrième mouture de la Librairie du Sandre consacrée -heureuse surprise- à Monsieur Bob et à ses copains d’avant : Jean-Paul Clébert, Michel Ragon, Jacques Yonnet, Albert Vidalie…
J’en passe et des Richardo puisque Guillaume Zorgbibe, le jeune papa du Sandre (un poiscaille de choix pour les pêcheurs en eaux littéraires) nous propose des photos-promo et des lettres pas piquetées des hannetons du personnage immortalisé par Robert Doisneau. Non content d’avoir un nom épatant qui dans un alphabet ferait bouquet final, Zorgbibe Guillaume ressemble un peu à Paul-Jean Toulet.
Circonstance aggravante, il sourit tout le temps et il reçoit courtoisement, ce qui n’est pas banal pour un éditeur. Car G.Z. cumule les activités de libraire pointu et celles d’éditeur d’auteurs choisis, avec élégance et raffinement, dans les jardins peu fréquentés du 19e siècle surtout.
Mais je m’égare, je me noie. Revenons à la rive et à mes dérives favorites qui sont celles de l’art brut. Parmi de goûteux titres classiques : Enchanteur limousin de Michel Tapié, Les Inspirés et leurs demeures de Gilles Ehrmann, L’Enfant chandelier par Bob, le catalogue Giraud du Sandre brasse des perles rares et des pépites inconnues. Au rang des premières, il fo ranger 5 encres originales de Pierre Giraud, le frangin de l’autre. Sur cet artiste voir mon post du 15 mars 2007.
Au rang des secondes, j’ai choisi ce numéro de la revue Osmose où sont réunis R.G. et Gabriel Pomerand qui copinèrent pour La Peau du Milieu, le film avec lequel je vous pris la tête le 31 mars dernier.
Mais ce que j’adore, ce que je préfère c’est un méchant papier «imprimé à l’encre marine sur papier couleur chair». Le carton d’invit à la Nuit du tatouage organisée en 1950 pour la parution du livre de Jacques Delarue et Robert Giraud cité dans la première ligne de cette chronique qui n’a que trop duré.
27.04.2015 | Lien permanent
Du pinard sur le tapis
Vous allez croire qu’avec ma sobriété légendaire (à peine 2 doigts de champ. dans les vernissages) j’ai passé aux oubliettes la question pinard. Avec Giraud c’est fatal le sujet revient vite sur le tapis.
Le catalogue du Sandre évoqué précédemment contient d’ailleurs en postface un sympathique texte de souvenirs de Pierre (?) un ami de Bob qui traite des divers bistrots qu’ils fréquentaient de concert.
Un verre de Chinon aux Négociants à qui sera capable de me dire qui est Pierre!
En attendant contentez vous de cet incroyable papillon rouge épinglé dans le catalogue sandrique.
Et puisque je suis dans la publicité, je résiste pas au plaisir pervers de vous mettre sous les yeux ce buvard issu d’un autre très remarquable catalogue.
Celui du londonien Sims Reed consacré à Jean Dubuffet. Une merveille d’impression.
04.05.2015 | Lien permanent | Commentaires (12)
Louis Pons fait sa mise en plis
Mes peintres préférés sont Érik Satie
Lewis Carroll
Alfred Jarry
Ce n’est pas moi qui le dit c’est Louis Pons. J’ai déniché cette sémillante phrase dans les profondeurs d’un plus tout jeune catalogue du Point Cardinal.
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Avouez qu’elle monte à la tête! Reliefs, objets, assemblages, écrits, dessins, les œuvres de cet artiste octogénaire (mais on ne dirait pas) ont toujours ce pouvoir d’entraîner l’esprit vers des voies surprenantes et des sentiers de traverse lumineux. Par la manière unique qui est la sienne de pincer les cordes de notre sensibilité.
Quitte à faire grincer la harpe existentielle. On rêve de Pons. On digère Pons. Pons nous gratte la peau de l’âme. Bon, on ne présente pas Pons. Il est trop connu pour que je me donne ce ridicule. Lisez par exemple ses souvenirs sur Joë Bousquet transcrits par Alain Paire. Quant à ce que Polysémie dit de son actuelle exposition dans la galerie du même nom, je ne vous le copierai pas.
Je laisse ce genre de facilité à cette Suzon Grisou qui, dans la blogosphère «brute», abuse du droit de citation en se faisant duplicatrice de communiqués qu’elle n’a pas écrit. Je préfère penser que vous êtes capables de suivre un lien. Et bien assez fines mouches pour distinguer le réchauffé au micro ondes de la cuisine maison mitonnée par Animula.
«Repos, vous pouvez fumer!» comme dit mon martial daddy quand il sent qu’il faut passer à autre chose. Sans me laisser défriser davantage, je reviens donc à Snop.
A Pons si vous aimez mieux car il lui arrive de signer à l’envers. A Louis Pons et à la poste. A ce noble moyen de communication, il semble que Pons ait été depuis longtemps associé. En 1971 déjà le catalogue mentionné plus haut offrait au lecteur des reproductions de ses oeuvres sous forme de cartes postales détachables.
Quiconque a eu l’occasion d’approcher l’artiste dans un vernissage sait qu’il sacrifie de bonne grâce au rituel des dédicaces. La correspondance n’est pas pour lui faire peur. Même s’il est vraisemblable qu’il doive se ménager aujourd’hui. Ses missives, même courtes, sont toujours empreintes d’originalité un peu désespérée, d’humour décalé, d’absurde philosophique.
Dans le cadre étroit permis par le format des enveloppes, il aime enfermer ses oiseaux désarmés, ses personnages rétrécis, ses hybrides plus ou moins bien articulés. Une humanité touchante, vaguement délirante, irréelle et aléatoire. On appelait ça du mail art. Polysémie préfère dire : art postal. Cette francophonie est tout à son honneur. Jusqu’au samedi 9 mai 2015, la galerie Polysémie se consacre à cette facette de l’art de Louis Pons. 100 dessins et des pensées. Réunis sous le titre : Mise en plis. Dans la ville natale de l’artiste. A Marseille.
12.04.2015 | Lien permanent
Les murs aussi ont des cicatrices
Avec toutes ces histoires de chirurgie esthétique durant le Festival de Cannes c’était fatal que votre petite âme errante ça lui fasse penser aux cicatrices. Comme souvent un livre est venu au devant de ses préoccupations. Et comme le mistral souffle où je suis pour le moment c’est du sud-est que ce bouquin sur les graffiti de prison est tombé dans mes petites mains pleines de confiture. Il a 10 ans déjà et ça m’étonnerait pas qu’à vous comme à moi il soit passé inaperçu. Et pourtant il mérite encore son coup de projecteur ce Cicatrices murales.
Publié à Grenoble par le Centre Alpin et Rhodanien, c’est en fait un copieux numéro d’une revue régionale d’ethnologie réalisé sous la direction de Joël Candau et Philippe Hameau. Ça vous dit rien sans doute. A moi non plus, ignorantine que je suis.
Pas plus que les noms de la douzaine de têtes chercheuses qui relatent ici leurs explorations d’une dizaine de lieux de détention de la Drôme et du Var avec petits détours dans le Bas-Aragon et dans une cour de l’ex Musée des Arts d’Afrique et d’Océanie à Paris.
Impossible de vous délayer à la petite cuiller le contenu de ces articles savants mais pas barbants. Tout ce que je peux vous dire c’est que pour du jus de cervelles, celui-ci est plutôt digeste car Cicatrices murales est écrit en français clair et net (si vous me croyez pas, vous avez qu’à l’emprunter à la bibliothèque).
Et même pour ceux qui se sentiraient pas le courage de se gaver avec des textes, le feuilletage de ce bouquin réservera quelques bonnes rencontres avec des images dont je résiste pas à parsemer ma chronique.
«En s’accumulant, ces inscriptions font de l’espace carcéral le lieu de mémoire d’individus qui n’ont rien d’autre à partager que leur enfermement» nous dit très justement la quatrième de couverture. Vous aurez compris que c’est ce qui en fait la force.
27.05.2015 | Lien permanent | Commentaires (1)