01.10.2005
Lonné à l'honneur
J’ai testé pour vous l’ascenseur du Musée de la poste à Paris. Il monte, il ne descend pas. Arrivée au 5e étage votre petite âme errante a du traverser 14 salles (dont une de bécassineries) pour atteindre l’exposition Raphaël Lonné. La visite faite, il ne reste qu’à dégringoler une bonne centaine de marches en luttant au passage contre 3 ou 4 portes coupe-feu d’une petite tonne chacune. On se retouve sur le boulevard de Vaugirard dans ce quartier grouillant de C.R.S. tournant comme des âmes en peine autour de la tour Montparnasse. Pas de catalogue, pas de communiqué de presse, pas même une carte postale à se mettre dans le placard aux souvenirs. Dommage. C’est que c’est pas fréquent une expo Lonné. Aussi vaut-il mieux ne pas négliger celle-là. Elle commence maintenant et se terminera le 11 février. Avis à ceusses et à celles qui comptent venir passer les fêtes dans la capitale.
Sans titre - mai 1973, 21x27 cm, aquarelle,
Galerie Chave, © Raphaël Lonné
Ils n’auront pas souvent l’occasion de voir, comme ici, une cinquantaine d’encres tumultueuses et délicates de ce doux postier landais qui se réclamait à ses débuts du spiritisme, puis plus du tout ensuite, au fur et à mesure qu’il prenait confiance en lui et en son art. Qu’est-ce qu’on ferait pas pour Lonné ! On supporte même la fichue zique sacrée qui accompagne la vidéo qui passe en boucle. Celle-ci a quand même le mérite de nous faire apprécier combien Jean Dubuffet avait vu et entendu juste : «Raphaël Lonné est un petit homme à grosse tête chauve, bon visage avenant et teint frais. Une expression mélancolique est présente dans ses traits. Son parler, fortement marqué de l’accent gascon forme un gargouillis précipité, un glouglou continu auquel un étranger au terroir doit pour le comprendre prêter grande attention.» (Publications de la Compagnie de l’art brut, fascicule 1).
En même temps que Lonné, le Musée de la poste expose Pascal Verbena sous le commun label Les Postiers singuliers. Pour des raisons X ou Y, la salle Verbena n’était pas visible. On ne nous l’a pas dit quand mon chéri et moi on a pris le billet (5 euros).
22:45 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Raphaël Lonné, Jean Dubuffet, art brut | | Imprimer | | |
Commentaires
Petite âme errante, pas si petite que ça du reste, je vous écris d'un bout de mon immense "bureau" élargi aux dimensions de la ville pour vous demander si vous avez entendu parler d'Enerstine Chasseboeuf, celle "qui écrit partout", et dont les lettres sont publiées par les éditions Gingko. Elle est un peu cousine, sinon soeur, de votre style. Elle rendrait des points à Reinette Clochard aussi bien. Celui (?) qui se cache derrière ce pseudonyme (je ne parviens en effet pas à croire à son existence réelle) a dû lire l'ami Chaissac. Il n'empêche qu'elle est très drôle à lire. Je conseille sa lecture à toutes et à tous, et à vous, petite âme errante, en premier lieu.
L'infatigable (même mort, je continuerais de hanter les sites d'art brut, et viendrais tirer les pieds des spécialistes du dit art qui auront eu le front de me survivre; Gomez de La Serna disait à juste titre qu'il "ne faut être le spécialiste de rien"), amicalement.
Écrit par : L'infatigable | 01.11.2005
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