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27.11.2005

L'homme qui racontait des histoires

medium_cordel_couleurs.2.gifVous allez dire que votre petite âme errante radote.
Je sais parfaitement que je vous ai déjà parlé de la littérature de cordel mais je ne peux pas passer sous silence la vitrine du carrefour de la Croix-Rouge.
Pour les Parisiens, ce sera une découverte. Quant à ceux qui auraient déjà vu l’expo de Marseille, ça fera une piqûre de rappel. Quand vous venez de la rue du Dragon pour vous engager dans la rue du Cherche-Midi où vous avez répéré cette paire de bottines rouges qui vous rappelle si fort Aloïse, c’est tout de suite sur votre droite. En face du très couillu (pardon viril) centaure de César. Une vitrine pleine de gravures sur bois. La Maison de Natura Brasil, dans le cadre de l’année du Brésil en France, a fait, parmi ses produits cosmétiques, un peu de place à ces images populaires du nordeste. Au premier étage sont exposés estampes (hélas souvent coloriées aujourd’hui) et bois originaux ayant servi à la réalisation des livrets de colportage. Certains de ces livrets, restés dans leur jus, sont en vente ainsi qu’un ouvrage documentaire de Pascal Baneux sur les gravures du sertao brésilien : L’Homme qui racontait des histoires (Editions Alternatives).
On est bien reçu, on vous fait de jolis paquets jaunes et on a offert à votre Animula un petit savon en forme de tomate. Cela mérite bien qu’elle cite quelques vers d’Antonio Klévisson Viana, poète populaire, qui célèbre la malle du colporteur, dans une brochure de cordel, bien sûr

Na mala do folheteiro
Tem romance de bravura,
Onde o vaqueiro valente
estampa sua figura…
No seu cavalo alazoa,
Rouba a filha do patrao
Sem temer a pistoleiro
Em defesa da amada,
Tem sua estoria rimada
Na mala do folheteiro

Dans la malle du colporteur,
il y a des récits de preux
où le vacher courageux
montre toute sa valeur,
chevauche son alezan,
ravit la fille du patron
et sans craindre les bandits
sauve l’élue de son cœur etc.

01:55 Publié dans Poésie naturelle | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Cordel | |  Imprimer | | Pin it! |

Commentaires

Chère petite âme,
c'est très bien vos infos sur la littérature de cordel, ça m'intéresse en effet au plus haut point mais vous me brouillez l'esprit. Dans votre précédente note sur le sujet, vous signaliez une expo "bd Jourdan", à la cité universitaire, maison du Brésil, si je crois me souvenir, sur ces livrets gravés sur bois. Et maintenant, vous nous signalez une autre expo devant le Centaure de César, à l'angle de la rue du Cherche-Midi. Y a-t-il deux expos en même temps, ou y a-t-il une erreur quelque part?

Écrit par : L'infatigable | 28.11.2005

si je puis, l'expo a la cité U, est retardée, mais est tres complete sur la gravure et la littérature populaire. Le magasin lui propose un bel endroit mais c'est juste une toute petite expo. Sinon du 1 au 30 decembre vous avez la Mediatheque du Perreux (94) le même graveur mais ici c'est une collectioneuse qui montre ses acquis ainsi qu'une expo photo (signature du livre le 10 a 16H). en attendant que la Maison du Brésil et la Cité U se bouge un peu...

Écrit par : scalpa | 01.12.2005

Merci, monsieur Scalpa (scalpa qui, au fait?), mais ma mémoire se brouille encore au sujet de cete littérature de corde à laquelle je suis très attaché (normal pour une question de corde). Alors comme ça, l'expo de la cité U "est retardée", dites-vous?, mais de combien de temps? Pourriez-vous préciser? Car j'ai la flemme (et je ne suis pas Brésilien) d'aller téléphoner à la Cité Uhu. En plus, vous voulez m'envoyer au Perreux... On dirait, à vous lire, ainsi qu'Animula, que c'est cette expo la bonne. A propos, moi aussi, je trouve les gravures colorées moins intéressantes. C'est à l'évidence une évolution dictée par des motifs commerciaux qui comme toujours finiront bien par tuer la poule aux oeufs d'or dans l'oeuf.
L'infatigable.

Écrit par : L'infatigable | 02.12.2005

L'expo Cordel a la cité UUU, c'est du 9 au 26 janvier, j'espere qu'ils mettront en valeur cette superbe initiative. En tous ils ne veulent pas s'interresser a mon livre qui parle pourtant du sujet et du même graveur ; O senhor J. Borges qur nous venons d'appelé. Il a l'air d'etre bein dans son Sertao, au soleil de son Pernambouc.
Qui est animula vagula ?
Scalpa

Écrit par : scalpa | 03.01.2006

Merci monsieur Scalpa une fois de plus pour la précision des dates. De quel livre parlez-vous à présent ? Sur J.Borgés.
Pouvez-vous donner les références explicites?
J'ai vu récemment à la librairie de la Halle Saint-Pierre à Paris un livre qui m'a paru une réédition d'un précédent ouvrage qui s'intitulait à l'époque "Trente-six images exemplaires" (de la littérature de cordel), réédition qui m'a semblé légérement réduite au moins en ce qui concerne l'iconographie.
J'ai visité dans les derniers jours de l'exposition le magasin de savonnettes Natura du carrefour de la Croix-Rouge à Paris. Les gravures, non numérotées, dont on ne connaît donc pas la quantité de tirage, m'ont paru bien chères, et peut-être un peu "léchées" (ce qui, dans cet environnement très savonneux m'aurait peut-être permis de faire des bulles). Mais je suis bien ignorant en ce domaine, excusez si je fais ici une gaffe.

Écrit par : L'infatigable | 05.01.2006

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