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07.04.2006

Esprit de la forêt

Ne lisez pas cette note si vous trouvez que je vous prends la tête avec Greaves mais si vous loupez l'occasion d'aller voir en live les photos de Mario Del Curto à la Halle St-Pierre de Paris 18, votre petite âme errante vous raye de la map pour au moins 24h. C'est pas seulement les constructions déjantées du (dé)bâtisseur québécois que vous pourrez admirer au pied de la Butte, vous découvrirez aussi les cabanes inouïes que de rustiques Finlandais, aux noms imprononçables (Elis Sinistö, Veijo Rönkkönen, Alpo Koivumäki), se sont aménagés au creux de leurs forêts où il fait jour à minuit.
L'Esprit de la Forêt, c'est le thème de l'expo et peu importe que son concept hésite entre exhibition sylvestre et show Mario DC. Cela nous permet d'étendre notre champ de conscience de l'art brut et de voir dans les vitrines les petits animaux ébouriffés (cerfs, oiseaux, sangliers) d'Ulrich Bleiker ou de Jakob Müller (je sais plus), le Museum suisse im Lagerhaus ayant été mis aussi à contribution.
Dans la salle noire en bas, on est bluffée par le cochon en pommes de pin d'Anne Kinnunen de Finlande mais on est surtout frappée par l'installation des «silvesterklaüse», mannequins ruraux suisses (carnavaleux) dénommés «Beaux-Hideux».

medium_beaux_hideux.jpg
On touche là à une communication mystérieuse et terrible avec la nature. Ce ne sont que harnais à grelots, masques à dents de boeuf, vêtements de foin, de branches, mousse et lichens. De l'Arcimboldo en 3 D. Du "Papou dans la tête" version Helvètes. Parole, ça fait peur. Et n'allez pas croire que j'ai fumé la moquette!

00:05 Publié dans Expos, Jeux et ris, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Silvesterklaüse, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

Commentaires

Animula a raison: Allez-y! Vous entendrez les bruits de la forêt dans les brindilles et retrouverez l'imaginaire des contes. Superbe exposition, et pour une fois (m'est-il permis de le dire sans blesser personne?) c'est aussi bien au 1° étage qu'au rez de chaussée!! De quoi avoir envie d'aller en Finlande et...même en Suisse!

Écrit par : Une visiteuse | 08.04.2006

Dans le genre, arrêtez-vous, le cas échéant (et surtout avant que le rouleau compresseur du tourisme départemental, phynancé et Horre-ganisé, n'ait tout emporté aux enfers des souvenirs) au champ des "épourails" (= épouvantails), initiés et créés par Josiane, Jean-Claude et leurs amis du MUSÉE DU VIEUX CORMENIER, à Chez Bernardeau, commune de CHAMPNIERS (Vienne), au cœur du Pays civraisien.
Dépêchez-vous d'aller vous plonger dans un tout petit village rural "authentique" avant que n'y débarquent (au dire de la presse quotidienne régionale, généralement bien informée!) automates aux visages de cire, et folklore pour touristes incultes avides de dioramas, de singeries, d'herpétomanie...

Allez à la rencontre des quelques dizaines d'habitants: ils ont été et sont formidables. Demain, bientôt, je ne vous garantis plus rien. Vous ne pourrez pas dire que vous n'étiez pas prévenus !
On pourra lire auparavant, pour se faire une juste idée de l'esprit qui a régné dans ce village de la fin di 19°siècle à nos jours (avant que ne s'étale la marée noire touristico-financière) l'article:
"Animation rurale à Chez Bernardeau commune de Champniers" par J.J. Chevrier et M.Valière, dans la "Revue de la Société d'Études folkloriques du Centre-Ouest", T. X, Sept-Oct. 1976.
Il y a urgence...

Écrit par : Michel Valière | 09.04.2006

C'est vrai, M.Valière, les épouvantails, ça peut être rapproché des "Sylvester Klaüse" de la Halle Saint-Pierre, qui sont , je suis tout à fait en phase avec Animula, vraiment ce qu'il y a de plus fort dans l'Esprit de la forêt. Mais les épouvantails ne sont forts que lorsqu'ils sont faits par hasard, sans volonté de faire artistique. De ce point de vue, par ce côté surgi spontanément, expression forte involontaire, comme la poésie naturelle d'une tache sur un mur, d'un masque apparu dans les nuages, les épouvantails sont du côté de l'art brut, pour plagier le titre de Michel Ragon. Les vrais épouvantails, pas ceux des musées de l'épouvantail tels qu'il en fleurit dans certains coins, inspirés par des artistes. C'est sûrement pas le cas de vos amis de "Chez Bernardeau", cher M.Valière. Eux, leurs épouvantails doivent sûrement être très authentiques, je n'en doute pas...
Sinon, je voulais ajouter que l'histoire des Sylvester Klaüse c'est à mettre en rapport avec le thème si puissant de l'Homme Sauvage que l'on retrouve par exemple dans certains enclos paroissiaux en Bretagne (il y en a un à La Martyre), ou dans des mythes. J'aimerais bien voir une expo sur le sujet un jour...
L'infatigable.

Écrit par : L'infatigable | 10.04.2006

Oui, M. L'infatigable, à Chez Bernardeau, ils sont "en principe" de cette veine... mais j'ai bien peur qu'avec l'arrivée de personnages de cire etc... vous voyez ce que je veux dire.
Pour ce qui est de l'homme sauvage, si vous aimez contes et mythes, il faut alors vous rapprocher de cette longue série des "Jean-de-l'Ours" particulièrement bien représentés dans des collectes méridionales, mais aussi du Centre-Ouest de la France... Des auteurs, des meilleurs, lui ont consacré de belles pages: l'ethnologue Daniel Fabre, l'historien Le Roy Ladurie...
Une iconographie de statues et gravures serait la bienvenue sur les sites "animuliens..."

Écrit par : Michel Valière | 11.04.2006

On m'a indiqué qu'il existerait un livre chez Imago (rien à voir avec le musée de Bègles) sur l'Homme Sauvage. Est-ce que vous connaissez, M.Valière?

Écrit par : L'infatigable | 12.04.2006

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