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06.11.2006

Jules (Leclercq) et Diego (Velasquez)

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Dans la série Je voudrais savoir, j’aimerais aussi qu’on me dise (au secours, chers lecteurs) qui est exactement cette Jacqueline Vizcaïno dont les œuvres kaléidoscopiques figurent en ce moment dans une expo collective qui se tient jusqu’au 26 novembre à Bègles près de Bordeaux, au Musée de la Création franche

Son pointillisme, ses entrelacs où viennent se pièger des oiseaux, des visages et des fleurs, me font penser à certaines productions de médiums ou de radiesthésistes, genre Crépin ou Godi mais peut-être que je me trompe (d’éléphant lillois, bien sûr).

Tant que vous y êtes, si l’un ou l’une d’entre vous, étaient capables de m’administrer la preuve qu’une reproduction du tableau de Diego Velasquez, La Toilette de Vénus, figurait bien dans les affaires de Jules Leclercq à sa mort, je lui ferais la bise au Jour de l’an.

Le dossier d'aide à la visite de l’exposition Jules Leclercq (Les Chemins de l’art brut 5) à la Catho (je n’ai pas pu m’empêcher d’y retourner) a l’air de tenir pour avéré que l’image du peintre espagnol «a fait une forte impression sur J. L.».

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C’est Claude Nespor, dans sa thèse de 1969, qui est à l’origine de cette hypothèse plausible. Il devait pas être fastoche pour un patient interné dans les années 60 de disposer d’une photothèque mais Leclercq a pu trouver le popotin de la Vénus dans un magazine. On a d’ailleurs retrouvé des photos de femmes nues dans ses «effets personnels», ce que le dossier d’aide mentionné plus haut attribue à «sa misogynie» plutôt qu’à une polissonnerie bien compréhensible dans les circonstances où il était placé.Pour vous donner une idée de la chose, je vous ai juxtaposé les deux œuvres, celle de Velasquez et celle de Leclercq, non pour chercher à vous convaincre de la prééminence de la Grande Culture mais plutôt pour vous faire admirer combien le créateur d’art brut tire un parti hallucinant de cette scène de narcissicisme conventionnelle et doucereuse.

20:40 Publié dans Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : Jules Leclercq, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

Commentaires

Il manquait au Vélasquez les seins que Jules Leclercq a rajoutés dans l'autre diagonale et qui semblent venir, comme d'une traversée du miroir, "des cinq nus dans une forêt" qui se trouvent au verso de cette "lecture" du tableau de Velasquez. Ce qui a pour effet de rompre l'axe diagonal du Velasquez pour retrouver la symétrie verticale qui s'impose dans la composition de Leclercq. Toute la dimension d'évocation s'en trouve interrompue. Est-ce cela que vous désignez par "tire un parti hallucinant de cette scène"? (quelque chose de "trop réel" qui s'invite dans l'image?)

Écrit par : Estel | 08.11.2006

Je ne sais si Jules Leclercq a tiré un parti hallucinant ou non de l'oeuvre de Velasquez, ce que je sais c'est que c'est tout de même devant le tableau de ce dernier que l'on se délecte à la vue de ce festin de chair crème et pas devant la broderie plutôt plate de ce point de vue. Il ya de l'érotisme d'un côté (renforcé par le reflet troublé du visage dans le miroir d'une belle qui nous tourne le dos -mais quel dos!- et avance donc (façon de parler...) à la fois totalement nue et masquée), et pas de l'autre (le brut).
BM.

Écrit par : Bruno Montpied | 10.11.2006

Je dois dire que je partage l'avis de Monsieur Montpied. Cette petite pièce de Jules Leclercq est bien médiocre : naïve et mole. Il ne suffit donc pas d'être un bon fou pour être un bon artiste. C'est étonnant ces à priori sur l'art brut, cette façon systématique d’encenser ce qui porte le label. Animula à l'approche des élections aurait-elle attrapé le virus de la langue de bois ?
Jean Amon

Écrit par : Jean Amon | 10.11.2006

Cela devient de plus en plus catastrophique de la façon dont on parle de l'art brut en général et de Jules Leclercq en particulier ! Allez, cherchez bien tous les poux vous finirez par en trouver, mais n'oubliez pas de chercher ceux qui sont sur votre propre tête ; vous découvrirez peut-être combien il est en vous peu de cette ferveur et de ce naturel qui appartiennent à un fou comme Leclercq ! De plus ils ne se disent pas artistes eux ; c'est vous qui donnez des titres ! ils ont d'autres impératifs : cherchez donc un peu par là ! pour vous consoler du pire vous pouvez aussi vous agenouiller devant la multitude d'erzats qui défilent sur internet / Bon courage. Madeleine lommel

Écrit par : madeleine lommel | 13.11.2006

Madame Lomel. J’ai lu sur ce blog que vous étiez la découvreuse de l’œuvre de Jules Leclerc. Mon modeste avis ne voulait blesser personne. Il se trouve simplement que suivant l’avis d’Animula, j’ai été voir cette exposition Leclerc et que j’en suis sorti très déçu. Je continue à trouver cette œuvre naïve et peu inventive (malgré les commentaires savants d’Estel qui voudrait, si j’ai bien compris, nous faire croire à une complexité créative témoignant d’une grande originalité stylistique). A ce propos il y aurait fort à dire sur l’art des commentaires. Avec un peu de style on peut faire avaler n’importe quoi. On est souvent assailli soit par des interprétations fumeuses soit par une langue de bois qui semble vouloir protéger le sérail. C’est ce que j’ai souvent remarqué depuis que je me suis approché de l’art brut. Merci donc aux quelques commentateurs de ce blog qui heureusement n’ont pas leur langue dans leur poche.
Qu’il me soit pardonné si je suis injuste, je ne suis qu’un tout récent amateur d’art brut encore trop ignorant et qui ne juge qu’avec ce qu’il ressent.
P.S : Pour mon information de quels ersatz faites-vous allusion ? Sur quels sites, par exemple? Je préfère les faits aux sous entendu.

Jean Amon

Écrit par : Jean Amon | 13.11.2006

Je ne suis en aucun cas "la découvreuse de jules leclercq, une femme médecin est venue nous en parlerlorsque nous étions encore à Neuillysur Marne et nous avons été enthousiasmés par cette œuvre qui est non pas de l'art naïf mais ayant un accent naïf, de plus vous devriez savoir que l'image pénétrant à l'hôpital a fait que beaucoup de fous ( on ne les comptent plus ) avaient là un heureux support ! essayer de faire un parallèle avec "le grand art" est des plus ridicules. Essayer de voir quand même commzent Leclercq avec un matériau de fortune à recréer une histoire et puis il serait bon de s'attarder à ses textes brodées tout autour de ses œuvres. Votre jugement manque d'innocence et ne s'attarde qu'aux repères classiques . Dommage Madeleine lommel

Écrit par : lommel madeleine | 14.11.2006

D'un a priori l'autre...

Il est visiblement des personnes qui croient encore à l'objectivité du jugement en matière artistique et qui prétendent décerner un blâme définitif à des oeuvres relevant d'un univers qui leur est parfaitement étranger et dans lequel elles n'ont pas même fait l'effort de pénétrer... Voilà qui me semble furieusement anachronique et pour tout dire ridicule...
Par ailleurs, mettre Velasquez et Leclercq dans la balance et peser leur valeur respective, voilà une idée saugrenue qui ne me serait pas venue à l'esprit... Je me demande bien quelle espèce de conclusion l'on peut tirer d'une comparaison aussi dénuée de sens...
Quant à s'extasier unilatéralement sur l'oeuvre pluriséculaire de Velasquez, pourquoi pas ? Cela ne mange pas de pain... Je veux bien admettre le "génie" de ce peintre... dans son genre. Et puis, c'est écrit dans les histoires de l'art, alors... Mais pour ce qui est de me toucher et de me parler, à moi citoyen français du début du troisième millénaire, je donnerais volontiers, et sans la moindre hésitation, toutes les oeuvres de l'Espagnol pour celles de Jules Leclercq ! L'homme du commun qui souffre et qui s'exprime comme il peut plutôt que le professionnel de la peinture mythologique qui n'a rien à offrir de plus que sa virtuosité technique...
Mais bien évidemment, faut-il le rappeler (oui, manifestement...), ces menus propos, qu'il n'est d'aucune utilité de développer, n'engagent que moi... et je m'en veux déjà d'avoir commis cette vague réponse à des propos qui n'en méritaient pas tant...

Longue vie donc à Jules Leclercq, dont on vantera peut-être, dans quelques siècles, la naïveté et la mollesse... Il n'y a pas de raison que l'a priori en faveur du vieux Velasquez ne se retourne pas en faveur du fou d'Armentières... Car tout est question d'a priori. L'on n'en sort pas, Mesdames et Messieurs (mais surtout Messieurs)...
Profitez tous de ces derniers jours pour découvrir l'exposition qui se termine le 16 décembre !

Écrit par : SH | 04.12.2006

Qui demande au sujet de Jacqueline Vizcaino et quoi? Vous pouvez me contacter cela m'interresse. Cordialement.

Écrit par : duval marie jeanne | 01.06.2008

Jacqueline Vizcaïno je la connais bien. elle habite au sud de Valence dans la Drôme. Art singulier, singulière personne. A découvrir...

Écrit par : Anne Poupard | 25.03.2011

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