19.11.2006
Du BHV au Poitou
J’adore comment les choses s’enchaînent.
Les choses, les mots, les livres. J’étais en route pour le B.H.V., riant sous ma cape (l’automne, je porte une cape) parce que, dans mon fone mobile, Reinette-la-sorcière tentait de me convaincre que Chabichette, la blanche chouchoute des médias, était un petit trésor en sucre promis à toutes les tasses de thé élyséennes, quand je suis tombée sur une foire à tout. J’entends par là une de ces «ventes de charité» (je sais, ça s’emploie plus, c’est ringard!) qui fleurissent à l’approche de Noël. Celle-ci, installée dans la cour d’un temple protestant grand comme un jouet, proposait quelques livres par le truchement de 2 vieilles dames frisottées. Oubliant sur le champ le mignon lampadaire que j’étais partie chercher, j’entrainai mon chéri, pestant contre ce contretemps, pour me précipiter sur les poèmes de Jean Victor Pellerin Traduit de l’esquimau.
Avec leur masque inuit en couverture, ils végétaient là en compagnie d’un vieux numéro du Touring Club contenant un article d’Anatole Jakovsky sur Le Palais idéal du facteur Cheval et de la biographie, dépenaillée mais tant pis, de Christophe par Caradec. Tamponnée d’un cachet Grande Gidouille elle avait dû appartenir à un pataphysicien. Que faisait-elle là ? Et que faisait là ce bouquin de Maurice Fombeure : Le Vin de la Haumuche réédité par UPCP en 1989 grâce à Catherine Robert «de la Médiathèque régionale de Niort»?Ces nouvelles inspirées à Fombeure par son Poitou natal ont de quoi réconcilier avec cette région celles qui en ont royalement ras la capuche qu’on la leur vende comme modèle de république. Je vous recommande la première sur Les sobriquets, vous verrez qu’on n’a rien inventé avec «Chabichette». Evidemment avec tout ça, y avait un monde fou au magasin. La queue pour l’escale-à-tort était aussi grande que dehors pour l’expo Doisneau. De rage, je suis allée me tremper dans l’atmosphère bisounours du Marché aux fleurs. J’ai bien fait parce que, non loin de là, femme sage que je suis, j’ai ramassé, près du portail du Conseil de prud’hommes, un dessin de mur hyper zarbi.
17:40 Publié dans Glanures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ferdinand Cheval, Graffiti, art brut | | Imprimer | | |
Commentaires
Eh oui,chère âme vaillante, ils sont comme ça en Toupoa, les chabichounets et les chabichounettes! Pleins d'humour, de gourmandise et de patiente patience... Les pommiers d'amour, les bois-joli des douces voix belvertiniennes, les pommes reinettes, les blanches-neiges, les fiancées royales, depuis de longs siècles peuplent les soirées imaginaires des brandes-linettes et des marais-cageux. C'était bien avant que la féetélé (j'allais écrire la félée) ne vienne seriner, sussurrer les lancinants refrains venus des jours lointains (où dames et sieurs des châteaux etc... etc...) tels que 'Dmin on raz gras-tifs' (le f ne s'entend jamais dans les bouches en cul-de-poule, comme disaient les z'Albigeois et les Rhuténois), refrains déjà repris, reprisés, rapetassés pour de nouveaux et mirifiques lendemains qui arrivent sur nous comme un cheval au galop au pied du sein-Michel... Et là, oui, là: une aurore nouvelle, beau-réale, se lèvera bientôt en Toupoa, où petits Gouda, chabichounets , croûtes rouges et chabichounettes gigueront ensemble la farandole des bien-heureux, des zoz-innocents les mains plaines, des z'ottoalà kejmi-mète, et ou les mi-molètes bousculeront (c'est un risque couru en connaissance) la lactance des chevrètes; en levrette (ça c'est seulement pour la rime ! parce que si les frisotines de la charitable vente tombent là-dessus, animula, t'es foutue (encore pour la rime!). Je dégage le plancher aux...chèvres. Bises à vous, Ani, bises à vous; et comme on dit dans les contes, je jette mon bonnet par-dessus la roue Dumoulin.
Écrit par : À PEU PRÈS | 19.11.2006
Catherine R., informée par nos soins depuis le poste de pilotage, de l'honneur qui lui est fait de ce voisinage avec Maurice F., vous salue gracieusement, et informe l'aimable Animuliens'Club qu'elle exerce désormais moins son art du côté du donjon de Niort que des blocs (pas des blogs!) de L'ïle de Pâques au Pays du vert châtaignier ou des bustes de Michaud :Grandeurs et servitudes de la bibliothéco--nomie/--manie !
Elle vous informe aussi qu'un jardin insolite et "religieux" , se trouve à cinquante mètres, 27 de son couvent... qui n'attend après la viste de l'Impitoyable-Imppénitent 'A.C. que celle de votre âme, très chère Ani.
Écrit par : Non, ce n'est pas Belvert | 19.11.2006
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