20.11.2006
Les enfants du Traouc del calel
On se serait cru dans les 36 vues de la Tour FL de Henri Rivière.
Je dis ça pour vous prouver que je crache pas sur la culture, mais comme je n’avais ni le temps ni l’envie de me refarcir la collection permanente, je me suis aventurée, après un beau sourire au monsieur de la sécurité, dans les dédales qui s’offraient à moi. Le MQB est un escargot qui mérite qu’on explore les circonvolutions de sa coquille. Suivant une flèche indiquant «Cinéma», j’ai tournicoté au fil d’un escalier.
J’espérais me faire une toile, le temps que la pluie cesse mais c’était comme dans un rêve, je ne rencontrais que des salles vides à l’exception des chaises et des micros.
Au bout du bout il y en avait une, plongée dans une obscurité relative, où l’on devinait pourtant une assistance studieuse.
Je me suis glissée au premier rang des étudiants et j’ai regardé le diaporama que commentait à ce moment un conférencier aux accents occitans.
Et alors là, le choc, mes petits animuliens!
Ce que je voyais, c’était du brut et je le connaissais pas : des dessins au charbon laissés par des enfants-travailleurs dans une mine d’argile bouchée dès le début du XIIIe siècle. C’est à Sorèze, au sud de Castres, nous a dit Daniel Fabre, le prof qui ressuscite ces trésors.
Je n’ai qu’une petite image à vous offrir mais j’espère faire mieux si je réussis à me procurer le bouquin de Lucien Gratté qui parle de ce «Traouc del calel» : Chronique d’une caverne en Languedoc (1988). En attendant, laissez-moi vous dire que j’ai eu plaisir à me retrouver dans la peau d’une étudiante. J’ai pu vérifier la chose suivante
MÊME LE PASSÉ A DE L'AVENIR
23:10 Publié dans Images, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Graffiti | | Imprimer | | |
Commentaires
Peut-on relier ces dessins au charbon, si émouvants, de ceux issus de toutes les grottes, de tous les enfermements (comme ces graffitis de Loche dont vous nous avez récemment parlé)? L'incise d'un trait sur une paroi marque une différenciation, et par là toute inscription ne manifeste-t-elle pas la séparation du sujet d'avec ce qui l'enferme, son "ex-istence", rappel de sa séparation d'avec le corps de la mère, sa première liberté?
Je me demande si les tatouages n'en seraient pas en quelque sorte le contraire: inscription sur le corps du sujet, rattachement ? Ce qui permettrait de comprendre ce mythe qui court dans les prisons: que l'encre du tatouage ne pourrait être effacée que par des injections de lait maternel aux points d'encrage.
Écrit par : Béatrice Steiner | 21.11.2006
Bonjour,
Je suis effectivement l'auteur de ce livre.
Je n'ai plus personnellement d'exemplaires, mais il doit se trouver encore. Si vous le souhaitez, je vous donnerai des pistes.
Par contre, il me reste un stock de mon premier ouvrage consacré à l'art non préhistorique des grottes; je vous en offrirai un avec plaisir.
Lucien Gratté
6, rue du parc des Catilats 31150 Fenouillet
05 61 70 23 83
Écrit par : Lucien Gratté | 19.03.2008
Bonjour,
Lucien n'a plus de chronique nous en avons au club. - Société de Recherche Spéléos Archéologique du Sorèzois et du Revelois- .Sinon sur le site lauragais-patrimoine voir sites archeo - grotte du calel et sur la derniere page on peut telecharger le livre en question format PDF
cordialement JC Pétronio
Écrit par : JC Pétronio | 15.10.2009
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