Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24.08.2008

Bite 2 stroumph !

bite de stroumph.jpg

Une «bite 2 stroumph», ça court pas les rues, alors je ne résiste pas à vous montrer celle-là, croquée sur la faïence des WC de la salle des fêtes d’une aimable cité limousine. C’est maigre comme récolte graffiti, mais il y a des fois où l’art brut ne se laisse, si j’ose dire, approcher que par la bande.

bar des lions.jpg

On croit le reconnaître à Saint-Maurice-des-Lions dans le Confolentais où Marc Leproux, le folkloriste charentais, nous apprend qu’il fallait dans les temps passer son «lumet» (un genre de cierge) «sur la tête et sous la queue de l’animal de pierre».

lion de dos.jpg

On flaire sa piste à Esse sur la fenêtre d’une grange, croisée en allant prendre un chocolat à la casserole chez Jeannette,

fenêtre esse.jpg
chez jeannette.jpg

ou dans l’église de Cellefrouin dont un coin de pilier abrite un objet de toile et de branchages ficelés, zarbi en diable.

cellefrouin.jpg

On s’imagine qu’on le cerne au lieu-dit la Bretagne, voisin de Saint-Junien, dont l’Amicale laïque fait preuve de largeur d’esprit en promotionnant d’anciens cultes populaires, à peine dissimulés derrière un relookage catho de surface.

La Bretagne.jpg
amicale.jpg

On pense le tenir au hasard d’une pierre de réemploi noyée dans le mur de la délicieusement rustique (et touristiquement méconnue) chapelle de Loubert-Laplaud, associée à une fontaine qui aurait guéri, il y a 20 ans, quand on y processionnait encore, les vieilles douleurs de mon daddy-chéri.

pierre.jpg
chapelle.jpg

Merci au bénévole gardien de cet émouvant joyau paysan! Agriculteur à la retraite, il n’a pas son pareil pour attirer l’attention des Animulettes en vadrouille sur les «modillons», ces petites têtes ornementales saupoudrées sur les édifices. Discrètes ici, elles se la racontent souvent plus fort ailleurs. Témoin celle-ci, prélevée je sais plus où, qui me tire la langue parce que je m’emberlificote dans mes souvenirs romans.

modillon.jpg

Car tout cela, il faut en convenir, c’est plutôt de l’art roman, au profit duquel la commune de Chatain organise des Nuits où l’on se presse en famille vers le théâtre, le vin d’honneur et le feu d’artifice.

nuit romane.jpg

Roman ou «romain», comme les gens du coin se plaisent à dire, le patrimoine artistique local a surtout des petits airs gallo-quelque chose. Ceci, grâce à des rites et des croyances plutôt magiques, pas du tout monothéistes et encore vivaces.

esse gaulois.jpg

Derrière chaque brin d’herbe, il pousse un saint qui vaut à lui seul un village gaulois, pareil à celui -habilement reconstitué- près du bourg d’Esse. On y travaille le bois, façon art brut. Qui s’en étonnera ?

23:50 Publié dans Glanures, Images, Jeux et ris | Lien permanent | Commentaires (1) | |  Imprimer | | Pin it! |

Commentaires

Je vois que la Gallo-Carenta vous a inspirée, chère miss Ani qui me semblez vous être un peu dessalée au cours de votre quête estivale. Le bon air et la douceur de l'Ouest du Centre vous ont réussi. Bravo.
Chat-teint ? Chatain ? ça me parle un peu, vu d'ici... Mais, voyons, Ani, ce n'est pas en Charente, à peine en Limousin poitevin de la Vienne. Et là vous avez peut-être loupé l'histoire de "Curé de Chatain"... J'ai bien connu naguère une "ancienne" qui aurait pu vous la narrer... Celle d'un héros véritable mais contesté. Quand vous repasserez par chès p'tits coins dau Poétou, vous y r'gardrez mieux.
Heureux de votre retour après une aussi longue absence.
Bravo pour Jeannette; bravo pour Laplaud... Mais, de grâce, n'en dites pas trop, et laissez ce coin à l'abri des cupidités brutes.
Nous on n'est pas sorti, on a encore engraissé les merles !

Écrit par : Belverticulus | 25.08.2008

Les commentaires sont fermés.