08.01.2009
Vernis sages et Fous vernis
C’est fou ce que Vernissages disparaît vite dans les kiosques!
J’avais aperçu sa couverture noire sur la table basse de je ne sais plus quelle galerie et les mots «ART BRUT» en gras blanc, chapeautés du vocable «DECRYPTAGE» en petites caps, m’avaient sauté aux yeux. Mais après, j’avais beau le demander dans les beaux quartiers, on me répondait qu’il n’y en avait plus, qu’on venait de vendre le dernier, que ça c’était arraché comme des petits pains. J’ai donc dû m’aventurer dans des quartiers tellement pouraves qu’il n’y poussera jamais la moindre galerie pour en localiser un dans une survivante maison de la presse des confins glacés du périphérique (brrr…). Qu’est ce que je ferais pas pour l’art brut!
Il était tard et la marchande allait fermer mais j’avais l’air tellement en manque qu’elle a accepté de courir le risque de louper son RER qui la rapatriait dans sa banlieue enneigée (brrr..) pour me dépanner. Serrant contre mon cœur les 146 pages de Vernissages qui me protégeait du vent mauvais (brrr…), je suis rentrée dans ma tanière pour lire l’article de Christian Berst.
Car c’est encore lui qui s’y colle (ce garçon là n’arrête pas) en 5 pages sur 2 colonnes vachement bien illustrées de 6 repros couleurs visiblement choisies pour montrer au public des images auxquelles il n’est pas habitué. Pas de Wölfli, pas d’Aloïse, pas de Lesage, pas de facteurs chevaux mais un petit Zinelli (Carlo), un grand Domsic (Janko), un Plny (Lubos)
et un Fusco (Sylvain) -qu’on voit si peu d’ordinaire-
en bref : la bande des «O» à laquelle il faut ajouter un StOffers (Harald) au réseau de 1000 lignes minuscules et un Steffen (Charles) que personnellement je kiffe pas des masses (d’ailleurs il n’a pas de ô dans son nom).
Intitulé De l’art des fous à l’art brut, le texte, plutôt optimiste en ces temps gla-gla-déprime, part du constat que, à un an de l’ouverture en France du musée de Lille-Métropole, «le XXIe siècle paraît mûr pour offrir à l’art brut la place qui lui revient». Selon Christian Berrrrrst, «la pratique de la collection de l’art brut était jusque là réservée à des initiés». Mais du fait de la reconnaissance publique, d’une tendance à la quête de sens et de l’adoubement du marché, «il apparaît que de plus en plus de jeunes collectionneurs cultivés, lassés du dogme de l’art officiel, sont frappés par l’invention formelle et la richesse conceptuelle inhérente à ces productions (d’art brut)».
Puisse-t-il avoir raison, ce monsieur Berst, car c’est, plus largement, à toutes les nouvelles consciences qui s’éveillent au monde de l’art brut que votre petite âme errante aime s’adresser plutôt que de réserver sa corrida aux seuls afficionados blanchis sous le harnois!
23:55 Publié dans Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, sylvain fusco, lubos plny | | Imprimer | | |
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