14.02.2009
Du nouveau sur la planète Boix-Vives
Boix-Vives, c’est le bon plan! Ou je pars en vrille ou mon p’tit doigt me dit que la 2009e année après le Crapaud de Nazareth (c’est pas mortel le chant des crapauds ?) ne s’achèvera pas sans qu’on reparle de ce peintre catalano-savoyard aux palpitants jardins de paradis caraïbe. Rumeur d’expos en perspective? Faut pas être voyante extra-lucide! Y’a qu’à se promener un peu sur la toile mais chut… «Chaque chose en son temps» comme dit mon daddy dans sa grande sagesse. Moi je me suis cramé les yeux sur l’écran pour vous retrouver, dans les archives de la Télévision Suisse Romande, un film de Jean-Claude Diserens passé dans l’émission Champ Libre. Il date pas d’hier, c’est de mars 1966.
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Pour la journaliste Marie-Madeleine Brumagne, Anselme Boix-Vives met en chanson son plan d’union mondiale pour sauver la civilisation. C’est qu’avant de se lancer sur le tard dans la peinture qui lui apportera la notoriété d’un peintre d’art brut de premier plan, le cher Anselme s’acharna à montrer à ses concitoyens de quel bois il se chauffait avec les choses tordues de la planète. Ses idées généreuses et candides, marquées au coin d’un pacifisme inébranlable et d’un capitalisme populaire spontané, il n’avait pas hésité à les répandre dans des brochures philosophico-politiques raides originales. Faisant du crédit la base de l’édifice social, il y préconise, avec une désarmante façon d’écarter les difficultés réelles, des solutions anti-chômage que n’aurait pas désavouées Alphonse Allais : aplanissement des montagnes, changement de place de l’océan.
Idéal en temps de crise! Dans son univers pictural, les catégories sociales subsistent mais envisagées sur un même plan. Boix-Vives adore les rois, les prêtres, les religieuses et les concierges. Tous noyés dans la même nature luxuriante. Cet égalitarisme coloré qui doit quelque chose à l’actualité de son temps (le mouvement pour les droits civiques aux U.S.A.) peut nous paraître plus séduisant. Il est quand même frappant d’entendre Boix-Vives dire : «je préfère voir réussir le plan que les tableaux». Cela mérite bien qu’on se penche aussi sur ses brochures utopistes. C’est ce qu’avait compris en son temps (1991) la revue L’Œuf sauvage qui dans son n°2 reproduisait l’espèce de disque façon 45 tours vinyl où Anselme B.-V. avait figuré l’enchaînement des causalités à partir d’une garantie planétaire mythique.
Si celle-ci vous paraît pas faire écho à certaines inquiétudes d’aujourd’hui c’est qu’il faut d’urgence vous HT des cotons-tiges pour vous déboucher les oreilles. L’œuf dont je parle montrait aussi deux couvertures de professions de foi boix-viviennes. Dans ma grande bonté, je vous en ai dégoté une autre. Car ce plan, c’est d’la balle!
23:59 Publié dans Ecrans, Ecrits | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anselme boix-vives | | Imprimer | | |
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