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28.06.2009

Aladin et le génie de Monsieur Tout-le-monde

Couv aladdin 2009.jpgAladdin nous le dit :  l'art brut est un sujet maudit.

Cherchant le calendrier des brocantes dans «le magazine des chineurs» du mois de juin (n° 251), je suis tombée sur un article de Bruno Delaine qui m'avait échappé à première lecture. Appartenant à la rubrique Il y a vingt ans, ce papier remonte le temps en direction du numéro 26 de ce canard qui a su se rendre indispensable, au fil des années, aux zamateurs et aux pros de l'antiquité (pas toc).
A cette époque qui date d'avant les téléphones portables (juin 1989), Aladin mettait déjà sa lampe merveilleuse sur son i mais il n'avait pas encore ce «double d» adopté depuis peu pour l'agrément de nos vacanciers-résidents anglo-saxons qui ne le lisent pas parce qu'il est en français.

couv aladin 1989.jpg

Aladin ou Aladdin (prononcez comme grenadine) a toujours eu du mérite, on le voit. Ce n° 26, spécial Art brut et art naïf fut d'emblée un collector pour les petites fureteuses de ma trempe alors en pleine crise de croissance.

C'est qu'un support de grande diffusion qui consacrait son dossier du mois à notre dada chéri, ça courait pas les têtes de gondole alors. L'intérieur était tristounet avec des photos du Palais du facteur Cheval en noir et blanc (pardon, en black and white) et des caricatures qui avaient l'air de sortir du Hérisson.

cheval chez aladin.jpg

Bruno Delaine décortiquait déjà les étiquettes, la peinture haïtienne était à l'honneur et Yankel donnait un coup de main pour le Musée de Noyers-sur-Serein, quasi inconnu au bataillon à ce moment-là. On restait sur sa faim mais c'était quand même pas mal.

Mais là n'est pas la question. Ce que je livre aujourd'hui à votre réflexion, dans le prolongement des commentaires pointus qui se sont portés sur ma note De l'art brut à l'art numérique, c'est la constatation à laquelle Delaine se livre dans sa chronique actuelle. Qu'ils soient «associés ou traités séparément», les sujets de l'art brut et de l'art naïf, «n'ont jamais marché» pour Aladdin. Ils ont toujours été synonymes de «bouillon», reconnaît sportivement B.D., fondateur du journal.

aladin et le genie.jpg

Ce qu'il ajoute révèle un étrange paradoxe: «quand nous programmons dans nos pages un sujet sur l'art spontané des non-initiés, nous sommes convaincus que nous n'aurons aucun mal à communiquer notre enthousiasme à nos lecteurs ébaubis. Mais caramba! (...) Les lecteurs-chineurs nous boudent, alors que les chineurs-lecteurs, dans les marchés et les foires, manifestent leur intérêt, voire leur fascination pour ces produits du génie de Monsieur Tout-le-monde. Allez comprendre». (...)

la pensée du jour.jpgBon entendeur salut à ceux qui croient que le dialogue entre l'art brut et l'art contemporain c'est vite-fait dans la poche !

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