23.03.2013
Collection Pailhas : encore un effort
N’était leur fichue tendance à pâlir au soleil (au contraire de nous) I positively adore les couvertures multicolores des fascicules formant la collection des Publications de la Compagnie de L’Art Brut qui semble s’être définitivement arrêtée en 2007 avec le numéro 22. Elles me font penser à des bonbons acidulés et, quand vient le printemps, à l’étal d’un marchand de glaces.
Aussi ai-je récemment soulevé celle du n°3 pour déguster à nouveau Les Télégrammes de Charles Jaufret, le peintre d’enseignes de Revel. Cette étude a été rédigée par Jean Dubuffet il y a environ 50 ans. Heureux temps où l’art brut ne se trouvait pas sous le marteau des commissaires-priseurs ou sous la main des galeristes américains!
Dubuffet tenait d’un ami le cahier d’écolier «tout rempli d’une minuscule écriture au crayon» dont il transcrivit plusieurs pages et illustrations dans ce fascicule 3 habillé de jaune-citron.
Ce cahier d’écritures et de dessins avait été réalisé par un pensionnaire d’hôpital originaire du chef-lieu de canton de la Haute-Garonne : Revel. Il avait été «trouvé dans des papiers de rebut de provenance inconnue».
Quel ami? Quel rebut? Quelle provenance? On aimerait le savoir. Et ben, figurez-vous, mes p’tits curieux, qu’une piste vient de se dessiner à ce sujet.
La Fondation du Bon Sauveur d’Alby qui abrite le Musée Benjamin Pailhas a mis en ligne un document de visite virtuelle relatif à sa collection de sculptures,
cahiers et dessins
réalisés, du début du vingtième siècle à 1936, par des patients internés dans un établissement pour malades mentaux créé par des bonnes sœurs en 1835.
On y apprend que le cahier de Charles Jaufret conservé à Lausanne présente de grandes similitudes avec un cahier de la Collection Pailhas.
«Ces œuvres auraient été produites lors d’un séjour à l’hôpital» d’Albi par le même auteur.
Je ne sais plus qui -il y a fort longtemps- m’avait parlé du Dr Pailhas qui dès 1908 avait proposé (sans résultat à l’époque) la création d’un musée consacré à ce que l’on appelait «l’art des aliénés». Mais ce dont je suis sûre c’est que je m’étais permis, en 2008 déjà, d’attirer votre honorable attention sur l’inauguration du Musée de la Fondation du BS. Je déplorais alors que cette ouverture ne soit qu’un entrebaillement et que le discours d’accompagnement de l’événement tire plus la couverture du côté «psy» que du côté «art».
Il semble que, concernant ce dernier inconvénient, l’on y ait mis un bémol aujourd’hui. Une association a été créée. Elle s’intitule L’A.P.A.P.A. (Association Psychiatrie, Art et Patrimoine Albigeois). Elle vise à promouvoir et valoriser la Collection de Benjamin Pailhas qui compte rien moins que 26 auteurs. Celle-ci prend donc progressivement sa vraie place auprès des collections plus anciennement reconnues du Dr Marie ou du Professeur Ladame. Consultez donc le docu-visite d’Albi pour vous en rendre compte et parce que c’est votre petite âme errante qui vous le dit.
20:32 Publié dans art brut, De vous zamoi | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, charles jaufret, jean dubuffet, collection de l'art brut, collection benjamin pailhas | | Imprimer | | |
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