19.04.2008
Regard, une revue à cent pour cent
Ce n’est pas parce que l’on a 100 ans qu’on ne pourrait pas faire la teuf !
Marie Morel n’a pas 100 ans mais son petit Regard arrive à son 100e numéro.
Pour les celles et les ceux qui ne le sauraient pas encore, Marie Morel, non contente d’être la fille de son père (l’éditeur) et de sa mère, la géniale maquettiste Odette Ducarre, est un peintre qui a 2 expos sur le gaz. Au Musée Faure, à Aix-les-Bains (18 avril-16 juin 2008) et chez Paul Gauguin, à Pont-Aven, à la Galerie B (31 mai-27 juin 2008).
Et figurez vous que ce peintre édite depuis des… un amour de petite revue à glisser dans la poche intérieure de son kangourou quand vous partez on the road again vous refaire des mollets d’acier et perdre les fatals kilos de trop gagnés à vous gaver du cake aux olives concocté par votre copine Sophie.
Regard accompagne votre vie durant les mornes stations de métro qui séparent votre nid d’amour du lieu de vos exploits bureautiques.
Regard est surprenant comme un bonbon sous un papier qu’on défroisse. Régalant souvent, décevant parfois, suivant que vous vous intéressez plus ou moins aux artistes dont MM fait pour vous la rencontre, un par un, chaque numéro traitant un cas de ses attachantes figures qui forment sa tribu.
Acidulé et divers, Regard poursuit opiniâtrement son bonhomme de chemin car on sent chez sa maman quelque chose d’inaltérable, d’inflexible même. Certains diront qu’on ne lui connaît pas d’ennemis. Elle doit bien en avoir pourtant, comme tous les gens qui osent manifester des choix, dire leurs préférences, mais elle préfère les ignorer.
Les créateurs qu’elle interroge avec une sorte de naïveté charmante et désarmante aux faux-airs de zazie en première communiante, n’appartiennent pas tous à la famille nombreuse de l’art brut, éloignés cousins et arrières-cousines compris.
Comme Marie a beaucoup d’amis, elle peut se permettre de jouer avec les nerfs du lecteur.
Marie nous enchante, Marie nous désespère, au fur et à mesure que nous trouvons ou non chez elle notre tasse de Lapsang Souchong. On s’abonne, on faiblit, on oublie, puis on se bonne et rabonne à Regard.
Si comme votre petite âme errante, vous avez un peu perdu le fil du Regard, c’est le moment d’une bonne piqûre de rappel.
A la Halle Saint-Pierre (on ne présente plus) le jeudi 24 avril 2008 de 18 h 30 à 21 h 30, vous pourrez compléter votre collec de Regard, vous en prendre pour 10 ans, vous faire dédicacer les anciens numéros par certains des artistes regardisés, avoir une pensée pour ceux qui nous ont quittés mais dont les ombres danseront joyeusement le rock’n roll dans le show qui ce soir là réunira musicos, glapisseurs de micro, émules de David Copperfield (pas le vrai, le magicien), gugusses et clowns blancs (il y en a toujours à la HSP), acrobates (c’est haut de plafond), poètes et papouètes.
Car faut-il prendre une sono pour vous le dire : chez Saint Pierre, c’est la fête à Marie, c’est la fête à Regard !
P.S. ouaf, ouaf ! (lu et approuvé) mais la P.A.E. oublie de vous dire qu’il y a un bouquin sur Regard qui sort à cette occasion.
Il y aura du canigou.
Signé : Louping
17:42 Publié dans Ecrits, Expos, Gazettes, Images, In memoriam, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, chomo, simone le carré-galimard, francis marshall, louis pons, marie morel | | Imprimer | | |
13.04.2008
A toi l’angoisse, à moi la rage
Le répétez pas à mon daddy mais j’en ai soupé de mai 68. De son 40e anniversaire, plus précisément. La célébration, en principe, je suis pour, mais les avalanches de publications commémoratoires, à force ça devient relou. Surtout quand un fameux site d’enchères sussure parallèlement : «Achetez mai 68 !».
Puisque la perche publicitaire nous est tendue, organisons des rallyes de Simca 1000 avec pique-nique géant dans le bois de Vincennes, projetons-nous Milou en mai en mâchonnant des Malabars mais qu’on nous épargne le parcours des anciens-combattants sous la houlette d’un vieil écolo-libéral qui a perdu sa toison rousse ou d’un French Doctor, pathétique dans sa veste retournée.
Cependant les canards sont farcis au jus de barricades, les magazines sont pleins de pavés et on ne peut pas sortir d’une Maison de la presse sans traîner en bonus son drapeau rouge, son T-shirt Che ou le dernier DVD de la Cause du Popolo (avanti, avanti!).
Vous me direz : «Animula peut pas rester indifférente à la mode !». Alors, pour vous faire plaisir, votre petite âme errante a déniché A toi l’angoisse, à moi la rage, un bouquin concocté dans la chaleur de cette belle époque qui fiche encore le trac à notre calife fréquenteur de queens (God les save, comme disait Johnny Rotten).
Ce qui m’interpelle quelque part dans ce livre-document sur Les fresques de Nanterre, c’est que publié dans le dernier trimestre 1968, il est déjà dans le rétrospectif. L’auteur-concepteur, Claude Dejacques, photographe, peintre et poète mais aussi directeur artistique d’exception qui joua un rôle essentiel dans la chanson des années 60-70, a eu l’idée de choisir 65 fresques spontanées qui fleurirent sur les murs de la faculté un peu avant ou pendant les événements qu’un Général de notre Gaule chevelue baptisa dédaigneusement : «chienlit». Le relevé photographique est de Bernard Lagallais.
Bon d’accord, ces images disparues sentent plutôt l’action painting que l’art brut. C’est que les étudiants d’alors étaient salement cultivés! Mais c’est tout de même plus tripant que les affiches de l’atelier de la Sorbonne qu’on nous fait défiler sans arrêt en ces prémisses de mai 2008 et qui sont plastiquement si sérieuses eu égard à l’avant-gardisme politique proclamé par leurs contenus.
Photo (détail) : Fondation Chomo
Et si ça suffit pas, si vous voulez vous offrir un petit de doigt de performance du temps de la contestation, allez voir la prestation de Chomo, défendant, par pur esprit de provocation, à la Sorbonne même, les petits commerçants : «Qui est-ce qui fait bouffer les Parisiens à l’heure actuelle ?». Chomo, l’ermite-artiste de la forêt de Fontainebleau, sorti de son village préludien pour l’occasion d’une révolution, vous m’avez bien lu ! C’est dans le film de William Klein : Grands soirs et petits matins, monté en 1978 sur des rushs de 68. C'est à 6:28
01:59 Publié dans Ecrans, Images, Jadis et naguère | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : chomo, mai 68 | | Imprimer | | |
13.02.2008
Vente de la Saint Valentin
Friedrich Schröder Sonnenstern
Heureuseument que vous êtes là pour me rafraîchir la mémoire, mes petites Animuliennes! J’avais noté le 14 février sur mon agendada mais je croyais que c’était pour me rappeler de la Saint Valentin comme toutes les amoureuses du monde. Et bien, non. J’avais oublié que c’était aussi le jour de la vente Tajan, à l’Espace Tajan, rue Tajan (non je déconne : c’est rue des Mathurins dans le 8e) à Paris, la ville où les taxis passent sans nous voir.
L’Empereur Tajan, comme tous les six mois environ, partage en deux son luxueux catalogue pour faire voisiner des choses qui lui paraissent aller ensemble. De l’Art brut (1e partie) et de l’Art naïf (seconde manche).
Sans une correspondante vigilante qui m’a remonté les bretelles depuis l’autre bout du monde (c’est un comble !) je manquais à tous mes devoirs d’information. Il faut dire que j’ai peut-être des excuses. Cette cuvée Tajan-là ne m’a pas paru bouleversante-bouleversante en ce qui concerne les pièces d’art brut proposées.
Parmi quatre Scottie pas ravageurs, un Fusil russe d’André Robillard qui en fait regretter d’autres,
des Germain Van der Steen en nombre, j’ai noté un intéressant Friedrich Schröder-Sonnenstern impudique, une Promenade dans un paysage fantastique de Madge Gill,
un Crabe de Mose Tolliver,
plusieurs Boix-Vives qui se laissent regarder dont une procession d’Insectes verts assez coruscants.
Et puis, mais sont-ils à leur place ici ? deux Roger Chomo. Une aquarelle et feutre sur papier du genre de celle que l’ermite de la forêt de Fontainebleau cédait assez volontiers en souvenir aux visiteurs de son domaine d’Achères
et une huile sur toile (c’est plus rare).
Rendez-vous demain dans la salle pour se chauffer au feu des enchères.
23:15 Publié dans Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, Friedrich Schröder Sonnenstern, André Robillard, Madge Gill, Mose Tolliver, Anselme Boix-Vives, Chomo | | Imprimer | | |
12.05.2007
Clovis Prévost à Valmondois
Je vous aurais bien fait un cours mais mon chéri klaxonne devant la porte. Le mois de mai revenu, le voilà pris d’une frénésie de villégiatures. Nous repartons sur les routes à la recherche de nouvelles aventures.
Alors vite, avant de partir, faut pas que j’oublie de vous signaler la nouvelle expo Clovis Prévost à la Villa Daumier à Valmondois (95760).
C’est derrière la Salle des Fêtes, au n°48 du Chemin rural. Avec une adresse pareille ne me dites pas que c’est pas tentant. Le vernissage c’est le samedi 19 mai 2007 à 17 heures. Cela vous laisse du temps pour vous organiser.
00:10 Publié dans Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Clovis Prévost, Robert Garcet, Chomo, art brut | | Imprimer | | |
19.10.2005
Lonné, deuxième tournée
00:10 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Raphaël Lonné, Chomo, art brut | | Imprimer | | |