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06.02.2015

Nouvel arrivage de «Jeune Création Contemporaine»

En passant par l’hôtel Drouot, j’ai picoré dans la salle 9 le nouvel arrivage de la «Jeune Création contemporaine».

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Voici donc ma petite sélection.

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 N° 154. Eliane Larus. Enfant au lézard

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N° 161. Michel Macréau. Le coeur rouge

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N° 143. Anselme Boix-Vives. Série des concierges

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N° 186. André Robillard. Sur le sol lunaire.

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N° 257. Mariam Koopen. s.t.

Attention, la vente c’est demain samedi 7 février à 14h.

24.08.2014

Naïfs marocains et du monde entier

L’art brut c’est comme le furet de la chanson. Il passe par ici. Il repasse par là. Au détour d’un catalogue chiné au marché aux puces de Saint-Ouen délicieusement désert en cette maussade fin d’août. Un Barbu Müller perdu dans l’art naïf ça se remarque. D’autant que sa légende laisse rêveur : «Tête – sculpture fin XIXe s. ou époque contemporaine».

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Notez le OU qui prouve qu’on se posait déjà des questions sur les barbudos en 1964. Car le catalogue dont je vous parle est du mois de juillet de cette année. Sa couverture, qui reproduit un tableau d’Ahmed Louardiri (1928-1974), est comme une invitation à visiter la mosquée de Moulay Ismaïl à Meknès à travers le prisme de ce grand peintre autodidacte.

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Publiée pour l’exposition itinérante Panorama international de la peinture naïve organisée dans les villes marocaines par la Mission Universitaire et Culturelle Française au Royaume chérifien, cette plaquette a été réalisée sous la direction de Gaston Diehl (1912-1999), fondateur du Salon de mai. Des textes de Georges Henri Rivière, Maximilien Gauthier et Anatole Jakovsky.

94 pages, beaucoup d’images en noir et en couleurs de Naïfs du monde entier. Parmi lesquels, forcément, se sont glissés quelques Bruts chers à notre cœur.

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Erich Bödeker (1904-1971), mineur allemand qui peupla son jardin d’une centaine de personnage sculptés en bois ou ciment peint.

Anselme Boix-Vives qui venait d’être mis sur orbite (lunaire) en mars-avril 64 par la Galerie Denis Breteau. Par exemple.

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A tous seigneurs, tout honneur, la section marocaine, préfacée par Diehl, révèle «Les infinies possibilités artistiques de l’instinct créateur du Maroc». Une pléïade de peintres aux noms mémorables : Mohamed Ben Allal

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Moulay Ahmed Drissi

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Ahmed Louardiri

 

Raphaël Occhipinti (né à Syracuse), Moulay Ali Alaoui

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Mohamed Naciri

mohamed naciri.jpg Et –pour moi le plus remarquable– Radia Bent El Hossain qui, en voyant travailler son fils, l’artiste Miloud Ben Moktar, sentit «l’irrésistible besoin de prendre à son tour crayons et pinceaux, à plus de cinquante ans (…)».

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Radia Bent Lhoucine, si l’on préfère, nom sous lequel elle est connue et appréciée aujourd’hui ainsi que j’ai pu le signaler dans mon post du 26 février 2011.

26.03.2012

J.D.J. ouvre l’œil

Iris Clert dans la Gazette de l’Hôtel Drouot, forcément ça fait tilt. Surtout si son portrait est l’œuvre de Gaston Chaissac qu’elle exposa dans sa galerie au beau temps du pop.

iris Clert,Gaston Chaissac

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Aujourd’hui, ce qui fait boum c’est la vente publique où figurera samedi 31 mars 2012 cette gouache-missive réalisée au verso de dessins d’enfants.


Je dis «boum» parce que cette vente intitulée L’œil de J.D.J est incontestablement l’événement de la semaine pour ne pas dire plus. Les petits détectives ne devraient pas avoir trop de mal à deviner le nom de celui qui se présente sous ces initiales. Laissons lui l’avantage de cet anonymat qu’il partage d’ailleurs avec un des dessinateurs représentés dans le catalogue : Dominique le tricoteur, pour ne pas le nommer.

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Le catalogue qu’on peut feuilleter sur le site du commissaire-priseur C.J.D. (Christophe Joron-Derem) profile de cette manière ledit J.D.J. : «historien d’art passionné, commissaire d’expositions, a conseillé pendant plus de 30 ans un groupe de collectionneurs». L’ensemble d’œuvres de la vente qui comprend de très beaux Macréau

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un Scottie qui fait peur tellement il est sublime de mystère

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des Nitkowski très bien choisis, un Aloïse pas banal, des Boix-Vives qui se laissent super bien regarder et des Chaissac que je mettrais volontiers dans ma cambuse) provient de ces collections particulières.

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La démarche me rappelle celle de La Peau de l’Ours, cette asso de collectionneurs qui, au début du 20esiècle, s’étaient constitué un joli stock de cubistes, nabis et autres fauves pour s’en délecter un certain temps avant que celui du business soit venu.

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Sauf que là c’est plutôt aux frontières de l’art brut, sur les terres de la Figuration narrative, de l’Art naïf et de la grande Singularité inclassable que cette éphémère collection a été constituée avec Patience et Circonspection, petites sœurs d’un goût très sûr. Evidemment, il vaudra mieux être thuné samedi si vous voulez vous aligner car m’est avis qu’il y aura de la concurrence. Mais comme c’est la fin du mois, vous aurez touché vos petits sous. D’ailleurs, l’étude est bonne fille et certains lots sont loin d’être inaccessibles pour qui veut absolument repartir avec un petit souvenir de la vente. De belles photos de Chaissac prises en 1962 par la journaliste Renée Boullier sont estimées ainsi dans les 300/600 zorros. Cliquez bien sur «Lire la suite» quand vous consulterez les descriptions des 57 lots proposés à votre rapacité. Cela vaut le détour.

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Surtout la première, un autoportrait d’Alexandre Lobanov. Pour la bonne raison que c’est là que vous trouverez l’avant-propos (assez touffu car à plusieurs voix) de la vente. Je vous recommande surtout la partie centrale, bien torchée car philosophique et onirique. Cette réflexion-méditation sur l’œil et le regard, qui cite J.-B. Pontalis et Roland Barthes, est due à un jeune chercheur du nom d’Olivier Jacquemond. Bon, je vous ai mis les points sur les i alors maintenant, tous à l’expo, tous à la vacation!

30.10.2010

Art brut et Neuve invention : résultats de la vente

«Si j’étais pétée de thune, je me ferais bien un gros bordereau dans la vente Tajan!». C’est ce que je me suis dit en feuilletant internetiquement puis, sur papier aidant, le trop beau catalogue de la vacation du 25 octobre 2010 dans l’espace égypto-art-déco de la rue des Mathurins.

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Puis je suis allée à l’expo et j’ai commencé à avoir des réserves. Est-ce parce que ledit espace ressemble à une belle piscine des années trente et que l’emplacement du bassin était occupé par une exhibition de bijoux qui ont distrait mon attention? Toujours est-il que je me suis mise à me demander ce qui valait vraiment le coup là-dedans.

Beaucoup de vedettes : Madge Gill, Janko Domsic, Augustin Lesage, Joseph Crépin, Anselme Boix-Vives, Donald Mitchell, Dwight Mackintosh, Anna Zemankova, Paul Duhem, Alexandre Lobanov… mais pas forcément représentées par des pièces de premier plan.

Des noms vraiment pas courants dans les salles de vente, tels que ceux de Zdenek Kosek, Yassir Amazine, Fernand Desmoulin mais des œuvres pas toujours figurant dans le Top 50 de leurs productions.

jaime fernandes.jpgLe très rare Jaime Fernandes (n° 75 du catalogue) et le très miniaturiste Chiyuki Sakagami (n° 84) m’ont laissé sur ma faim. J’ai eu l’impression d’en avoir vu (je ne sais plus où) de plus bizarres autant qu’étranges mais c’était peut-être dû à ma fièvre rhino-pharyngitale commençante.chiyuki sakagami.jpg 

Le délire aidant je me suis mise à regarder les Madge Gill présents d’un œil torve, à trouver pâlichon le 57 B (Aloïse), à froncer le museau devant les Scottie tardifs occupant les numéros 16 et 17. «Tout de même, y’en a qui ont de la chance de se séparer de ces créations» me suis-je dit in petto.

«Car ça prouve qu’ils ont mieux!» me suis-je ajouté en pensant aux collectionneurs chanceux qui s’allègeaient ainsi de quelques tout de même belles choses.

Un des mérites du catalogue c’est qu’il divisait nettement la marchandise proposée : Art brut/Neuve invention. Un autre de ses mérites c’est qu’il en faisait des tonnes sur la traçabilité. Un pedigree impressionnant accompagnait certaines œuvres. Trop des tonnes parfois puisque pour le Kurt Haas (n°143)

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et l’Ody Saban (144), la provenance indiquée : «Musée de la Création Franche, Bègles» était rectifiée le jour de la vente en «Collection particulière». Chacun sachant que les œuvres entrées dans ce musée demeurent inaliénables. Pour finir, je me serais bien voté un budget de : 40 700 € (sans les frais) pour m’acheter les numéros 20 (Ratier)emile ratier.jpg28 (Domsic)

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39 (Podesta)giovanni podesta.jpg51 (Lesage), 60 (Boix-Vives)

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125 (Chaissac)

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et pourquoi pas 153 (Carmeil)

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On peut rêver, non? Pour le détail des prix, consulter les résultats officiels ou demander à l’Animulien qui a assisté pour moi à la vente. Il m’a dit que plusieurs de mes lecteurs et lectrices assistaient au spectacle et que certains ont poussé bravement leurs enchères. Selon lui, malgré les vigoureux encouragements de menton prodigués à l’assistance par la commissaire-priseuse, c’est surtout les téléphones qui marchaient et comme il n’est pas très à l’aise dans ce genre de manifestations, il n’est pas certain que tout ait été réellement adjugé.

05.03.2010

Tajan brut cuvée 2010

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Le tableau merveilleux n°34 de Fleury-Joseph Crépin occupe la couverture entière du catalogue de la vente Tajan qui aura lieu mardi 9 mars 2010 à Paris. Ce fait en apparence anodin a toute de même sa petite signification puisque c'est une vente d'art moderne, d'art brut et d'art naïf. Qui aurait dit il y a dix ans que l'art brut, alors relégué dans les ventes publiques dans les coins obscurs du théâtre des enchères, volerait la vedette au respectable art moderne?

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Et bien c'est fait, nous en sommes là et Yves Brayer et Max Papart et Bernard Buffet peuvent aller se rhabiller. Même Fautrier doit marcher sous la houlette de la locomotive Crépin. L'art brut fait vendre, il n'y a plus à se poser la question. Faut-il s'en étonner ou s'en réjouir, l'avenir le dira. Pour le moment, voilà un beau train d'œuvres de Wölfli, Scottie, Koczy, Zinelli,

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Gabritchevsky, Rifi, Nimczervski, Godi ... qui passe et on se serait bien bête de pas le regarder passer. Rassurez-vous, ils ne finissent pas tous en i et il y a aussi des Aloïse, Soutter, Garber, Madge Gill,

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Grünenwaldt,

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Tritschner, Lonné, Pépé (Vignes), Théo, Louden, Lesage, Nedjar, Bonnelalbay, Boix-Vives,

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Bonjour, en voulez-vous, en voilà.

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Plusieurs collections ou morceaux de collections, celles de Monsieur B., Monsieur et madame G. et Monsieur R. se sont rassemblées pour former cet ensemble qui n'a pas l'allure d'un tortillard. Le catalogue n'est pas cher (15 €) pour ce qu'il y a comme repros sur papier glacé juste ce qu'il faut. Je me casse pas la nénette à faire la jeune fille de la maison, le site Tajan déclinant plutôt généreusement le menu. Reportez-y vous ou vous-y, Koczy, Zinelli etc.
Moi, je déteste pas (et c'est un euphémisme) un pâteux Ozenda de la plus belle eau puisé au puits de Soutine ou d'un Vlaminck qui serait tourné furieux.

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J'aime le Gaston Teuscher sans titre 84

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et les buissons desséchés de Thérèse Bonnelalbay sont émouvants.

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Le Wölfli 143, c'est incroyable comme il est lové sur lui-même

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mais je dédierai plutôt aux amies de Palerme, l'image de ce Nogers-Kapelle bei Palermo de 1928

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30.07.2009

Cuba nous fait des Signos

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Belkis Aion, 1993

Cuba-Boix qu'est ce qu'elle va pas pas inventer là Animula?

Faut vous dire que je serais bien allée danser la salsa à Groninger, à Groninger en Hollande. A Groninger parfaitement. Parce que figurez-vous là-bas, au musée du coin, il y a, jusqu'au 20 septembre 2009, une expo sur l'art cubain : ¡Cuba! art et histoire de 1868 à nos jours.

C'est bien le diable là-dedans si y'a pas kekchose à découvrir. Un jour ou l'autre le couvercle de la marmite barbudos va finir par voler en éclat, le voisin américain va cesser de faire la gueule et on va assister à l'arrivée sur le marché d'un tas d'artistes cubains qui rongent pour le moment leur frein de bicyclette.

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Jorge Arche, 1938

C'est ce qu'a compris le Musée des Beaux-arts de Montréal qui a donné un coup de main à son homonyme de La Havane pour monter cette expo.
Samuel Feijoo con Jean Dubuffet.jpgJe me demande pour ma part si on peut y voir des œuvres de Samuel Feijoo appartenant à la Collec permanente du Museo Nacional de Bellas Artes. Samuel Feijoo, c'est ce «frère d'âme» que Jean Dubuffet saluait dans le n°5 de Signos, une revue cubaine de 1971. Samuel Feijoo Signos.jpg

Cet artiste autodidacte, peintre et écrivain, est mort maintenant. Ses dates c'est 1914-1992.
Il m'intéresse parce que, dans les débuts de la Révolution, il a encouragé la création et la diffusion des artistes populaires de la région de Las Villas (Santa Clara).

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Parmi lesquels, ceux salués (bis repetita) par Dubuffet qui, décidément ne craignait pas de soulever son petit chapeau de tweed pour les «camarades» (Dub emploie le terme!) à bérets étoilés : «la gracieuse Isabel Castellanos»,

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Horacio Leyva,

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Benjamin Duarte,

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Angel Hernandez et «tous les autres pionniers de l'émouvant art brut de Cuba».
Je flaire une source : avis aux touristes animuliennes (et à leurs concubins) qui passent leurs vacances là-bas!

En attendant, moi, je vais me contenter d'aller voir Fidel à la Halle Saint-Pierre.

A. Boix Vives, Fidel Castro, 1963, gouache s carton, 65x49,8cm.coll part.jpg

Fidel et d'autres toucans bleus,

A. Boix Vives,Toucan bleu, 1965, ripolain sur carton marouflé sur toile, coll part.jpg

oiseaux mondains

A. Boix Vives, Oiseau mondain, 1966, huile sur carton, 66,5 x57,5 cm, coll part.jpg

et religieuses d'Anselme Boix-Vives

A. Boix Vives, Religieuse noire, 1964, gouache s carton 64,2x50cm.coll part.jpg

qui ajoutent au mystère de la salle noire de ce montmartrois musée. C'est offert en prime avec l'expo Macréau et réciproquement. Et c'est jusqu'au 21 août 2009. Deux pour le prix d'une.

arriba.gifSalut les Cubains !

14.06.2009

Dérive à Auberive

invit auberive recto.jpgDans l'abbaye d'Auberive a éclos un Centre d'Art Contemporain. Jusqu'à l'automne, il couvera sous sa grande aile un «œuf sauvage» pondu jadis par le créateur de la revue du même nom. Occasion pour Claude Roffat de se faire l'historiographe de ses propres entreprises dans un ouvrage qui présente un bilan, globalement positif si on en croit l'intéressé.

Ce livre très personnel accompagne une exposition d'envergure, d'abord par la taille.

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50 (et des) créateurs et artistes, même enrôlés sous l'unique bannière d'1 «parcours singulier», ça ne se refuse pas. Surtout si, parmi cette ample sélection, figurent ceux qui, entre 1991 et 1994 (ça nous rajeunit pas !) firent la couverture de l'O.S. : Yolande Fièvre, Anselme Boix-Vives, Gilbert Pastor, Pierre Bettencourt, Joseph Crépin, Gaston Chaissac, Michel Macréau, Aloïse.

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OS n°5.jpgOS n°7.jpgOS n°8.jpgOS n°9.jpg

Que des petits chouchous d'Animula. Aussi, quand mon service de renseignements m'a recommandé La Croix de la Haute-Marne du 12 juin 2009 (N°8408), non pour son article sur Le Centre ville sous vidéosurveillance (on est chouchouté à Chaumont) mais pour sa dernière page qui présente l'expo auberivellienne, j'ai sauté dans ma 207.
Et en avant l'autoroute de l'Est.
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«Attention, ça va chauffer» annonçait la météo. Et ça chauffa sur la Haute-Marne. Heureux qu'à Auberive, il y a de l'eau, un moulin et une auberge où la joue de boeuf est super bonne.
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Dans un petit vallon qui mousse de rayons, je me suis trouvée nez à nez avec André Theuriet. Je le croyais civraisien, ayant lu son roman Le Fils Maugars dans mes dérives poitevines.
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mouton auberive.JPGIl est d'ici aussi. «Bon allez, je te quitte, André...».

C'était l'heure du vernissage et les visiteurs moutonnaient vers le spectacle.

L'Abbaye d'Auberive, c'est comme le palais du Prince Salina dans Le Guépard de Lucchino Visconti. Il y a tellement de salles qu'on a toujours peur d'en oublier.
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Des graffiti sur les murs se souviennent de la prison qui y fut.
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Difficile de rassembler autant de tempéraments artistiques dans un tel espace (sur 2 niveaux). Surtout qu'on ne discerne pas bien ce qui relève de la Collection permanente et de l'expo temporaire où l'on redécouvre par exemple des Simone le Carré-Galimard prêtés par la Fabuloserie.
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Il aurait été préférable de serrer le propos en restreignant volontairement le choix. Trop c'est trop, cela entraîne à des voisinages pas évidents (Louis Pons/Boix-Vives). On ne saurait mettre d'accord des pièces si différentes, qui par ailleurs sont loin d'être ici qualitativement homogènes. Dans ces conditions, je recommande de faire son menu soi-même. J'ai flashé pour ma part sur la pièce lambrissée avec les 3 Madge Gill et les 3 Aloïse prêtés par abcd qui a dû contribuer à leur accrochage.
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J'ai aimé la respiration offerte par les photographies de Clovis Prévost.
J'ai eu la bonne surprise d'un Armand Avril perché sur une haute cheminée.

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J'ai subi le choc des totems cuir et peaux, des faisceaux de pointes ligaturées de Patrice Cadiou, un excellent sculpteur-assembleur dont on voit trop peu le travail écorché-vif.

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23.03.2009

De la Halle st Pierre au Carreau du Temple

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De Macréau au Carreau : vous mettez pas la tête dans le sable, c’est une dure et exaltante semaine qui vous attend, mes petits Animuliens chéris. Mieux vaut l’admettre de bonne grâce. Cela commence tout de suite très fort par du lourd : une paire d’expos maouse-costaudes et des plus mystérieuses, et des plus raffinées à la HSP, en clair la Halle Saint Pierre de Montmartre. En haut, près du ciel, une exposition Michel Macréau d’envergure (y en a-t-il déjà eu une comme ça à Paris, je crois pas). En bas dans la salle noire, le feu d’artifice d’Anselme Boix-Vives.

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HstP escalier.jpgComme j’adore jouer les Musidora, je me suis fait toute petite et je suis allée faire de l’espionnage au pavillon style Baltard. J’ai vu passer des splendeurs (un portrait de la mère de Macréau par son fils notamment) halées dans l’escalier par des gros bras extrêmement délicats. Hélas, comme je suis pas très forte comme rat d’hôtel (ou comme souris de Halle), je me suis fait repérer très vite. Ski fait que j’suis logée à la même enseigne que tout le monde et que je dois ronger mon frein jusqu’au double vernissage qui aura lieu demain mardi 24 mars 2009 à 18 h 30.

Halles et marché étant faits pour s’entendre, je vous invite, dès le lendemain, à glisser en douceur des altitudes du 18e arrondissement aux folies bourgeoises du 3e. dessin carreau du temple.jpgLe mercredi 25 mars en effet et toujours à 18 h 30 (l’heure des vernissages) c’est le Salon du dessin contemporain qui commence au Carreau du Temple 1, rue Dupetit Thouars.

Je sais pas qui était ce petit Thouars mais j’ai repéré, dans la liste des participants, des galeries qui devraient mériter la bénédiction animulienne : Edlin of New York, Margaron of Paris et … Objet Trouvé avec un V comme Vitalité.

Glissée parmi ces vaisseaux de ligne, la frégate de Bertrand Lacy vous embarquera 58 rue des Trois-Frères (à la Galerie des 3 Frères, bien sûr) le 24 mars aussi à 18h, une demi-heure avant la HSP par conséquent.

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Comme la rue des Trois-Frères est quasiment à touche-touche avec la rue Ronsard, vous avez le temps, avant Macréau/Boix-Vives de vous offrir le show Lacy en zakouski. Bertrand Lacy, vous l’avez vu à la télé mais là c’est pas comme comédien que vous aurez l’occasion de lui demander de dédicacer son Brouillon de lune, un livre d’images, de typographies et de pensées vagabondes, mais comme artiste.

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Bertrand Lacy a résolu, avec beaucoup (ou trop ?) de modestie de sauter le pas séparant le collectionneur d’art naïf et d’art brut qu’il est du plasticien qu’il avait envie d’être depuis sa jeunesse. A voir donc et à suivre…

23:55 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art brut, michel macréau, anselme boix-vives | |  Imprimer | | Pin it! |

14.02.2009

Du nouveau sur la planète Boix-Vives

Boix-Vives, c’est le bon plan! Ou je pars en vrille ou mon p’tit doigt me dit que la 2009e année après le Crapaud de Nazareth (c’est pas mortel le chant des crapauds ?) ne s’achèvera pas sans qu’on reparle de ce peintre catalano-savoyard aux palpitants jardins de paradis caraïbe. Rumeur d’expos en perspective? Faut pas être voyante extra-lucide! Y’a qu’à se promener un peu sur la toile mais chut… «Chaque chose en son temps» comme dit mon daddy dans sa grande sagesse. Moi je me suis cramé les yeux sur l’écran pour vous retrouver, dans les archives de la Télévision Suisse Romande, un film de Jean-Claude Diserens passé dans l’émission Champ Libre. Il date pas d’hier, c’est de mars 1966.

Cliquer sur l'image

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Pour la journaliste Marie-Madeleine Brumagne, Anselme Boix-Vives met en chanson son plan d’union mondiale pour sauver la civilisation. C’est qu’avant de se lancer sur le tard dans la peinture qui lui apportera la notoriété d’un peintre d’art brut de premier plan, le cher Anselme s’acharna à montrer à ses concitoyens de quel bois il se chauffait avec les choses tordues de la planète. Ses idées généreuses et candides, marquées au coin d’un pacifisme inébranlable et d’un capitalisme populaire spontané, il n’avait pas hésité à les répandre dans des brochures philosophico-politiques raides originales. Faisant du crédit la base de l’édifice social, il y préconise, avec une désarmante façon d’écarter les difficultés réelles, des solutions anti-chômage que n’aurait pas désavouées Alphonse Allais : aplanissement des montagnes, changement de place de l’océan.

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Idéal en temps de crise! Dans son univers pictural, les catégories sociales subsistent mais envisagées sur un même plan. Boix-Vives adore les rois, les prêtres, les religieuses et les concierges. Tous noyés dans la même nature luxuriante. Cet égalitarisme coloré qui doit quelque chose à l’actualité de son temps (le mouvement pour les droits civiques aux U.S.A.) peut nous paraître plus séduisant. Il est quand même frappant d’entendre Boix-Vives dire : «je préfère voir réussir le plan que les tableaux». Cela mérite bien qu’on se penche aussi sur ses brochures utopistes. C’est ce qu’avait compris en son temps (1991) la revue L’Œuf sauvage qui dans son n°2 reproduisait l’espèce de disque façon 45 tours vinyl où Anselme B.-V. avait figuré l’enchaînement des causalités à partir d’une garantie planétaire mythique.

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Si celle-ci vous paraît pas faire écho à certaines inquiétudes d’aujourd’hui c’est qu’il faut d’urgence vous HT des cotons-tiges pour vous déboucher les oreilles. L’œuf dont je parle montrait aussi deux couvertures de professions de foi boix-viviennes. Dans ma grande bonté, je vous en ai dégoté une autre. Car ce plan, c’est d’la balle!

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13.02.2008

Vente de la Saint Valentin

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Friedrich Schröder Sonnenstern

Heureuseument que vous êtes là pour me rafraîchir la mémoire, mes petites Animuliennes! J’avais noté le 14 février sur mon agendada mais je croyais que c’était pour me rappeler de la Saint Valentin comme toutes les amoureuses du monde. Et bien, non. J’avais oublié que c’était aussi le jour de la vente Tajan, à l’Espace Tajan, rue Tajan (non je déconne : c’est rue des Mathurins dans le 8e) à Paris, la ville où les taxis passent sans nous voir.

e9d168b84b0d20075bcd8c9fa6bc7a63.jpgL’Empereur Tajan, comme tous les six mois environ, partage en deux son luxueux catalogue pour faire voisiner des choses qui lui paraissent aller ensemble. De l’Art brut (1e partie) et de l’Art naïf (seconde manche).
Sans une correspondante vigilante qui m’a remonté les bretelles depuis l’autre bout du monde (c’est un comble !) je manquais à tous mes devoirs d’information. Il faut dire que j’ai peut-être des excuses. Cette cuvée Tajan-là ne m’a pas paru bouleversante-bouleversante en ce qui concerne les pièces d’art brut proposées.

Parmi quatre Scottie pas ravageurs, un Fusil russe d’André Robillard qui en fait regretter d’autres,

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des Germain Van der Steen en nombre, j’ai noté un intéressant Friedrich Schröder-Sonnenstern impudique, une Promenade dans un paysage fantastique de Madge Gill,

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un Crabe de Mose Tolliver,

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plusieurs Boix-Vives qui se laissent regarder dont une procession d’Insectes verts assez coruscants.

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Et puis, mais sont-ils à leur place ici ? deux Roger Chomo. Une aquarelle et feutre sur papier du genre de celle que l’ermite de la forêt de Fontainebleau cédait assez volontiers en souvenir aux visiteurs de son domaine d’Achères

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 et une huile sur toile (c’est plus rare).

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Rendez-vous demain dans la salle pour se chauffer au feu des enchères.