29.06.2006
Vive les vaches!
Les vaches m’obsèdent, les vaches me poursuivent.
Une animulienne fervente, de ma garde rapprochée, me signale ce passage de la préface écrite par le peintre Roger Bissière pour son expo d’octobre 1947 à la Galerie Drouin :
«Pendant dix ans je n’ai eu pour confidents que moi-même et quelques vaches paisibles
que je menais paître le long des prés et des bois, sous le soleil et les nuages.
Les vaches à Paris, ça ne signifie pas grand chose.
C’est plutôt du beefsteack.
Pour moi c’est différent.
Je ne méprise pas leur société, et je ne me suis jamais ennuyé auprès d’elles.
Elles ont de grands yeux clairs, elles sont silencieuses, douces et réfléchies.
Elles sont simples et élémentaires comme la Terre qui les porte et l’herbe qu’elles foulent.
Parfois, auprès d’elles on a un peu honte d’être un homme».
Et honte d’être une femme, ajouterai-je car, avec tout ça, j’ai oublié de vous signaler le lancement d’une nouvelle collection de monographies publiée par Iconofolio, émanation éditoriale de la galerie Objet trouvé.
Le premier volume de cette collection Outsiders (on aurait pu trouver plus original comme titre) est grand comme la main de mon chéri qui le tripote en ce moment avec ses doigts sales. Format carré. Belle gueule (belle couverture, veux-je dire) un peu laqué dans les bô verts et gris. Beaucoup d’images en couleurs à l’intérieur, imprimé sur papier couché mat. Le texte pas lourd sans être sacrifié. Deux colonnes, l’une pour la version en anglais, l’autre pour celle en français. Je vous laisse découvrir le reste, ce petit livre consacré à Hans Krüsi, étant en vente dans l’actuelle expo de la galerie Objet trouvé. Les enragés du papier attendent la suite avec impatience.
Pour le prochain volume, l’éditeur joue sur le velours d’un classique : Michel Nedjar qui expose en ce moment ses œuvres récentes à la galerie du Fleuve 6, rue de Seine à Paris.
23:55 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Roger Bissière, Hans Krüsi, art brut | | Imprimer | | |
18.06.2006
Hans Krüsi, une vache d’expo
Mea culpa. On m’a pas vue, il est vrai, au vernissage de l’expo Krüsi et je suis donc incapable de vous dire si le bon lait des alpages coulait à flots le soir du 7 juin 2006 en guise de champagne dans le chalet de la galerie Objet trouvé. Ce n’est tout de même pas une raison pour traiter injustement votre petite âme errante de vachophobe! C’est qu’il y a vaches et vaches, voyez vous, implacable monsieur Berst. Aussi, permettez-moi de vous faire courtoisement remarquer que vous avez tout faux rapport à ma note du 21 mai 2006.
C’est pas les sympathiques ruminantes du bon Hans que j’avais dans le collimateur mais bien ces sales vaches enragées à meubler nos trottoirs, déjà encombrés par les imposantes pétrolettes de nos amis bikers. Je parle bien sûr des artefacts tout pourris de la campagne Vach-art qui sévit actuellement. Ne les avez-vous donc pas remarqués ? Il y en a près de chez vous à l’Opéra-Bastille et partout ailleurs dans Paris. La presse gratuite nous entretient des non-événements liés à cette vachalcade publicitaire. On a dérobé celle-là, on a retrouvé celle-ci, on garde la Blanchette en otage etc. Même mon crémier en profite pour distribuer des cartes postales (voir le Blog des Produits Laitiers). Ce bourrage de mou (de veau) cousu de fil blanc se termine heureusement bientôt par une bouffonne opération de charité-business avec vente aux enchères de la reine du cheptel.
Pour vous punir de m’avoir krüsifiée à tort, je ne puis faire moins que de vous bouder un peu, champion des bovidés que vous êtes. Je m’abstiendrai donc de parler de votre exposition Hans Krüsi qui durera juqu’au 15 juillet 2006. Je ne répéterai pas après vous que c’est «la première exposition monographique dans l’Hexagone». Je ne vous chipoterai pas sur le fait que vous mettez Hans Krüsi (1920-1995) dans le même pré qu’Aloïse, Wölfli ou Müller, ce qui est assez audacieux. Je ne conseillerai pas aux Animulaitiers et Animulaitières d’admirer surtout vos petits formats où le propos de Krüsi est plus concentré. Je ne me demanderai pas si, après tout, Krüsi n’aurait pas mieux fait d’en rester toujours au format carte postale qu’il affectionnait. Je ne dirai même pas que c’est au 16 rue Daval dans le 75-11 que vous créchez, que votre numéro de phone c’est toujours 01.48.05.92.65 et que les amateurs d’air pur, en allant sur www.objet-trouve.com, en sauront plus.
00:30 Publié dans De vous zamoi, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Hans Krüsi, art brut | | Imprimer | | |