01.02.2013
L’art brut en revues
Decharme dans la Gazette, Danchin dans l’Œuf, Duchein dans la CF. Dech-Danch-Duch, si vous avez besoin d’un moyen mnémotechnique. Le papier se défend bien!
La Gazette Drouot cette semaine rencontre Bruno Decharme pour un entretien sur L’Art brut américain avec le très professionnel concours de Stéphanie Pioda.
L’Œuf sauvage de Claude Roffat confirme sa nouvelle ponte. Il renoue avec la tradition des grandes couvertures de sa jeunesse dans les années 90 du 20e siècle. Spectaculaire Marcel Storr en vitrine. Le morceau de bravoure de ce n°11 : une contribution de Laurent Danchin. La première dans ce support, il faut le remarquer.
Sous estampille de Paul Duhem, la revue Création Franche est de nouveau de sortie. On y explore avec Paul Duchein, autre collectionneur, Les Cartographies martiennes de Labelle.
Ce n° 37 contient aussi un article de Bernard Chevassu sur La Maison arc-en-ciel de Christian Guillaud. Six ans déjà que mon blogounet vous avait signalé cet « habitant-paysagiste » d’une localité voisine du bled du Facteur Cheval (D’Hauterives à Lens-Lestang). A l’époque le créateur ignorait ce qu’il faisait, alors qu’il affiche aujourd’hui «ART BRUT» sur une pancarte. (via La précarité du sage)
Ce qui en dit long sur la marche malencontreuse des choses.
L’Œuf sauvage n° 11 donne aussi la parole à Jano Pesset. Celui-ci présente l’œuvre de Jean de Ritou qu’il fit entrer jadis à la Fabuloserie.
Derrière ce surnom qu’on ignorait, il s’agit de Jean Bordes, créateur apparu en janvier 1991 dans le n°2 de cette bonne vieille Création Franche.
Lire l’interview du fondateur d’abcd dans la Gazette du 1er février 2013 est obligatoire pour tout Animulien qui se respecte.
Elle met un coup de projo sur Voodoo Child, l’actuelle expo abécédienne à Montreuil-sous-bois, «la deuxième ville du Mali» comme l’appellent les medias ces temps-ci.
Au programme : John Bunnion Murray dont Jésus tenait le stylo
et Marie Tillman Smith, «une dame très tonique, plus revendicative» qui peignait «de grands messages à Dieu» sur des tôles ondulées.
L’un en Géorgie, l’autre au Mississipi ont connu la période ségrégationniste : «C’était un post-esclavagisme». Pour Bruno Decharme, ils «rejoignent ce que nous qualifions ici d’art brut». Noter à ce sujet les méritoires efforts de BD pour renouveler la définition de l’art brut : «Il est du domaine de ce qui nous échappe et s’exprime sous une forme automatique».
Toute aussi claire mais plus sujette à discussion, la réponse de BD à la question : «Y a-t-il une raison à un tel engouement pour l’art d’outre Atlantique?». Très franchement, il reconnaît que «c’est presque une question de marché». En bref : le marché s’est développé aux Etats-Unis vers 1985, «mais très peu en Europe».
Mais est-il écrit quelque part que l’art brut ne doive dépendre que du marché dominant? Faut-il ne s’en remettre qu’aux galeries qui récupèrent «des fonds» constitués de milliers d’œuvres, à condition qu’elles soient exploitables? Faut-il cesser de s’intéresser à ces créations encombrantes, trop fragiles, anonymes, orphelines, solitaires, ingérables, qui constituent, en dépit des apparences, le véritable peuple caché de l’art brut? Questions que je me pose et qu’abcd, me semble-t-il, se posait davantage à ses débuts vers l’an 2000.
Bon là-dessus, je vais me préparer un double chocolat viennois parce que se turlupiner ça creuse
21:56 Publié dans art brut, Expos, Gazettes, Miscellanées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, art brut américain, bruno decharme, laurent danchin, paul duchein, stéphanie pioda, claude roffat, marcel storr, christian guillaud, jano pesset, jean bordes, john bunnion murray, marie tillman smith | | Imprimer | | |
05.08.2012
Coup d’œil américain à Belaye
On ne saurait suffire à tout. On ne saurait être partout. Et comme ma barque, ces temps derniers, ne s’est point échouée sur les jolies terres du sud-ouest, j’avais oublié (car étourdie je suis) Belaye, village médiéval du Quercy. Là pourtant, dans la salle du couvent, vous pouvez, jusqu’au 31 août 2012, aller vous rincer l’œil (fatigué de festivals, de visites de châteaux et de spectacles lyriques divers) avec une exposition d’art brut américain.
L’affiche a du chien et je l’avais remarquée en son temps mais le moins qu’on puisse dire est que l’information n’abonde pas sur les sites touristiques et régionaux du coin. En plus, la visite a l’air assez confidentielle. Il faut impérativement bigophoner au 05.65.35.61.68 pour prendre RDV. Difficile dans ces conditions de se faire une idée. Heureusement le collectionneur qui, si j’ai bien compris, a fourni la matière de cette expo, Jean-Michel Chesné -pour ne pas le nommer- vient de poster sur son blogue une série d’images tout à fait convaincantes.
Qu’est-ce que vous attendez pour y aller, chers Animuliens vacanciers ?
14:45 Publié dans art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut américain, jean-michel chesné | | Imprimer | | |