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24.11.2013

Barcelone : des nouvelles de Hassan le créateur sénégalais

Hassan news. Barcelone sans Hassan : c’est ce que me câble un Animulien accro aux planchettes de ce créateur sénégalais dont mon blogounet suit pour vous les aventures depuis ce jour de septembre 2010 où un gars de Ménilmontant lui en a révélé l’existence.

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Merci ô Guillaume de me tenir au courant de la suite des événements et permettez que je refile vos bons tuyaux à mes lecteurs. La palissade qui servait de toile de fond à Hassan n’existe plus. Elle a été murée. Bon. Mais le lieu est «toujours occupé et plein des traces de son travail».

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Guillaume n’a pas réussi à revoir Hassan mais il a fait son petit Pepe Carvalho et mené l’enquête auprès des serveuses de bar alentour. Gràcies dames! puisque vous veillez «assez sérieusement» sur Hassan. Selon vous, tout va bien mais il arrive que ses frères sénégalais prennent Hassan chez eux pour des semaines.

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Guillaume Couffignal, l’auteur des visuels qui illustrent cette note, ne lâche pas l’affaire. Il ne manquera de s’enquérir du gars Hassan lors de son prochain voyage dans la capitale de la Catalogne. Attention, monsieur Guillaume : obligation de résultat !

16:28 Publié dans Ailleurs, art brut, De vous zamoi | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : barcelone, hassan, guillaume couffignal | |  Imprimer | | Pin it! |

14.09.2010

Hassan, designer brut à Barcelone

L’inconnu de Barcelone. Encore de l’art brut et encore un nouveau cas révélé sur les ondes d’Animula. Un dessinateur. Africain. A l’air libre. Une œuvre. Discrète mais pas mâtinée cochon d’Inde, façon «art tribal en bandoulière» ou «artisanat cauries-raphia» pour touristes (15 % de naïveté et 85 % de beaux-arts mal digérés). Non, non. Un créateur brut de chez brut. Avis à la populace!

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J’emprunte cette injonction musclée à l’affiche du  Critérium Sauvage des Cascades qui roule ma poule ce dimanche 19 septembre 2010. J’aime la rue des Cascades. J’y ai déjà glané des graffiti que j’ai collé sur mon post du 4 novembre 2007 : Calaveras.

Ses habitants y suspendent des chaises dans le ciel.

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On y croise des artistes, des petites filles qui s’appellent Violette et des garçons qui vont au pain en souriant comme Razibus Zouzou, le pote à Bibi (Fricotin).

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venelle fernand raynaud.jpgLes soirs d’été je vais y boire des coups à La Fontaine d’Henri IV, micro-troquet posé comme une fleur au pied des escaliers de la venelle Fernand Reynaud.

J’y donne des RDV à mes fidèles lecteurs car Bellevill’Montant est un vivier d’Animuliens bien informés.

Parmi ceux-ci, un dénommé Eric, le découvreur de l’œuvre de Hassan, le fameux inconnu échoué à Barcelone «avec l’Afrique dans sa tête».

Eric pousse un peu ma théière pour étaler, sur le guéridon du café, les panneaux de bois tracés à la règle et subtilement colorés que je vous montre à mon tour. Choc positif. Emue comme me voilà, j’envoie planer d’un geste maladroit l’i-phone d’Eric sur le trottoir.

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«On rentre pas dans son monde» me disait-il à propos d’Hassan. Machiniste de théâtre de son métier, Eric n’a pas l’habitude de garder ses yeux dans sa poche. Il dispose de la bienveillance nécessaire à l’approche des plus farouches créateurs de rue. Même si, comme Hassan, ils paraissent «très perdus dans l’alcool et les joints». Loin de ses Cascades, Eric a donc zoomé, un jour de vacances, sur ce jeune garçon sénégalais recroquevillé le long d’une palissade de la capitale barcelonaise.

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Il avait aperçu les dessins sur planchettes de caisses à vin dispersées près du jeune homme. L’auteur de ces dessins, d’une inspiration géométrique qu’on peut seulement rapprocher de celle d’Hélène Reimann,

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  Collection abcd

affectionne les encoignures, la proximité des poubelles, les lieux sévèrement taggués, l’ombre mitée.

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Il en a fallu à Eric de la patience pour parvenir à rencontrer son regard!

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Le paradoxe est que ce créateur homeless, qui s’accommode de l’inconfort le plus total et qui vit dans le dénuement, ne semble rêver qu’à du mobilier fonctionnel et à des maisons à toits plats à la déco en damier.

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Bauhaus du pauvre sur lequel un grand oiseau semble vouloir se percher.

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  Des outils aussi, qui font écho au petit matériel qu’Hassan transporte dans une toile roulée et  qu’il déballe sur le trottoir pour travailler : crayons de charpentier, marteaux, pieds à coulisse.

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Humble matos avec lequel ce designer du type «clochard céleste» sertit élégamment (souvenir de quelle forge de village?) l’émouvant petit poinçon en cuivre qui lui sert de marque de fabrique ou de signature.