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08.04.2010

Marcos de reclusión : Martin Ramirez à Madrid

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A l'assaut des statues-menhirs de Filitosa et du plateau de Cauria, j'ai jamais les bonnes chaussures qu'il faut. J'ai failli disparaître dans les marécages laissés par les pluies d'hiver sur les sites archéolo du sud de l'Ile de beauté.

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Mais ça valait la peine car les guerriers-phallus de ce «peuple de la mer» venu foutre la pâtée aux braves mégalithiques locaux dans les 3000 avant J.C. ont une p'tite gueule bien sympathique dans leur genre brutes de l'antiquité.

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J'adore leur tête en forme de gland, qui sont pas ce que vous croyez, mais peut-être des casques avec des encoches où l'on fixait (peut-être) des cornes.

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Je tire ma science d'un guide acheté au Musée d'histoire corse A Bandera d'Ajaccio et d'une vieille brochure de 1971 qui roupillait dans la bibliothèque de Jean-Louis Lanoux qui a attendu mon retour pour me la prêter.

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Mais revenons à nos mouflons (sorte de moutons corses).

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A Filitosa, les cornes sont sur la tête des taureaux qui broutent l'herbe du propriétaire des lieux, lequel a eu l'idée de semer des champignons diffuseurs d'une musique planante.

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J'aime bien la flûte indienne mais là, on se croirait dans un supermarché Hare Krishna. Dur, dur. Après ça on est content de rentrer par l'avion du dimanche soir et ses trous ddddddd' AiRs.
Pendant notre absence, les nouvelles s'accumulent. On ne sait laquelle prendre. J'ai choisi celle-ci qui concerne l'Espagne parce qu'elle m'est signalée par un de mes fidèles animuliens suisses : on rapporte la présence de Martin Ramirez au Museo Reina Sofia de Madrid.

80 dessins de la période 1948-1963 et une sélection des fameux dessins découverts dans un garage en 2007 (faites du ménage dans le vôtre, on ne sait jamais).

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Pas besoin de vous dire que c'est la première fois qu'ils seront montrés en Europe.

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05.04.2010

Toute la Corse dans une poudrière

La poudre d'escampette, moi j'aime ça. Surtout celle de Bastia. La poudre d'escampette, il arrive qu'elle nous conduise dans une ... poudrière.

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Celle de Bastia abrite dans son petit bastion enchanté, face à la mer, le village miniature de monsieur Mattei qui est bien plus qu'une attraction touristique.

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Une veste en cuir vert protège René Mattei du vent, assez vif en ce vendredi saint de 2010. Pour la visite, j'ai tiré la bobinette rouge et je le regrette pas.

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Quand il parle de son œuvre, René Mattei s'exprime en poète : «Ceci est une identité, il ne manque que le parfum du maquis».

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On ne peut lui donner tort. Son installation peut peser des tonnes, elle est légère comme l'air qu'on respire dans les hameaux perchés du Nebbio, de la Balagne ou du Cap corse. Cette Haute Corse des bergeries, des fours communaux, des moulins, des églises et des ponts génois, René Mattei la portait en lui.

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Il fallait que ça sorte. Tout est donc sorti de ses doigts meurtris par le ciment, depuis 27 ans qu'il a entrepris la construction de cette «ambiance», non pas reconstituée mais «essentialisée» : U Paisolu, comme disent les journalistes.

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René Mattei a quelque chose à voir avec les fabricants de crèches.

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Quelque chose seulement. Ses réalisations sont plus ambitieuses, même si elles relèvent d'un art populaire plutôt que d'un art brut. On ne le sent pas du genre à reculer devant une tâche impossible.

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Quand vous irez le voir, il vous dira, mieux que moi, les efforts consentis pour édifier sa Corse miniature animée (c'est ce terme qu'il préfère).

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Il vous dira les pierres qu'il faut tailler pour les ajuster, les acrobaties (heureusement, il n'est pas gros) pour lier les blocs de l'intérieur, poser l'électricité, installer une cheminée qui fonctionne dans le fugone où la cuisine se faisait.
Le résultat est là, émouvant et concentré comme dans une grotte.

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Un résumé de campagne corse. Ce n'est pas une mauvaise chose que R.M. manque de place dans le bâtiment vénérable qui lui a été prêté par la municipalité bastiaise (merci madame!). Cela donne de la densité à son travail et ne l'empêche pas de rêver à installer un petit train circulaire.

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Sans se plaindre, René évoque son déménagement puisqu'il lui a fallu réparer et adapter la plupart des pièces autrefois exposées dans un vrai village. Il a trop à faire pour renouveler les plantes et s'occuper de la salle des machines au sous-sol. Surtout que le vent marin le trahit -lui l'ancien navigateur- en grippant ses moteurs. Il aurait besoin d'aide mais son œuvre et lui sont si indissociables!

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signalétique.jpgEn attendant ce serait pas du luxe si son site était mieux signalisé. Les medias locaux l'ont toujours «suivi» et son public est aussi bien continental qu'international. Les Québécois l'apprécient mais monsieur Mattei a faim aussi de reconnaissance insulaire. entrée du site.jpgAlors, Corses de tous les pays, garez vous au parking de la citadelle et faites un tour dans son village!

Ne serait-ce que de par la nature des matériaux qu'il emploie, René Mattei est un miniaturiste d'exception.

Et si quelqu'un peut me dire pourquoi, dans les Foires Art Paris, on s'extasie toujours sur des Bull géants et jamais sur les miracles de patience et de créativité populaires construits à une échelle de 1 pour 30 par des miniaturistes du bord des remparts ensoleillés, qu'il ne se gêne pas.

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