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14.07.2013

Galerie Chave cet été : silence et murmure

C’est beau, c’est mince, c’est élégant. C’est chavounet ! De quoi je cause ? Mais du dernier carton de la Galerie Chave à Vence, pardi. Tout en longueur comme d’hab avec cette pliure médiane comme une légère ceinture sur une robe d’été.

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Et cette typo lisible mariant romain, ital et variations de couleurs. Comme un maquillage peu tapageur. Silence et murmure, on sait ce que c’est que l’imprimerie, rue Isnard. Et on la met au service des artistes, sans leur prendre la vedette. Cet été c’est Pascal Verbena : dessins, reliefs, triptyques et habitacles. Silence et murmure, vous dis-je.

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Des œuvres dont les titres parlent à l’oreille : Ephémère oasis, Sublimité, Quatrain.

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Et : La Fleur de l’âge que Verbena n’en finit pas d’atteindre. Sa biographie le fait naître pendant la guerre. Elle se décline comme un poème de Louis Brauquier, son compatriote marseillais, qui rencontra la peinture dans ses voyages.

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Cargos, guitares et ports, messageries, aventures. Travail de nuit, création de jour. Avec tout à découvrir de son art, aujourd’hui encore. Pour nous renouveler la surprise. C’est maintenant et jusqu’au 30 octobre 2013.

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Yves Ughes, autre poète, préface le catalogue qui reproduit l’ensemble des œuvres récentes de Pascal Verbena. Verbena dont je ne peux m’empêcher de parler bien que son compagnonnage -jamais renié- avec l’art brut appartienne sans doute déjà au passé.

14:55 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : pascal verbena, galerie chave, louis brauquier, yves ughes | |  Imprimer | | Pin it! |

27.08.2012

Philippe Dereux et la Mémoire des épluchures

Sur son créneau il caracole en solitaire. Et le moins que l’on puisse dire c’est que, onze ans après sa disparition, ils ne se sont pas bousculé, les «singuliers» ou les «contemporains», pour suivre la voie des épluchures, la voie de Philippe Dereux.

La Galerie Chave qui a toujours soutenu son travail, y compris sur le plan éditorial en publiant les commentaires dont l’artiste accompagnait son activité plastique, lui offre, jusqu’à la fin de l’année 2012, une exposition nouvelle : peintures, dessins, collages.

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L’invitation annonce la parution d’une monographie intitulée Mémoire des épluchures (1960-2000). «Mémoire» au singulier et non pas au pluriel comme on le voit déjà sur le Net. Peut-être parce qu’il est naturel avec Dereux de s’attendre à ce qu’il nous distille ses souvenirs. Mais enfin les épluchures ont bien droit d’avoir de la mémoire aussi!

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Le drôle de rapport qu’il entretenait avec elles, Philippe Dereux était capable de l’exprimer en une phrase : «Quand je colle mes épluchures, que je les vois se grouper, s’attirer, se repousser, je me crois le démiurge procédant à la création de l’Univers». Dereux se cachait-il derrière ses épluchures ou s’exhibait-il par leur truchement?

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Toujours est-il que ce matériau si inattendu lui a fourni un moyen qu’il chercha longtemps dans «l’enfer d’écrire» à la poursuite d’une littérature inaccessible et de ce fait décourageante.

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Quel moyen? Mais le moyen d’épancher les méandres et les bigarrures de sa vie intérieure sans rien céder de sa pudeur presque maladive. C’est ce qui distinguera toujours Philippe Dereux de n’importe quel casseur de graines, de n’importe quel brasseur de salades, de n’importe quel assembleur d’éléments vaguement végétaux : ce jeu de la bure et du brocart, du ressenti et de l’exprimé. Cette capacité d’édifier un monde luxuriant par le limon qui devrait en être la négation même. L’épluchure : une solitude, celle qui fait de l’art de Dereux une proposition unique. Et puis c’est tout!

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Aux cartes postales que je reçois, j’en vois qui traînent encore leurs espadrilles du côté provençal de la force vacancière. Alors, si vous êtes encore dans le coin de Vence à la fin d’août, pourquoi ne pas remettre votre grand retour au début septembre? Bison fûté vous en sera reconnaissant et vous pourrez assister au vernissage Dereux de la Galerie Alphonse Chave le samedi 1er septembre 2012 car il ferait beau voir que, dans les Alpes maritimeuses, on attende que les Parisiens et les Lyonnais soient partis pour se régaler d’épluchures.

23:00 Publié dans Expos, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : philippe dereux, galerie chave | |  Imprimer | | Pin it! |

08.05.2010

Art brut et alentours ...

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Art brut et alentours .... Vous avez reçu le carton de cette expo qui se tient à la grande petite Galerie Chave jusqu'à la fin juin 2010? Elle a commencé le 27 mars mais Vence c'est pas la porte à côté. Faut trouver du temps pour y aller. Raison pour laquelle je ne l'ai pas vue. C'est dommage. vence_galerie_chave1.jpg

J'aime bien la Galerie Chave, grande par son histoire et par ses trois étages et petite par son abord toujours modeste de boutique de village.

 

J'attendais le catalogue pour vous en parler. Le voilà.

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C'est un objet qui fleure bon l'épicerie d'enfance dont parle Jean Follain, celle où on emballait les choses, dans la jeunesse folle de mon daddy, avec du gros papier chamois. C'est du papier de ce style qui a servi à réaliser ce catalogue sauf que là c'est plutôt l'encre qui lui a communiqué son parfum, vu qu'il est imprimé «sur des feuilles intercalaires appelées macules, utilisées dans des ateliers de lithographie depuis une centaine d'années pour les tirages de chromolithographies, d'images pieuses, de cartes postales, d'affiches de Carnaval, de tickets de rationnement ... et plus récemment d'estampes originales d'artistes contemporains». catalogue 59.jpg

En voilà une idée qu'elle aurait plu à Dubuffet! Cela tombe à pic puisque le catalogue 2010 des Chave la joue discrétement «cinquantenaire» de l'expo historique de la Galerie Les Mages : Alphonse Chave présente l'art brut, qui vit Dubuffet relancer grâce à A.C. sa collection chérie. Aussi ne jetez pas votre catalogue Art brut et alentours à la poubelle, sous prétexte qu'il contient des pages à traces, à plis, à manques marginaux. C'est fait ek-se-près!

Cela l'empêche pas de redonner la lumineuse préface du Jeannot que vous feriez bien de copier 100 fois si vous la connaissez pas par cœur. Au moins les deux premières phrases : «Le parti de l'art brut c'est celui qui s'oppose à celui du savoir, de ce que l'occident nomme (un peu bruyamment) sa culture. C'est le parti de la table rase».

L'expo Chave de mai-juin 2010 montre les œuvres de 36 créateurs autodidactes dont certains (Aloïse, Jacqueline B., Marthe Isely, François Ozenda, Francis Palanc) figuraient déjà dans l'expo de la fin 1959. Mais là, y'en a en a un tas en plus que vous découvrirez en allant vous balader sur le site chavounet ou directement dans le catalogue orné de repros-couleurs collées sur la page-support.

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Jean Deldevez

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Jacqueline B

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Jules Godi

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Francis Palanc

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Thomas Grégoire

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François Ozenda

Je vous donne en prime une page noire qui chapeaute le tout.

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Toutes les reproductions d'œuvres sont extraites du catalogue - ©Galerie Chave

En ces temps de confusions généralisées où l'on mélange l'art brut avec n'importe quel pastis, le court texte de présentation de M. et P. Chave paraît rafraîchissant dans le genre remise des pendules à l'heure. Vous serez pas plus de 300 happy-few à posséder cet ouvrage parce que son tirage est limité et numéroté. Alors, soyez pas des cavounets et grouillez vous de l'acheter. C'est que 20 € et l'euro baisse.

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12:25 Publié dans Expos, Images, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, galerie chave | |  Imprimer | | Pin it! |

20.08.2009

De Dada à demain, l’after Chave

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L’esprit Chave est sur nous. Grâce à Skira qui vient de l’éditer, le beau catalogue de l’expo du même nom (sur-titrée : De Dada à demain) est dans mes valises. Avec son aliment blanc de Robert Malaval en couverture.

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Ceci pour vous dire que je suis été me pavaner à Vence où le brumisateur est de rigueur. Soda bien frais à La Régence, bistrot fréquenté dans les temps par François Ozenda. Si vous émergez de la piscine, que vous ne savez rien sur cet artiste maudit qui a laissé son empreinte attendrissante dans le pays, voici l’image d’une œuvre figurant dans l’expo drivée de main de maître par Mr Mirabdolbaghi, commissaire au goût sûr et au prénom court : Zia.

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François Ozenda - ©Galerie Chave

galerie Alain Paire.jpgIl avait raison Alain Paire de vous recommander, fin juillet, le détour par le Château de Villeneuve. J’aurais aimé le lui dire quand je suis passée par sa Galerie à Aix-en Provence le 7 du mois mais c’était dix jours avant Vence. J’ai pu que le remercier pour son livre sur Pablo Picasso à Vauvenargues (un angle intéressant pour ceux qui veulent renouveler leurs approches du vieux sacripant de la peinture).

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Pablo c’est aussi le nom du brave toro qui a fait sauter comme des crêpes les raseteurs du 15 août à Paluds de Noves.

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façade et frêne.jpgDescendue de mes Alpilles, je tombe deux jours après sur le frêne géant à l’entrée de l’expo vençoise. On me dit aimablement bonjour (hé ouais!), je monte l’escalier. Je suis serrée de près, à peine je déboule dans la première salle, par un couple de totems en papier mâché par Slavko Kopac.

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Je vais donner de la corne dans un mur impeccable de Philippe Dereux et me retrouve en nage dans la salle suivante où je suis subjuguée par le travail conjugué de Jean Dubuffet et de 4 Francis Palanc «écrituristes» à supports différents (bois, toile, isorel, contreplaqué). Palanc.jpgDommage que ce pâtissier coléreux et créateur exigeant ait tant détruit son œuvre. On touche avec elle au mystère du tandem que formèrent, à la fin de années 50 du siècle dernier, Dubuffet et Pierre Chave.
Dans le catalogue, Daniel Abadie passe au surligneur leurs «découvertes communes». Il en met à juste titre une couche sur l’expo de l’été 1959 qui vit la Galerie Les Mages se muer en Galerie Chave.

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Plusieurs des étoiles de cette expo Art brut historique se retrouvent ici en 2009. Aloïse, Ursula et l’étrange Marthe Isely.

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Marthe Isely - ©Galerie Chave

Au fil d’une succession de salles aux murs blancs et noirs, cheminées de bois, tommettes vernissées et plafond peint, on est propulsée par ailleurs de Montagnes de Rose Aubert à des châteaux-sculptures de Juan Ferrer

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d’une Chute de Babylone d’Eugène Gabritschevsky à un Chaissac en tissu. Henri Michaux, Dado, Sima : on me «cite» de partout, y compris du côté culturel. Le coup de grâce me serait donné par 4 ébouriffantes auras de Boris Bojnev si ce n’était une course sans mise à mort.

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Boris Bojnev - ©Galerie Chave

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Boris Bojnev - ©Galerie Chave

Commodités.jpgSaluant les sculptures polychromes d’Albert Geisel qu’on aperçoit qu’à la fin, je sors un peu groggie de cette expo qui fera date où j’ai tout aimé même les petites chiottes bien propres sur elles.

Avant la glace pistache-chocolat réparatrice, il me reste assez de forces pour me traîner jusqu’à la chapelle des Pénitents voisine où me contemple toute une foule d’anciennes affiches qui font dire à mon chéri : «after Chave, tout va me sembler rasoir».

 

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16:17 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, galerie chave, vence, les paluds de noves, course camarguaise | |  Imprimer | | Pin it! |