09.04.2012
Dépotintô, dépotintè, Tô é dépotintô
Je peux pas vous servir que du réchauffé. Je me tourne donc vers Montbrison. On est cachottier dans cette capitale du Forez. Une expo intitulée De l’art brut et d’autres choses vient d’y débuter et on ne nous le dit pas ou alors à mots couverts (que fait la PQR ?).
A vrai dire, ça fait plusieurs mois déjà que j’avais vent du projet mais j’avais oublié avec tous les chats que j’ai eu à fouetter
A Montbrison, il y a un musée et c’est là que sera abritée jusqu’aux frimas de novembre 2012, ladite expo qui mêle gaillardement, selon le programme, «des œuvres majeures de la Collection de l’hôpital parisien Sainte-Anne», «le travail d’Alain Rault, sans domicile fixe rouennais», «des dessins suggérés (sic) aux pensionnaires de l’établissement Charles Foix», des «objets de tranchées de la Grande Guerre», «des objets perruqués» et «quelques œuvres d’art brut inédites de Sylvia Marquet».
Ce rassemblement pour le moins hétéroclite (inauguré le 5 avril 2012) a pour cadre l’ex hôtel particulier de Jean-Baptiste d’Allard (1769-1848), un militaire passionné de taxidermie. Pour l’anecdote, précisons que le cabinet de curiosités, légué par cet aimable rentier à sa ville, comprend un prisonnier espagnol de l’époque napoléonienne, proprement empaillé après avoir été victime d’un accident du travail mortel sur le chantier de l’hôtel d’Allard alors en construction.
Charmant écrin pour une expo qui souhaite aller «au delà du silence»! Celle-ci s’inscrit dans «le feuilletage actuel de l’art brut»( ?). Comprenne qui pourra.
Ni l’art des poilus de 1914-1918, ni les objets fabriqués pour eux-mêmes par les ouvriers durant leur temps de travail n’appartiennent, bien sûr, au domaine de l’art brut. Il y a bien, parmi les très rares reproductions proposées à la curiosité du public, un Aloïse mais il n’est pas des plus fameux.
Vraiment, on vit une drôle d’époque. Il y a de véritables expositions d’art brut qui ne veulent pas dire leur nom (l’expo actuelle de la Halle Saint-Pierre à Paris par exemple) et, réciproquement, des expos qui se parent imprudemment du label comme celle de Montbrison. Cela ne veut pas dire qu’il faille négliger ces dernières. Allons à Montbrison pour éprouver nos définitions!
Je ne crois pas pour ma part que l’activité grapho-compulsive d’Alain Rault puisse être qualifiée de «travail» comme n’hésite pas à l’écrire Henri Pailler, le conservateur en chef des Musées du Forez. C’est un contresens de croire que monsieur Rault s’inscrit dans un projet comme n’importe quel artiste contemporain.
Je ne suis pas bien convaincue non plus que les créations de Sylvia Marquet relèvent de l’art brut bien qu’elle expose chez Ritsch-Fisch.
Mais chacun est libre. Et si quelque Animulien passe par Montbrison qu’il n’hésite pas à nous donner ses impressions! Et même ses images car on est plutôt chiche de visuels du côté de chez Allard.
16:11 Publié dans art brut, De vous zamoi, Expos, Miscellanées | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : montbrison, aloïse corbaz, alain rault, sylvia marquet, galerie ritsch-fisch | | Imprimer | | |
03.01.2011
Strasbourg : ça va chauffer pour l’art brut
A Stras, ça va chauffer! On nagera dans le paradoxe du 7 au 22 janvier 2011 puisque l’ESADS donnera carte blanche à Jean-Pierre Ritsch-Fisch. Tout le monde sait que ce JPRF, non content d’accumuler les s-c-h dans son nom, accumule aussi les œuvres d’art brut dans sa galerie. Et pour les grosses nazes (dont j’étais jusqu’à pas plus tard que ma dernière vérification sur gougueule) qui ignoraient ignoblement ce que l’esad veut dire, je rappellerai que ce sigle désigne l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg.
L’art brut à l’école : plus rien ne m’étonne! Ecole supérieure, il est vrai. Il faudrait en effet se lever de bonne heure pour trouver une école qui se revendique inférieure. Bref, passons.
Et répétons plus fort que J.-P. Ritsch-Fisch présentera des œuvres de sa maison à l’Espace prévu pour ça inside l’ESADS (voir + haut), rue de la Manufacture des tabacs, au 5 exactement. Du mardi au samedi et de 15 à 19 h dans la fourchette de jours indiquée en tête de cette chronique. Vernissage à La Chaufferie jeudi 6 janvier 2011 à 19 h 30.
Vernissage précédé d’une introduction proférée par le galeriste et par une conférence-rencontre avec Francis Marshall, star présente dans l’expo bien que ne frôlant plus la planète brute que d’assez loin. Je sais que c’est à l’auditorium et pour le reste je n’en sais guère plus, à part son titre : Sous le vent de l’art brut. Question images, c’est total pochette-surprise. Faut vous contenter de la roulotte marshallienne. Mais ça vaudra sans doute le coup d’œil.
23:36 Publié dans art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : art brut, galerie ritsch-fisch | | Imprimer | | |