09.11.2008
Jet Set Tour Brut
Pirosmani, Waldau, Miyawaki, Art en marge… Vézelay, Kyoto, Genève, Bruxelles.Y’a des fois, j’aimerais faire partie de la jet set. Je prendrais des avions et je brûlerais du kérozène mais je passerais mon temps à voir les expositions qui m’attirent. Pas vous ?
Sachant qu’il ne me reste plus que jusqu’au 10 novembre 2008, je me propulserais au Musée Zervos de Vézelay où sont montrées 17 toiles de Niko Pirosmanachvili (autrement dit : Pirosmani), le grand peintre autodidacte géorgien, qui avait commencé par peindre des enseignes avant de fasciner les membres de l’asso d’avant-garde La Queue d’âne (Le Dentu, Malevitch, Tatline).
Billet de banque à l'effigie de Pirosmani
De là, je m’envolerais vers Odessa où l’on signale à la Gare Maritime la présence d’Yvon Taillandier.
Non sans faire un détour d’abord par la Maison des Arts de Châtillon pour une expo de cet artiste prolixe, qui fut critique d’art avant de passer à la peinture pour y élaborer, avant la Figuration Libre, un monde sinueux et luxuriant, narratif et bigarré que certains (notamment la galeriste Ceres Franco) ont senti comme fraternel à cet art brut qui avait déjà pris sa vitesse de croisière.
Ensuite, je filerais vers le Japon, en faisant un crochet par Bruxelles/Brussels pour une étape, rue Treurenberg, au Centre Culturel Hongrois où se tient Meetings on the margin, une expo dont je sais pas plus que ça mais montée avec le concours d’Art en marge, c’est tout dire.
A Kyoto, j’aurais jusqu’au 14 décembre 2008 pour me rendre à la Galerie Miyawaki faire un tour dans l’expo perso de Gene Mann (Tendres humains), un peintre qui n’est pas à enrégimenter dans l’art brut mais dont j’ai déjà eu l’occasion de signaler le livre en accordéon dans ma note du 27 juillet 2008 intitulée L’Art outsider à la pompe. Gene Mann, qui vient de découvrir mon blogounet, pense à ses frères et sœurs de création «hors bords» dans l’invitation qu’elle m’adresse. Le mot est joli. Il mérite d’être relevé pour sa tentative de sortir des ornières terminologiques.
L’intention ne l’est pas moins (jolie) car c’est rare de voir les zartisses s’occuper du nombril des autres. Celle-ci, dans son atelier ou dans la nature où elle dessine sur la mousse, ne craint pas de se colleter avec la matière et que voulez-vous, moi j’aime ça. Il n’y a que ses cheveux qu’elle rassemble en touffe sur sa tête (ce qui la fait ressembler toute entière à un pinceau) qui restent à l’abri des couleurs. Gene Mann qui est d’origine française mais qui vit en Suisse me ramène à Genève où Une Sardine collée au mur montre les travaux de 5 créateurs de l’Atelier artistique de l’hôpital de la Waldau.
«Loin d’être insensées, ce sont des œuvres qui parlent de la délicate condition de l’être humain» nous dit délicatement le carton d’invit.
18:13 Publié dans Expos, Images, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, pirosmani, yvon taillandier, gene mann | | Imprimer | | |
27.07.2008
L’art outsider à la pompe
«Allez les filles, c’est encore possible!», lis-je sur mon paquet de cornflakes du petit déj.
Possible de quoi ? Mais de rentrer dans mon itsi-bitsi petit bikini!
C’est pas gagné mais comme je n’ai pas ma pareille pour vous débiter des salades, je ne désespère pas de me contenter d’en manger quelques feuilles - et c’est tout - pendant la semaine qui nous sépare du grand rush aoûtien. C’est vous dire que je vois la vie en vert.
Aussi n’ai-je point été trop esbaudie de voir monsieur Pascal, le libraire de la Halle Saint-Pierre, déballer sous mes yeux une cagette d’appétissantes plaquettes d’un vert frais à cœur. J’ai reconnu tout de suite Singular Visions, the essence of Ousider Art, le bouquin japonais sur lequel j’avais flashé à Genève lors de ma visite à la Galerie Une Sardine collée au mur.
La couverture est belle à tomber avec sa tache en miroir où vous pouvez vérifier au passage si vos charmantes joues de pêche n’ont pas sournoisement pris 200 calories. Et puis c’est pas tous les jours qu’on peut harmoniser ses lectures à son régime, alors j’ai acheté ce très classieux ouvrage avec ses beaux effets de pages façon laque rouge, bijou en jade et impression jaune sur fond noir, même si, comme son nom l’indique, il est plus question là-dedans d’art dit singulier que d’art brut pur huile d’olive.
Edité par la Galerie Miyawaki de Kyoto, ce livre accompagnait une expo que j’ai su trop tard qu’elle se terminait le 15 mai 2008. Elle présentait au public japonais 13 «artistes autodidactes» européens «qui tiennent la réalité à distance et lancent sans cesse leur défi amer».
Parmi eux, j’ai retrouvé avec plaisir le Finlandais Ilmari «Imppu» Salminen et découvert avec intérêt les books en accordéon de Gene Mann.
Il y a aussi là-dedans des peintres et dessinateurs dont la carrière artistique est maintenant solidement établie : Carol Bailly, François Burland, Ignacio Carles-Tolrà, Kurt Haas et d’autres qui travaillent encore à l’établir : Claudine Goux, Danielle Jacqui, Jean-Pierre Nadau, Gérard Sendrey. Ce dernier s’est chargé de la préface, parfaitement lisible puisque Yutaka Miyawaki, l’éditeur, a eu la courtoisie de joindre des traductions en anglais et en français.
23:26 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : ilmari salminen, art brut, gene mann, outsider art | | Imprimer | | |