08.03.2009
Itinéraire expogéographique
Avec tout ce qu’il y a à voir à Paris dans le genre «apparenté à l’art brut», votre petite âme errante a dû se faire un programme pour être sûre de rien oublier.
A la réflexion, elle a pensé que ça pouvait vous servir aussi.
Alors imprimez vite cet itinéraire et collez-le sur la porte de votre réfrigérateur comme ça vous y penserez quand vous irez rapiner un de ces délicieux petits pots au chocolat belge à 53 % de cacao qui calment si bien vos mini angoisses nocturnes.
Et puis surtout, attention au timing. Le plus urgent c’est Marilena Pelosi à la Galerie Objet trouvé (24, rue de Charenton, 12e) : ça se termine le 14 mars 2009, à moins que Christian Berst ne nous offre un p’tit chouïa de rab.
Ensuite, par ordre d’urgence, il y a les Ex-voto contemporains du Mexique (Alfredo Vichis Roque), Galerie Frédéric Moisan 72, rue Mazarine, métro Odéon. C’est juqu’au 29 mars 2009.
Béatrice Soulié, qui bosse fort et depuis longtemps sur le terrain des singuliers de qualité, nous laisse juqu’au 4 avril 2009 pour visiter les Univers intérieurs de Joël Lorand en sa Galerie située au 21 dans l’étroite et art-africanophile rue Guénégaud dans le 6e arrondissement.
Last but not the least, la Galerie impaire, 47 rue de Lancry, nous donne à voir les œuvres d’un ténor brut du Creative Growth Art Center : Donald Mitchell (à noter les tout nouveaux totems) et les œuvres d’un Monsieur David West dont j’ignore à peu près tout. Dead line : le 5 avril 2009.
C’est le très cool Julien Raffinot qui est le D.J. de ce gentil espace du 10e arrondissement et je lui fais coucou parce que j’aimerais vraiment qu’il se souvienne de mon nom : A.N.I.M.U.L.A V.A.G.U.L.A, «sans rivale», comme dirait Séraphine.
Pour terminer faut pas que j’oublie de vous pointer que vous seriez rien bigornauds de pas vous procurer le catalogue Manœuvres de désenvoûtement (Breaking the hex) qui accompagne l’expo Marilena Pelosi et qui vivra sa vie ensuite comme font les crus honnêtes. Et même, puisque vous êtes comme moi, amoureux des beaux bouquins sur nos petits dadas, je vous conseille de vous offrir la version collector puisqu’il y en a une cinquantaine avec en bonus un vrai dessin (pas une repro) de Marilena Pelosi. Pour la valeur de même pas 3 catalogues ordinaires, vous aurez une œuvre originale sans mettre votre banquier sur la paille.
00:06 Publié dans Expos, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, marilena pelosi, donald mitchell, joël lorand, alfredo vilchis roque | | Imprimer | | |
09.07.2008
Joël Lorand, tératologue
Ah oui, pis aussi, j’voulais vous dire…
Vous m’entendez là malgré le bruit de la mer ? Oui, je sais bien que vous êtes déjà sur la plage, au bar de la plage, au glacier de la plage mais encore deux minutes et je raccroche.
C’est parce que j’ai oublié de vous parler des œuvres savamment vertigineuses de Joël Lorand. Elles ont fait tilt dans ma p’tite tête de piaf lors de mon séjour dans les hauteurs de la Halle Saint-Pierre. Ces dessins s’ordonnent selon un principe d’auto-engendrement monstrueux.
D’ordinaire, je me méfie des proliférations expérimentales et de nature tératologique (merci monsieur Petit Robert, ça c’est du dictionnaire !). C’est un procédé trop en usage chez ce qu’on appelle les «Singuliers de l’art» qui avec le temps se sont refilés les mêmes ficelles «anti-académiques».
On commence par une tache, on la modifie en crevette, elle donne naissance à un légume qui mord la queue à un souvenir de Victor Brauner (les souvenirs reviennent très vite), à une forme molle qu’on cherche laborieusement à rendre inquiétante et ainsi de suite. Tout cela, mal venu, sans nécessité directrice intérieure, en se fiant seulement à un pâle automatisme de surface, finit par remplir un espace suffisant pour qu’on puisse faire croire qu’on a réalisé, non des dessins de téléphone, mais un tableau. Tout ça part en sucette parce que la composition dans le fond fait défaut.
Tel n’est pas le cas chez Joël Lorand. La vertu principale de ses œuvres c’est précisément leur structuration. La virtuosité avec laquelle il interpénètre des éléments de toute nature ne le conduit jamais à la dispersion du sens. C’est terrible, menaçant et vibrionnaire mais toujours architecturé avec un souci de lisibilité qui soumet des détails à d’autres et rassemble, comme dans un kaléidoscope, l’image menacée d’éclatement.
Ce n’est pas sans références également. Encore sont-elles dominées et feutrées. On peut être gêné par ce côté trop charpenté, presque classique des dessins de Lorand. Il reste qu’il est efficace et que s’il ne relève pas de l’art brut, il ne lui tourne pas le dos pour autant.
Mais j’entends que vous baillez, qu’on vous invite au bain. Alors je vous fais un bisou, non sans vous glisser dans le tuyau de l’oreillette que Joël Lorand expose cet été et jusqu’au 7 septembre 2008 au Musée de la Création Franche à Bègles.
05:17 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : joël lorand | | Imprimer | | |