03.12.2011
Méli-Mélo de décembre
Aujourd’hui méli-mélo note. J’ai trop de retard à l’animulage. L’info m’arrive de partout et j’ai même pas le temps de remercier individuellement mes informateurs. Noël approchant, je suis allée dans La Chambre des merveilles chercher des cadeaux.
J’avais jeté mon dévolu sur un fourreau de poignard indonésien fait dans un os gravé de petites têtes à la Chaissac quand le monsieur qui vendait est venu mettre un gros point rouge dessus. Pour me consoler, je me suis offert le numéro d’automne de la revue Area sur le Patrimoine. Y’a des choses pour vous là-dedans.
Notamment un papier d’Elsa Ansker sur l’église parlante de Ménil-Gondouin avec documents de la Collec de Jean-Michel Chesné.
Le samedi 3 décembre 2011, j’aurais dû être à Marseille, chez Leclere (la maison de ventes) pour une vacation art brut et je n’y étais pas.
J’ai loupé le portrait de Lucien Henry par Louis Pons (émouvant)
Le rigolo livre érotique d’Ange Boaretto (n°149), un bottier qui fut l’époux d’une libraire nommée Cécile Eluard.
Le Château des sœurs jumelles : le très beau n°118,
Et le collage de Simone Le Carré-Galimard sous le n°162 dont la notice cite un «bel article» de Claude Roffat (il est en réalité de Jean-Louis Lanoux) sur l’artiste paru dans la revue L’œuf Sauvage.
La vente comportait en outre une quantité d’œuvres de Pierre Ledda. Des peintures et des sculptures (bien meilleures).
Moralité : faudra suivre un peu mieux les activités de cette étude marseillaise.
Marseille ça nous rapproche de Turin et pourtant, ce samedi 3 décembre, j’ai manqué aussi la présentation du livre de Gabriele Mina à la Galerie Rizomi. Costruttori di Babele, son titre et son sous-titre est alléchant : Sulle trace di architetture fantastiche e universi irregolari in Italia. Je ne traduis pas, ça parle tout seul.
Suivra sur le corso Vittorio Emanuele II et jusqu’au 14 janvier 2012, l’exposition Liguria brut !
avec notamment Marcello Cammi
et le luminescent Mario Andreoli dont Caterina Nizzoli, qui fait partie du staff de la galerie, me dit : «je crois que ça pourrait vous plaire parce que ce créateur s’occupe depuis 50 ans de remplir la colline de son village sur la mer avec ses sculptures qui s’allument».
23:55 Publié dans art brut, Expos, Gazettes, Miscellanées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, lucien henry, louis pons, simone le carré-galimard, jean-louis lanoux, revue l’œuf sauvage, pierre ledda, galleria rizomi, marcello cammi, mario andreoli | | Imprimer | | |
09.03.2008
Au seul plaisir de voyager
La communauté animulienne est une belle chose. Avec elle, ça roulotte un max et même quand votre Petite âme errante a la tête sous l’eau, comme la semaine dernière, il y a toujours quelque part un correspondant ou une correspondante qui travaille pour mon blogounet. Une de ces petites fourmis industrieuses s’est mis sur le sentier de la guerre après mon appel au secours concernant l’ouvrage de Marie Mauron où il est question de Lucien Henry.
Elle m’a déniché sur les rayons d’un libraire de Draguignan (Theatrum Mundi) cet En roulotte et à pied en Haute Provence à travers la montagne de Lure (sous-titré : Au seul plaisir de voyager comme si c’était pas assez long) que mon daddy cherchait depuis 20 ans. Il y a du Stevenson là-dedans bien que Modestine soit ici une vieille mule nommée Regina.
Et ça sent la lavande, le romarin, l’huile de noix, le saucisson de montagne, le pain de campagne, du temps où –cocagne– il y en avait. On y fait des rencontres dans cette montanha de Lura (occitan provençal classique) ou mountagno de Luro (pour ceux qui préfèrent la norme mistralienne). Prospino, «l’Espagnol-gavot», ferblantier-restaurateur, grand maître de la soupe d’épeautre. Le curé de Saint-Etienne-les-Orgues et ses cochons de Barbarie.
Des bergers, des potiers et même un saint avec des faux-airs de Barbu Muller : le saint Maffre du cloître de Ganagobie, «une statue romane, les yeux faits d’un grand creux tout noir sous des sourcils embrousaillés, la bouche ouverte, le visage sans menton, d’un seul bloc avec le cou, se perdant (…) dans son pilastre».
Photo Zoé Binswanger
La roulotte dont l’équipage se compose de l’auteur, d’un certain Lu, «le collier de barbe en neige molle, agile, dansant, riant, pétri d’une argile aux ferments d’esprit insolite, ayant goûté à tout sans se fixer à rien, demeuré, lui, totalement à la disposition fataliste du grand hasard, ayant été aspirant moine, vrai chevrier, pèlerin d’occasion, même itinérant fonctionnaire (…)» et de sa mère Ba, transporte avec elle tous ceux qui s’embarquent dans la lecture de ce livre savant et ludique.
Tout ce que j’aime. Merci à la poste qui me l’a si rapidement fait parvenir. Normal qu’elle se décarcasse, il est vrai, pour un confrère car, si j’ai bien compris, c’est à des activités lointaines de suppléant-facteur que Lu de la Roulotte devait sa connaissance intime du pays.
21:06 Publié dans Glanures, In memoriam, Lectures, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lucien henry, marie mauron | | Imprimer | | |
27.02.2008
Lucien Henry, 20 ans déjà
J’ai déjà mentionné son nom quand je vous ai parlé (le 13 novembre 2005) des "auras" de Boris Bojnev mais les occasions de parler de Lucien Henry, le galeriste-poète de Forcalquier, sont trop rares pour que je n’improvise pas une petite danse techno quand il revient dans notre actualité. Donc voilà votre Petite Ame Errante qui remue son derrière comme Gloria, l’hippopotame du film Madagascar en chantant : «I like to move it, move it».
C’est que la chose en vaut la peine. Lucien Henry a trop à voir avec l’art brut. Il appartient trop à la race de ces passeurs qui ont su mettre celui-ci en correspondance, et même en résonnance, avec d’autres formes estimables de la poésie, voire de la culture (par exemple : les confitures pour le Livre de recettes qu’il préfaça) pour que je passe sous silence le beau papier qu’Alain Paire vient de lui consacrer sur le site de sa galerie-librairie d’Aix-en-Provence.
Lucien Henry, tous ceux qui l’ont connu le regrettent. Lulu, pour les amis (il avait le don de vous traiter très vite comme tel, paraît-il), envoyait des invitations ponctuées de mots essentiels : «on fait, on croit, on dit».
Comment se soustraire à un tel programme, surtout énoncé avec cet air intelligent, malicieux et franciscain qui le caractérisèrent jusqu’à ce que soit mis brutalement un terme à son sourire de barbe à papa.
Lucien Henry - Photo Patrick Box
Le titre du texte d’Alain Paire, Le Seigneur de Forcalquier, répète celui d’un article que ce critique d’art devenu galeriste a donné au Provençal le 1er janvier 1989, au lendemain de la mort d’Henry.
Personnellement, je n’en suis pas folle parce que Lulu avait une bouille vraiment trop dépourvue de grands airs comme on peut s’en rendre compte sur cette photo de Bruno Montpied publiée en mai 89 dans le N° 37 du bulletin rose bonbon de l’Asso des Amis de François Ozenda.
L’était autant du genre à fréquenter les zonzons que les châteaux, Lulu.
Il l’a relaté magnifiquement dans Les Petites fenêtres (sa Geôle de Reading à lui) publié par son ami Robert Morel dont la fille Marie confectionnait régulièrement des enveloppes décorées pour le Centre d’Art Contemporain de Forcalquier. Mais si vous voulez connaître l’ambiance de celui-ci, lisez Alain Paire.
Carte postale association Boris Bojnev
Il vous dira tout sur Lulu, ce personnage, assez universel pour que Bernard Buffet lui file de temps en temps un coup de mains alors qu’il mettait dans sa collec Louis Pons, Gilbert Pastor ou Bedarride. Une asso Boris Bojnev organise parfois des expos dans le Centre à Lulu aujourd’hui. Sa collec appartient maintenant à la ville mais comme je peux tout de même pas être toujours fourrée dans les Alpes de Haute-Provence, je me suis cassé le nez la dernière fois que j’y suis passée.
Deux choses encore avant de vous lâcher la grappe.
Si quelque Animulien pouvait me dire où me procurer En Roulotte et à pied en Haute-Provence à travers la montagne de Lure (Plon, 1984) de Marie Mauron, ça me ferait plaisir. Il est question de Lulu là-dedans.
Et pour finir sur une note joviale, lookez donc la photo de ce Barbu Muller que Lucien Henry envoya à mon daddy en septembre 1989.
Il est «maintenant au su et au vu de tous», lui écrivait-il, «Il étoffe la collection, il lui donne raison».
Selon une indication de Lucien Henry, au verso du cliché, il proviendrait de chez Henri-Pierre Roché.
23:37 Publié dans Ecrits, In memoriam, Zizique | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : lucien henry | | Imprimer | | |
13.11.2005
Les "auras" de Boris Bojnev
20:20 Publié dans Expos, Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : boris bojnev, art brut, lucien henry | | Imprimer | | |