02.03.2012
Graffiti historiques : hommage à Serge Ramond
Bookcrossing dans mon quartier. En allant chez mon boucher acheter du jambon de Bayonne (j’aime bien cette ville brocardeuse de président-candidat), je tombe sur le Club des Cinq abandonné sur du mobilier urbain.
Je me replonge avec délice dans les aventures de Claude, d’Annie, du chien Dagobert et des garçons en faisant la queue (mon boucher est le meilleur). Cela me rappelle ma jeunesse.
J’avais encore l’âge de me passionner pour Enid Blyton quand j’ai visité le Musée des Graffiti de Verneuil-en-Halatte avec mon daddy, déjà dégarni mais toujours à la recherche de promenades du dimanche sortant de l’ordinaire.
Et voilà-t-il pas qu’en 2012, on organise déjà des hommages à Serge Ramond, son directeur, inventeur, prospecteur et cicerone qui a tiré sa révérence en 2010. C’est comme si je m’étais découvert une ride de plus au contour de l’œil. Serge Ramond y’avait pas moyen de l’arrêter tellement il était passionné par son truc. Un peu dur pour une gamouche. J’avoue que je déconnectais un brin des érudits commentaires historiques du sieur Ramond.
Mais je me souviens qu’à la sortie j’avais tout de même exigé de mon daddy qu’il m’achète toute la panoplie de souvenirs en vente au musée : empreinte, moulage, affiche, flyers, revue imagée. Je jette rien, je les ai encore. J’y ajouterai ce beau portrait de l’intrépide chercheur autonome (S.R. recueillait des fois les graffiti dans des endroits impossibles au péril de sa vie).
Dans les temps, on n’aurait pas pensé que les graffiti puissent rameuter les foules. S.R. n’en poursuivait pas moins son recensement en navigateur solitaire. Le monde, en deux/trois décennies, a tellement changé que la Mairie du 11e arrondissement de Paris en est à accueillir (merci madame) rien moins que le 5e Colloque «Graffiti historiques». Plein de pistes à suivre dans celui-ci qui nous entraîne dans les châteaux de la Loire (y’a pas qu’à Versailles qu’on griffe), à Noyers-sur-Cher, à Martizay dans l’Indre.
Suivez le programme du samedi 24 mars 2012 pour en savoir plus et suivez le guide, dimanche 25 mars dans le Donjon de Vincennes et à l’Hôtel de Cluny.
Rencarts à 10h15 et à 15h30 après le déjeuner (qu’est ce qu’on mange?). C’est Christian Colas, un conférencier du samedi qui m’a prévenue. Qu’il en soit remercié. Il est l’auteur d’un livre dont j’ai eu l’occasion de vous signaler l’existence le 3 octobre 2010 dans ma note : Regards d’automne.
00:05 Publié dans Expos, Images, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : graffiti, serge ramond, christian colas | | Imprimer | | |
20.06.2007
La Canigousse en Normandie
Enfin une bonne nouvelle ! J’ai rendu visite aux deux ours (un brun, un blanc) de Veules les Roses. Ils vous saluent bien. Leur mine florissante fait toujours plaisir à voir.
© Mon chéri que j'ai
Campés devant la porte de leur maison longue sur l’assez nerveuse route départementale 925 qui file vers Dieppe et Fontaine-le-Dun, ils nous ont montré leurs quenottes et leurs petites griffes noires.
© Mon chéri que j'ai
Je sais pas pourquoi Pascale Lemare les qualifie de «majestueux» dans son guide Normandie insolite. Il m’ont fait plutôt l’effet de deux braves types qui venaient d’enfiler leur peau d’ours imperméable et leur chapeau à la Bourvil à cause de la pluie. Avec leur allure débonnaire et grassouillette, c’est pas étonnant qu’ils soient les fils d’un zouave qui s’appelait Le Rondeur (Jean). On dit qu’il les a dressés devant sa «Canigousse» (ce nom est inscrit sur le fronton de la porte d’entrée de sa demeure) en souvenir de son service militaire dans les Pyrénées.
© Mon chéri que j'ai
On dit moins que sa maison s’adosse à un simulacre de montagne velue et blafarde qui surplombe directement la route. Génie du lieu ? Goût de la métaphore ?
© Mon chéri que j'ai
Pendant que mon chéri profitait vachement d’un gringalet rayon de soleil pour leur tirer le portrait (il tient à vous faire savouar que les photos que voici sont toutes de son cru 2007), je suis allée au petit troquet d’en face pour acheter le journal local et pour faire pipi.
Dans le canard dont j’ai oublié le nom, j’ai découvert qu’à Caudebec en Caux, au Musée de la Marine de Seine, débutait une nouvelle expo de Serge Ramond : Mémoire des murs, estampes aquarellées de graffiti marins et que vous avez jusqu’au 3 septembre pour la voir, joyeux vacanciers balnéaires.
Dans les toilettes, non loin d'un urinoir duchampêtre en diable, j'ai découvert ce modeste témoignage d'érotisme naïf : une mini installation de strings plutôt kitschounets associés à une vue du Veules ancien et à une affichette demandant «où sont passés les curés?».
On peut en rire et pourtant c'est peut-être de l'art populaire contemporain à son stade conceptuel.
Dans le doute, mon chéri et moi on est allés manger une moule-frites devant la mer turquoise.
21:25 Publié dans Gazettes, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : La Canigousse, Serge Ramond, graffiti, art brut | | Imprimer | | |
11.09.2006
Les graffiti de Loches
Ce ouikène, votre petite âme errante a décidé de se la jouer. Elle s’est payée une cité royale. Aucun rapport avec la dame, récemment entartée, du même nom.
C’est de l’«impregnable fortress» de Loches (selon les dépliants touristics) dont il s’agit. Loches, son donjon, sa tour ronde, ses cages de fer et sa salle de torture…, Loches a servi de prison depuis Louis XI et jusqu’en 1926.
Raison pour laquelle cet ensemble de bâtiments militaires a été chouchouté au cours du temps. Ce qui nous vaut de pouvoir y contempler, au hasard des embrasures de fenêtres, des escaliers en colimaçons et des murailles vénérables, une quantité de graffiti réalisés par les pauvres types qui furent coincés là des années ou quelques minutes : prisonniers, soldats, matons ou simples visiteurs.
Photo Serge Ramond
Certains très amusants comme ce profil de «punk» qui fume la pipe, d’autres émouvants comme cette échelle de traits pour le décompte des jours. Beaucoup en bas-relief prononcés assimilables à de véritables morceaux de sculpture.
Une petite salle d’exposition avec des moulages complète le tout. Essayez plutôt de la voir un jour où les familles de cathos intégristes ont renoncé à faire un cours sur la chevalerie et les blasons à leurs malheureux lardons. Elle est l’œuvre de Serge Ramond, conservateur du Musée des graffiti de Verneuil-en-Halatte dans l’Oise, ce qui ne devrait pas étonner ceux qui connaissent l’activité inlassable de ce protecteur de l’expression libre de nos vieux murs. A propos d’un colloque qui aura lieu à Loches les 22-23 et 24 septembre 2006 dans le cadre des Journée-Rencontres de l’ASPAG, asso de sauvegarde du patrimoine archéologique et glyptographique, on peut le contacter ou alors contacter Pascal Poirier (Logis Royal, 37600 Loches).
Bonne fille, je vous colle en prime un petit album de mon cru en espèrant que, si les petits polissons d’Art insolite empruntent mes images comme ils l’ont fait déjà notamment pour Favreau, Buffo, Billy, ils n’oublient pas cette fois-ci de citer brièvement qu’elles proviennent du blogue d’Animula Vagula.
00:05 Publié dans Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Graffiti, Serge Ramond | | Imprimer | | |