19.09.2013
Tours et détours méridionaux
On n’arrive pas à faire tout ce qu’on voudrait. Je voulais aller à Marseille jeter un coup d’œil à la Galerie Polysémie qui exposait le 12 septembre 2013 des peintures haïtiennes. Mais j’ai dû résister au chant de cette sirène dé-coiffante.
Pour rester dans La Poissonnerie, je comptais me rattraper le 14 septembre avec la Galerie du même nom qui expose rue d’Endoume dans le 7edes œuvres d’Evelyne Postic sur le thème du Vaudou.
Tout cela parce qu’une précédente expo de cette artiste à Tanger en juin-juillet 2013 aux galeries Conil et Artingis avait piqué ma curiosité par le velouté vert de son affiche.
Mais là encore, j’ai été emportée ailleurs par mon daddy qui pilotait sa voiture en parfait autocrate.
Dommage, j’aurais bien voulu assister à la signature par Postic de son ouvrage Vaudoo publié par Le Dernier Cri qui devrait bien, entre parenthèses, nous en communiquer quelques images puisque je les ai pas trouvées sur son site endiablé.
«Ailleurs » où ça? me direz-vous. Dans les Cévennes, figurez-vous. A Alès où l’on déjeune très bien pour un prix très honnête au Duo en face de la poste.
Daddy et Chéri m’ont trainée ensuite au Musée-Bibliothèque PAB (Pierre-André Benoît) pour une exposition Picabia, ma foi pas mal du tout, quoiqu’un peu loin de mon dada habituel.
Enfin… L’est plutôt rigolo ce bon monsieur Francis et sa façon de parler ne va par quatre chemins des fois : «Le surréalisme d’Yvan Goll se rapporte au cubisme, celui d’André Breton c’est tout simplement Dada travesti en ballon réclame pour la maison Breton et Cie.» (Opinions et portraits dans : 391, n°19, octobre 1924).
Pour me venger, j’ai exigé de mes deux persécuteurs qu’ils fassent par Lacoste un détour rien que pour le plaisir de me remémorer ce dessin de Caroline Sury qui revisite à sa façon la légende du meunier Louis Malachier.
14:17 Publié dans Expos, Miscellanées, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : evelyne postic, art haïtien, vaudou, vaudoo, musée pab, francis picabia, surréalisme, yvan goll, andré breton, louis malachier, caroline sury | | Imprimer | | |
15.02.2013
Primitive Cabaret
Primitive Cabaret. Retenez ce nom. Celui d’une exposition qui se tient jusqu’au 23 février (puis du 8 au 16 mars) 2013 chez Polad-Hardouin, dans le 75003, rue Quincampoix.
Je venais d’HT un roman-photo chinois d’il y a 30 ans à la Galerie Impressions quand je suis tombée, dix numéros plus loin, au 86 exactement, sur la vitrine polad-hardouinesque, véritable visage de la galerie.
Dominique Polad-Hardouin le soigne comme un boxeur soigne son gauche. On en ressent l’impact de l’extérieur et les timides, à la limite, pourraient se dispenser d’entrer.
Ce serait dommage. On a certes un aperçu très fort sur d’envoûtants Macréau qui représentent des parturientes associées à des têtes de mort fichées sur des bâtons (de pouvoir ?)
et sur une puissante et compacte statue-fétiche au conglomérat sauvage éclaboussée de bleu.
Mais on manquerait, sur un mur latéral un grand Sefoslosha clair que –zut de zut– j’ai oublié de photographier (à la place je vous offre son Baron Samedi)
et plus loin encore (car la galerie est profonde et subtilement méandreuse) l’émulsion filandreuse d’Au Royaume des pyromanes du Sénégalais Omar Ba où la composition converge, par des moyens contemporains, vers une forme bourgeonnante plus ancestrale.
Primitive Cabaret vous a un petit côté Dada par sa mise à jour d’une force vive et cahotique. Ce titre fait allusion au goût des expressionnistes allemands pour les rythmes «primitifs».
Des artistes comme Helmut Rieger (ci-dessus) et Andrew Gilbert, qui figurent dans l’exposition P-H, le partagent visiblement. C’est d’ailleurs une œuvre de Gilbert, très référentielle à l’Afrique noire magique et accablée, qui sert de frontispice à la double page dépliante mise à disposition des visiteurs de la galerie.
Elle contient un grand texte de Leanne Sacramone, conservatrice à la Fondation Cartier. Il éclaire sur le contenu de cette exposition qui fait dialoguer 5 artistes contemporains et des objets vaudou du Bénin (statues à patine sacrificielle, tablier de féticheur, fétiches à cadenas etc.) provenant de la Collection de Claude Rouyer.
A Spiritual Voodoo Confrontation nous dit in english le sous-titre de Primitive C. En fait de confrontation, on admire plutôt le goût très sûr avec lequel ont été tissées certaines parentés (ou connotations) formelles. Travail de la galeriste!
Car tout cela reste de nature différente : l’admirable second degré des artistes d’une part, le plain-pied des sorciers de l’autre. Mais le vaudou est à la mode. Pas seulement chez les amateurs d’art brut. Pourvu qu’il ne devienne pas une tarte à la crème!
Cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas s’interroger sur lui. Le mercredi 20 février à 19 h une conférence est prévue chez Polad-Hardouin. Je cogite pour ma part sur la «demande» des collectionneurs aux créateurs-féticheurs. Ne risque-t-elle de produire des infléchissements? Ne serait-ce que parce que les Africains sont tentés de ruser avec les acheteurs européens et américains pour conserver (comme il est compréhensible) les objets vraiment «chargés» pour leur pomme.
18:19 Publié dans Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : galerie polad-hardouin, art contemporain, art africain, vodou, vaudou, voodoo, michel macréau, christine sefolosha, omar ba, helmut rieger, andrew gilbert, leanne sacramone, collection claude rouyer | | Imprimer | | |