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Darger, L’Humanité et Elle
Darger continue à porter de l’huile là où est le feu. La couverture médiatique allant crescendo avec le déroulement de l’expo Bruit et Fureur à la maison rouge (rideau le 24 septembre), les pauvres journalistes ne savent plus à quelle branche culturelle se rattraper pour faire digérer à leurs lecteurs ce que l’œuvre du solitaire de Chicago peut avoir de radicalement bouleversant.
C’est pas croyâââbbe ce qu’on peut lire comme rapprochements vaseux sur Darger et le japonisme, Darger et le style nouille, Darger et le pop art, je vous passe les Darger et les mangas, Darger et la B.D., Darger et Caroll (Lewis), Darger et Kafka, Darger et Proust.
Vous vous doutez bien qu’avec les bains de mer, votre petite âme errante a eu autre chose à faire que de vous concocter une vraie revue de presse. Elle s’est donc contentée de trouver tout ça dans les deux seuls articles qui lui sont tombés sous les lunettes noires.
Merci à monsieur Ming, mon coiffeur, de m’avoir montré, avant mon départ pour le camping des flots bleus, le papier de Philippe Trétiack dans Elle du 31 juillet 2006 : Des petites filles en pleurs.
Merci aussi à monsieur Paulo qui m’a fourgué, sur le sable chaud (enfin : tiède), la vignette de la Fête de l’Humanité et son canard du 8 août 2006 en prime avec l’article d’Eric Vernay : Henry Darger, entre innocence et cruauté.
Au premier, j’emprunte ce morceau d’anthologie : «Faussaire génial, il (Darger) puisa dans les magazines de mode du début du siècle la totalité de ses modèles».
Au second, je ferai respectueusement remarquer que c’est pousser le bouchon un peu loin d’écrire que «les cohortes de fillettes blondes, totalement identiques, renvoient irrésistiblement aux sérigraphies de Warhol».
Voilà ce qui arrive quand on se laisse intoxiquer pendant des décennies par Micasso, Patisse et Jean-Pierre Jouffroy (sans oublier Fernand Léger remastérisé par les frères Di Rosa).
A quand Darger à la Courneuve ?
31.08.2006 | Lien permanent
Rue Dubuffet
«Quand vient la fin de l’été, sur la plaââge…» votre petite âme errante remonte dans sa petite bagnole et sillonne, comme une abeille saoûle, les routes déjà pluvieuses ou faiblement ensoleillées des Charentes, du Limousin, de la Sologne, du Loiret, et autres Maine-et-Loire, sans oublier la Sarthe et ses bonnes rillettes. Tout plutôt que rentrer trop tôt à la ruche où l’attend sa bécane sur laquelle elle vous écrit. C’est que le monde est plein de petites brutalités surprenantes dont elle adore faire provision pour vous.
Cette rue Dubuffet, par exemple, repérée au pied du château de Montreuil-Bellay près de Saumur. Rigolo, non ?
Moins cependant que cette Ecole publique Gaston Chaissac qu’on trouve un peu plus haut à Bazouges-le-Loir entre Durtal et La Flèche. La signature du Gastounet est reproduite sur la façade et une agence de pub locale s’est fendue de 2 totems nains en contreplaqué découpé, d’après (très d’après) l’artiste.
Est-ce par goût de la symétrie ou par sens de la réplique que l’école privée Saint-Joseph en face accueille les anciens écoliers que vous êtes d’un jovial squelette collé sur l’une de ses fenêtres?
Je ne le saurais jamais.
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Je file maintenant vers Doué-la-Fontaine où, sur la route de Saumur, un artisan ferronnier-serrurier s’est décoré le portail d’une alerte scène de chasse en fer forgé avec cerf, faisans, cavaliers et chiens qui nous changent un peu de ceux, bien réels, qui hurlent un peu partout en France dans les jardins dès qu’on s’arrête pour regarder quelque chose.
A Saint-Hilaire-de-Villefranche en Charente-Maritime, ne vous en faites pas trop si la voisine d’en face menace de vous dénoncer à monsieur Sarkozy, ignorez son loulou baveur qui n’a jamais cassé trois pattes à personne et remplissez vous calmement les mirettes des jolis cyclistes et rondes de fouteballeurs sur la grille du 31 de la rue principale.
29.08.2006 | Lien permanent | Commentaires (1)
Fernand Chatelain. Avant. Après.
Châteaux, châteaux, châteaux, c’est écœurant ce qu’il y a de châteaux. Tous ces châteaux indiqués sur les routes, moi forcément ça m’a fait penser à Chatelain, Fernand du prénom, et à son fameux jardin de sculptures toujours en proie à un relookage d’enfer.
Votre petite âme errante a donc pointé le museau de Bijou, sa Toyota éborgnée, en direction d’Alençon. A Fyé dans la Sarthe où je suis passée en coup de vent, je n’ai guère eu le loisir de m’extasier sur la restauration. Celle du bistrot Canebière, dont les sandwiches géants m’ont paru un brin trop «nourrissants», celle du site occupé par les créations de Chatelain qui m’est restée sur l’estomac.
Disparu le lapin avec le petit baigneur sur le nez, l’Anglais avec le Times. Où sont passés le Concombre masqué, Nicolas et Pimprenelle ? On tremble pour eux. Vont-ils nous revenir et sous quel maquillage?
Nulle pancarte pour indiquer aux «promeneurs» (que Chatelain aimait à voir s’arrêter devant chez lui) l’état et la nature des travaux. De ce qui reste, une partie non négligeable est passée déjà entre les mains laborieuses des acharnés réhabiliteurs. Heureusement, quelques œuvres de Chatelain demeurent encore dans leur état naturel et le moins que l’on puisse dire c’est que les rides leur vont bien. Ne craignez donc pas d’emprunter la Nationale 138, même si nos amis camionneurs l’affectionnent.
Si vous voulez savoir qui était Fernand Chatelain, avoir une idée de ce qu’était son incroyable univers créatif, précipitez vous à Fyé, sans tarder. Bientôt il sera trop tard.
Pour mieux vous permettre de vous faire une idée personnelle, j’ai obtenu du graphiste Jean-Charles Rousseau qu’il me confie, à fin de comparaisons utiles, certains de ses clichés (voir Album) qui ont été réalisés récemment ou en 1969.
Je dis bien
MILLE NEUF CENT SOIXANTE NEUF.
30.08.2006 | Lien permanent | Commentaires (2)
Livre sans nom pour mondes miroirs
02.08.2006 | Lien permanent
Rinôçérose, Rhinoçerock
Fallait s’y attendre, avec ses calligraphies endiablées accompagnant ses images qui se répandent partout sur la page au gré des couleurs, Gaston Duf finirait un jour ou l’autre par atterrir sur la planète rock. C’est chose faite avec le groupe Rinôçérose animé par Patrice Carrie (Patou pour les messieurs) et Jean-Philippe Freu, psychologues le jour et musiciens la nuit.
Leur dernier album, intitulé très simplement Schizophonia par référence à Quadrophenia, album et film des Who réputé pour l’énergie de sa musique , les fringues sixties et les scooters, je laisse à monsieur Larsen, si ça lui chante, le soin de vous en dire deux mots.
Quant à moi, Animula (Ani pour les amis), je me contenterai d’observer que sur le site officiel du collectif français, on ne trouve pas la moindre reproduction d’une œuvre de Gaston Duf ni le moindre soupçon d’explication sur ce peintre. Sans doute que la planète rock est encore un peu trop petite pour les ténors de l’art brut.
03.08.2006 | Lien permanent
Art brut en Bohême et en Moravie
A tous les Leblanc qui sont dans le noir et à toutes fins utiles, voici en vrac, pour ceux que les palmarès font flipper, références et images du catalogue de la première expo d’art brut en République tchèque, organisée par Alena Nadvornikova en 1998 à la Galerie hlavniho mesta Prahy. L’Art brut, umeni v puvodnim (surovém) stavu : c’est le titre amputé de tous ses sacrés accents que je n’ai pas le clavier pour. Si vous voulez lire Madeleine Lommel, Joëlle Pijaudier-Cabot, Bruno Montpied en tchèque c’est idéal.
05.08.2006 | Lien permanent | Commentaires (8)
Ça Valence avec le RAF
10.08.2006 | Lien permanent
Infatigables à la chaîne
26.07.2006 | Lien permanent | Commentaires (8)
Coup double à Aubagne
«L’art singulier apparaît en Provence en 1990, une époque où cette forme d’expression reste pourtant cachée.»
Et à propos de Danielle Jacqui, commissaire générale de l’exposition :
«Cette artiste à la reconnaissance internationale est installée à Roquevaire. On visite sa maison du monde entier, un sommet de l’art brut, l’équivalent contemporain du Palais Idéal du facteur Cheval».
01.08.2006 | Lien permanent | Commentaires (1)
La peau pour le dire
Le mois de la photo approche et les cartons d’invitation pleuvent dans la boîte de votre petite âme errante. Comme elle est revenue exténuée de sa triple et décevante visite à la FIAC (comme neuve, la verrière, comme neuve), à la Cour carrée du Louvre (prévoir votre itsi bitsi petit bikini parce qu’il fait une chaleur d’enfer sous la tente) et au Show off de l’Espace Pierre Cardin (bonjour les escaliers), elle n’a pas la pêche tchatcheuse ce soir.
Alors, elle se contentera de bercer vos rêves avec cette image de tatoué, un vrai de vrai des années cinquante du vingtième siècle, que vous pourrez retrouver à la Galerie Olivier Klejman (3, rue Jacques Calot dans le 6e arrondissement à Paris).
Ceci du 9 au 14 novembre de 11 à 20 h avec vernissage le mercredi 8 à partir de 18 h. Si j’ai bien compris, la galerie O.K. invite à l’occasion ses compères marchands Dudoignon et Obsis. La Peau pour le dire, c’est le titre de cette expo.
28.10.2006 | Lien permanent