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Rechercher : plancher de jeannot

La Galerie du Marché se mobilise

pedibus.JPGTrains, camions, voitures, tout sera bon pour se rendre à l'exposition du même métal qui se tiendra à la Galerie du Marché du 11 juin au 17 juillet 2010. Et pedibus cum jambis si on est Lausannois, puisque c'est à Lausanne que ça se passe.
Les trois œuvres représentées sont celles de Hans Ploos Van Anstel (automobiles)

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David Braillon (trains)

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david braillon 2.jpg

Joseph Vignes, la locomotive

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Bon, je vois pas trop de camions dans les visuels mis à dispo par la galerie mais on peut lui faire confiance : il doit y en avoir puisque l'expo toute entière s'intitule Mobility.
Pourquoi Mobility et pas Mobilité? Est-ce que les Américains ne verraient pas le rapport, par hasard? Ils comprennent bien, j'en suis sûr, la parité du dollar et du franc suisse, ce qui est autrement plus coton. Mais bon, va pour ity, du moment qu'il y a du mobil
dedans.


Si c'est de moyens de locomotion qu'on nous parle ici c'est parce que de par le monde, les créateurs d'art brut s'intéressent volontiers aux bagnoles, aux chemins de fer et autres gros cubes.

MOTOOKA Hidenori - Trains - Vers 1995 à... - halle saint pierre.jpg

 

L'Art brut Japonais en ce moment à Paris en témoigne par exemple avec l'œuvre de Motooka Hidenori ou de Nobuo Mizutani.

Est-ce que ce seul critère de représentation, limitée à un type particulier d'objets, est assez pertinent pour servir de concept à une expo?

Je m'interroge. J'espère sincèrement que celle-ci contribuera à nous éclairer sur cette fascination sérielle dont font volontiers preuve ceux qui s'adonnent à l'art brut.

Et ceux qui le collectionnent, peut-être.

 

Motooka Hidenori

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Nobuo Mizutani

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06.06.2010 | Lien permanent

Loïc Lucas, brodeur du vivant

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Un catalogue accompagne l'exposition Loïc Lucas, la petite dernière de la Galerie Christian Berst qui se tiendra à Paris, 24 rue de Charenton, du 11 juin au 17 juillet 2010. Et sur ce catalogue on voit le visage de ce «brodeur du vivant» à côté d'une de ses œuvres.

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En avant-première au vernissage qui aura lieu le jeudi 10 juin 2010 de 18 à 21 h (6-9 P.M.), votre petite âme errante, pourtant si peu finaude, s'est procuré quelques images inédites de l'artiste dans son atelier, de sa table de couleurs avec un dessin inachevé, de sa boîte aux lettres.

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Le voici perplexe devant un encadrement récalcitrant, affairé avec son épouse Stéphanie qui est également peintre et dont on aperçoit une œuvre sur le mur jaune. Un éclairage à la Vermeer! J'en suis assez contente! J'espère qu'il contribuera à créer de la proximité avec ce peintre de la vibration vitale, de la translucidité organique et de la lumière perlée.

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Fasse que cet éclairage ajoute encore à la curiosité déjà vive qui se manifeste autour de la révélation que Loïc Lucas incarne! Et que les amateurs lui tombent dessus comme des mouches sur le miel! Là où il sont, Loïc et Stéphanie, c'est super-mignon et les voisines déposent des gâteaux devant leur porte pour les remercier d'exister et d'aller peinturant si bravement comme ils le font.

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Chez Christian Berst aussi c'est super-mignon et je gage que les gâteaux ne manqueront pas non plus dans les assiettes à dessert pour célébrer jeudi prochain le travail impressionnant, radical et nécessaire de Loïc Lucas, cet ancien postier qui fut aussi croque-mort, ce peintre d'aujourd'hui qui fouille les abstractions jusqu'à l'os.

A jeudi.

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Hassan, designer brut à Barcelone

L’inconnu de Barcelone. Encore de l’art brut et encore un nouveau cas révélé sur les ondes d’Animula. Un dessinateur. Africain. A l’air libre. Une œuvre. Discrète mais pas mâtinée cochon d’Inde, façon «art tribal en bandoulière» ou «artisanat cauries-raphia» pour touristes (15 % de naïveté et 85 % de beaux-arts mal digérés). Non, non. Un créateur brut de chez brut. Avis à la populace!

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J’emprunte cette injonction musclée à l’affiche du  Critérium Sauvage des Cascades qui roule ma poule ce dimanche 19 septembre 2010. J’aime la rue des Cascades. J’y ai déjà glané des graffiti que j’ai collé sur mon post du 4 novembre 2007 : Calaveras.

Ses habitants y suspendent des chaises dans le ciel.

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On y croise des artistes, des petites filles qui s’appellent Violette et des garçons qui vont au pain en souriant comme Razibus Zouzou, le pote à Bibi (Fricotin).

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venelle fernand raynaud.jpgLes soirs d’été je vais y boire des coups à La Fontaine d’Henri IV, micro-troquet posé comme une fleur au pied des escaliers de la venelle Fernand Reynaud.

J’y donne des RDV à mes fidèles lecteurs car Bellevill’Montant est un vivier d’Animuliens bien informés.

Parmi ceux-ci, un dénommé Eric, le découvreur de l’œuvre de Hassan, le fameux inconnu échoué à Barcelone «avec l’Afrique dans sa tête».

Eric pousse un peu ma théière pour étaler, sur le guéridon du café, les panneaux de bois tracés à la règle et subtilement colorés que je vous montre à mon tour. Choc positif. Emue comme me voilà, j’envoie planer d’un geste maladroit l’i-phone d’Eric sur le trottoir.

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«On rentre pas dans son monde» me disait-il à propos d’Hassan. Machiniste de théâtre de son métier, Eric n’a pas l’habitude de garder ses yeux dans sa poche. Il dispose de la bienveillance nécessaire à l’approche des plus farouches créateurs de rue. Même si, comme Hassan, ils paraissent «très perdus dans l’alcool et les joints». Loin de ses Cascades, Eric a donc zoomé, un jour de vacances, sur ce jeune garçon sénégalais recroquevillé le long d’une palissade de la capitale barcelonaise.

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Il avait aperçu les dessins sur planchettes de caisses à vin dispersées près du jeune homme. L’auteur de ces dessins, d’une inspiration géométrique qu’on peut seulement rapprocher de celle d’Hélène Reimann,

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  Collection abcd

affectionne les encoignures, la proximité des poubelles, les lieux sévèrement taggués, l’ombre mitée.

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Il en a fallu à Eric de la patience pour parvenir à rencontrer son regard!

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Le paradoxe est que ce créateur homeless, qui s’accommode de l’inconfort le plus total et qui vit dans le dénuement, ne semble rêver qu’à du mobilier fonctionnel et à des maisons à toits plats à la déco en damier.

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Bauhaus du pauvre sur lequel un grand oiseau semble vouloir se percher.

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  Des outils aussi, qui font écho au petit matériel qu’Hassan transporte dans une toile roulée et  qu’il déballe sur le trottoir pour travailler : crayons de charpentier, marteaux, pieds à coulisse.

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Humble matos avec lequel ce designer du type «clochard céleste» sertit élégamment (souvenir de quelle forge de village?) l’émouvant petit poinçon en cuivre qui lui sert de marque de fabrique ou de signature.

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Animula : une valeur sûre depuis 5 ans !

Ne pas oublier… que ça fait 5 ans déjà que votre petite âme errante fait profiter le ouaibe de son jus de cervelle. Donc inscrire dans la partie en pointillés de ce rouge pense-bête, inspiré d’une gravure du XVIIe, la mention Anniversaire d’Animula en jolis caractères de civilité si possible.

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J’emprunte au Tampographe Sardon ce «très utile» support mnémotechnique que me signale ma copine Sophie avec des gloussements de plaisir dans le clavier : «un truc sommes-toutes (sic) assez rafraîchissant même si c’est très mauvais goût».
Et d’une impertinence très lucide, ajouterais-je (faut toujours que j’ajoute) comme toute la production originale de ce fabricant de tampons qui s’achète à boire avec les sous quand il en vend.

Maman Brigitte.jpgSophie me signale «une affection» particulière pour «Maman Brigitte», un tampon «dans une splendide boîte faite à la main» visible sur le site du Tampographe Sardon en compagnie de quantité d’autres que j’ai collés sous le nez de mon chéri et de mon daddy, dès fois qu’ils veuillent me faire un cadeau pour me récompenser des 600 posts et des que j’ai collés sur mon blogounet depuis septembre 2005.

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Posada.jpgMoi, bien sûr, j’ai un faible pour la Boîte «Usage de faux Dubuffet» et je déteste pas non plus le Coffret Posada.

 

Mail-Art.jpgJe kiffe grave aussi «LE MAIL-ART C’EST DE LA MERDE» et le coffret «Tampons vulgaires».

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Ainsi que le resplendissant : «J’EN AI RIEN A FOUTRE» que j’utiliserais volontiers comme ornement frontal de certaine caboche prétendument subtile.

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Le Tampographe, au mois d’octobre 2010, sera l’invité (pour une journée seulement) du Centre Pompidou (des sous!) pour un impromptu (relututu) durant lequel ses maudits tampons seront mis gratuitement à la dispo du public. En attendant il reçoit en son atelier. Son jour c’est le vendredi de 15 h à 19 h, si j’ai bien compris. Son affiche est sérigraphiée par Le Dernier Cri et «la grande dessinatrice Caroline Sury a fait quatre magnifiques tampons» pour lui.

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C’est pour moi une référence

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Corps accords dans la rue Haute

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Corps accords, nouvelle expo de l’art & marges musée. J’y étais. Je dis pas ça pour vous faire bisquer : vous avez jusqu’à la Saint Sylvestre 2010 pour la visiter. Elle est très tendance. En plein les pieds dans le plat dans le débat contemporain sur l’art brut qui monte en mayonnaise au fur et à mesure qu’approche l’ouverture du musée d’art brut de Villeneuve d’Ascq. Non pas tant par son titre qui rappelle celui de l’expo abcd au Pavillon des Arts à Paris en 2004 (A Corps perdu). Ni par sa thématique «ancestrale»: dévoilement et exploration du corps. Mais par son parti pris de regrouper des œuvres d’artistes siders (out et in) comme si c’était du même tabac.

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Tout pour me défriser quoi! Comme si la pluie bruxelloisse ne s’y était pas déjà employée. Mais allez ronchonner quand tout le monde est gentil avec vous ! Quand Madame Carine Fol herself vous dit, non pas 2, mais septante, mais nonante mots. Quand des verres de jus d’orange vous tendent les bras. Quand des têtes connues vous font la bise : Gaëla Fernandez, par exemple. Elle entame le lendemain un pas de danse avec le Mad musée de Liège.

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Ambiance empreinte de cette aimable bonhomie que nos amis belges savent mettre dans les vernissages. Pour une fois, les Français présents dans l’assistance en oubliaient de se tirer la bourre.

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J’ai taillé une bavette avec Stéphanie et Loïc Lucas dont les couleurs chatoient sur les rabats du beau catalogue de l’expo.

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Je venais d’user mes Converse à remonter la Chaussée de Waterloo jusqu’à la porte de Hal. La rue Haute montrait ses cicatrices comme ces nouvelles poupées colorées de Michel Nedjar où il inclut des objets, à la façon de Judith Scott.

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Et c’était beau. Mais à 18h15, c’était la foule au 312-314. Pas fastoche de se faire une idée sur l’accrochage. Alors j’ai nagé de salle en salle, à chaque fois portée par une valeur sûre : Michel Nedjar, Lubos Plny, Loïc Lucas, à laquelle se greffe plus ou moins bien une œuvre autodidacte moins assurée (je ne parle pas de Marilena Pelosi qui tire son épingle du jeu).

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De l’une à l’autre on a l’impression qu’on a sollicité je ne sais quel transfert de substance. Un peu comme si on demandait à une grosse cylindrée de prêter ses teuf-teuf à une mobylette et qu’en retour celle-ci soit invitée à se la jouer gros-cube.

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Mais il n’y à rien à gagner, à convoquer le fauvisme à propos des travaux de Dominique Bottemanne alors que ses linogravures (peut-être plus discrètes) paraissent plus mystérieuses que ses tableaux.

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flyer 2.jpgPouf, pouf ! Tout cela pour dire que l’exposition nous mène en douceur vers son point d’orgue : un triptyque de gravures de Louise Bourgeois !!! Pas mal choisi certes : dans ces meilleurs moments l’art contemporain qui n’est pas-idiot se donne des faux-airs d’art brut. Est-ce que par cette pratique confusante on espère un peu naïvement que les «petits» vont jouer dans la cour des «grands» ?

Je me le demande.

Au moment où je mets en ligne, je tombe sur l’édito d’André Rouillé sur Paris Art n° 325 (9 sept. 2010) qui dissipe un peu ma perplexité.

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Lisez-le-me-le à tête reposée, imprimez-le, conservez-le dans une liseuse en maroquin du Cap. C’est ce que j’ai lu de plus lucide ces temps derniers.

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11.09.2010 | Lien permanent

Notes d’art brut

Turin, Monaco. Ce coup-ci rien que des notes. Vu que je suis allée courir les routes morvandelles en pleine canicule. Des notes qui font penser au Sud, cher à Nino Ferrer, au «Sehnsucht nach Italien» du tonton Goethe. Des notes? Même pas. De purs griffonnages. Style:«signaler aux Animuliens» ou «pas oublier de leur dire». J’en ai des masses dans mes carnets et quand je n’ai pas de carnet ou de clavounet à ma dispo, c’est sur mes doigts que les écris. Ephémères tatouages, henné improvisé.

Aujourd’hui, j’en choisis deux. «Très intéressant» ai-je ponctué sur mon index gauche devant cette info cueillie sur le blogue de Dominique Leglu : l’entrebaillement du Museo di antropologia ed etnografia de Turin.

Prochaine visite : mercredi 7 juillet 2010, même tard (17 h 30 jusqu’à 23 h 30). Si vous passez par là ou si vous êtes turinois (plus commode). Possibilité de visite ensuite sur RDV.

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Je crois bien avoir déjà vu quelque part, mais où ? l’extraordinaire dentelle d’os sur lequel Madame Leglu insiste. L’œuvre du carabinier Francesco Toris. Le Nouveau monde, c’est son nom et c’est tout à fait carabiné en effet.

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Autre remarque marginale dans un de mes petits «chiffonniers» (j’appelle comme ça mes agendas), ce lapidaire: «avec Berst». What does that means? Et bien ça veut pas dire : «Tous avec Berst» mais ça pointe sur un flash-actu du blogue de Monsieur Daniel Boeri plan entrepot.jpg(aux belles moustaches en pointes) qui nous apprend que le dynamique galeriste parisien, ne s’accordant décidément aucun repos, abritera pour l’été un bon petit paquet de son stock dans un Entrepôt snobissimement situé à Monaco, «capitale estivale de l’Art brut».

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Mambo.jpgApprenant cela je me suis jetée éperdument dans les bras de mon chéri pour un mambo de Monaco (Monaco co-co, Monaco co-co) qu’aurait pu imaginer Nino Ferrer si Aimé Barelli ne l’avait pas fait.

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07.07.2010 | Lien permanent

La galerie Impaire passe et manque

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La galerie Impaire part. Elle quitte, sniff, sniff, la rue de Lancry. C’était hier, son dernier jour à cette adresse.

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Et encore du monde en ce dimanche 18 juillet 2010 pour cet ultime accrochage dont je retiens cet agneau (lamb) bleu sur fond vert vibrionnaire (une gravure de Kim Clark) qui avait l’air un peu étonné de l’événement.

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Encore du monde mais personne d’autre que cette bonne vieille Animula pour mettre à chaud la main au clavier et souhaiter une bonne continuation à Gaëla Fernandez qui officiait, comme si de rien n’était, avec son sourire coutumier.
J’ai flashé mélancoliquement sur les deux oiseaux aux cous serpentins de Marion Boiton

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et sur les profils de Janus de Dinah Bustillos. L’un regardant le passé et l’autre l’avenir.

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J’ai emporté un petit souvenir sous forme d’un miroir schizoïde avec un encadrement billes colorées/vaisselle cassée à la Gaudi : une réalisation de Jackie Frank. Hi Jackie I hope you read!

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J’ai photographié une dernière fois le bureau encombré d’œuvres de ce lieu d’exposition qui, deux ans durant, aura été un trait d’union entre Paris et la Californie du Creative Growth Art Center. Notez bien la bouteille d’eau près du micro. Elle témoigne du temps radieux qui régnait ce jour-là.

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A partir de maintenant, la Galerie Impaire devient nomade (a wall-less gallery). Elle projette 2 ou 3 expositions par an dans des lieux européens divers. Si j’ai bien compris, dès la rentrée, on devrait la retrouver du côté de Liège, chez nos amis belges.

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18.07.2010 | Lien permanent

Bras d’or et Pénitents noirs, 11e biennale d'Aubagne

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logo-commune-pour-la-paix.jpgLa Biennale d’art singulier d’Aubagne, je ne sais pas par quel bout la prendre.

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Je suis tombée dessus en rêvant sur les édifices en cagettes blancs de Sylvain Corentin qu’on peut surprendre au travail dans cette vidéo ici.

Mais Sylvain Corentin qui a été l’assistant de Bernard Belluc porte le dossart de l’art modeste

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(ce qui n’est pas mal du tout, surtout dans son cas) et moi je roule d’abord pour l’art brut.
J’ai donc bravement gravi la liste interminable des exposants à ce 11e festival international qui ne nécessite pas moins de deux lieux pour se déployer du 31 juillet au 29 août 2010. L’un à la Chapelle des Pénitents Noirs, l’autre à l’Espace Bras d’Or.

Le premier accueillera la perfo-anim-installation d’Alex O’Neal, un artiste américain dont je ne connais que cette image.

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L’autre, la sélection de cette année qui réunit une soixantaine de cas sous la houlette de l’entreprenante Danielle Jacqui. Difficile de s’y retrouver dans cette profusion de talents divers et inégaux. D’autant que les visuels ne sont pas toujours au rendez-vous dans les liens de la copieuse liste. Le moins que l’on puisse dire c’est que ça manque de lisibilité. C’est au lecteur d’apporter son manger… Il risque de se décourager.

Votre petite âme errante, elle, a décidé de s’accrocher. S’accrocher au regard perçant et vide qui vous hypnotise dans le bandeau du site de la Biennale. Ce regard c’est celui d’un portrait émacié de Rosaria Cannonito, une créatrice sicilienne, née à Palerme, dont je ne résiste pas à vous soumettre quelques troublantes images. Cette Donna in abito verde au corps en entonnoir, par exemple

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Ce Fantasma dont on vient de manger un morceau.

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Ce S. Giuseppe con il bambino Gesù en voie d’auto-effacement progressif

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Qu’ajouter à cela sinon cette Elisabetta d’Inghilterra qui réinterprète à elle seule tout l’art du portrait italien renaissant et baroque?

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Ou bien cet informel Sole rosso après quoi il n’y a plus rien à dire

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Ne m’oubliez pas à la collection Prinzhorn

Vergiss mein nicht, ne m’oubliez pas : tel est le cri de l’art brut, le soir au fond du mois de juin. Je sais, je sais, vous êtes déjà partis en vacances et si vous n’y êtes, vous en rêvez.

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Moi aussi, je fais les soldes à la recherche d’un petit haut pour aller avec mes trente-sixième dessous de l’été. Cependant le fait est là, la vie des bêtes bat son plein comme je l’ai constaté le ouikène dernier, en parcourant le Canard de mon chéri, dans l’Intercités 3312 retour de la plage de Cabourg où j’ai pris un coup d’insolation sur les ripatons.

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Dans un article sur «la viande bleue» (nous a-t-on assez bassiné avec les Bleus, ces temps-ci!) le Volatile enchaîné, dans son n°4878 du 23 juin 2010, nous relate ce propos inattendu d’un éditorialiste du journal irlandais L’Indépendant. C’est à propos d’un certain Domenech, un nom que l’irish-plumitif n’a pas l’air d’apprécier. Jugez-en : «Un nom à voler les enfants et les fondre pour des expositions d’art insolite pour le Centre Pompidou».

Sur la tête de mon daddy! «d’art insolite», vous avez bien lu! Franchement, s’il y avait des expos d’art insolite à Pompidou (des sous), ça se saurait, non? Mieux vaut entendre ça que d’être sourde! Passons!

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Et tournons nous vers l’art brut, le vrai, le cru, le bleu, le saignant. Tournez vous avec moi vers Heidelberg, ein, zwei, drei, vier! ça vaut la peine d’allonger le pas. En vous y prenant tout de suite vous aurez le temps d’arriver à l’heure pour l’ouverture de la nouvelle exposition à la Sammlung Prinzhorn le 8 juillet 2010.

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Ensuite de quoi, vous aurez jusqu’à la fin octobre pour vous pencher sur ces Vergiss mein nicht/Forget me not qui offrent au public des Aperçus sur la vie asilaire aux alentours de 1900 (Insights into asylum life around 1900/Einblicke ins Anstaltsleben um 1900).

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Heinrich Hermann Mebes

C’est à ma connaissance nouveau d’aborder ainsi les choses du côté du petit bout de la lorgnette.L’exposition, qui se veut importante, a pour ambition de reflèter la vie de tous les jours dans l’institution psychiatrique.

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Helene Maisch

Plus de 120 peintures, dessins, collages, œuvres textiles et lettres. Auteurs? : une soixantaine d’hommes et de femmes ayant fréquenté une trentaine d’institutions différentes dans la période allant de 1895 à 1925. On joue sur la proximité. C’est tant mieux.

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Judith et les boucliers

C’est de l’art brut et c’est en Europe. A Gugging en Autriche, haut lieu de cet art qui ne se nourrit que de lui-même. L’invitée d’honneur à partir du 6 octobre 2010 et jusqu’au 20 mars 2011 c’est la chère petite Judith Scott, magique encoconneuse devant l’éternel.

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Comme la mode est au mélange et que tous les musées vont se croire obligés de nous monter des expos composites, les sarcophages de fils laineux embobinant, à la sauce Judith, des objets dont on devine vaguement les formes sont ici appariés avec des boucliers de Nouvelle-Guinée.

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«Judith Scott meets tribal art» qu’on nous dit. Pourquoi pas ? Cela vaut sans doute mieux que : «Judith Scott rencontre l’art conceptuel».

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Même s’il est vrai que l’on a quand même du mal à saisir le rapport. Au cas où on s’imaginerait par exemple que le concept de protection réunirait les pelotes à la Judith et les boucliers de ces messieurs Papous, je crois qu’on se gourerait dans les grandes largeurs.  

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Les objets de Judith Scott me paraissent autrement enveloppants. Si on l’avait laissé faire, elle se serait incorporé le monde.

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Ses créations artistiques sont de taille à tout bouffer, à vous avaler les spectateurs, ce qui n’est pas exactement le cas, il me semble, des boucliers nouveaux-guinéens qui fouettent aussi mais dans un tout autre registre.

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