Rechercher : plancher de jeannot
Pierre Della Giustina, du Manège à la Boucherie
Ce que le monde peut-être décevant! Je croyais avoir trouvé un nouveau bouquin sur Pierre Avezard, le vacher poète de la mécanique et puis non. Celui qui vient de sortir n’est que la ressucée d’un ouvrage déjà paru à la Fabuloserie en 1995. Pour les besoins du lifting, on a musclé un peu le titre. Le manège de Petit Pierre est devenu fabuleux en 2007. A part ça, pour le contenu, grosso modo, c’est kif-kif. On a ajouté une ragonnade au début parce que Le Fabuleux manège… sort chez Albin Michel et que Michel Ragon est un auteur de la maison. HT le malgré son nouveau look et retrouvez l’histoire du remontage de cette œuvre majeure.
Votre petite âme errante en profite pour filer un coup de projo sur l’un des principaux sauveteurs: “Pierre, jeune peintre graveur et guide à la Fabuloserie”.
Le temps a passé et Pierre Della Giustina –puisqu’il s’agit de lui– sans être vieux n’est plus un minot.
C’est un artiste confirmé de la plus pure espèce qui soit. Je veux dire un de ces cabochards qui n’en finissent pas de se colleter avec la matière, de refuser les facilités, de chercher, pieds et mains nus, à escalader les montagnes.
Il a travaillé pour le théâtre et honoré des commandes publiques : si vous passez aux Martres de Veyre, dans le Puy de Dôme, allez voir le mur de zinc peint qu’il a conçu pour la Bibliothèque Alexandre Vialatte.
Il en est pas moins un farouche partisan de la solitude quand le travail créateur le nécessite. Espèrons que j’aurai l’occase de vous reparler de lui.
Artiste complet, son travail de peintre, où les images résultent d’un travail de morcelage, de décapage et de couture, a évolué dans une voie plus expressionniste.
Ses dernières expos montraient des “androïdes sans muselières et de bois tendre”, sculptures composées par assemblage de matériaux fossiles.
Della ne fait pas mystère de son intérêt pour l’art brut même s’il a toujours su s’abstenir de le singer.
A l’origine de son travail, il y a ces gravures réalisées à 23 ans pour Boucherie à la une, un livre expérimental, un ouvrage de pure générosité, un véritable réservoir d’images pour un artiste qui ne cesse de les remettre en cause et de les capturer.
Ah j’oubliais… Il est auvergnat.
21.10.2007 | Lien permanent | Commentaires (2)
Sublime Spaces et Visionary Worlds
La mondialisation est une belle chose.
Imprimé à Singapour, publié à l’occasion d’une méga expo à Sheboygan dans le Wisconsin, un gros bouquin vient de tomber dans ma bibliothèque pantruchienne en provenance de New York, porté par les bras fragiles de ma copine Lucette.
Harcelez d’urgence votre libraire pour qu’il vous fasse venir fissa les 427 pages de ce Sublime Spaces et Visionary Worlds car, croyez-en votre petite âme errante, c’est pas de la daube ! Coédité par la Princeton Architectural Press (NYC) et par le Joan Michael Kohler Arts Center de Sheboygan, Sublimes spaces… a pour principal auteur Leslie Umberger, conservateur du JMKAC. Rien que son sous-titre est matière à gamberge : Built environments of vernacular artists. Je garde pour la soif cette notion de «vernaculaire» qu’on applique chez nous à la langue. Non le jargon des grosses têtes en col blanc mais la tchache en basquettes de tous les jours.
Cela fait déjà 35 piges que le JMKAC s’esquinte le tempérament à la préservation des environnements d’art issus de la création autodidacte. C’est dire s’il a de l’expérience. 22 de ces environnements sont présentés dans ce livre avec une icono impressionnante qui mêle repro de documents anciens et clichés en couleurs de qualité. Certains toujours intacts et d’autres qui ont été démantelés.
Impossible de les énumérer mais sachez que vous trouverez Eugene Von Bruenchenhein (1910-1983) et ses photos de Marie que vous connaissez peut-être déjà,
Tom Every qui fait la couverture et des vedettes comme Sam (j’ai toujours cru que c’était Simon) Rodia.
Pour ma part, je me focaliserai sur le cas de Emery Blagdon (1907-1986) que j’ai eu la chance de rencontrer quand son œuvre a été montrée à la 4e Biennale de Lyon en 1997. Né dans un petit bled du Nebraska, après des années de vagabondage et de recherche de l’or californien, Blagdon s’installe sur la ferme paternelle.
Tate Archive - Photo M. Kinley
A la fin des années 50, il commence à monter un dispositif, à base de fils de fer et de feuilles d’alu, pour canaliser les courants électriques de la terre et les employer pour guérir cancer (sa mère est morte de ça) et autres maladies.
Après sa mort, son domaine est vendu aux enchères.
Par chance les 400 pièces qui composaient sa machine guérisseuse (Healing Machine) sont sauvées et préservées aujourd’hui dans la Collec de l’Art Center.
Quand on voit combien chez nous il est difficile d’obtenir la préservation d’environnements d’art brut ou populaires majeurs, comme le Jardin de Gabriel Albert à Nantillé, on regretterait presque, sacrebleu, de ne pas être Américains.
29.10.2007 | Lien permanent | Commentaires (2)
Calaveras rue des Cascades
Martin Ramirez par Mary Altaffer/AP Photo
J’étais partie pour vous parler de cette nouvelle qui doit mettre en ébullition tous les collectionneurs d’art brut : on vient de retrouver un paquet de dessins inconnus de Martin Ramirez, quand la rue des Cascades s’est jetée en travers de ma route.
Gravure par Kristin Meller
En cette fin de journée à lumière parisienne propice je me dirigeais, bras dessus bras dessous avec mon petit kodak, en direction d’une galerie du 20e arrondissement où Le jour des mort au Mexique était évoqué par un autel à offrandes et par des calaveras dans l’atelier de l’Association pour l’estampe et l’art populaire.
La rue des Cascades est une drôle de voie serpentine ainsi nommée -j’imagine- parce qu’on y captait des sources et qu’on y croise encore des «regards», édifiés pour surveiller icelles.
J’allais atteindre le 49 bis où ce que crèche l’asso en question lorsque, non loin de la maison utilisée par Jacques Becker comme décor pour son Casque d’Or, je suis tombée sur une cascade de graffiti sculptés comme on n’en fait plus.
C’est à l’exact coin de la dégringolante rue des Savies et de sa cascadeuse voisine. Un morceau aux allures furieusement provinciales qui fait tout son possible pour oublier les rénovations à prétentions modérées ambiantes sans pour autant tomber dans le musée à touristes.
Vous mordez le truc ? Là, sur un mur de jardin de curé couronné de plantes mal peignées, comme une page de croquis griffonnés sans fignolage, de drôles de têtes se bousculent, pas de la même main on dirait.
La proximité d’un Espace Louise Michel (où les glandeurs du dimanche étaient invités, par voie d’ affichette rétro, à une expo sur L’Espagne et ses républicains pour témoins) explique sans doute qu’à des têtes de mort, l’un des sculpteurs anonymes du mur des Cascades ait cru bon d’ajouter des messages adaptés à l’histoire du quartier :
«Anarchie»,
«Vive la Commune»
Une rapide enquête de votre petite âme errante lui a permis de savoir que cette œuvre lapidaire, urbaine en diable, avait été attribuée à un «artiste-ouvrier» qui a nié en être l’auteur.
C’est vrai, qu’à côté de figurations sauvages, on croit discerner dans ces graffiti une certaine élégance de trait qui pourrait être la marque d’un artiste pure laine.
Un gus en tous cas qui serait au parfum de Brassaï et qui n’aurait pas craint, à cause de ça, de recourir au grattage, une technique plutôt négligée en nos jolis temps pressés comme lavement.
C’est en songeant à tout ça, qu’au bout de la rue des Cascades, j’ai rencontré, près d’un kébab, la Sirène de Ménilmontant .
04.11.2007 | Lien permanent | Commentaires (5)
Noëlinks
25.12.2007 | Lien permanent | Commentaires (2)
Des fantômes et des anges au Grand-Hornu
Je comptais m’en tenir là, concernant celle du MAC’s au Grand-Hornu en Belgique (jusqu’au 13 janvier 2008), tant il est vrai qu’un meeting avec Mac Collum, Aloïse, Buren, Madge Gill, Robert Barry et Henry Darger, c’est kif-kif pour moi la rencontre «sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie».Cependant le catalogue évoque le temple d’Hadrien (son cabinet logologique à lui) alors je
me sens concernée par cette confrontation d’«extraits des collections du Musée d’Art Moderne Lille Métropole».
Le problème du MAM, c’est pas qu’il soit actuellement fermé pour modernisation, c’est qu’il est trop riche. C’est un berger qui veille sur un cheptel bigarré. D’un côté les brebis de l’art moderne et contemporain, de l’autre ce loup dans la bergerie : l’art brut.
Comment rassembler ce troupeau sans limer les dents d’Ysengrin, sans affubler les agneaux de crocs? Problème pas simple.
Des L’Aracine et des ailes, pardon, je voulais dire : Des fantômes et des anges -le vrai titre de l’expo du Grand-Hornu- se donne un mal de chien pour le résoudre.
![a24565476f869d4098e1f1bf8e641667.jpg](http://animulavagula.hautetfort.com/media/01/00/29e891da4e9b14af47742cda4995d223.jpg)
Sans faire la bête, j’avoue que je suis pas baba devant la juxtaposition d’une Femme lipue de Van Dongen, datant pourtant d’un temps où l’artiste n’était pas encore un portraitiste people, avec un St Adolf de Wölfli, au prétexte formel de la coïncidence d’un œil charbonneux et d’un masque noir du style «loup».
Boules de gomme d’un côté, mystère de l’autre.
Moule à gaufres
Les rédacteurs du catalogue ont beau s’y mettre à 5, on peine à saisir le concept de l’expo, surtout si comme moi on a le ciboulot trop moulagaufre pour cerner les «points hypnogènes et psychicônes» dont nous entretient Nicolas Surlapierre page 34.
«Comment mettre en place (…) un dispositif où le regard peut s’accrocher de la même manière, à ceci, à cela et encore à cela -art brut, art moderne, art contemporain- (…) ?» demande, page 114, Laurent Busine.
On peut pas. Sauf au moyen de tours de passe-passe.
«Cette (…) ascension spirituelle est peut-être (C moi qui souligne) à rapprocher des recherches contemporaines d’Augustin Lesage» nous dit, p. 44, Savine Faupin qui vient de parler des «Peintures de rêves» de Miró.
«Pourquoi est-ce que je regarde ce jeune homme de Modigliani aussi bien (C moi qui…) que cette femme colorée d’Aloïse ?», tente de nous persuader Laurent Busine p. 70.
Avec des «aussi bien» et des «peut-être», on mettrait Paris en bouteille et l’art brut au placard. Car il deviendrait encombrant, l’animal !
Raison pour laquelle peut-être, le directeur du MAC’s qui a pourtant dû potasser Dubuffet et Thévoz, soutient que «le statut» de l’art brut «n’est toujours pas défini de manière précise».
Comme dirait Scully «la vérité est ailleurs».
Elle perce dans le texte de Jérôme André, le dernier du catalogue fantômique et angélique.
«A la lumière du musée, l’objet est (…) naturalisé en œuvre d’art» remarque-t-il p. 162.
De «naturalisation» à «artification», son vilain petit avatar, il n’y a qu’un pas.
Le pas de ceux qui s’étonnent toujours que Dubuffet les ait dépossédés à jamais de leur monopole d’instances légitimantes.
Le pas de ceux qui admettent mal qu’un créateur puisse ne s’autoriser que de lui-même.
![6885471b977c12cc2261dfcc8406f335.jpg](http://animulavagula.hautetfort.com/media/01/02/47cde5d0981b3d24e9d7f05c32c4fc4c.jpg)
26.12.2007 | Lien permanent | Commentaires (5)
L'art brut saisi par l'esthétique
C’est comme dans la chanson de Berthe Sylva, on devrait m’appeler «la dénicheuse». Je débusque les revues confidentielles, plus camouflées que des oisillons dans une haie.
Cette fois, c’est une savante publication que je ramène dans ma gibecière de braconnière de chez Tati (pas le cinéaste dont je salue le centenaire).
Recherches en Esthétique - c’est son nom - est l’organe du C.E.R.E.A.P. Ce que signifie ce sigle, j’en sais que couic. Ce que je peux vous dire c’est que REE est publiée avé des concours martiniquais et guadeloupéen : IFUM et DRAC. Cela vous fait une belle jambe ? D’ac mais le truc c’est que le n°13 de Recherches en Esthétique est placé sous l’enseigne de La Relation au lieu, ce qui nous vaut deux papiers sur des créateurs d’art brut.
L’un hyper-connu : Arthur Bispo do Rosario et l’autre pas étranger aux Animuliens : Adrien Martias.
Les articles en français sur Bispo sont trop peu nombreux pour que je signale pas celui de Anne Dallier-Popper bien qu’il soit pas illustré. Il s’intitule : A l’écart de la vie et du monde de l’art : A.B. do R. Ce titre reprend celui d’une expo de 1982 organisée à Rio de Janeiro, par le critique brésilien Frederico Morais : A Margem da vida.
Disons, pour simplifier, que l’article de Mme Popper s’emploie à mettre en évidence les motivations différentes qui singularisent les œuvres de Bispo (accumulations, installations ou «psycho-objets», étendards, vêtements) lorsqu’on les compare à celles des courants artistiques contemporains dont on les rapproche souvent : duchampisme, Nouveau-Réalisme, Arte Povera.
Adrien Martias, pour sa part, fait l’objet d’un traitement attentif par Béatrice Steiner. Celle-ci, sous le titre un peu chinois de La Grande muraille d’Adrien Martias y développe la notice dont elle nous avait offert la primeur le 9 février 2007.
Faute de données biographiques bien certaines, B.S. est amenée à se poser des questions, sur l’ancrage de Martias dans «les mythes de sa culture», voire dans le «culte Vaudou». Plus décisives me paraissent ses envolées sur le thème de l’enfermement : «L’enfermement met en scène un fantasme très archaïque, celui d’un risque de fusion avec un corps Autre. Menace immatérielle réveillant la crainte, bien réelle, d’un magma engluant, semblable à ce que l’on ressent dans les cauchemars.» Bien jeté, non ?
Aussi bien que Mme Popper qui nous dit que le «travail acharné» de Bispo «peut se définir comme une sorte de reconstruction de la vie dont il est éloigné, voire (…) un sanctuaire de vie à préserver».
Arthur Bispo do Rosario statufié dans sa région
Bravo les filles ! Ceux et celles que branchent cette popperisation et/ou steinerisation feront bien de noter que Recherches en Esthétique est diffusée par Jean-Michel Place et qu’on la trouverait chez Tschann à Paris, chez A Plus d’un titre à Lyon, chez Le Chercheur d’art à Rennes.
Ciao, ciao !
16.12.2007 | Lien permanent
Une voix d’en bas : Leonora Carrington
L’année se termine mal. J’ai un bouton sur le nez et une plaque rouge sous le poignet pour cause de tapis de souris gratteur.
Heureusement qu’en cherchant consolation sur la toile, je suis tombée sur Les Nouvelles dermatologiques, un «english-french international journal».
Dans le supplément 1 du n° 25 de 2006, j’ai dévoré l’article du Docteur (es lettres) Marie-Hélène Inglin-Routisseau intitulé La peau retournée : une métaphore surréaliste de la persécution du Moi?
Spécialement le passage qui concerne Leonora Carrington parce qu’il ramène aux fantômes dont je vous causais dans ma précédente note.
De Leonora C, je ne possédais en effet que L’Histoire de l’heureux fantôme publiée par L’Impatiente.
C’est, avec Unica Zürn et Leona Delcourt (alias Nadja), une de ces inspirées/inspiratrices qui croisèrent -à tous risques- leur destin avec celui de grands ténors surréalistes Hans Bellmer, André Breton et Max Ernst dans le cas de Leonora.
On pourrait leur joindre Colette Peignot (alias Laure) si Georges Bataille avait été boire l’apéro à la Brasserie Cyrano.
Leonora Carrington apprit notre langue avec une nounou française. Elle l’écrit avec un entrain insoucieux de l’orthographe. Elle n’est plus aujourd’hui la brune glamour dont les 20 berges conquirent le cœur de Ernst.
C’est une madame d’âge vénérable qui, dans une Lettre à Henri Parisot publiée par X poètes au féminin (aux Editions L’Arachnoïde), s’exprime ainsi : «Comme une vieille taupe qui nages sous les cimitières je me rends compte que j’ai toujours étais aveugle – le cherche à connaître le Mort pour avoire moins peur, je cherche de vider les images qui m’ont rendus aveugle».
Une asso Max Ernst à Saint-Martin d’Ardèche garde le souvenir de la maison qu’elle décora avec Max lors de leur halte avant l’orage d’acier nazi en 1937-1939. «En 1940», nous dit M.-H. Routisseau, «après l’internement de Max Ernst dans un camp (…) Leonora Carrington connaît un épisode psychotique délirant qu’elle relate dans En Bas».
Ce petit livre est précieux pour les amateurs d’art brut. Il leur permet de piger – pour ainsi dire de l’intérieur - quelque chose de ce qu’un créateur plus ou moins schizo peut ressentir. Aussi tirerai-je un feu d’artifice car je viens – bingo ! – de le trouver. C’est pas évident en français. En anglais, il semble que Black Swan Press à Chicago en propose une édition de 2004 dont voilou le petit chapeau : «Down below recounts Carrington’s adventures in Spain on the other side of the mirror after being pronounced incurabily insane».
«La folie lui permet (…) de découvrir une secrète affinité avec les bêtes» remarque Mme Routisseau à propos de Leonora. Celle-ci s’approchait «des animaux en liberté, là ou d’autres humains provoquaient une fuite immédiate». Ceci, «par la peau, par un langage d’attouchement» qu’il lui était «fort difficile de décrire».
Animuliens, vous qui n’êtes pas des bêtes, vous comprendrez bien ce que ça démangeait votre petite âme errante de vous parler de cette voix «d’en bas».
30.12.2007 | Lien permanent | Commentaires (1)
Bonne année aux tangata maori
Comme des rois-mages vers la paille de l’étable, les Animuliens et Animuliennes (il y a aussi des reines-fées) arrivent du monde entier sur le blogounet de votre petite âme errante en cette extrême fin d’année.
Merci donc à Los Angeles, à Givors, à Overijse, Moisdon-la-Rivière, Walcourt, Bulle, Sherbrooke, Laval, Québec.
Merci à Ivry-sur-Seine, Cavaillon, Jaipur au Rajastan, Uppsala, Gavidia au Venezuela, Villiers-sur Marne, Taipei, Saint-Florent-sur-Cher, Bibbiena en Emilie-Romagne, Annecy-le-vieux, Toronto, Piotrkow Trybunalski, Sofia, Bully-les-mines, Malters, Chambly au Québec.
Et à Abbotsford en Colombie britannique, Tunis, Lisbonne, Zwanenburg, Marche-en-Famenne au Luxembourg, Memphis (Tennessee), Seattle, Vienna (Virginia), Haarlem, New York, Worb, Montréal, Bouzigues, Lyon, Paris, Bruxelles, Bordeaux, Zürich.
Dernièrement la bonne parole animulienne a été consultée à Claye-Souilly, à la Réunion (merci Violette !) et franchissant l’Océan indien, elle est parvenue jusqu’à Melbourne (Australie).
Pour le moment la Nouvelle-Zélande se fait un peu tirer l’oreille mais j’ai bon espoir. Comment des gens qui, lorsqu’ils entrèrent en contact avec les Européens se désignaient par l’expression tangata maori (homme ordinaire), ne seraient pas curieux de «l’homme du commun à l’ouvrage» ?
Et puisqu’en tahitien maori signifierait «en confiance» ou «comme des bienvenus», sans vouloir me prendre pour la Sainte Vierge, je dis «welcome» au monde entier en ces dernières heures de 2007.
31.12.2007 | Lien permanent | Commentaires (3)
Que ferez vous en novembre ?
Et c’est reparti comme en 14. Voilà déjà du nouveau qui s’avance (veau qui s’avance, veau qui s’avance) pour 2008. Prenons les choses par la fin.
Du 21 novembre 2008 au 28 juin 2009, les œuvres bouleversantes de Lubos Plny seront montrées, en compagnie de celles d’Anna Zemankova, à la galerie abcd of Montreuil, si d’ici là les petits cochons ne la mangent pas.
Novembre, c’est loin mais débrouillez-vous pour pas oublier, mon petit doigt me dit que ça va être d’enfer.
Les dessins de ce Tchèque au nom imprononçable sont le prolongement d’une sorte de body art qui l’a conduit à soumettre sa personne à des expériences et des traitements très personnels.
Fasciné par les fluides corporels, il intègre tout naturellement dans ses dessins anatomiques et endoscopiques de la charpie colorée de sang ou de liqueurs pharmaceutiques. C’est cruel et beau comme un cœur ouvert, terrible et sublime comme une âme mise à nu par son scalpel même. On se sent pousser des griffes à regarder ça.
A propos de Plny, les petits Animuliens qui n’ont pas froid aux œils, trouveront une notice détaillée sur le site d’abcd et une autre plus rapide dans le n°1 de son journal intitulé Le chant des sirènes, l’automatisme dans l’art brut.
J’emprunte une partie de la sienne à la Cavin Morris Gallery de New York pour vous donner envie d’aller voir le reste et les deux impressionnantes reproductions qui l’accompagnent : «Plny audited several anatomy classes, and studied grave digging. His drawings, highly anatomized self portraits, contain careful notes about the presence or absence of bodily fluids.»
02.01.2008 | Lien permanent | Commentaires (1)
Les bateaux jouets s’exposent à la Marine
Hello, les gars (et les filles) de la marine ! N’ayant, comme vous le savez, pas froid aux yeux, votre petite âme errante s’est embarquée sur sa coquille de noix de petit Mac portable à la recherche de nouvelles images perdues dans l’océan du net.
Pour aujourd’hui, elle a ramené dans ses filets ce petit navire brésilien d’un certain José Bispo qui appartient à la galerie virtuelle de la Casa do Imaginario, la Collection d’art populaire (Coleçao de arte popular) Tania de Maya Pedrosa.
Bon, ça ne vaut p’être pas le bateau que brandit Tosquelles dans ma note du 6 juin 2007 mais quand même… ça porte à rêver à l’influence de la mer sur les créateurs portés à larguer les amarres.
Cela me conduit également, du haut de mon phare, à porter un coup de projecteur sur une remarquable exposition du Musée National de la Marine à Paris.
Bateaux jouets 1850-1950, elle s’appelle. Elle a été prolongée juqu’au 5 novembre 2007. Une bénédiction pour moi qui suis toujours à la remorque et qui me rongeait les ongles de n’avoir pas trouvé le temps de vous en causer. Il n’a pas fallu moins de 3 capitaines pour piloter cette expo de belle envergure.
Non contente de nous présenter une riche et variée flottille de ces petits (et grands) bateaux de bassins qui faisaient la joie des moutards d’autrefois, elle est terriblement bien documentée sur la fabrication de ces objets manufacturés qui se sont échoués parfois dans la vase des bassins d’où ils ont été tirés par des collectionneurs acharnés.
Animula soulève son béret devant le travail de Didier Frémond, Annie Madet-Vache et Alain Niderlinder, prolongé par un livre (co-édité par le Chêne et le MNM) attrayant et savant. Il fera autorité dans les bibliothèques d’amateurs et bientôt sous les sapins de Noël. Les grands-mères et les grands-pères qui ne profiteraient pas de l’occasion pour embarquer illico leur descendance dans une visite de Bateaux jouets ne mériteraient plus le nom d’Animuliens de choc.
Et s’ils aiment l’art brut, à défaut d’en trouver là, ils pourront méditer avec profit sur les possibles sources d’inspiration des Auguste Forestier et autres fabricants de petits bateaux sauvages déjà montrés sur ce blogue.
07.10.2007 | Lien permanent | Commentaires (3)