Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : plancher de jeannot

Des pierres qui parlent en provençal

«Ça mérite pas! Je suis pas Rodin!» me dit Roger quand je lui demande si les journalistes locaux se sont intéressé à ses sculptures. Roger peut-être ne s’appelle pas Roger mais il ne tient pas à ce que son nom soit prononcé. Même s’il me laisse libre d’évoquer son travail sur le Net pourvu qu’il n’en sache rien.

P1080978.JPG

Les cigales, Mistral,

Mistral.jpg

une Arlésienne qu’il préfère de profil…

arlésienne.jpg

Roger sacrifie au folklore de sa Provence natale. Sans doute vaut-il mieux, dans un village, ne pas faire de vagues mais Roger aime la littérature. Vraiment. Quand nous arrivons, il lit Thyde Monnier. D’une démarche claudicante, il s’est approché quand j’ai garé Blanchette, ma Clio d’été, devant son portail. Les Québécois appellerait ça un parterre. Cet espace entre la maison et la route que les créateurs à l’état natif comme Roger aiment à transformer en showroom de leur imaginaire.

vue générale.JPG

La route ici est un bien grand mot. J’étais partie à la recherche de l’entrepôt d’un brocanteur. Une erreur d’interprétation de mon soporifique GPS m’a mis sur la piste du lieu où Roger cache et montre (tout à la fois) sa tranquillité et ses créations d’art.

P1080975.JPG

Un plaisant joufflu, une Torpédo,

torpedo.JPG

un pélican sur un pilastre.

pelican.JPG

Une stèle à la mémoire d’une chienne dont Roger est inconsolable.

P1080972.JPG

Avec celle-ci on approche du meilleur de cet autodidacte du bas-relief et de la ronde-bosse. La pierre des Baux qui abonde dans cette région du sud d’Avignon où Roger réside, le sculpteur en a fait sa confidente. Lui qui fut maçon et tailleur de pierres, elle lui parle. Elle l’avertit quand il risque de la fendre. Elle lui tend ses veines qu’il devine comme un sourcier.

P1080992.jpg

Roger est d’un monde dont le moule est cassé. Son grand-père était carrier. Son instituteur exigeait qu’il parle français et non sa langue provençale. Une photo de sa classe prise en 1946 montre des gamins marqués par les privations de la guerre. Pareil homme incline à ne pas désespérer de 2015.

berger.jpg

J’aime sa façon presque médiévale de renouer avec les Profits champêtres et ruraux. Les bergers, les faucheurs, il en connaît la hiératique noblesse.

Faucheur détail.JPG

P1080991.JPG

berger détail.JPG

Roger modestement sait bien quels sont ses morceaux de bravoure. Son mazet étoilé est d’une poésie indéniable. Et l’on composerait à loisir une galerie avec ses portraits (animaux compris).

mazet 2.JPG

«Si, Roger, ça mérite! Votre œuvre n’est peut-être pas abondante mais, issue d'un coeur sincère, elle suffit à justifier une vie».

Lire la suite

A-A-A

Mais où est donc Animula ?

Animula est là : Avignon le 15 janvier 2015.

Expression d’une liberté

Photo0031.jpg

Animula est là : Adelboden (canton de Berne) le 26 janvier 2015.

Quand la neige met son grain de sel

IMG_0214.jpg

 

Lire la suite

Pierre Della Giustina «dans la mouvance des arts bruts»

Animula en Auvergne Aujourd’hui.

della giustina la montagne.jpegUne adolescence aux Martres-de-Veyres. Un ascenseur pour les Arts-Déco. Retour vers son berceau de peinture et de sculpture. Le parcours de Pierre Della Giustina est bien plus riche que ça. Depuis 7 ans au moins que je vous le dis, vous avez pu vous en rendre compte.

Della Giustina appartient à une catégorie rare. Celle de ces artistes qui travaillent «dans la mouvance des arts bruts» et ont le tempérament de s’en écarter pour inventer leur propre voie.

P1020833.JPG

Quitte à brouiller momentanément leur image. Sans égard pour les pantoufles où leur public aurait tendance à les cantonner.

P1020840.JPG Jamais prisonniers d’un style parce que toujours en confrontation avec la matière. Conquérant leur œuvre de haute lutte.

P1020851.JPG

Toutes choses que Della, talentueux peintre-sculpteur et graveur, vous dira mieux lui-même dans La Montagne, le journal de Vialatte, qui a eu la bonne idée de venir à lui.

Au moment où j’écris, l’article de Caroline Eon-Groslier sur PDG a été lu 368 fois.

Ce n’est pas assez.

Lire la suite

29.01.2015 | Lien permanent

Marie-Rose et les grosses machines

étoiles filantes 2.jpg

Bientôt la nuit des étoiles filantes. Ça me fait penser à Marie-Rose Lortet. Marie-Rose, elle est discrète. C’est une artiste qui ne souffle pas sa renommée dans les oreilles des autres. Certes, elle expose beaucoup et souvent dans nos provinces. On est tellement sûr de la retrouver qu’on en oublierait presque son passage si un soir d’été ne nous remettait en mémoire son œuvre, un miracle textile.

MRL Plantation incontrolable .jpg

Marie-Rose peut bien tisser le monde comme une tapisserie de haute-lice, Marie-Rose peut bien faire feu de tout le métier acquis depuis presque un demi-siècle, Marie-Rose Lortet reste de la famille. Parrainée par Jean Dubuffet. Sélectionnée dans l’historique exposition collective de sa jeunesse : Les Singuliers de l’Art. Amie de Simone Le Carré-Galimard, son aînée, qui, comme elle, avait bercé son enfance avec des matériaux insolites assemblés en objets ludiques et artistiques.

MRL voyage .jpg

Aurélien Lortet se souvient que Marie-Rose et Jacques, ses parents, l’emmenaient chez Marcel Landreau et il le dit sur Animula Vagula. Histoire de fils, pour jouer sur les mots! Un fils devenu lui-même artiste car la famille chez les Lortet est faisceau. Tressant sa vie, petit à petit, comme quelqu’une qui a l’éternité devant elle mais qui sait se servir des instants qu’on gâche dans les transports en commun pour accumuler de la matière première, Marie-Rose Lortet élève ses maisons d’air, tricote ses masques de laine en série, ouvre grandes ses fenêtres sur une poésie personnelle dénuée de toute grandiloquence.

Marie-Rose-Lortet-1406 copie.jpg

Sa silhouette d’héroïne de conte de Grimm, à saute-ruisseau par dessus le temps, reste gracile. Ses cheveux d’or au petit fer, cascadent toujours en impeccables rayons. Il y a du body art chez cette dame. On dirait qu’elle est elle-même son maître-ouvrage. Tout juste si de fines lunettes ajoutent maintenant leurs volutes à sa parure.

marie rose.jpg

On imagine ce que ses yeux ont pu en voir avec son travail ! Ses yeux, ses mains. Pique, épingle, crochète et couds ! Une maille à l’envers, une maille à l’endroit. Et que je te natte, et que je te noue. Bonjour l’art contemporain à tige volubile ! Bonjour l’invention entrelacée à la tradition! Si on l’écoutait Marie-Rose Lortet roulerait en canivets l’esthétique industrielle à laquelle on la confronte à la Fabrique des Savoirs.

image_content_general_marie rose.jpg

Car il ne faut pas que j’oublie de vous le dire. Il ne vous reste que 18 jours pour aller voir l’exposition Marie-Rose Lortet et les grosses machines. Alors, ne vous emmêlez pas les crayons. C’est à Elbeuf, près de Rouen

affiche marie rose.jpg

Lire la suite

Sichel à Ceylan

Sichel à Ceylan. Encore une chose que j’aurais aimé voir. Philippe Sichel c’est un marchand d’art parisien moins connu que Samuel Bing mais responsable comme lui de la vogue du japonisme en Europe.

le japon artistique.jpg

De son séjour en 1874 dans l’Empire du soleil levant, il ramena quantité d’objets, ce qui fait que ces enragés collectionneurs de frères Goncourt l’appréciaient pas mal.

bibeloteur.jpg

Qui met son nez dans les livres de Jules et d’Edmond aujourd’hui? Moi. Faut être folle! Mais je lirais n’importe quoi le matin pour passer du sommeil à ma tasse à café. Rien de tel qu’un petit récit de voyage pour passer de la léthargie à l’activité.

E et J Goncourt.jpg

 

Je suivais donc d’un oeil vague Philippe Sichel dans une de ses balades à Ceylan par le truchement des deux frangins créateurs du prix littéraire que vous savez.

 

tome 5.jpg

 

Quand dans le tome 5 de leur Journal sur la période 1872-1877 (Grasset) je suis tombée sur ce détail dont je résiste pas à vous souligner le caractère stimulant.

Sichel à Ceylan, dit Edmond, «est arrêté par le bruit artiste d’un marteau, un marteau qui reprenait, se taisait, avait l’air de causer avec l’homme le maniant : un marteau qui était comme une intelligence, et qui n’était pas le marteau bête d’un ouvrier européen. Philippe Sichel tombait alors sur un homme en train de monter les panneaux de la porte d’une habitation, et il se mettait à l’écouter, charmé, ravi, quand l’ouvrier faisant sauter un petit morceau de bois d’un panneau, le façonnait dans quelques minutes, en un petit animal sculpté qu’il tendait à l’étranger».

Lire la suite

18.02.2015 | Lien permanent

Christine Sefolosha et les wild things

Dans la presse encore.

OAF GRAPHIC.jpg

Au moment où l’OAF de NYC 2015 bat son plein (jusqu’au 1er février) je me suis arrêtée sur l’article de Priscilla Frank, critique d’art bouclée, dans The Huffington Post du 28 janvier dernier. Pour son sujet et pour son titre qui associent Christine Sefolosha et les wild things.

sefolosha-l'enlèvement.jpg

C’est à la Galerie Polad-Hardouin, qui présente à New York cette artiste qui ne cesse de s’affirmer comme telle, que l’on doit les envoûtantes images qui illustrent le papier.

sefolosha-trolls.jpg

La conclusion de celui-ci va dans le bon sens. Elle indique clairement qu’avec Sefolosha les petits problèmes de in et de out ne sont plus de mise : «(…) the boundary between out and in gets lost in the haze of blues and purples, eyes and claws, memories and dreams».

o-PURPLE-dancers.jpg

Si les Américains lisaient Animula, ils auraient aperçu que ça fait déjà longtemps que, chaque fois que j’en ai l’occasion, je braille : «Sefolosha you make everything groovy!»

Lire la suite

30.01.2015 | Lien permanent

Instantanés à Cotonou

Une chose que j’aurais aimé voir.

couv instantanés.jpg

Jean Baronnet.jpgDans un confidentiel recueil d’InstantanésJean Baronnet a consigné, sur un mode poétique et avec un humour retenu, des anecdotes, des impressions fugaces, des observations surprenantes (derrière une banalité camouflante) de sa vie de musicien, reporter et réalisateur, je capte ce souvenir de Cotonou daté de 1966 : «On vend sur le marché des postes de radio. Ils possèdent un cadran lumineux et plusieurs potentiomètres permettant différents règlages. La face opposée ne révèle rien car le poste est fait d’un bloc de bois plein qui exclut toute technologie compliquée».

Lire la suite

08.02.2015 | Lien permanent

Naïfs marocains et du monde entier

L’art brut c’est comme le furet de la chanson. Il passe par ici. Il repasse par là. Au détour d’un catalogue chiné au marché aux puces de Saint-Ouen délicieusement désert en cette maussade fin d’août. Un Barbu Müller perdu dans l’art naïf ça se remarque. D’autant que sa légende laisse rêveur : «Tête – sculpture fin XIXe s. ou époque contemporaine».

barbu m.jpg

Notez le OU qui prouve qu’on se posait déjà des questions sur les barbudos en 1964. Car le catalogue dont je vous parle est du mois de juillet de cette année. Sa couverture, qui reproduit un tableau d’Ahmed Louardiri (1928-1974), est comme une invitation à visiter la mosquée de Moulay Ismaïl à Meknès à travers le prisme de ce grand peintre autodidacte.

art brut,erich bödeker,anselme boix-vives,barbus müller,art naïf marocain,ahmed louardiri,mohamed ben allal,moulay ahmed drissi,moulay ali alaoui,mohamed naciri,radia bent lhoucine

Publiée pour l’exposition itinérante Panorama international de la peinture naïve organisée dans les villes marocaines par la Mission Universitaire et Culturelle Française au Royaume chérifien, cette plaquette a été réalisée sous la direction de Gaston Diehl (1912-1999), fondateur du Salon de mai. Des textes de Georges Henri Rivière, Maximilien Gauthier et Anatole Jakovsky.

94 pages, beaucoup d’images en noir et en couleurs de Naïfs du monde entier. Parmi lesquels, forcément, se sont glissés quelques Bruts chers à notre cœur.

img728.jpg

Erich Bödeker (1904-1971), mineur allemand qui peupla son jardin d’une centaine de personnage sculptés en bois ou ciment peint.

Anselme Boix-Vives qui venait d’être mis sur orbite (lunaire) en mars-avril 64 par la Galerie Denis Breteau. Par exemple.

boix-vives.jpg

A tous seigneurs, tout honneur, la section marocaine, préfacée par Diehl, révèle «Les infinies possibilités artistiques de l’instinct créateur du Maroc». Une pléïade de peintres aux noms mémorables : Mohamed Ben Allal

ben allal 3.jpg

Moulay Ahmed Drissi

ben allal 2.jpg

Ahmed Louardiri

 

Raphaël Occhipinti (né à Syracuse), Moulay Ali Alaoui

Alaoui Moulay Ali-Les tanneurs.jpg

Mohamed Naciri

mohamed naciri.jpg Et –pour moi le plus remarquable– Radia Bent El Hossain qui, en voyant travailler son fils, l’artiste Miloud Ben Moktar, sentit «l’irrésistible besoin de prendre à son tour crayons et pinceaux, à plus de cinquante ans (…)».

Radia bent Lhoucine.jpg

Radia Bent Lhoucine, si l’on préfère, nom sous lequel elle est connue et appréciée aujourd’hui ainsi que j’ai pu le signaler dans mon post du 26 février 2011.

Lire la suite

Miracle à l’italienne : Giovanni Bosco est dans Libération

Le boucher est là. Mon boulanger rouvre demain. La rentrée s’accélère. Même pour moi qui serait bien restée les pieds dans les tongs.

tongs 3.jpg

Mais voilà que, par la grâce d’une couverture médiatique qui s’emballe (sic), mon mois d’août finissant se place sous le signe d’une audience accrue. Depuis que Libération, dans son édition du 28 août 2014, a consacré une double page au créateur sicilien Giovanni Bosco dont je vous claironne les mérites depuis plus de six ans, je constate une intense activité sur mes lignes.

visites france.png

De Nancy, Montpellier ou Paris, de Basse-Normandie, Rhônes-Alpes ou Poitou-Charentes, de nouveaux Animuliens se précipitent sur mes notes relatives à ce peintre originaire de Castellammare del Golfo. Spécialement sur les plus anciennes. Celles du 25 mai 2008 (Murs à la Sicilienne) et du 16 juin 2008 (Art brut : découverte d’un nouveau créateur en Sicile) qui ont révélé au landerneau de l’Internet les premières images et les premiers renseignements sur le regretté Giovanni Bosco.

Merci qui ? Merci madame Peiry.

C’est vous qui avez nourri de vos infos ce papier, dense et plaisant, dû à Brigitte Ollier «envoyée spéciale à Lausanne» où vous avez monté une expo d’été : L’Art Brut dans le monde.

salle Bosco 1.jpg

salle bosco 2.jpg

Moi qui croyais que, comme l’indiquait le 29 avril 2014 La Tribune de Genève, vous aviez quitté «définitivement l’Art Brut», je vois que vous continuez à guider cette Collection.

Collection historique où, pour reprendre le propos de Boris Senff dans 24h du 6 juin 2014, «le stockage et donc la conservation deviennent des questions urgentes face à cette masse d’œuvres, parfois fragiles» acquises ou entrées récemment.

Sans oublier le problème des toilettes qui a son importance aussi, selon madame Lombardi.

Mais trêve de détails! Je souhaite que madame Peiry continue à mouiller sa blouse en faveur de Giovanni Bosco. Ça me permet de profiter de son plan media et de son rézotage XXXL. Avec un peu de chance, il se trouvera encore des journalistes pour choisir l’angle Giovanni Bosco.

Dans La Repubblica du 14 août 2014, en illustration d’un article de Paola Nicita, j’ai déjà pu repérer deux visuels empruntés au carton d’invitation d’une exposition Bosco dont je fus partenaire (cf. mon post du 21 mars 2009 : Giovanni Bosco, l’Irrégulier du Bd Haussmann). Et que la journaliste italienne ne cite pas.

invit expo bosco librairie.jpg

expo librairie.jpg

P1000465.JPGP1000458.jpg

Soyons raisonnable cependant. Madame Peiry ne saurait veiller à tout. On ne peut lui demander de rappeler sans cesse que Giovanni Bosco est un cas d’art brut pur apparu dans un moment où ce concept était déclaré bon à diluer dans l’art contemporain.

Que sa découverte est due à un regard extérieur à son pays d’origine.

Que l’instance qui l’a légitimé dans l’ordre de l’art brut n’appartient pas à la catégorie de ces «informateurs qui se manifestent pour (…) signaler (…) des productions hors du commun»  (dixit l’introduction du catalogue L’art Brut dans le monde) à une direction de la Collection de l’art brut qui a cessé depuis longtemps d’être intronisée par Jean Dubuffet.

cata l'art brut dans le monde.jpg

On peut par contre répéter à sa place que les blogues et leurs équipes sont des francs-tireurs capables d’initiatives dont les institutions font ensuite leur miel. Sans toujours le dire de peur sans doute de s’écorcher la bouche.

Lire la suite

James Castle se tient au Carreau

Sur le carreau. Sur le carreau je suis restée. Le Carreau du Temple où se tient comme chaque année à pareille époque le Salon du Dessin Contemporain.

Affiche drawing now 2015.jpg

Bluffée, scotchée, médusée devant mon «drawing» à moi. Le carnet de James Castle visible sur le stand C5. On peut bien dire que je suis une vieille bougonne mais là je vous certifie que j’y suis allée direct au coup de cœur! Et je n’aurais de cesse que vous ne l’éprouviez à votre tour, ce coup de cœur, en vous précipitant (car vous n’avez que jusqu’à dimanche 29 mars 2015 à 7 P.M.) dans ce vénérable marché parisien, plus du tout glacial et relooké Bon Chic Bon Goût.

carreau-du-temple.jpg

J’étais pas la dernière à la Preview VIP mais j’arrive toujours dans ces lieux là comme une vachette dans l’arène le jour de la tienta. Je ne sais jamais trop où aller. Alors je fonce au hasard, comptant sur les révélations qui provoqueront mon regard.

vachette 2.jpg

Généralement, elle ne sont pas légion et je tarde à les découvrir. Mais là, je me suis fait envelopper d’emblée dans la muleta d’un exposant un peu à la bourre.

Depuis l’allée centrale, qu’est-ce que j’aperçois? Les vignettes juxtaposées d’un étonnant cahier, ouvert dans les bras d’un monsieur qui peine à l’introduire, sans l’esquinter, dans une vitrine plate inaugurale.

castle1.jpgTellement je suis impressionnée en un tour de sang par la rusticité savoureuse et les valeurs noires et grises de la chose que ce n’est qu’en un deuxième temps que je reconnais dans l’installateur le galeriste Christian Berst himself. Avant que ses clients n’arrivent, j’ai le temps de lui extorquer quelques infos pour mon petit blogounet d’amour.

castle003 copie.jpgC’est une œuvre de James Castle. Faites pas :  « qui ? » Faites pas : « quoi ? ». Reportez vous à mon post du 5 mars 2012 où je vous disais tout sur le personnage. Si j’ai bien compris, ce carnet de 16 pages qui se feuillette comme un roman graphique, date de 1932. Il aurait été montré pour la première fois en 1962 au California College (USA).

castle004.jpg

castle005.jpg

A part ça : tout ce qu’on aime ! Si on voulait le reproduire en fac simile ce serait pas facile à cause des pages découpées de façon insolite.

castle006.jpg

castle007.jpg

Coton à manipuler : c’est fragile et ça coûte sans doute un bras (ce qui n’est rien, eu égard à l’originalité et à la qualité). Difficile à montrer.

castle008.jpg

castle009.jpg

On peut quand même pas toujours ouvrir à la même page ce recueil d’images (qui fait penser à un album de photos de famille) sous-titrée de lignes sinueuses en guise d’écriture.

castle010.jpg

castle011.jpg

Une petite tablette Samsung, voisine du carnet de la vitrine, permet de contourner cette difficulté. Elisabeth Berst qui est d’une patience d’ange l’a domptée pour nous et le visiteur peut ainsi se faire défiler dans le détail tout le carnet de James Castle. Il y a infiniment à rêver dessus. Plus que sur la plupart des autres œuvres du Salon réunies.

Lire la suite

Page : 93 94 95 96 97 98 99 100