Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : plancher de jeannot

Vente de la Saint Valentin

2c9ad42426494b6e6610746a97cd166f.jpg

Friedrich Schröder Sonnenstern

Heureuseument que vous êtes là pour me rafraîchir la mémoire, mes petites Animuliennes! J’avais noté le 14 février sur mon agendada mais je croyais que c’était pour me rappeler de la Saint Valentin comme toutes les amoureuses du monde. Et bien, non. J’avais oublié que c’était aussi le jour de la vente Tajan, à l’Espace Tajan, rue Tajan (non je déconne : c’est rue des Mathurins dans le 8e) à Paris, la ville où les taxis passent sans nous voir.

e9d168b84b0d20075bcd8c9fa6bc7a63.jpgL’Empereur Tajan, comme tous les six mois environ, partage en deux son luxueux catalogue pour faire voisiner des choses qui lui paraissent aller ensemble. De l’Art brut (1e partie) et de l’Art naïf (seconde manche).
Sans une correspondante vigilante qui m’a remonté les bretelles depuis l’autre bout du monde (c’est un comble !) je manquais à tous mes devoirs d’information. Il faut dire que j’ai peut-être des excuses. Cette cuvée Tajan-là ne m’a pas paru bouleversante-bouleversante en ce qui concerne les pièces d’art brut proposées.

Parmi quatre Scottie pas ravageurs, un Fusil russe d’André Robillard qui en fait regretter d’autres,

6b5e4c833c49a78f1fab64e06c552b8a.jpg

des Germain Van der Steen en nombre, j’ai noté un intéressant Friedrich Schröder-Sonnenstern impudique, une Promenade dans un paysage fantastique de Madge Gill,

cfc91c96887fcc13f033eed96f37c644.jpg

un Crabe de Mose Tolliver,

f5ec2d95daca2b097c0e3d4d2adfb78c.jpg

plusieurs Boix-Vives qui se laissent regarder dont une procession d’Insectes verts assez coruscants.

ad34d27ad81926537717b6e989cab423.jpg

Et puis, mais sont-ils à leur place ici ? deux Roger Chomo. Une aquarelle et feutre sur papier du genre de celle que l’ermite de la forêt de Fontainebleau cédait assez volontiers en souvenir aux visiteurs de son domaine d’Achères

48be9eb3c5de968c63a7aab8db4e391a.jpg

 et une huile sur toile (c’est plus rare).

4ac70b82a96b7398ae6d913d36070f50.jpg

 

Rendez-vous demain dans la salle pour se chauffer au feu des enchères.

Lire la suite

13.02.2008 | Lien permanent

La chambre de Darger

Bon aujourd’hui, je vous propose de me suivre dans la chambre de Darger. La vraie, telle qu’elle a été photographiée par Michael Boruch.

ea8f76cfb2a3830ec550696dffbb9f00.jpg

Regardez-la bien : personne ne peut plus la voir car le 851 de la rue Webster à Chicago -domicile du créateur 40 ans durant- ne l’abrite plus. Le contenu de cette chambre a déménagé en l’an 2000 sur la Milwaukee Avenue (756 N) de la même ville. C’est le siège de l’Intuit, c’est-à-dire le Center for Intuitive and Outsider Art. Sous la houlette de Jessica Moss, «Curator of the Henry Darger Room Collection», cet Intuit a la bonne idée de nous offrir, jusqu’au 28 juin 2008, une exposition du «home» dargergeois. Voici une image de cette installation (le cliché est de John Faier).

83d7a73de40e4982172938901995289e.jpg

«Installation» et non reconstitution ou restauration car l’Intuit a la bonne idée de ne pas nous proposer ce travail, pourtant minutieux dans l’exactitude, comme la réplique d’une réalité du passé. Je vous propose, Animuliens de la terre, d’applaudir de toutes vos mimines à ce décalage assumé parce qu’il a l’avantage, en ne cédant pas à un illusoire réflexe revival, de respecter le créateur et de pousser le public à la réflexion sur sa création, non au fétichisme à propos de sa personne.

f966c4300cb25324cf2f37163da144ba.jpg

Après tout, Henry Darger n’organisait pas de visites guidées de son laboratoire. Il est bon de ne pas l’oublier.

Lire la suite

Le tatoueur de forêt

On a retrouvé l’Homme des Bois d’Abjat.
Au détour d’un de ces quotidiens régionaux qu’on aime à feuilleter pendant la sieste lorsqu’on est en vacances. Un article, soudain, qui saute aux yeux parce qu’il nous donne des nouvelles de Pierre Rapeau, le poète du land-art sans peine.
A la fin des années 80, ce prof de biologie, fan de René Char et d’Eugène Guillevic, surmonta un accès de mutisme en dispersant des dizaines d’œuvres dans le paysage forestier de son Périgord natal.
Avec le temps, les couleurs des rochers et des souches maquillés par lui ont pâli. Ses géantes, ses licornes, ses Ivan-le-Terrible ne fichent plus la trouille aux chasseurs mais le miracle est qu’on s’intéresse encore à leurs cris qui retournent paisiblement au silence

 

 

medium_rapeau4.2.jpg

Forêt tatouée en Périgord vert
Abjat-sur-Bandiat (24)
in Sud-Ouest Charente du 9 août 2005
par Alain Bernard


Photo : Yannick Rolandeau

Lire la suite

Hygiène de vie


Faut que j’adopte une autre hygiène de vie, sinon c’est mon blog qui trinque. Hier soir votre petite âme errante était bien décidée à vous causer littérature mais elle s’est endormie sur son Grozda.
Vous vous demandez ce qu’un Grozda peut être? C’est un bouquin de Denis Grozdanovitch, bien sûr. Un écrivain qui a le chic pour mêler rêveries philosophiques et observations désinvoltes et poétiques. Sans vous prendre la tête.medium_petit_traite_de_desinvolture_reduit.jpg
Avec des qualités pareilles pas étonnant qu’il croise de temps à autres le chemin de l’art brut. De l’une de ses promenades en Grèce, racontée dans son Petit traité de désinvolture, j’ai gardé pour vous la rencontre dans un potager perdu de «quatre mannequins ayant sans doute fonction d’épouvantails (…) : l’un d’eux est une vieille fille enjuponnée munie d’une ombrelle, qui fait des grâces, le visage fendu (…) d’un sourire incoercible; un autre figure une sorte de mécanicien en salopette coiffé d’un chapeau à la Sherlock Holmes, qui fume la pipe et porte à la main un panier rempli d’œufs, tandis que le troisième est un soldat casqué, en costume kaki, tenant par la main une petite fille en nattes, bien proprette, avec sa jolie robe du dimanche – on croit presque la voir sautiller ! ».
Vous voyez la scène ? Et si vous voulez assister à la rencontre de l’auteur et du « vieil homme édenté (…) qui est le créateur de ce décor », allez vite à la page 191. Sans vous endormir dessus.



Lire la suite

14.09.2005 | Lien permanent

Les ”auras” de Boris Bojnev

Rien comme le hasard pour collaborer avec votre Animula. J’étais sortie pour acheter Votez Field !, la traduction par Sylvain Goudemare, parue aux Editions Cartouche, du programme électoral pour la présidentielle U.S., publié en 1940 par l’acteur comique W.C. Fields, quand je suis tombé sur B.B. (Boris Bojnev). Bien qu’il écrive des trucs du genre : «Mon cousin Haverstraw a épousé une femme tatouée pour le seul amour de l’art», le grand W.C. n’a rien à voir avec l’art brut.
medium_bojnev_1_hor.jpg
Boris Bojnev un peu plus. Son œuvre a été défendue par de bons connaisseurs du genre : Frédéric Altmann, dans les années 70, à Flayosc, Lucien Henry à Forcalquier, dans les années 80, la Galerie Chave à Vence depuis toujours. C’est justement dans un catalogue d’une expo récente (avril-juin 2005) de cette galerie que je l’ai retrouvée. Où ? Mais aux Autodidactes, la bien-nommée librairie parisienne du 53 rue du Cardinal Lemoine dans le 5e.
medium_bojnev_2.2.jpg
Il y a un petit rayon sur l’art brut et c’est là que j’ai déniché pour vous ce catalogue avec les reproductions de 52 tableaux photographiés par Michel Graniou. Intitulé Les Auras de Boris Bojnev, c’est à ma connaissance la plus riche publication sur ce créateur (mes images n'en donnent qu'une petite idée, mon scan m'ayant lâchée). Exilé russe qui vivait dans le Midi de la France, peintre, poète et inlassable chineur de petites peintures naïves, Boris Bojnev (1898-1969) a construit une œuvre très originale à partir de cette collection.
medium_bojnev_4bis.jpg
Ne se contentant pas de nettoyer et de restaurer ses trouvailles, B.B. intervenait sur elles, les rectifiait, les détournait, y ajoutant souvent (le p’tit coquin) des femmes nues esquissées à pleine pâte. Mais l’essentiel n’est pas là. L’essentiel réside dans ses «auras», ces encadrements très personnels qu’il concevait pour chaque tableau afin d’en prolonger l’atmosphère.
medium_bojnev_2_hor.jpg
Dédaignant, comme il le dit dans son autobiographie, «l’ancien quadrilatère doré et plus ou moins baroque d’un cadre classique», Bojnev, qui était pauvre, a élaboré pour chacun de ses naïfs ready-made améliorés un encadrement dont le luxe et la justesse décorative sont empruntés aux matériaux les plus dérisoires : morceaux de dentelle, écorces, bois brûlés, plumes, ferrailles, vieux tissus, papiers lacérés que l’on dirait empruntés au Nouveau-Réalisme. Bref, tout ce qu’on aime.

Lire la suite

13.11.2005 | Lien permanent

La vie est de toutes les couleurs

Pour ma copine Violette, qui vient de se casser la cheville et qui se morfond sur son fauteuil roulant de douleur, cette petite fleur de poésie naturelle tombée en 1933 d’un petit recueil de «faits divers» imprimé sur du papier bleu par le typographe Guy Lévis Mano et intitulé La Vie est de toutes les couleurs.

A F F I C H E
É L E C T O R A L E

:
CANDIDATURE DE L’INFOR-
TUNÉ P…S… DÉMOCRATE
INDÉPENDANT, PROMOTEUR
DU REGNE PUBLIC
PROGRES DE GOUVERNE-
MENT PROGRESSIF JUSQU'
AU POINT DE RENDRE LES
ÉLECTEURS POSSESSEURS
DU MANDAT IMPÉRATIF.
CE QUI FERA
QUE LE PEUPLE SERA
SOUVERAIN
ET DONT LES INFORTUNÉS
Y TROUVERONT UN
MEILLEUR BIEN-ETRE

Lire la suite

Les histoires de Teulé

Vous aimez les histoires ?
Vous aimerez celle d’Edwige qui se confectionne des habits de fée pour aller faire ses cours à l’université de Paris VIII à Saint-Denis. Vous vous attendrirez sur celle de Dolly qui propose ses charmes et montre ses tableaux à la fenêtre d’une maison du quartier Schaerbeek, près de la gare du nord à Bruxelles. Vous resterez scotchés devant la soucoupe volante que Jean-Claude Ladrat, menuisier et paysan à Germignac en Charente maritime, a construit dans son jardin afin d’offrir à sa mère une retraite heureuse sur l’étoile Altaïr où la vie est trop belle.
Les éditions ego comme x ont eu la bonne idée de rééditer Gens de France et d’ailleurs de Jean Teulé qui regroupe 40 de ces histoires décalées de gens hors du commun, dont 18 nouvelles. Un beau bouquin qui mélange gaiement bandes dessinées, textes et photos aquarellées dans une mise en page avec des tas de flèches en rappel, histoire de se mettre un peu en travers de la lecture sans vous faire décrocher pour autant.
 
Jean Teulé, c’est ce journaliste artiste un peu agaçant avec son air narquois du genre Till l’Espiègle. On peut lui reprocher ses airs de dessalé à qui on ne la fait pas mais c’est un as du photo reportage dessiné. Dans ses approches-limites de personnages plutôt en rupture, il était fatal qu’il croise l’art brut, même si ce n’est pas son cœur de cible.
Je voudrais bien connaître ce couple Noegelin de L’Isle-sur-le Doubs, dont Teulé montre les drôles de petites sculptures érotiques en coquillage collés. Quand à l’autoportrait de Claude C., pensionnaire de l’ H.P. de Privas, qui le représente avec un cercueil en train de pousser dans son ventre, je suis sûre que je vais en rêver cette nuit.

Lire la suite

Rêve de sphinx

Youpi ! mon appel d’offres de l’oniric rubric a été entendu. Je vous offre donc cette image de Serge Sauphar que m’a choisi (allez savoir pourquoi) /la précieuse Lucette/dans sa photothèque/ (sur un air de rap)
medium_sauphar_sphynx.jpg

Lire la suite

Sur la route de Drouot

Mea culpa. Votre petite âme errante s’est fichu le doigt dans l’œil en vous signalant la vente Charbonneaux du 16 décembre 2005 à l’Hôtel Drouot of Paris. Sur la foi de La Gazette, je vous disais qu’il y avait 2 Aloïse là-dedans. En fait c’est tout un cahier de 24 pages qui passe à la salle 4 (je sais jamais si c’est en haut ou en bas, consulter le panneau). Un cahier signé Aloïse Corbaz sur la couverture, avec 12 dessins pétants de pastels et crayons de couleurs. Doubles par dessus le marché (comme les cornets de glace). medium_cahier_aloise_2.2.jpgPour vous donner une idée, c’est à peu près au format du cahier édité en fac-simile (voir image ci-contre) par abcd et le Contemporary Folk Art Museum de Kaustinen (pour ceux qui savent pas, c’est en Finlande) en 2003 et qui est toujours dispo, je crois. Il y a moins de dessins mais c’est drôlement pas mal quand même.
Il faut croire que cette diablesse d’Aloïse était coutumière de ce genre de cahiers d’exercices puisque la Collec de l’Art brut à Lausanne (pour ceux qui savent pas, c’est en Suisse, la patrie de la petite Louise que j’embrasse, ainsi que sa maman, en espérant que c’est fini la scarlatine) en possède un superbe qu’elle a reproduit à l’identique en 1993 (superbe). Pour ceux et celles qui pourront pas se payer le cahier de la vente Charbon -entre 20 et 50 mille zeuros prévus- qu’ils se procurent, faute de grives, son catalogue pour quelques thunes. Ce nouveau cahier d’Aloïse y est figuré en entier, dans un format hélas un peu mini-rikiki.

Lire la suite

08.12.2005 | Lien permanent

Sur la route de Pontoise

L’art brut, aujourd’hui, passait par Pontoise pour un Hommage à Jean-Louis Ferrier. On vendait la Bibliothèque de ce critique d’art à la salle de la rue Saint-Martin avec renfort de citation de Paul Valéry : «Toute œuvre exige qu’on lui réponde, et une littérature (c’est-à-dire un commentaire) écrite ou non, immédiate ou méditée, est indivisible de ce qui pousse l’homme à produire» A bon entendeur salut, mes petits animuliens ! . Jean-Louis Ferrier, c’est ce gars qui a écrit un bouquin sur Les Primitifs du XXe siècle -Art brut et Art des malades mentaux- en 1997. «Malades» j’aime pas trop, mais je me serais bien goinfrée 2 ou 3 choses de la vente de ce Jean-Louis là, tel ce n° 67 qui proposait par erreur (lapsus désopilant) sous le nom de Chagall, un tas d’hippobosqueries et autres Chaissacqueries. Hélas, j’ai dû accompagner mon daddy faire des courses à la place. Le catalogue, qui la joue luxe, exhibe l’intérieur à mezzanine et tapis d’artiste dudit critique.
Il est assez difficile à lire, le maquettiste étant un adepte de cette fichue mode (heureusement en voie de ringardisation) du texte imprimé sur fond tramé, ici des étagères pleines de bouquins.
Au chapitre marteaux d’ivoire («marteaux d’y voir», comme dit Reinette), votre petite fouineuse d’Animula a aussi découvert en feuilletant la vénérable Gazette de l’Hôtel Drouot chez son dentiste, deux Aloïse
(l’un en largeur, l’autre en hauteur) dans une vente du commissaire-priseur Catherine Charbonneaux annoncée pour le 16 décembre 2005. Mais avec ce que va me coûter mon bridge, ça m’étonnerait que je puisse les accrocher au dessus de mon bambi en peluche sur le mur de ma chambrette.

Lire la suite

Page : 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13