23.12.2006
Blogounet : 200, Père Noël : 2
Bon Noël, monsieur Montpied qui êtes coton à suivre des fois. Tantôt il faudrait d’après vous qu’Ani parle d’un livre qui n’existe pas encore, tantôt il faudrait qu’elle évoque un recueil paru il y a 18 ans et des... (l’âge de certaines de nos lectrices). Mais gare à elle si elle a le malheur de donner un aperçu sur un bouquin qui vient de sortir !
Vous devriez fréquenter aussi les coiffeurs de temps en temps ou les salles d’attente des dentistes. Vous auriez lu que l’achevé d’imprimer de l’autobiographie (dans un chou farci) d’Allen S. Weiss est d’octobre 2006 et surtout qu’elle n’est pas du tout rédigée dans le style des «petites compils» qui semblent vous fasciner. Il n’y a que sur l’honnêteté que je vous emboîte le pied. Avec le chou, ça nous fait 2 motifs de convergence.
Vous devriez prendre exemple sur notre sœur Teresa (Buon Natale T!). Elle m’asticote un brin avec mes tirades contre les maladies mystiquement transmissibles qui guettent l’art brut quand il louche vers «l’esthétique tranquille» (Malraux André, pour ne pas le nommer) mais elle «renifle», elle cherche, elle se documente, elle joue le jeu sans remonter à Mathusalem. Elle a repéré un autre livre de notre auteur (je parle de Weiss). Titre en français : Comment cuisiner un phénix, publié par le Mercure de France en 2004.
A ce propos elle ne se croit pas obligée de nous parler de Paul Léautaud, de Rachilde et de la rue de l’Echaudé. C’est reposant. Cela donne envie de partager avec elle cette bouteille de champagne que je suis en train de siffler avec mon chéri que j’ai, pour fêter la 200e note de mon blogounet.
Vous en prendrez bien aussi une coupe ?
01:50 Publié dans De vous zamoi, Lectures | Lien permanent | Commentaires (13) | | Imprimer | | |
Commentaires
Mais pas du tout Animula, vous faites semblant de mal me lire, je vous sais gré de m'apprendre la parution de ces livres de Weiss. Est-il inutile de renseigner un peu plus vos lectrices et lecteurs animuliés sur ce qu'a pu faire d'autre ce monsieur Weiss? Ombrageuse et susceptible Animula qui croyez que le perfide Montpied a toujours un poignard planqué sous ses habits....
Je trinque bien sûr virtuellement avec vous.
A propos d'ex-voto (si ça remonte pas à Mathusalem, ça...? Eh bien tant mieux, le passé irrigue l'avenir, mesdames), je signalerai à Teresa un ouvrage extrêmement technique mais illustré aussi de nombreuses photos sur les ex-voto en volume (jambes, têtes, bras, etc) que l'on a retrouvés entre 68 et 71 à Chamalières dans le Puy-de-Dôme. Son introduction, courte et synthétique, donne un éclairant aperçu sur la question. Référence: "Les ex-voto gallo-romains de Chamalières (Puy-de-Dôme)", Anne-Marie Romeuf, Monique Dumontet, Editions de la Maison des Sciences de l'Homme, Paris, 2000. Le livre contient un cd-rom cataloguant les ex-voto en question.
Sur les ex-voto peints, un très beau livre avec de nombreuses reproductions en couleurs et noir et blanc, plus ancien, à chercher en bibliothèque ou chez les bouquinistes, de René Creux, un historien de l'art populaire suisse, "Les ex-voto racontent", édité en 1979 par Fontainemore-Flammarion à Paudex (Suisse).
Enfin, pendant que j'y suis, je signale à Teresa qu'a paru en 2003 aux éditions du Seuil un livre d'Alfredo Vilchis Roque et Pierre Schwartz, ""Rue des Miracles, ex-voto mexicains contemporains", qui, comme l'indique le titre montre des ex-voto créés aujourd'hui au Mexique.
Écrit par : Bruno Montpied | 23.12.2006
Merci chère Ani de m'éclairer sur les livres de Allen Weiss, je pense que ça va faire des bonnes lectures pour ces prochains jours de congé!
Et merci aussi à Pascale Herman et Bruno Montpied pour vos infos concernantes les ex-voto! En effet, je m'aperçoit que j'aurais du circonscrire un peu plus le sujet qui est, en soit, très très large. Comme Bruno Montpied le dit, c'est vrai que ça remonte à Mathusalem. L'ex-voto est un "objet" qu'on rétrouve dans toutes les cultures, dans tous les pays, et dans toutes les époques. La question qui m'intrigue, et qui est posée dans le livre di Didi Huberman dont je faisais mention, c'est justement de savoir: de quel sort d'objet s'agit-il précisement ? Mon auteur parle d'objet-reliquat, de "relief d'épreuves organiques psychiquement élaborées". Ca vous convient comme définition ou il y a mieux?
Voilà, c'est parti pour le concours du nouvel an!
Mes meilleures voeux à tous!
Teresa
Écrit par : Teresa | 23.12.2006
A Teresa:
Il me semble que l'ex-voto doit étre distingué du reliquaire qui contient une relique de saint (morceau du corps, parfois tissu, bijou, etc). Ce dernier, je pense, est destiné à prouver la foi de celui qui l'a confectionné, sa ferveur pour le saint.
L'ex-voto, lui, est plutôt une offrande à la divinité ou aux saints, offrande, don, soit de remerciement, soit afin de se concilier leur protection. C'est l'ex-voto du "avant" ou "après" l'accident, la maladie, l'événement important...
Les ex-voto sont à diviser entre ceux qui ont existé depuis l'Antiquité, et qui étaient plutôt des éléments anatomiques que les donateurs offraient à leurs dieux pour attirer sur eux une protection, et ceux qui ont été peints, sculptés, écrits, etc, qui se sont répandus dès la Renaissance depuis l'Italie Centrale. Ceux de Chamalières, gallo-romains, ont été retrouvés dans des eaux de source qui faisaient sans doute l'objet d'un culte, comme les ex-voto retrouvés à la source de la Seine. L'introduction que je vous mentionnais dans mon commentaire précédent signale que ces offrandes symboliques ont dû remplacer d'anciens sacrifices.
Voilà, c'était le cours sur les ex-voto du professeur Bruno (celui qui aime bien donner des leçons, c'est vrai). Allez en paix dans la nuit de Noël, soeur Teresa...
Écrit par : Bruno Montpied | 23.12.2006
Mince, je le savais que je n'allais pas échapper au coup de Soeur Teresa... J'en étais sure!!!
Merci, le Prof Bruno. C'est précisement ce passage qui m'interesse: des objets (des pierres, sculptées ou antropomorphes, dans le cas que j'étudie) jetées dans les eaux d'un fleuve à titre d'offrandes propitiatoires...
Je vais essaier de réperer vos sources. Si je n'y arrive pas, je vais vous embêter encore. Ca marche?
Écrit par : Teresa | 23.12.2006
C’est amusant , chère Teresa, que vous interrogiez les ex votos. Actuellement, à la galerie abcd n’ayant pas d’exposition (une en préparation pour le printemps), avec Barbara Safarova nous avons concocté, pour les amis et les visiteurs sur rendez-vous, un petit accrochage qui présente, entre autres, aux côtés de Forestier, Ratier, Barbus Muller et des objets anonymes, une centaine d’ex votos brésiliens (des sculptures). Cet ensemble est saisissant et ne “dépare“ pas des œuvres d’art brut. Etrange, non ? Quelqu’un aura peut-être une idée sur ce questionnement… Voilà en tout cas de quoi enrichir notre souper de janvier. Prenons garde tout de même de ne pas nous coller une indigestion.
Joyeux Noël ! *
B.D
* Pardon Animula, d'être hors sujet (encore qu'il s'agisse bien du père Noël). Je ne sais pourquoi, mais rien que de prononcer ces 2 mots ça me colle le blues. Si, contrairement à moi, vous n’êtes pas totalement abattu je vous conseille de vous procurer (sur Limewire) une version de Hallelujah (Leonard Cohen) interprétée par Iggy (concert au Royal Albert Hall janvier 2003)… Question d'être définitivement assommé.
Écrit par : B.D | 24.12.2006
OK Teresa pour que vous reveniez à la charge en cas de besoin. Excusez-moi pour la "soeur", je ne manque jamais d'enfoncer ce genre de portes ouvertes. C'est une autre de mes collections.
A propos d'ex-voto en pierre, je me souviens en avoir vu au Musée de Senlis il y a plusieurs années. Ils étaient eux aussi gallo-romains, et plutôt "mastocs". Le catalogue sur Chamalières, je l'ai trouvé grâce à une amie, Agnès Barbier, à Clermont-Ferrand, en Auvergne, au musée... Lecoq? Les ex-voto y sont exposés dans un dispositif assez frappant.
Écrit par : Bruno Montpied | 24.12.2006
Je serais très curieux de connaître le point de vue de Bruno Montpied (que je salue au passage) sur la question de ces objets/sculptures ex-votos brésiliens proches cousins (?) des œuvres d'art brut.
B.D
Écrit par : B.D | 24.12.2006
Animula vagula blandula,
Hospes comesque corporis,
Quae nunc abibis in loca,
Pallidula, rigida, nudula,
Nec, ut soles, dabis iocos.
Hadrien
Écrit par : Hadrien | 25.12.2006
"...Elle doit, en effet, comme tous les autres malades, coller les étoiles d'or et d'argent destinées à l'arbre de Noël. Dans cette pièce qu'elle commence à prendre en horreur, cette pièce qu'on appelle "la salle de travail", on confectionne les décorations de Noël pour tous les pavillons de l'hôpital. On allume la radio et on entend les vieux chants de Noël que tout le monde connaît. Alors elle s'échappe, court aux toilettes, s'assoit sur la cuvette et fume. Puis elle se met à la recherche d'une bouteille, la casse et cache dans sa poche les tessons les plus pointus..."
A votre avis, qu'ai-je fait après?
1. Noël est si insupportable que j'ai décidé de m'ouvrir les veines.
2. J'ai planté les tessons dans la gorge du psychiatre en chef.
3. Je me suis confectionné un cilice pour souffrir par empathie avec le Christ.
Écrit par : Le fantôme d'Unica Zürn | 26.12.2006
C'est d'un goût!
Écrit par : Sakrin | 26.12.2006
@ Le fantôme etc.
Possible que les bisous de Noël sur mon blogounet vous aient défrisé. Vous vous êtes senti exclu de cette bonne franquette. De là à vous faire un drapeau de cette exclusion, il n'y avait qu'un pas (de clerc) que vous avez cru bon de franchir. Vous êtes relou pour un fantôme. Un peu d'esprit dans votre soupe à la provoc ne nuirait pas. Enfin, chacun met sa "singularité" où il peut. A la façon dont vous distillez vos vilaines pensées comme si c'étaient de bonnes vannes, on voit que vous passez à côté des Unica.
Vos scenarii imaginaires sur les psys prouvent que vous en avez peur sans en avoir besoin. Tant mieux pour vozigues!
Vos invitations au passage à l'acte seraient irresponsables si elles n'étaient bouffonnes. Ne les renouvelez pas ici; elles font que répéter des formules vieilles comme la lune surréaliste dans sa phase ascendante.
On craignait pas les jeux à l'époque, moi non +, mais en matière d'attentat je ne tolère que l'attentat pâtissier et encore. Entartez donc le Père Noël si ça vous chante.
Derrière l'offensive que subit actuellement cet aimable mythe (qui n'a rien de chrétien) il y a les effets pervers du marché. Détruire les traditions des autres permet à la puissance planétaire dominante de niveler le terrain pour imposer ses produits formatés. Ceci au nom du "respect" des autres croyances et pour ne pas s'attirer les foudres intégristes de tous poils (ce qui prouve que le terrorisme n'est pas perdu pour tout le monde).
On nous a déjà fait le coup avec Hallowouine. Le piège est gros. Libre à vous d'y tomber. Vous y serez mal, coincé entre la tache de sang intellectuelle (N°1) et la bêtise qui échappe quand on ne réfléchit pas plus loin que ses affects (N°2). A votre place je choisirais le N°2, c'est moins con-promettant.
Écrit par : Ani | 26.12.2006
C'est au sujet de celui qui signe Hadrien. C'est du latin qu'il utilise dans son poème. Il faudrait penser à traduire parce que tout le monde a pas fait des études poussées. Je peut me tromper mais sur le podcast dans l'A propos du blog, c'est la même chose qu'on entend réciter mais pas par Ani, par un homme. Si ce mec c'est Hadrien, il a qu'à le dire car moi j'aime bien comprendre.
Steph
Écrit par : Stephane Lemonnier | 26.12.2006
Pour donner une conclusion à mon quizz d'anti-Noël (je ne vise pas sous ce terme "l'aimable mythe" battu en brèche par "la puissance planétaire dominante" depuis des lustres, mais plutôt la fête commerciale qui remonte au lancement du Père Noël lui-même grâce aux publicités Coca Cola au tournant des deux siècles précédents ; Animula, vous retardez dans vos combats), pour donner une conclusion à mon quizz donc, c'était la réponse n°1 qui était la bonne. Qu'il suffise de relire L'Homme-Jasmin pour s'en convaincre. Pourquoi traiter cet acte de"tache de sang intellectuelle", Miss Animula?
Moi non plus, je ne crois pas que les fêtes qui se donnaient en des temps bien loin de vous désormais doivent nécessairement se résumer à ces messes de minuit, ces dindes aux marrons, et ces "Petits Papas Noël" qui donnaient envie aux moins hébétés d'entre nous dans les années 60 d'en finir avec ce monde, en commençant, par délicatesse, par soi-même.
Et à propos des psy, ne croyez-vous pas qu'en de certaines occasions, on n'ait pas de bonnes raisons d'avoir peur de nombre d'entre eux?
Écrit par : le fantôme d'Unica Zürn | 06.01.2007
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