11.12.2013
La Fabuloserie entre à Sainte-Anne
La Fabu à Sainte-Anne! On dirait un slogan mais c’est du vrai de vrai en béton. Rien que du bonheur : La Fabu à Paris, c’est Noël avant Noël. A cette époque, le petit Jésus peut aller se rhabiller d’ordinaire car cet original musée privé ferme à la Toussaint pour rouvrir à Pâques. Cette fois-ci on n’attendra pas le mois d’avril ou la saint Glinglin puisque l’institution bourbonnaise s’offre une sortie intra muros comme si le plein air de son Yonne résidentielle ne lui suffisait plus. Je dis «institution» pour charrier car on vient de m’offrir un bégonia.
Et aussi parce que la Fabuloserie vient d’avoir 30 balais. Mais en réalité cette Collection sans égale où se mêle l’art brut et le meilleur de ce qui tourne autour, cette maison familiale pilotée par Caroline Bourbonnais et ses filles Agnès et Sophie, c’est une grotte de magicien, un décor de fées, un lac de merveilleux vilains canards fiers comme des cygnes de Louis II de Bavière. C’est le seul lieu d’exposition en France où l’architecture se soit vraiment mise à l’aune de ce qu’elle sert : fantaisie, mystère, ludisme, ingéniosité et grands moyens du bord.
Le Centre d’Etude de l’Expression du Centre Hospitalier Sainte-Anne, pour sa part, semble s’être sérieusement converti au «plaisir esthétique» que procure l’art brut depuis que celui-ci est à la mode. Il accueillera dans ses vastes mais prosaïques salles souterraines du Musée Singer Polignac une partie de la collection fabulosienne.
Du vendredi 13 décembre 2013 au 16 février 2014 (un dimanche) avec des pics nocturnes par ci par là, on nous promet de déballer quelques coffres aux trésors tout droit sortis des greniers-surprises de la Fabu.
Du jamais vu (ou presque). Effort sur l’inédit garanti.
On pourra vérifier dès le vernissage qui aura lieu jeudi 12 décembre 2013 à 18 h, rue Cabanis (gare à la contrepèterie) où se morfond le Plancher de Jeannot, près du riant métro Glacière.
En parcourant vite fait le dossier de presse qui contient des textes de Déborah Couette, Anne-Marie Dubois et Antoine Gentil (y’a intérêt !) le trio de commissaires de l’expo, j’ai aperçu déjà des choses pas dégoûtantes.
Un Domsic d’apocalypse sur la ville.
Des vaches de Pierrot le fou.
Des assemblages de Jean Bordes, un de mes fabulosiens préférés. «Il n’y a pas pire que lui en Art Brut» disait Alain Bourbonnais.
A ce dernier Jacqueline B, à qui je mets un A+, écrivait : «(…) je travouille beaucoup en ce moment pour que vous soiyez content et faire une magnifique exposition. Je vous souhaite ounsi qu’à madame et vos demoiselles une heureuse année».
Cette phrase qu’on aimerait reprendre à son compte est extraite du catalogue car il y a un catalogue.
L’expo Singer-Po a aussi un titre : Un Autre regard. «Là, ils ne se sont pas foulés» m’a dit une Animulienne sévère.
01:49 Publié dans art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : la fabuloserie, musée singer polignac, caroline et alain bourbonnais, yanko domsic, pierrot le fou, jean bordes, jacqueline b, o | | Imprimer | | |
Commentaires
Les voûtes du Musée Singer Polignac conviennent bien aux œuvres de la Fabuloserie ! Merci à Déborah Couette et Antoine Gentil de les avoir cherchées dans les coffres pour nous les montrer à Paris. Et de nous offrir par là-même l'occasion de nous souvenir, dix ans après sa mort, que nous devons ce musée au Dr Claude Wiart qui en 1967 a su convaincre la Fondation Singer Polignac d'investir dans ce projet - un peu fou à l'époque - d'exposer des créations dont on ne pouvait pas prévoir le succès qu'on leur connaît aujourd'hui. Et c'est aussi la fondation Singer Polignac qui a permis au Dr Claude Wiart de créer à l'hôpital un centre de documentation dédié à ces œuvres. Il n'a pas manqué, au cours des vingt-cinq années qui ont suivi, d'organiser régulièrement au Musée, avec le concours de Bernard Capelier, des expositions thématiques témoignant du travail des chercheurs qu'il avait réunis au Centre d'Etude de l'Expression.
Écrit par : Béatrice Steiner | 04.01.2014
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