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26.01.2014

Sainte-Anne : + de 60 ans d’art psychopathologique

Les dattes c’est important.

Avec deux t c’est nourrissant.

Avec un t c’est historique.

Les dattes (ou les dates) sont souveraines contre le jeûne et contre l’oubli.

régime 2.jpgAussi votre petite âme errante aimerait vous en offrir un régime. Encore faut-il une occasion pour ça. Un grand journal du soir nous la fournit.

Dans son édition électronique d’un article de Philippe Dagen en date du 23 janvier 2014, on relève, à propos de l’exposition de Sainte-Anne dont je vous ai claironné les mérites dès le 11 décembre 2013, cette affirmation péremptoire : «Le Centre lui-même y a été fondé [à Sainte-Anne] il y a trente ans (…)». Il est question ici, vous l’aurez compris, du Centre d’Étude de l’Expression, organisateur de l’exposition Un autre regard.

«Trente ans» : après une estimation à la louche, ça nous ramène à 1984. Et ça ne fait pas le compte! Ce n’est pas parce que beaucoup d’entre vous n’étaient alors pas nés, qu’il faut, mes chers Animuliens, jouer avec l’histoire. Car, ou bien je raisonne comme un pruneau ou bien la date est fausse.

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Crachons le noyau : c’est en 1974 qu’apparaît l’expression Centre d’Étude de l’Expression. Ce CEE correspond à un élargissement du Centre d’Expression Plastique, issu lui-même du regroupement (en 1969) d’un département d’art psychopathologique (fondé par Robert Volmat en 1954) et d’un Centre international de documentation concernant les expressions plastiques (CIDEP) créé par Claude Wiart en 1963. Vous vous y perdez? Moi aussi. C’est fou ce que c’est embrouillé avec ces psychiatres !

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Retenez seulement ces dates : 1974, 1969, 1963, 1954, pour vous convaincre que cela fait beaucoup plus de «trente ans» que la recherche sur «ces formes très difficilement explicables de création» qu’on appelait jadis «art des fous» a débuté au sein de l’hôpital Sainte-Anne. Retenez aussi qu’il ne faut pas croire tout ce qu’il y a dans les journaux dont on enveloppe les dattes.

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11.12.2013

La Fabuloserie entre à Sainte-Anne

La Fabu à Sainte-Anne! On dirait un slogan mais c’est du vrai de vrai en béton. Rien que du bonheur : La Fabu à Paris, c’est Noël avant Noël. A cette époque, le petit Jésus peut aller se rhabiller d’ordinaire car cet original musée privé ferme à la Toussaint pour rouvrir à Pâques. Cette fois-ci on n’attendra pas le mois d’avril ou la saint Glinglin puisque l’institution bourbonnaise s’offre une sortie intra muros comme si le plein air de son Yonne résidentielle ne lui suffisait plus. begonia 2.jpgJe dis «institution» pour charrier car on vient de m’offrir un bégonia.

BALAIS.jpgEt aussi parce que la Fabuloserie vient d’avoir 30 balais. Mais en réalité cette Collection sans égale où se mêle l’art brut et le meilleur de ce qui tourne autour, cette maison familiale pilotée par Caroline Bourbonnais et ses filles Agnès et Sophie, c’est une grotte de magicien, un décor de fées, un lac de merveilleux vilains canards fiers comme des cygnes de Louis II de Bavière. C’est le seul lieu d’exposition en France où l’architecture se soit vraiment mise à l’aune de ce qu’elle sert : fantaisie, mystère, ludisme, ingéniosité et grands moyens du bord.

Le Centre d’Etude de l’Expression du Centre Hospitalier Sainte-Anne, pour sa part, semble s’être sérieusement converti au «plaisir esthétique» que procure l’art brut depuis que celui-ci est à la mode. Il accueillera dans ses vastes mais prosaïques salles souterraines du Musée Singer Polignac une partie de la collection fabulosienne.

Fotolia_40871611_XS.jpgDu vendredi 13 décembre 2013 au 16 février 2014 (un dimanche) avec des pics nocturnes par ci par là, on nous promet de déballer quelques coffres aux trésors tout droit sortis des greniers-surprises de la Fabu.

Du jamais vu (ou presque). Effort sur l’inédit garanti.

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On pourra vérifier dès le vernissage qui aura lieu jeudi 12 décembre 2013 à 18 h, rue Cabanis (gare à la contrepèterie) où se morfond le Plancher de Jeannot, près du riant métro Glacière.

En parcourant vite fait le dossier de presse qui contient des textes de Déborah Couette, Anne-Marie Dubois et Antoine Gentil (y’a intérêt !) le trio de commissaires de l’expo, j’ai aperçu déjà des choses pas dégoûtantes.
Un Domsic d’apocalypse sur la ville.

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Des vaches de Pierrot le fou.

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Des assemblages de Jean Bordes, un de mes fabulosiens préférés. «Il n’y a pas pire que lui en Art Brut» disait Alain Bourbonnais.

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A ce dernier Jacqueline B, à qui je mets un A+, écrivait : «(…) je travouille beaucoup en ce moment pour que vous soiyez content et faire une magnifique exposition. Je vous souhaite ounsi qu’à madame et vos demoiselles une heureuse année».

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catalogue.jpgCette phrase qu’on aimerait reprendre à son compte est extraite du catalogue car il y a un catalogue.

L’expo Singer-Po a aussi un titre : Un Autre regard. «Là, ils ne se sont pas foulés» m’a dit une Animulienne sévère.

17.09.2012

Sainte-Anne s’émancipe !

patrimoines cachés.jpgLes journées du Patrimoine ont quand même du bon.

On visite gratis les monuments cachés derrière leur mur en réfection, comme le Centre Hospitalier Sainte-Anne.

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entrée singer polignac.jpgAu sein de celui-ci les profondeurs du Musée Singer-Polignac abritent, jusqu’au 27 novembre 2012, une exposition du Centre d’Etude de l’Expression. Son titre ? Emancipations. Je vous en aurais bien rapporté des images mais vu qu’on y interdit de photographier et qu’il y a zéro dossier de presse illustré sur le Net, c’est pas plaisant à relayer.

J’avoue que j’ai pas compris quel principe fédérateur peut bien rapprocher les œuvres de cette "école émancipée" présentées ici. Elles vont de l’art brut pur et dur à des compositions hybrides, émanant de personnes peut-être familières avec les milieux psy mais dont les travaux témoignent, plus ou moins volontairement, de références par trop identifiables. Dessin académique, abstraction lyrique, caricature, graphisme à la Paul Klee notamment. Sans oublier les entrelacs décoratifs et baroques d’un admirateur du Château de Versailles. Je ne cite personne pour ne pas choisir à votre place.

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Mais en feuilletant le catalogue orné d’une jolie couverture dans le goût psychédélique des sixties planantes, vous comprendrez ce que je veux dire.

Tout cela a du mal à tenir ensemble d’autant que les disparités qualitatives ne manquent pas. Le préambule du catalogue pourtant prodigue en citations de Deleuze et Lévi-Strauss n’insiste pas assez sur la bonne surprise de cette expo.

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Y figurent en effet des planchettes de Hassan, le jeune créateur sénégalais des rues de Barcelone dont mon blogounet vous a révélé l’existence il y a 2 ans déjà grâce à Eric Gauthier, un de mes lecteurs.

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