07.10.2010
Judith et les boucliers
C’est de l’art brut et c’est en Europe. A Gugging en Autriche, haut lieu de cet art qui ne se nourrit que de lui-même. L’invitée d’honneur à partir du 6 octobre 2010 et jusqu’au 20 mars 2011 c’est la chère petite Judith Scott, magique encoconneuse devant l’éternel. Comme la mode est au mélange et que tous les musées vont se croire obligés de nous monter des expos composites, les sarcophages de fils laineux embobinant, à la sauce Judith, des objets dont on devine vaguement les formes sont ici appariés avec des boucliers de Nouvelle-Guinée.
«Judith Scott meets tribal art» qu’on nous dit. Pourquoi pas ? Cela vaut sans doute mieux que : «Judith Scott rencontre l’art conceptuel».
Même s’il est vrai que l’on a quand même du mal à saisir le rapport. Au cas où on s’imaginerait par exemple que le concept de protection réunirait les pelotes à la Judith et les boucliers de ces messieurs Papous, je crois qu’on se gourerait dans les grandes largeurs. Les objets de Judith Scott me paraissent autrement enveloppants. Si on l’avait laissé faire, elle se serait incorporé le monde. Ses créations artistiques sont de taille à tout bouffer, à vous avaler les spectateurs, ce qui n’est pas exactement le cas, il me semble, des boucliers nouveaux-guinéens qui fouettent aussi mais dans un tout autre registre.
00:03 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, judith scott, gugging, art tribal, nouvelle zélande | | Imprimer | | |