03.04.2015
Brut de pop dans les Landes
Une carte à jouer l’exposition Brut de Pop’! au Pavillon de Marquèze dans les Landes? Du moins son invitation aux couleurs de bonbon acidulé des années Prisunic.
Simone Le Carré Galimard disait que pour apprécier une image il fallait la regarder à l’envers pour voir si elle tenait. Et bien, le carton de cette expo fonctionne aussi bien dans un sens que dans l’autre si j’en crois le masque qui constitue l’essentiel de son ornementation.
Ce symbolisme des deux têtes convient bien à cette expo consacrée aux «arts brut et populaire».
Car elle regroupe les forces de deux méritants musées du sud ouest. Celles de l’Écomusée-Landes auxquelles on accède par un charmant tortillard depuis le rose village de Sabres.
Celles du Musée de la Création Franche de la verte Bègles, bien connu des Animuliens. C’était fatal qu’un jour le MCF aille montrer ses charmes HLM. Hors Les Murs de la maison qui l’abrite avenue de Lattre de Tassigny.
Cette vénérable bâtisse du XVIIIe étant devenue trop petite, ça carbure dur à la direction de la CF pour trouver dans un avenir proche un logement plus spacieux pour la Collection. On a bien en vue une installation à la future Cité numérique aux portes de Bordeaux.
Le hic c’est que ça coûterait bonbon (acidulé ou pas) à la municipalité de Bègles. Celle-ci a donc besoin d’un coup de main de Bordeaux-Métropole dont sont membres 28 communes du coinstot. Signe encourageant, le président de Bordo-Métro, monsieur Alain Juppé, est venu faire une visite de courtoisie à madame Création Franche et à ses ambassadeurs : Noël Mamère et Pascal Rigeade. L’article de Sud Ouest qui relate l’événement ne nous dit pas si on lui a offert des Ferrero Rocher.
Hervé Pons, son auteur, souligne par contre que le maire de Bordeaux accorda 40 de ses précieuses minutes à la CF, une voisine qu’il n’avait jamais eu le temps de rencontrer.
Pour la petite histoire, rappelons que M. Juppé est natif des Landes. Souhaitons donc qu’il apprécie le clin d’œil ethnographico-brut que constitue cette exposition bicéphale du Pavillon Marquèze.
Plus balèze serait que l’intérêt dont il a fait montre lors de sa sortie bèglaise ne s’évanouisse pas devant les dures réalités économico-politiques.
Je verrais d’un bon œil pour ma part le transfert des collections de la Création Franche dans ce quartier des Terres Neuves où la Cité numérique est édifiée.
Non seulement parce que ce pourrait être l’occasion d’un recentrage sur le meilleur du corpus. Mais parce que Terres Neuves sonne comme un nom propice aux œuvres présentées. Musée des Terres Neuves : n’était le parfum de morue, ça aurait de la gueule!
Et ça serait moins vague que ce fade Création Franche, un nom qui date déjà et dont le temps passé n’a pas éclairé la signification. Ceci dit pour encourager le brainstorming sur la question, non pour le clore.
Mais avec la conviction que ce n’est pas sous les auspices de définitions énoncées en des termes misérabilistes tels que : «oeuvres de personnes autodidactes cabossées par la vie» (voir citation de Gérard Sendrey en conclusion de l’article d’Hervé Pons) qu’il faut placer le débat.
20:36 Publié dans art brut, Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, création franche 3.0, ecomusée-landes, alain juppé, noël mamère, pascal rigeade, gérard sendrey, bègles, cité numérique, bordeaux-métropole | | Imprimer | | |
19.09.2010
L’art brut en lamé
Merci à la factrice qui a glissé la nouvelle version (large comme une tranche de jambon à l’os) du catalogue Visions et Créations Dissidentes dans ma boîte aux lettres engorgée.
Elle s’ouvre sur 3 grands dessins en couleurs d’un Florentin de 40 ans, Giuseppe Barocchi qui ne fréquente La Tinaïa que depuis juin 2008. Ses créations ont déjà figuré à la Neuvième Triennale d’Art Autodidacte d’Insita à Bratislava en 2010.
Bonne idée qu’a eu le Musée de la Création Franche de le faire figurer dans son expo annuelle de rentrée! Celle-ci débute le 25 septembre 2010. C’est aussi la date de l’ouverture du Musée d’Art brut de Villeneuve d’Ascq, ce qui prouve qu’on ne manque pas d’indépendance à Bègles. Félicitations donc aux Bèglais de ne s’être pas laissé intimider par la concomitance de l’événement métropo-lillois que ses organisateurs nous présentent partout comme l’affaire du siècle.
On en a plein la P.Q.R. du nouveau LaM!
Nord Eclair , La Voix du Nord, La Gazette des Communes
en font des gorges chaudes. Rien que sur le ouaibe, j’ai cueilli pour vous quelques morceaux de bravoure de la titraille où divers styles s’affrontent.
Lyrique : Le Pouls du LaM s’accélère avant sa renaissance
Héroïque : Force et sublime de l’Art brut au LaM de Lille-métropole
Incitatif : Au LaM, «l’envie de venir et de revenir»
Avec un peu de chance vous tomberez fatalement sur un des papiers de ce tir médiatique croisé. Pas la peine donc que votre petite âme errante se mette la rate au court-bouillon pour vous expliquer que c’est trop beau, quelle quantité de sueur il a fallu et combien ça coûte. Tout est déjà bouclé par le plan de com du musée.
Elle peut juste par ci par là ajouter son grain de sel pour proposer une virgule supplémentaire ou rectifier un léger détail. Par exemple quand M. Olivier Donat dont les propos ont été recueillis par Justine Faidherbe dans le Nord Eclair du 29 août, nous dit à propos de son fonds brut et lameux que «c’est la première collection d’art brut en France», je me permets de lui faire observer avec tout le respect que je dois à un administrateur général qu’il serait bien inspiré d’ajouter l’adjectif «publique» après les mots «première collection».
Car chacun sait (mes chers Animuliens en tous cas) que LA PREMIÈRE COLLECTION D’ART BRUT EN FRANCE EST EN MAINS PRIVÉES. Du moins pour le moment. Mais je ne demande pas mieux que le LaM soit Maillot Jaune dans l’avenir. C’est même la grâce que je lui souhaite.
Pour me faire pardonner mes rabâchages (mais il n’y a pas que les contre-vérités qui méritent d’être serinées), cette pensée du jour dans La Gazette des communes, due à Savine Faupin, conservatrice en chef du LaM, rayon Art Brut : «les gens viennent parce qu’ils se sentent proches de ces œuvres, des créations spontanées, naturelles, qui les intimident moins».
L’inauguration (pour les VIP) est le mardi 21 septembre 2010 à Villeneuve d’Ascq.
Sans invitation vous risquez de vous sentir un peu intimidés!
14:28 Publié dans De vous zamoi, Expos, Gazettes, Jeux et ris, Nos amies les bêtes, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, création franche, giuseppe barocchi, lam, villeneuve d'ascq, bègles, pqr, maillot jaune, savine faupin, vip | | Imprimer | | |
13.06.2010
Covoiturages bruts
Avalanches brutes et/ou de la famille brute au rayon expositions. On voit que l'été approche.
Je rêve de co-voiturage, je pose des congés, je jongle avec les horaires de la SNCF. Je fais ma Petite Jehanne de France et mon chéri-que-j'ai son Blaise Cendrars.
J'écarquille les yeux sur la carte de l'Hexagone comme si c'était l'itinéraire du Transsibérien. Je m'autoprépare, j'ai des voyants qui s'allument dans la tête : Vendée, Lozère, Allier, Bordelais ... Je trace des lignes imaginaires qui passent par Les Sables d'Olonne, Lapalisse, Bègles, Saint-Alban-sur-Limagnole.
C. comme classique, É. comme émeraude, c'est l'expo C. comme calligrammes au Musée de l'Abbaye de Sainte-Croix des Sables jusqu'au 7 novembre 2010.
Chaissac a 100 ans cette année car il est toujours vivant dans nos cœurs. Epaulé par des collections privées, le MASC nous sort pour l'occasion des dessins écriturés tendance calligrammes.
Malgré les commentaires un peu dissuasifs du dossier de presse qui attire votre attention sur les possibilités d'hébergement restreintes, précipitez-vous (au moins par la pensée) aux 25e Rencontres de St-Alban (Sent Auban) les 18 et 19 juin 2010. Au programme, en accompagnement des savants bla-bla, un laïus de Christophe Boulanger sur Jayet, l'Aimable boucher
et dans le fond de la cour une expo sur l'art brut polonais (bon sang, je voudrais bien voir ça).
Si L'Art en Marche n'existait pas, il faudrait sans doute l'inventer.
Qu'on me pardonne cette évidence puisque je vous emmène maintenant à Lapalisse où vous avez jusqu'au 30 septembre 2010 pour traîner vos tongs dans l'expo sur La Tinaia organisée avec la Susi Brunner Galerie de Zurich.
Marco Raugei - La Tinaia
Ceux qui, comme moi, l'ont vue dans le cellier de Clairvaux à Dijon pendant la Biennale de l'Asso Itinéraires Singuliers (voir mon post L'Echo des Colloques du 9 mars 2010) y retourneront avec plaisir parce qu'elle vaut le détour et même le retour.
Claudio Ulivieri - La Tinaia
Même si Luis Marcel en fait un peu trop en la qualifiant d'«événement d'envergure internationale». Mais c'est dans la nature donquichottesque (ou sancho-pancesque) de ce pittoresque personnage qui cette fois-ci ne se contente pas de provocations et nous offre de quoi nous attirer dans ses filets.
Enfin, car je sens que vous fatiguez, ne faites pas votre cure annuelle de grands Bordeaux sans faire étape à Bègles pour Un Autre Regard, l'exposition, la petite dernière de la Collection Création Franche (21 ans d'âge) qui, jusqu'au 5 septembre 2010, sera bourrée jusqu'à la gueule (11 salles sur 2 niveaux) de pionniers, de doteurs, de créateurs venus des 5 continents, de voyageurs, d'hommes du commun, de visionnaires, de tourmentés et j'en passe.
La présentation est aussi un peu hyperbolique. On leur pardonne (Ah ces Gascons !) parce qu'il y a du lourd. J'ai coché : Bonjour, Madge Gill, Lobanov, Gene Merrit, Duhem, Ratier, Robillard, Grünenwaldt, la bande à Gugging, Ted Gordon pour ne parler que de mon cœur de cible.
21:42 Publié dans Expos, Miscellanées, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, gaston chaissac, aimable jayet, la tinaïa, création franche, art en marche, marco raugei, claudio ulivieri, les sables d'olonne, bègles, lapalisse, st alban | | Imprimer | | |