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05.02.2010

Charles Boussion de tsar à star

Charles Boussion, c'est en pêchant la Sardine que ce nom était venu se prendre dans mes filets il y a bientôt deux ans déjà. Remember la Sardine! C'est dans cette galerie (momentanément occultée, espèrons-le) que, passant par Genève, j'avais aperçu un tumulte de perles boussioniques que j'avais trouvé psychédéliques. «Boussion boussionise comme d'autres customisent», avais-je pensé. Et quand, plus tard, je me suis procuré la salade verte du brillant catalogue de la galerie Miyawaki de Kyoto, j'avoue que j'ai été médiocrement impressionnée par les repros des 4 œuvres de Charles Boussion qu'il contient. «Trop déco», me dis-je en mon for intérieur.

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C'est vrai que j'aurais dû voir le Book of Kells qui pointait son nez dans une espèce de serpentine lettre ornée de 2006.

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place-jean-jaures.JPGMais j'étais loin de l'Irlande. Je m'imaginais pas que ce pays pouvait exercer sa fascination sur un gars de Montpellier. Je dis Montpellier et les gens de la météo, qui sont tous du midi, disent Montpéllier. Mais enfin, vous avez bien été un peu draguée (ou draguer) dans les cafés de la place Jean Jaurès, donc vous situez. De Montpellier, Boussion ne cultive pas les gariguettes.

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C'est vers Byzance que son goût l'emporte et il l'emporte dans un grand feu d'artifice de couleurs qui ponctue la nuit de croix et divinise les visages de tsars qu'il fait sortir de l'ombre.

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De tsars à stars, il n'y a qu'un pas et on est invité à le franchir puisque ces «icônes» d'un nouveau genre (fille ou garçon, sait-on lequel?) vont s'exposer pour un peu plus d'un mois (5 février-21 mars 2010) au Musée de la Création Franche à Bègles, territoire de Gérard Sendrey. Ce diable d'homme, qui sort à peine d'une personnelle rétrospective at home, sans doute assez épuisante, a trouvé le temps d'écrire un papier de présentation pour «Charles Boussion : le jongleur».

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Il y déclare que Charles Boussion «construit ses propres ready made à rebours» faisant sans doute allusion à la technique du peintre qui consiste à auréoler-camoufler une image (ou une photo) de départ au moyen de larges festons d'ornements appliqués avec patience. Une patience assez absorbante pour que le créateur ait «parfois le sentiment que ses productions se sont composées en dehors de sa propre volonté».

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J'avoue que cette petite phrase m'excite autant que d'apprendre que des œuvres de Charles Boussion figurent dans la Collection du Dr Gavrilov. Sans doute peut-on voir un rapport entre les icônes de Charles Boussion et celles d'Alexandre Lobanov. Et alors ? Franchement, il faudrait les voir pour se rendre compte. Regarder de plus près comment elles sont faites. Alors si vous passez par la Création Franche, l'exposition Boussion c'est tout bon.

23:03 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : charles boussion, création franche | |  Imprimer | | Pin it! |

28.06.2008

Une Sardine à la découverte


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La Sardine ne fait pas de vagues. Elle n’ambitionne pas de boucher le port de Genève. Depuis la rue des Bains, elle part tranquillement à la découverte de 4 créateurs, «encore peu ou pas connus du public, mais dont certains font déjà partie de la Collection de l’Art Brut à Lausanne et de quelques prestigieuses collections privées».

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Parmi ces mousquetaires, j’ai aimé surtout les dessins de Jakob Morf, un ouvrier agricole suisse (on est en Suisse) qui toutes les nuits, dans la maison de retraite où il passait la sienne, couchait délicatement ses rêves et ses impressions diurnes sur des blocs de papier quadrillé tout ce qu’il y a de plus ordinaires. Quand il en eut accumulé beaucoup, son travail fut exposé et il vendit, ce qui lui permit de se payer une folie : le survol en avion de la chaine des Alpes.

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C’est Flora Berne, la galeriste de La sardine collée au mur qui m’a expliqué tout ça, d’abord avec une réserve bien compréhensible avec la canicule qui nous était tombée soudainement sur le coin du lac et puis en s’animant progressivement au fur et à mesure qu’elle se passionnait pour ses poulains :

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Gabrielle Decarpigny et ses compositions, cernées fragmentées-imbriquées qui m’ont fait penser aux marbrures savantes du peintre radiesthésiste Jules Godi,

 

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Charles Boussion et la virtuosité de ses jeux de perles (un peu trop) psychédéliques,

 

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Ilmari Salminen et sa forêt de signes finlandais où il emprisonne des portraits. De celui-là, Flora me montra le portrait dans son atelier, une photo de Veli Granö, publiée dans le n°59 de Raw Vision et je n’ai plus eu de doute sur sa brutitude.

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Mais j’en revenais toujours  au bon Jakob Morf tant j’étais bluffée à la fois par l’évanescence de son propos et par sa volubilité multicolore.

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Les doigts de Flora Berne, pour trouver le mot juste, dessinaient en l’air des guillemets imaginaires et votre petite âme errante n’en finissait pas de poser et de déposer son chapeau de paille n’importe où sauf sur sa tête en nage.
Si vous croyez que c’est facile de rendre compte de cet effacement d’une personnalité devant la poésie du monde, par les moyens sans cesse renouvelés de la couleur, allez-y ! Aller voir l’expo de la Sardine mais attention ça se termine le 5 juillet déjà.

11:29 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, jakob morf, gabrielle decarpigny, charles boussion, ilmari salminen | |  Imprimer | | Pin it! |