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15.12.2014

Pour Noël, un défilé d'art brut

Peintes avec les pieds ou avec la bouche, je déteste recevoir des cartes de vœux à l’avance.

simpsons_noel.pngA cette époque de l’année, je pense qu’à Petit Papa Noël. Pas le chien des Simpson. Le vrai. Celui qui dépose dans la cheminée où vous n’avez plus le droit de faire du feu des K-DO venus du ciel. Tombés des paniers des officines virtuelles ou des rayons des vraies libraires qui peuvent encore payer un loyer dans le centre ville.

Sans pitié du dos du Père No, mon chéri et mon daddy m’ont commandé des kilos de coffee table books pour avoir l’air intelligents et actualiser leurs connaissances sur l’art brut à un moment où le premier blaireau venu n’a plus que ce mot à la bouche.blaireau.jpg

Le plus lourd mais le plus souple est un bel objet de couture japonisante, dans une couverture façon smoking déstructuré sous cape-étui au palladium avec titre gaufré (Art Brut, Collection abcd/Bruno Decharme).

recto étui abcd.jpgétui verso.jpg

Programme de la soirée cousu de fil rouge au dos. La doublure à fond noir et impressions sismographiques énumère les noms des stylistes ayant contribué à la confection.

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Prix : 49,90. Lavage en machine non recommandé.

Le plus léger, dans une veste sable mandalesque avec discret logo de la marque et pantalon cerise à petit revers, est le complément parfait du premier car il traite du même sujet : l’actuelle exposition à la maison rouge.

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livre noir abcd.jpgLa version pour la ville en quelque sorte puisque le précédent, qui actualise un modèle de 2000 ayant largement fait ses preuves, ne saurait être consulté dans le métro du fait de son ampleur.

Bruno Decharme, son inspirateur, qui affiche volontiers une formation philosophico-cinématographique des temps structuralistes, a en effet la religion de la pluridisciplinarité. Et le souci de l’exhaustivité poussé un peu loin. Était-il nécessaire, par exemple, de nous gratifier d’une ènième contribution sur l’art des fous avant l’art brut, je me le demande.

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Surtout avec l’adjectif brut entre guillements comme si il fallait prendre cette notion avec des pincettes.

pincettes 2.jpg Moins enveloppant mais plus pratique, l’ensemble sable-cerise Antoine de Galbert a toutes les qualités qui ont fait la réputation des catalogues maison rouge. Bilinguisme, présentation claire des thèmes de l’expo notamment. Ceci pour 24 €.

Les deux books puisent à une iconographie commune, version luxe pour l’un, plus prêt-à-porter pour l’autre. Chacun contient des entretiens avec le collectionneur où celui-ci chouchoute son image. Il serait passionnant de les comparer avec des déclarations antérieures.

Là je n’ai pas le temps car je m’en voudrais de ne pas signaler, dans des prix intermédiaires (35€), le multifilaire catalogue de l’exposition L’Autre de l’art au LaM de Villeneuve d’Ascq.

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Ce concept nordique rappelle bien sûr Un art autre, le légendaire ouvrage de Michel Tapié qui date de 1952 et qui traitait de «nouveaux dévidages du réel». Le sous-titre du catalogue du LaM, sous une couverture classe grise et rose genre tailleur Chanel, est plus ambitieux : Art involontaire, art intentionnel en Europe, 1850-1974.

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On dirait que le LaM plante son drapeau partout : sur le temps, sur l’espace, sur un corpus des plus large donc des plus vague. Le résultat est aguichant. C’est un vrai feu d’artifice qui part dans tous les sens. Les productions asilaires, l’art naïf, les graffiti, Dada, les dessins d’enfants, l’espace acoustique, Mary Barnes, la poésie naturelle, le graphzine, que sais-je encore? Avec ça, on est paré pour l’hiver.

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Chacun dans cet ensemble tout terrain choisira sa partie amovible. Pas d’erreur, ça plaira à tout le monde! Même à moi qui me suis drapée illico dans La grande muraille d’Adrien Martias (styliste : Béatrice Steiner) et dans l’Hôpital brut par Corinne Barbant.