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19.06.2010

Visages de l’art brut

plouf.jpg«Animula c’est Animula!..» Cette énigmatique affirmation m’a été récemment servie dans un vernissage, avec un sourire au coin de la moustache, par un de mes malicieux lecteurs. Elle m’a plongée (plouf) dans un abîme de réflexions. Bien que proférée sur le ton de la plaisanterie, elle n’en était pas moins grosse d’implications philosophiques, pour ne pas dire métaphysiques.

fil en aiguille.jpgQui étais-je ? pour qu’on m’adresse pareille tautologie calquée sur la boutade de Dubuffet : «L’art brut, c’est l’art brut etc.». Où allais-je? et dans quelle étagère finirais-je?

De fil en aiguille, je me suis mise à chercher le visage de l’art brut qui s’est superposé dans ma rêverie au visage (idéal) d’Animula. Ou l’inverse, je ne sais plus. Et j’ai trouvé ceci :

tête 2.jpg
Vous en avez deux pour le prix d’un.
tête 1.jpg

Ces inéluctables visages proviennent du catalogue d’une exposition dont je vous ai déjà parlé à la fin de l’année dernière (le 6 décembre pour être précise), dans ma note : Espagne, 70 ans d’art en hôpital psychiatrique. Ce copieux et richement imagé catalogue est maintenant entièrement consultable sur le net. Page après page, on peut le feuilleter électroniquement avec un bruit de papier froissé très rigolo.

Murcie.jpg

Comment ne pas s’arrêter aussi sur ces photos des murs du Manicomio Provincial de Murcie, prises dans les années trente?

murcie doctor alberca.jpg
murcie femme à la clé.jpg
Murcie el sultan.jpg
murcie militaire.jpg
femme aux ciseaux.jpg

17:21 Publié dans Blogosphère, Expos, Glanures, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, manicomio, hôpital psychiatrique, murcia, espagne, graffiti | |  Imprimer | | Pin it! |

06.12.2009

Espagne : 70 ans d’art en hôpital psychiatrique

Viva España ! Peinture et Psychiatrie à Valence ! C'est le programme de l'Exposition du Centre Culturel de La Nau de l'Université de cette ville. Pinacoteca psiquiàtrica a Espanya, c'est le titre exact et vous avez jusqu'au 24 janvier 2010 pour la voir si vous passez par chez nos ibériques voisins.

affiche expoi.jpg
Pinacoteca psiquiátrica_Page_1.jpg

Cette expo couvre la période 1917-1990, c'est dire s'il y a de quoi même si certaines choses ont disparu pendant la guerre civile. Une large sélection d'œuvres de patients espagnols psychiatrisés est proposée aux visiteurs.

Pinacoteca psiquiátrica_Page_2.jpg

Plus de 300 œuvres provenant de collections privées et publiques avec des documents originaux, des photos et 2 documentaires.

pinacotecapsiquiatrica09.jpg

Comme la dame qui fait le ménage chez moi a eu la bonne idée de coincer la porte de ma commode, je dois garder du temps pour le bricolage. Aussi je me contente de vous éclabousser de quelques images.

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Vu que vous êtes grandes filles et grands garçons, vous pourrez toujours aller ici pour en savoir plus, notamment sur les 8 sections qui composent l'expo. Cela vous fera réviser votre espagnol.

pinacotecapsiquiatrica03.jpg

Tant que j'y suis, faut que je vous dise aussi que j'ai copié sur ma petite camarade d'El Hombre Jazmin. Elle focalise à juste titre sur le cas de Pedro Alonso Ruiz (1887-1941) un forgeron né à Bargas dans la Province de Tolède. Ses dessins pour lesquels il fabriquait lui-même encres et pinceaux sont fichtrement orientalisants dans le genre décoratif.

Pedro Alonso Ruiz 2.jpg

«Ils rappellent un peu les tapis persans, byzantins et gothiques» nous dit Gonzalo R. Lafora, dans un texte sur ce «schizophrène espagnol inculte» paru en 1965 dans le volume 7 de la Collection Psychopathologie de l'Expression publiée par Sandoz. Ces fascicules Sandoz sont aux petits malins qui se rencardent sur l'art brut ce qu'un fromage est à une souris. Une mine iconographique.

Pedro Alonso Ruiz 3.jpg

J'emprunte à celui-là quelques significatives images de ce créateur dont le talent artistique se révéla à l'asile d'aliénés de Tolède où il séjourna de 1916 à sa mort (avec un intermède en 1936-1939 où il rentra dans ses foyers pour cause d'évacuation de la clinique). La dernière représente l'hôtel de ville de son village entouré d'hallucinants oiseaux de sinistre augure.

Pedro Alonso Ruiz.jpg

Sur El hombre Jazmin vous en verrez 3 autres qui valent le détour. L'auteur de ce blogue pense que monsieur Ruiz a fort bien pu se souvenir des tapisseries qu'il voyait dans les rues de Tolède lors de la procession de Corpus Christi. Hypothèse plausible : comme il n'était jamais agressif (jusque un peu trop excité parfois), P. A. Ruiz, qui aimait à chanter, sortait de temps à autres avec les infirmiers et les aidait même dans leur travail. Un catalogue accompagne l'expo de Valence. Je ne sais trop comment on se le procure.

petits marteaux.jpgtournevis-filles.jpg

Maintenant si quelqu'un possède un marteau et un bon tournevis  pour que j'explose la serrure de cette saleté de commode qui me résiste depuis 2 jours qu'il me les prête et vite !